États-Unis : la réussite transcende les origines

Europe 1

ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr Ce vendredi, Alexis Guilleux nous livre le regard des Américains sur la réussite. Aux États-Unis, "Qu’importe d’où tu viens… Tu es, ce que tu fais".   Retrouvez "L'édito international" sur : http://www.europe1.fr/emissions/vincent-hervouet-vous-parle-international LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Transcript

00:00 Tout le monde peut-il réussir aujourd'hui en France ?

00:03 C'est le Vendredi Thématique que vous propose la rédaction d'Europe 1

00:06 alors que la France passe souvent pour une cathédrale de plafond de verre.

00:09 Il est un pays où la réussite transcende les origines.

00:12 Qu'importe d'où tu viens, tu es ce que tu fais.

00:14 En tout cas, c'est la légende.

00:16 Ce sont bien sûr les États-Unis.

00:18 Bonjour Alexis Guillieu.

00:19 Bonjour à tous.

00:20 Vous êtes le correspondant d'Europe 1 à New York.

00:22 Alexis Guillieu, l'Amérique se caractérise par cette forte croyance

00:25 partagée par tous en la possibilité de réussir.

00:28 Oui, les États-Unis se définissent souvent comme le pays des possibilités

00:32 avec un mot "opportunité" qui est omniprésent dans le langage des politiques.

00:37 C'est une promesse qui attire depuis des générations.

00:40 Yair Bodebol est chercheur français originaire de banlieue parisienne.

00:43 Il est expatrié à New York depuis 12 ans.

00:45 Une des raisons qui me fait rester ici notamment,

00:48 c'est qu'on va dire qu'ici, je vois les choses comme une situation où il n'y a pas de limite.

00:52 En France, on aura des plafonds de salaire qui peuvent être frustrants.

00:56 J'ai l'impression qu'ici, on peut avoir des espérances matérielles

01:00 ou de nos reconnaissances matérielles.

01:02 Donc à l'échelle du pays, il y a plus de possibilités.

01:04 Donc je pense qu'il y a plus d'opportunités.

01:06 Alors Yair Bodebol l'admet, tout n'est pas rose aux États-Unis,

01:08 mais ce récit des possibilités, eh bien,

01:10 il est partagé dans de nombreux secteurs de la société américaine,

01:13 l'entrepreneuriat, la tech, la finance.

01:15 J'ai pu discuter avec Marc Rank, économiste à l'université de Saint-Louis,

01:19 spécialiste de la pauvreté et des inégalités.

01:22 Et selon lui, tout cela a à voir avec l'idée même de l'Amérique depuis sa création.

01:25 C'est une société basée sur un marché.

01:28 Si vous travaillez dur, si vous jouez selon les règles,

01:31 vous aurez une vie décente.

01:32 C'est une des idées clés derrière le rêve américain.

01:35 Alors Alexis, cet espoir de réaliser quelque chose,

01:39 de réussir sa vie, l'école américaine fait tout pour le stimuler,

01:43 dès le plus jeune âge.

01:44 Oui, car le système éducatif n'a rien à voir aux États-Unis

01:47 avec ce que l'on connaît en France.

01:48 Principale caractéristique, l'accent mis sur l'interactivité

01:51 et la prise de parole en classe, du travail essentiellement en petits groupes

01:55 pour permettre aux élèves d'être autonomes.

01:57 Jeffrey Weber est professeur dans un lycée public new-yorkais.

02:00 On essaie d'être aussi positif que possible.

02:04 On se concentre vraiment sur l'apprentissage social et émotionnel.

02:08 Les élèves vont parler à leurs camarades devant la classe,

02:11 partager leurs idées de manière quotidienne.

02:13 C'est pour faire en sorte que les élèves soient autonomes,

02:15 à l'aise et se surpassent.

02:17 C'est ce qu'on essaie de faire.

02:20 Voilà, c'est comme cela que l'enseignement américain donne des clés

02:22 à la jeune génération pour l'inciter à prendre des initiatives

02:26 dans une société très concurrentielle.

02:27 L'apprentissage social et émotionnel,

02:29 c'est vrai que c'est très différent de l'école de France.

02:31 Oui, parce qu'il y a quand même un revers de la médaille, Alexi.

02:34 Les inégalités, on le sait, sont très importantes aux États-Unis,

02:38 bien plus qu'en France.

02:39 Oui, elles sont de plus en plus prononcées à cause d'emplois précaires,

02:42 par exemple sans assurance santé.

02:44 La société américaine est même plus inégalitaire

02:46 que la plupart des sociétés européennes.

02:48 Il ne faut pas oublier qu'en 2016, Donald Trump se fait élire

02:51 après avoir dit au cours de sa campagne que le rêve américain était mort.

02:54 Aujourd'hui, Joe Biden veut agir pour ce qu'il appelle les oubliés.

02:58 L'ascenseur social américain est donc en panne,

03:00 mais l'économiste Mark Rank pointe un paradoxe.

03:03 Les barreaux de l'échelle sociale se sont espacés

03:09 et il est devenu plus difficile de l'escalader.

03:13 Pourtant, les gens conservent cet espoir.

03:14 Ils ne veulent pas l'abandonner.

03:16 Cet optimisme a toujours été une tendance très forte de l'idéologie américaine.

03:21 Et donc, il y a encore cette croyance,

03:24 cette forte croyance que les choses vont s'améliorer,

03:26 même si les faits contredisent ces convictions.

03:30 Alors pour Mark Rank, l'une des solutions serait un financement fédéral de l'éducation,

03:34 car aujourd'hui, il y a des milliers de districts scolaires aux États-Unis

03:37 et ce système ne fait qu'amplifier les inégalités.

03:40 L'enquête d'Alexis Guilleux, le correspondant d'Europe 1 aux États-Unis.

03:44 Merci beaucoup Alexis.

03:45 7h46. Europe Matin.

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