Dans le format Face A de Purecharts, Christophe Willem raconte l'histoire folle de "Double Je", son tube après "Nouvelle Star" écrit par Zazie !
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00:00 Je serai quand je serai Bee Gees ou bien pilote de Formule 1.
00:04 En attendant je me déguise, c'est vrai que tous les costumes me vont bien.
00:09 Je gagne émission.
00:15 Déjà quand même je sors, je ne comprends pas ce qui se passe
00:17 parce que tout le monde me connaissait,
00:18 donc c'était quand même un truc de ouf,
00:20 parce qu'on n'avait pas de réseaux sociaux.
00:21 J'arrive dans la maison de disques et là on me fait entendre un album.
00:24 Et on me dit "Eh bien voilà, ça c'est ton album".
00:25 Je dis "Pardon ?"
00:26 "Ah bah dis donc, ça ne va pas être possible".
00:27 Rembrandt le Bat-combat dans les bureaux
00:29 et pour le coup, il me dit "Bon bah alors, qu'est-ce que tu voudrais faire ?"
00:32 J'ai commencé moi à rentrer en contact avec Zazie
00:35 et c'est comme ça que la rencontre s'est faite,
00:37 mais de manière complètement improbable.
00:39 Je lui dis "Voilà, j'aimerais beaucoup travailler avec vous,
00:41 je suis très impressionnée par votre travail".
00:43 Il me dit "Mais qu'est-ce que tu aimerais chanter ?
00:45 C'est quoi ton idée ?"
00:46 Et donc là je chante "Sunny dans le resto",
00:48 tout le monde me regarde évidemment.
00:50 Et à la fin il dit "Donc voilà, c'est très gênant
00:51 parce que donc maintenant on va être obligés de faire un album avec toi".
00:53 Et très vite, on a commencé à travailler ensemble.
00:55 Sur ce début de carrière,
00:57 c'est vraiment elle qui m'a mis le pied à l'étrier.
00:59 Et en plus, par rapport à son rapport aussi à la notoriété et tout,
01:03 on a quand même beaucoup de choses un peu similaires en fait.
01:05 Donc on se retrouve sur beaucoup d'aspects.
01:07 C'était une filiation naturelle de travailler avec elle.
01:09 Elle avait un studio comme ça, dans une cave.
01:12 Et la musique existait, mais c'était vraiment rough.
01:16 Quand on est rough, c'est à l'arrache, une maquette.
01:18 Elle me dit "Écoute, j'ai une idée de mélodie dessus, c'est génial".
01:20 Et là elle me fait...
01:21 J'y mets la soule ma gueule en fait.
01:25 C'est une blague, c'est pas ça la chanson.
01:27 Elle me dit "Ça fait un peu bizarre, mais j'ai une idée de texte là-dessus,
01:30 ça peut être génial".
01:31 Enfin vraiment, faire ma confiance et tout.
01:33 Deux jours après, je reviens au studio
01:35 et elle avait posé elle, sa voix sur Double Jeu avec le texte.
01:39 Et là je dis "Ah d'accord, en fait c'est ta ta ta ta ta ta ta ta ta,
01:42 mais avec un texte de dingue et en fait c'est ouf".
01:45 C'était tellement ovniesque comme truc que ça ne pouvait pas être mieux que ça.
01:48 Zazie, Jean-Pierre et Olivier étaient venus chez Sony faire écouter les titres.
01:52 Et le mec de l'époque avait dit "Non mais c'est vraiment cette chanson,
01:56 mais du Paul Naref en fin de vie".
01:58 J'étais hyper vexée pour Zazie.
02:00 Quand t'as ton idole qui t'écrit une chanson
02:03 et que tout le monde est convaincu que c'est un truc de dingue
02:06 et que t'entends ça, je me disais "Mais c'est ultra violent en fait".
02:09 C'était vraiment un titre de fond d'album qui n'était pas du tout exploitable.
02:13 Et il est devenu exploitable parce que c'était parti rechanter à Nouvelle Star.
02:16 Et il y avait un autre single qui était sorti.
02:18 Il s'appelait "Élu produit d'année", qui était un single, on appelle ça un single zéro.
02:21 C'est pas le single officiel.
02:23 Évidemment, tout le monde s'attendait à ce que je chante "Élu produit d'année" à Nouvelle Star.
02:26 Et à l'époque, avec le manager avec qui je bossais,
02:28 je lui disais "Non mais prépare l'instru de double jeu".
02:31 Il me dit "Non mais tu vas pas faire ça, c'est pas possible,
02:33 on va se mettre à dos tout le label et tout".
02:34 Je lui dis "J'en ai rien à foutre, je te dis que c'est cette chanson qu'il faut que les gens entendent".
02:38 On fait la chanson et le lendemain, les radios appelaient à la maison
02:41 et disent "Mais comment c'est possible qu'on n'ait pas le titre déjà chez nous ?"
02:44 La première fois que j'ai entendu à la radio, j'étais dans un taxi,
02:46 on voit toute une voiture avec des djents, mais avec la chanson à fond.
02:50 Évidemment, je crie dans la bagnole, donc le mec a fait avoir un accident.
02:53 Et la deuxième réaction, c'est de me cacher.
02:55 Je dis "Il faut surtout pas qu'il me voit et tout, c'est pas possible".
02:58 J'étais pas du tout à l'aise.
02:59 Et l'autre fois, j'avais une pote, elle m'amène en boîte un jour avec elle et tout.
03:03 Et là, dans la boîte, il y avait un DJ hyper connu, je crois, à ce moment-là.
03:06 Et j'entends que le mec mixe double jeu.
03:08 Je dis "Putain, mais c'est un truc de ouf, même dans les boîtes, les gens écoutent djents".
03:11 J'ai été hyper amusée, mais en même temps, je réalisais pas vraiment.
03:15 Quand on m'a remis le disque de Diamant,
03:17 tu vois, j'ai dit "Pour une chanson en fin de vie, ça fait quand même plaisir qu'elle soit là".
03:21 Aujourd'hui, c'est un marqueur temporel pour beaucoup de gens, en fait.
03:24 C'est pour ça que j'aime bien cette chanson.
03:25 Souvent, les gens, quand ils m'arrêtent, ils disent "Ah mais double jeu,
03:28 ça nous rappelle l'époque et tout, ça faisait tellement du bien, c'était frais".
03:31 Et donc, je me dis, c'est quand même génial, tu vois, dans la vie de quelqu'un,
03:34 d'être un associé, un souvenir agréable pour les gens.
03:38 Et effectivement, en tournée, je le chante tout le temps, en double jeu, elle est chantée.
03:41 Je trouve qu'elle a beaucoup de légèreté et en même temps,
03:43 elle définissait exactement ce que j'étais, ce que je suis d'ailleurs,
03:47 ce que j'ai toujours revendiqué.
03:48 Donc, sous son côté, justement, très léger, en fait, la chanson, elle disait déjà beaucoup.
03:52 Elle me correspond toujours très bien.
03:53 [Musique]