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Victor Bergeon, réalisateur
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News
Transcription
00:00 - Philippe Vandel - Bonjour Victor Bergeon.
00:04 - Bonjour.
00:05 - Vous êtes aventurier, animateur télé alors que rien à la base ne vous destinait à cela.
00:10 Votre actus c'est un documentaire "Gravir le Kilimanjaro".
00:12 C'est dans la collection "On voyage au bout de l'effort".
00:15 Ça sera demain à voir à 21h30 sur Canal+.
00:17 C'est disponible évidemment sur MyCanal.
00:19 Il y avait déjà eu quatre épisodes la saison dernière.
00:22 Voici donc le nouvel épisode.
00:24 Tous les épisodes commencent un peu de la même manière.
00:26 Vous racontez votre histoire personnelle, histoire qui est terrible.
00:30 - Tout commence l'année de mes 21 ans.
00:32 Je viens d'obtenir une bourse pour étudier en Californie.
00:35 En vrai, ma vie se résume à faire la fête, du surf et faire croire à ma mère que je
00:39 suis à la bibliothèque.
00:40 Mais un matin, je crache du sang.
00:42 Les médecins m'annoncent que c'est la tuberculose, une maladie grave qui attaque les poumons.
00:46 Sur mon lit d'hôpital, je comprends que tout peut s'arrêter.
00:49 Je pense à toutes ces choses dont je n'ai pas assez profité ou que je n'ai pas eu le
00:53 temps de faire.
00:54 Et un soir, alors que tout ça me prend la gorge, j'écris sur mon petit carnet et je
00:59 me fais cette promesse.
01:00 Si jamais je guéris, je réaliserai ces rêves.
01:03 - Alors, il faut dire ce qui vous est arrivé, la tuberculose qui vous est tombée dessus.
01:07 On en guérit la tuberculose.
01:09 J'en parle parce qu'on en parlait il y a quelques jours avec Laurent Sexy qui a écrit
01:13 un livre sur Kafka.
01:14 C'était les derniers mois de Kafka qui est mort de la tuberculose en 1924.
01:17 Maintenant, on en guérit.
01:18 Vous avez vraiment vu la mort en face ?
01:19 - 100 ans après Kafka, donc c'est à partir de 1924.
01:23 Là, en moi, c'était dans les années 2010, 2017, 2018.
01:27 Et à ce moment-là, tout se passe bien au début.
01:32 C'est-à-dire qu'on me dit c'est la tuberculose, donc c'est grave, elle est bien avancée et
01:35 c'est tendu.
01:36 Mais tu vas prendre un traitement et ça va aller.
01:39 Donc c'est ce que je fais, je prends un traitement.
01:40 Le traitement, il se rallonge un petit peu parce que les effets du traitement ne sont
01:43 pas parfaits.
01:44 Et en fait, tout devient différent quand je fais une rechute.
01:48 Un an après être quasi sûr d'être guéri, je fais une grosse rechute.
01:51 Et là, les médecins ne comprennent pas trop ce qui se passe et pourquoi.
01:54 Et c'est là où vraiment je commence à me dire OK, en fait, ce n'était pas juste une
01:58 petite maladie comme ça.
01:59 Je suis condamné, je vais y passer.
02:00 Ça y est, Victor, tu vas mourir.
02:01 - Vous avez perdu 7 à 10 kilos, c'est ça ?
02:03 - Oui, c'est ça.
02:04 J'ai perdu beaucoup de poids.
02:05 J'ai beaucoup flippé surtout.
02:06 Et plus que le fait de savoir si je vais mourir ou pas, ce qui m'a transformé, c'est la
02:12 crainte vraiment que ça s'arrête.
02:14 J'avais 20 ans, entre 20 et 23 dans toute cette période-là.
02:17 Et voilà, j'ai eu très, très peur.
02:19 - D'où la liste de vos envies.
02:21 Prenez un carnet, un stylo, vous notez ce que vous avez envie de faire.
02:23 Alors, je vais vous dire ce que moi, j'ai noté.
02:24 Si vous en sortez, vous promettez d'un jour plonger sous la glace, vaincre le vertige,
02:30 survivre seul dans une forêt, courir un Ironman.
02:32 C'est quoi un Ironman ?
02:33 - Un Ironman, c'est un triathlon ultra difficile avec 3,8 kilomètres de natation, 180 kilomètres
02:39 de vélo et pour finir, un marathon.
02:41 Tous à la suite.
02:42 Ce n'est pas trois jours différents, c'est tout à la suite.
02:44 Et j'avais dit ça à mon pote Eli qui était venu me voir à l'hôpital.
02:46 Je lui avais dit, quand je serai remis sur pied, j'aimerais bien faire ça.
02:50 Il m'avait dit, putain, ce n'est pas facile, il faut s'entraîner longtemps pour ça.
02:53 Et avec les trous que tu as dans les poumons, je ne suis pas sûr que ce soit le plus simple.
02:56 Donc voilà, c'est des trucs qui me tenaient beaucoup à cœur.
02:59 - Et vous avez fait une grande partie, ils sont comment vos poumons ?
03:01 D'un mot avant qu'on parle du Kilimanjaro, parce qu'il faut quand même que c'est une
03:03 émission de télévision, là on n'est pas à une émission de médecine.
03:05 - Bien sûr, bien sûr.
03:06 - Mais ils sont dans quel état vos poumons ?
03:07 - Ça va, j'aurai des séquelles toute ma vie, donc sur les radios ça se verra toujours.
03:12 Après j'ai bien récupéré ma capacité pulmonaire, parce que j'ai beaucoup travaillé dans ce
03:15 sens.
03:16 Donc voilà, tout va bien pour mes poumons, merci c'est gentil.
03:18 - On vous voit torse nu dans le doc et vous êtes sacrément barraqué.
03:21 Donc ce nouveau numéro de voyage au bout de l'effort, vous avez décidé de gravir
03:24 le Kilimanjaro, qui est le plus haut sommet africain.
03:27 Pourquoi lui ? Parce que ça se monte à pied, sans faire de l'alpinisme ?
03:30 - Oui, parce que c'est un sommet qui est magnifique, qui domine l'Afrique.
03:36 On voit les derniers glaciers du continent là-haut, et pour moi ça représentait quelque
03:39 chose d'assez dingue.
03:40 J'avais envie d'aller voir la belle carte postale là-haut, sans savoir vraiment ce
03:44 qui m'attendait.
03:45 - Ouais, sauf que vous n'êtes pas seul.
03:46 - Non.
03:47 - Avec qui êtes-vous parti ?
03:48 - Une grosse différence avec les autres épisodes, et une différence qui est hyper importante
03:51 pour moi et qui a tout changé en vérité dans comment j'ai vécu cette expérience,
03:56 c'est que je suis parti avec des filles de l'association Apart.
03:58 Moi je faisais mes petites recherches sur le Kilimanjaro pour savoir un peu combien il
04:01 y a de morts par an, est-ce que c'est vraiment dangereux, comment on s'y prépare.
04:04 Et en faisant mes petites recherches je suis tombé sur cette association du 93 qui s'appelle
04:08 Apart et qui voulait envoyer au mois de juin la première cordée de femmes du 93 à l'assaut
04:14 du Kilimanjaro.
04:15 Je me suis dit qu'il y avait peut-être quelque chose à faire avec elle.
04:18 - Ce sera, je vous cite, la première cordée de femmes du 9-3 sur le toit de l'Afrique.
04:21 Alors on voit votre entraînement, c'est spectaculaire, vous êtes dans les montagnes
04:24 des Pyrénées, vous suivez Vanessa Morales, c'est une alpiniste, une ultra-traileuse,
04:28 elle fait de l'ultra-trail, elle a plusieurs records du monde, on voit courir en montée,
04:33 c'est filmé avec un drone, mais là je me dis, vous allez tous partir ensemble, il
04:36 est évident qu'aucune des filles n'a le niveau pour courir derrière cette fille.
04:39 Il y en a même qui sont en surpoids et qui le disent, il y en a qui n'ont jamais fait
04:42 de sport, et on se dit, cette séquence sert à faire de l'image, elle ne sert pas du
04:46 tout à préparer le Kilimanjaro.
04:47 - Pour moi c'était important d'aller la rencontrer parce que c'est une athlète exceptionnelle
04:52 Vanessa.
04:53 Après il n'y a pas besoin d'être un grand grand coureur pour faire le Kilimanjaro, moi
04:57 j'avais envie de rencontrer cette athlète-là parce que c'est la record woman du monde
04:59 et qu'elle est tout simplement incroyable et que j'avais vraiment envie de m'inspirer
05:03 de son parcours à elle.
05:04 Ensuite, les filles avec qui je suis parti, il y a de tout niveau, il y a des filles qui
05:07 étaient super douées au foot et d'autres qui sont des sédentaires.
05:10 - Non mais ce que je veux dire par là, vous qui avez fait Science Po, je peux citer quelqu'un
05:12 qui est vénéré à Science Po, c'est Guy Debord, vous faites du spectacle.
05:15 Je ne vous le reproche pas, mais c'est du spectacle.
05:18 Vous auriez pu faire la même émission sans aller vous entraîner dans les Pyrénées
05:21 filmées par un drone.
05:22 - Oui mais pour moi c'est hyper important de pouvoir rencontrer les meilleurs dans
05:25 leur domaine et ce qu'ils font, c'est le moyen par lequel j'arrive à le faire.
05:28 - J'ai compris, mais ce que je voulais vous faire dire c'est que c'est de la télévision
05:30 et que c'est du spectacle.
05:31 - Ça reste de la télévision, après ce que j'essaie de faire, et je maintiens cette
05:34 position parce que c'est la pure vérité, j'essaie de faire les films les plus sincères
05:39 et les plus authentiques par rapport à ce que je vis.
05:41 Et pour moi, c'est-à-dire qu'on ne se dit pas "ça, ça sera bien à la caméra donc
05:45 on le fait".
05:46 Moi je me dis, et je dis à Sarah, le bas, ma productrice, j'adorerais faire ça, ça
05:50 serait mon rêve, est-ce que tu crois que je peux aller rencontrer Vanessa Morales ?
05:52 Il s'avère qu'avec Eric Vouringer, mon coréal, qui est un mec qui fait une image exceptionnelle,
05:56 tout a l'air d'être fait exprès, mais c'est juste qu'il sait bien filmer.
05:58 - Alors, je saute évidemment des étapes, voici donc pendant l'ascension du Kilimanjaro,
06:03 au-dessus de 4000 mètres, peu de gens le savent, à cause de l'altitude, on a tous
06:07 des symptômes.
06:08 Le symptôme principal c'est quoi ? C'est la migraine, un mal de tête dingo ?
06:10 - Ouais, ouais, le premier truc qui va arriver c'est souvent ça, c'est en fait, en altitude
06:16 on a un phénomène qui s'appelle l'hypoxie, on manque d'oxygène et dans ces conditions
06:19 notre corps réagit plus ou moins bien.
06:20 Et dans ces conditions, ça s'appelle l'hypoxie, on peut avoir des maux de tête assez violents,
06:28 des nausées, des envies de vomir, et c'est les symptômes de ce qu'on appelle un mal
06:31 aigu des montagnes.
06:32 Et plus le mal va avancer, plus on se rapproche de l'œdème pulmonaire ou cérébral.
06:35 - Vers 4500 mètres, tout le monde commence à caler, vous aussi vous avez du mal à grimper,
06:41 même si vous êtes ultra entraîné, alors paradoxe, vous dites "j'ai besoin d'être
06:45 seul" et on vous voit en train de dire "j'ai besoin d'être seul".
06:48 Mais comme vous êtes filmé par un caméraman à un mètre de vous, vous n'êtes pas seul.
06:52 Premier paradoxe du caméraman.
06:54 - J'ai besoin d'être un peu tout seul là.
07:01 D'être dans ma tête.
07:04 De me concentrer juste sur mes pas.
07:09 Mes pas et ma respiration.
07:15 - Voilà, c'est le paradoxe du caméraman, vous êtes seul, mais on vous voit dire que
07:20 vous êtes seul, donc vous ne l'êtes pas.
07:22 Et tout le paradoxe, parce qu'à l'image, vous dites "c'est hyper dur, vous êtes ultra
07:26 entraîné", or le caméraman marche devant vous.
07:28 Donc il y a un type qui arrive à porter une caméra, qui arrive à faire ce que vous n'arrivez
07:31 pas à faire alors que vous êtes ultra entraîné.
07:33 Deuxième paradoxe.
07:34 - Alors, il y a un truc avec le mal des montagnes, déjà, c'est que peu importe l'entraînement,
07:36 on ne réagit pas tous pareil.
07:37 Et on peut être très très bien musculairement et être très mal en montagne, il n'y a pas
07:41 de lien direct avec ça.
07:42 Au contraire même.
07:44 C'est-à-dire que la masse musculaire, ce n'est pas forcément un avantage quand on
07:48 est là-haut.
07:49 Ensuite, à ce moment-là, quand je dis à Eric, qui est mon partenaire partout et qui
07:52 est là tout le temps, je lui dis "j'aimerais bien être seul", c'est aussi un message
07:55 pour lui.
07:56 C'est-à-dire Eric, tu es gentil avec ta caméra, mais tu t'écartes maintenant.
07:58 Et troisième point, c'est que effectivement, vous faites très très bien de le souligner,
08:02 il y avait Eric et il y a aussi Yvan Lebrun, qui est l'ingénieur du son, qui n'était
08:05 pas là sur cette séquence, mais qui était là avec nous tout le temps.
08:07 Et si cette aventure est exceptionnelle et que ces mecs-là ont fait partie de l'équipe,
08:11 c'est parce que justement, ils l'ont montée dans des conditions extrêmes et qu'ils
08:13 ont fait cette aventure avec nous.
08:15 Donc effectivement, ils sont là pour le filmer et ils sont là très présents.
08:18 Mais on les intègre, on les montre, on n'essaie pas de les cacher.
08:21 Ils font partie de l'aventure intégrante et voilà, on monte le Kilimanjaro ensemble.
08:25 J'ai bien compris.
08:26 Comment vous travaillez ? Vous faites des expéditions et ensuite la télévision vient
08:30 les filmer ? Ou est-ce que maintenant vous travaillez en collaboration avec Canal+ et
08:34 vous montez ensemble les expés ?
08:35 On ne les monte pas ensemble.
08:38 C'est-à-dire qu'en fait, le système, c'est celui-là.
08:41 Moi, je viens avec une chance énorme, c'est de pouvoir dire je rêve de faire ça, ça
08:45 et ça.
08:46 Et je vais voir gentiment Canal, je leur dis "est-ce que vous pensez que c'est une
08:48 bonne idée ?" Ils me disent "oui, on adore" et ça suit en fait.
08:52 Donc voilà, c'est jamais Canal+ qui me dit "tiens, ça serait bien que tu fasses
08:55 ça pour la télé, ça rendrait bien".
08:56 C'est jamais ça.
08:57 Et j'y tiens et ça sera toujours comme ça parce que pour moi, c'est un projet de vie
09:01 et ce n'est pas juste une envie de faire de la télé.
09:03 Ça ne m'intéressait pas d'être animateur télé.
09:05 Ce qui m'intéressait, c'était de vivre mes rêves et de pouvoir les financer.
09:07 Canal a bien voulu m'accompagner.
09:09 Merci beaucoup, Victor Bergeon.
09:10 Je rappelle, voyage au bout de l'effort, gravir le Kilimanjaro.
09:13 C'est demain à 21h30 sur Canal+.
09:16 C'est disponible sur MyCanal et les quatre précédents de la collection de la saison
09:19 passée sont évidemment disponibles.
09:21 Merci d'avoir été avec nous.
09:22 Merci beaucoup.
09:23 Un grand, grand merci.
09:24 Merci beaucoup.
09:24 *musique*

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