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Transcription
00:00 Dans cette réforme, Alexandre Giraud, s'il y a aussi l'usure professionnelle largement évoquée,
00:04 le gouvernement souhaite mettre en place un suivi médical approfondi et systématique.
00:08 Donc si on part du principe qu'il y aura, si ça passe, un suivi médical régulier.
00:14 Donc là aussi, il va falloir trouver des solutions pour les changements de métiers ?
00:16 Oui, je pense que là aussi, il y a les changements de métiers,
00:21 mais moi je suis assez adepte, c'est l'analogie avec l'usure physique et médicale
00:29 qui m'y fait penser, je suis assez adepte de ce qui serait une sorte de check-up professionnel
00:34 plutôt vers 45 ans que 55 ans, pour faire l'analogie avec le médical.
00:41 Et pourquoi 45 ans ? Parce que souvent à 45 ans, vous avez des espèces de biais,
00:46 c'est-à-dire que vous ne vous projetez pas dans votre vie de seigneur,
00:48 mais c'est le bon moment pour commencer à anticiper ce qui peut se passer dans votre carrière.
00:52 C'est un bilan de compétence.
00:53 C'est le bilan de compétence, mais qui devrait vraiment être vu comme un check-up.
00:57 C'est-à-dire, qu'est-ce que j'ai appris, qu'est-ce que je peux faire à l'avenir
01:00 et vers quoi je peux m'orienter ? Et ça, je pense que c'est important de le concevoir.
01:04 Donc les deux sont corrélés, la visite médicale, la santé et le check-up.
01:08 On pourrait aller jusque là, si vous voulez.
01:10 C'est important de faire ce bilan-là, parce que souvent, encore une fois,
01:14 quand c'est 55 ans, c'est un peu trop tard pour faire ce bilan-là.
01:17 Et 45 ans, c'est le bon moment pour voir quelles sont les options qu'on a devant soi.
01:19 Mais est-ce que vous, Shadéko, vous avez réfléchi à des parcours de carrière ?
01:22 Parce qu'un harleur, par exemple, qui va passer sa visite médicale à l'âge de 55 ans,
01:26 il est fatigué, il n'y arrive plus. On fait comment ?
01:28 - Chez Shadéko, justement, d'ici quelques semaines,
01:31 on pourra l'annoncer de manière plus concrète.
01:33 On a un travail, enfin plus qu'un travail, on va proposer des solutions très concrètes
01:38 auprès des seniors et auprès de la préparation de cette dernière partie de carrière.
01:42 Et puisque vous m'en donnez l'occasion,
01:44 ce qui est important, c'est de raisonner en termes de trajectoire de carrière.
01:49 Qu'est-ce qui se passe en France ?
01:50 En France, en fait, la carrière, en gros, c'est sur un bloc qui est entre 30 et 40 ans.
01:55 C'est tout ce qui se passe.
01:56 Les jeunes, ils ont une grande difficulté à rentrer sur le marché du travail.
01:59 Alors depuis cinq ans, il y a beaucoup d'efforts qui ont été faits.
02:01 D'ailleurs, on a pu en parler ici.
02:03 C'est-à-dire beaucoup d'initiatives qui ont été prises pour aider les jeunes à avoir leur premier emploi.
02:06 Parce que c'est un peu la double peine.
02:07 C'est-à-dire qu'on ne vous prend pas quand vous êtes jeune pour avoir un emploi.
02:09 Pourquoi ? Parce que vous n'avez pas eu un emploi avant.
02:11 Donc, le truc complètement absurde.
02:12 Et puis, à la fin de votre carrière, on vous dit que vous êtes périmé,
02:15 comme si les gens avaient une date de péremption.
02:17 Ça, ça ne marche pas.
02:18 Il faut raisonner en termes de parcours.
02:20 Et c'est ce que, dans le groupe Adéco, c'est ce qu'on veut faire avec nos 550 000 intérimaires
02:26 et puis nos propres équipes, c'est raisonner en termes de parcours.
02:28 C'est pour ça que cette notion, l'analogie du "check-up",
02:32 "ami parcours", me semblait bonne.
02:37 Parce que c'est le moment où vous pouvez corriger un certain nombre de choses
02:40 ou prendre conscience qu'il y a certaines difficultés.
02:41 Sur le plan de la santé, c'est le moment où vous pouvez prendre conscience
02:44 qu'il va y avoir des petits risques et vous les anticiper.
02:46 C'est mieux de le faire à ce moment-là.
02:47 Donc, ce serait le moment de prendre une autre voie et là, d'aller dans une espèce
02:50 de parcours de carrière, aller vers autre chose.
02:52 Je pense qu'il devrait y avoir un parcours. C'est pour ça que la formation, on la pousse si fort.
02:55 Parce que, encore une fois, vous savez, on est dans un monde où les compétences
02:59 pour un métier donné sont obsolètes au bout de 2-3 ans.
03:01 Pas que dans le numérique, y compris dans les métiers manuels.
03:05 Parce que si on prend les métiers de carriste, par exemple,
03:08 on est passé de métiers qui étaient essentiellement manuels, très physiques,
03:13 puis des métiers de conduite, puis des métiers où il faut, dans certains cas,
03:16 manipuler une tablette et pourquoi pas, demain, un bout de code.
03:19 Là aussi, il faut de l'accompagnement permanent.
03:20 Donc, c'est pour ça, c'est pour cette raison, si vous voulez, que je pense
03:24 qu'avoir de la formation tout au long de la vie, mais ça veut dire vraiment
03:26 tout au long de la vie, pas juste au démarrage, c'est une des clés
03:29 pour déverrouiller le système.
03:30 Mais l'autre clé, pardon, pour déverrouiller le système, c'est...
03:34 Parce que ce qu'on se dit là, c'est deux choses.
03:36 C'est premièrement, parce qu'en fait, en filigrane, il y a la question des retraites.
03:39 Ce qu'on dit, c'est qu'on fait porter à cette réforme tous les problèmes liés
03:43 à la trajectoire professionnelle au travail.
03:44 Du coup, ça devient l'absence de fixation en quelque sorte.
03:48 Et deuxièmement, si vous voulez, je pense qu'on paye aujourd'hui le prix
03:55 de ne pas avoir un état d'esprit.
03:56 C'est un problème d'état d'esprit et c'est peut-être ce qui est le plus compliqué
03:59 à changer, en fait, un état d'esprit.
04:00 - Un état d'esprit de quoi ?
04:01 - Je pense à un état d'esprit de la société dans sa globalité.
04:03 Je dis, parce que les responsabilités sont partagées, donc j'ai plein de choses
04:07 à dire sur d'autres que les patrons, mais moi, je vais parler des patrons.
04:10 Je pense qu'on a une responsabilité en tant que patron d'accompagner le changement
04:14 et d'avoir trop longtemps cédé à une forme de jeunisme en se disant,
04:17 et c'est hyper bien d'avoir des jeunes, mais de dire, en fait, finalement,
04:20 ils sont péris, et les seigneurs dehors.
04:22 Et on l'a trop longtemps dit.
04:23 - Et là, on y revient.
04:24 - On y revient et c'est important.
04:26 C'est important d'avoir ce changement de prisme et pour de vraies raisons,
04:29 c'est-à-dire pas simplement de la charité, si vous voulez.
04:31 C'est important, la charité, mais il n'y a pas que la charité.
04:33 c'est dire, attendez, il y a des compétences, il y a des talents, et il y a une vraie valeur chez les seniors.

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