On l’oublie parfois, mais la crise environnementale ne cause pas seulement inondations et incendies : elle menace au quotidien la santé humaine. Guillaume Decocq, lui, ne l’oublie pas. Ce professeur de Sciences végétales et fongiques s’en inquiète dans son livre “Boomerangs” (éditions du Rocher). Du coup, on lui a posé des questions pour comprendre son inquiétude.
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00:00 Pour combattre le réchauffement climatique, c'est forcément une action internationale,
00:03 à l'échelle planétaire, qu'il faut entreprendre.
00:06 Sinon, on n'a pas de possibilité de s'en sortir.
00:09 J'essaye de manger des champignons récoltés à un endroit que je suppose non contaminé
00:24 par les météoros.
00:25 Boomerang, c'est justement une image pour parler des atteintes que nous portons à notre
00:37 environnement par différentes de nos activités et qui vont avoir en retour un effet néfaste
00:45 sur notre santé, un peu le retour du bâton.
00:47 Il faudrait demander aux plantes que je caresse, mais je crois malheureusement qu'il y a plus
00:56 vert que la mienne.
00:57 On parle beaucoup des perturbateurs endocriniens dans l'environnement qui sont liés à de
01:06 multiples activités, que ce soit des composés chimiques, des médicaments ou des pesticides
01:13 utilisés dans l'agriculture par exemple.
01:15 Il y a beaucoup de maladies dont on ignore encore qu'elles sont liées aux activités
01:22 humaines ou pour lesquelles on a de sérieux doutes, mais qui demandent encore à être
01:27 confirmées.
01:28 En premier lieu, un certain nombre de cancers, notamment des cancers hormonodépendants.
01:32 Il faut retourner à des choses déjà assez simples, de bon sens.
01:40 La pollution intérieure, on parle beaucoup d'aérer les locaux.
01:44 Sur la pollution extérieure, quand j'arrive en ville et que je vois les gens qui font
01:49 leur jogging en plein hiver alors que l'air ne se renouvelle pas et qu'il est saturé
01:55 par différents polluants notamment liés à la circulation automobile, je dis que
02:00 ça pourrait être évité.
02:01 Pas complètement, pour des raisons essentiellement structurelles.
02:09 Les ministères sont très compartimentés et typiquement la santé environnementale
02:14 demande une approche où on retire tous ces compartiments, qu'ils soient transversals,
02:20 multidisciplinaires et surtout pas enfermés dans des silos.
02:23 Plutôt au-dessus du robinet, mais avec quelques précautions quand même.
02:31 Savoir où l'eau est captée et de voir l'état des canalisations.
02:35 Je suis modérément optimiste.
02:41 Je pense qu'on peut faire des choses, je pense qu'il est urgent de les faire, mais
02:47 je vois qu'on en prend difficilement le chemin et qu'il y a encore beaucoup d'obstacles.
02:51 Je parlais de compartimentation tout à l'heure dans les circuits de décision, je crois que
02:55 c'est un des principaux obstacles.
02:57 Et puis pour moi le premier chantier c'est celui des dérèglements climatiques qui ont
03:03 des conséquences sanitaires multiples, très différentes les unes des autres.
03:08 Et que pour combattre le réchauffement climatique c'est forcément une action internationale
03:12 à l'échelle planétaire qu'il faut entreprendre.
03:15 Sinon on n'a pas de possibilité de s'en sortir.
03:18 Le bas de l'aine ?
03:24 Pour la circonstance mon cri de guerre c'est "courage, allons-y".