Isabelle, la mère d’Antoine Alléno, tué par un chauffard dans Paris, témoigne ce mercredi soir sur BFMTV.
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00:00 Je la regarde avec beaucoup de colère et d'amertume parce que je voudrais qu'il y ait une réelle prise de conscience des inconscients
00:09 qui prennent le volant alors qu'ils ont bu ou qu'ils ont consommé des stupéfiants.
00:15 Lorsqu'on prend le volant dans cet état, on a une véritable arme entre les mains.
00:22 Malheureusement, dans les nombreux témoignages que nous avons reçus des familles, l'alcool, la drogue,
00:31 ce sont des sujets qui reviennent régulièrement comme cause de ces drames.
00:38 Il ne faut pas oublier que derrière tous ces drames, il y a des familles, il y a des mamans, il y a des papas,
00:43 il y a des frères, il y a des sœurs, il y a des cousins, des cousines, des grands-parents.
00:47 Pour nous, on prend perpète. Moi, je ne me remettrai jamais de la perte de mon fils.
00:54 Mon fils aîné ne se remettra jamais de la perte de son frère. Le papa d'Antoine, pareil.
01:02 Il faut juste qu'il y ait une prise de conscience de toutes ces personnes qui ne pensent pas que c'est dangereux de prendre le volant alors qu'on a bu.
01:16 Si il y a un danger, quand on a bu, on n'est pas en capacité de prendre le volant, on n'a pas les réflexes.
01:21 Quand on a consommé de la drogue, on n'est pas en mesure de prendre le volant. Ce n'est pas possible.
01:27 Moi, je voudrais qu'on entende vraiment le discours de toutes ces familles qui se sentent vraiment très très seules.
01:34 Nous, on a eu beaucoup, comme je vous disais, beaucoup de témoignages. Les familles, elles sont seules dans leur drame.
01:42 On vit un véritable cataclysme. On est dans un véritable cauchemar. Il n'y a aucun accompagnement.
01:49 C'est aussi pour ça qu'on a fondé l'association qui porte le nom d'Antoine.
01:55 On a beaucoup, on entend beaucoup de solitude. Il n'y a aucun accompagnement.
02:02 Donc, c'est bien aussi que vous donniez la parole ce soir aux familles de victimes.
02:06 Moi, je pense très fort à la maman de Margot, à son papa, au papa de Benjamin, à la maman de Gaëtan,
02:13 parce que c'est des vies brisées. Il ne faut pas les oublier, toutes ces familles de victimes.
02:18 On a vraiment besoin qu'il y ait une réforme du statut des victimes.
02:22 Les familles réclament à corps et à cri. Et plusieurs associations réclament l'homicide routier
02:28 parce qu'il n'y a rien de plus intolérable et inadmissible d'entendre "homicide involontaire".
02:33 Je vous ai entendu le dire tout à l'heure. Moi, je suis désolée, mais personne ne force personne
02:40 à consommer de l'alcool, à consommer du stupéfiant. C'est la responsabilité de chacun.
02:45 Donc, entendre "involontaire", c'est insupportable. Moi, je ne peux pas entendre ce mot-là.
02:52 Les familles, elles ont vraiment besoin que la loi évolue, qu'il y ait vraiment un accompagnement
03:00 qui soit accordé à toutes ces familles qui sont vraiment dans la détresse et dans la solitude.