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NewsTranscription
00:00 Toujours la même conviction, depuis maintenant 20 ans, merci parce que vous me rajeunissez un peu,
00:04 quand j'étais rapporteur de ce texte en 2003,
00:07 si vous demandez des efforts,
00:09 et demander de travailler plus longtemps est un effort important, un sacrifice même pour beaucoup de français,
00:13 il faut de l'équité, mais au même niveau.
00:16 Pas un petit bout d'équité, pas une pincée d'équité, au même niveau.
00:20 Et c'est la raison pour laquelle, on va parler des retraites bien sûr,
00:23 dans cette réforme aujourd'hui, elle n'est acceptable
00:27 que si pour moi, quand on a travaillé avant 21 ans,
00:31 à 43 années de cotisation, on part en retraite à taux plein,
00:34 43 années, que si les régimes spéciaux disparaissent et qu'on en gâche ça dès maintenant,
00:40 pendant 40 ans, et de l'autre part que pour les femmes,
00:43 qui aujourd'hui partent à la retraite, c'est une vérité qu'il faut entendre pour beaucoup d'entre elles, à 67 ans,
00:48 on leur fasse gagner 2 années, et qu'à l'époque de tout, donc il n'y aura pas ça, le compte n'y sera pas pour moi.
00:55 - Il faudra aller progressivement jusqu'à 65 ans, ça vous dit quelque chose Xavier Bertrand,
01:00 c'était votre phrase, oui mais ça c'était avant, certains disent que c'était lorsque vous teniez un discours de vérité, que répondez-vous ?
01:06 - Le discours de vérité est très simple, c'est que pour les retraites, soit on accepte de travailler plus longtemps,
01:11 soit on accepte de payer plus de cotisations et plus d'impôts.
01:14 Ça veut dire qu'on entame encore plus le pouvoir d'achat.
01:17 Inimaginable.
01:19 Ou alors, que les retraites, les pensions des retraités baissent.
01:22 Inimaginable aussi, les pensions sont déjà pas grosses,
01:26 parce que les salaires sont pas assez importants dans notre pays.
01:28 Donc la seule solution c'est de bosser un peu plus longtemps.
01:31 J'ai toujours dit, je le confirme et je l'assume,
01:33 - 65 ans ?
01:34 - Non, 2 années de plus, voilà exactement ce que je disais à la fin de cette décennie,
01:38 et je disais pour être très précis, je suis encore un bout de mémoire,
01:41 c'était de dire, si l'espérance de vie continuait à progresser, dans ces cas-là, on pourrait aller
01:47 à 65 ans, mais dans 10 ou dans 15 ans.
01:49 - Vous n'êtes pas devenu socialiste alors, comme le dit Jean-François Copé.
01:52 - Non, je ne suis pas devenu...
01:53 - Il y a dans vos rangs, il y a aujourd'hui les idées du PS qui plânent.
01:56 - Non, je continue à croire que les efforts sont nécessaires,
01:59 c'est l'obligation de vérité,
02:01 mais je continue à croire que l'équité, que la justice, ce ne sont pas les options.
02:05 Et ça doit être au même niveau, quand nous avons réussi à faire passer ces réformes en 2003,
02:09 c'est nous qui avions demandé l'alignement du public sur le privé,
02:13 c'était pas simple, il y avait beaucoup de monde dans la rue,
02:15 mais on avait aussi mis en face, c'était une demande très forte de la CFDT,
02:18 les fameuses carrières longues.
02:20 - Mais bien sûr, l'équité,
02:22 c'est important, mais il y a aujourd'hui, Xavier Bertrand,
02:24 un axe, on va dire, Ciotti, Rotaio, Marlex,
02:27 pour le vote de la réforme, au nom de la cohérence, disent-ils.
02:30 Et puis il y a vous, Xavier Bertrand, avec ces trois conditions que vous avez détaillées,
02:33 et Aurélien Pradié, avec sa condition sur les 43 années pour les moins de 21 ans.
02:38 Est-ce que vous assumez d'être contre la ligne du chef du parti Éric Ciotti,
02:43 quitte à mettre en danger ce qu'il reste du parti ?
02:45 - Non, je pense que ce qui est en danger,
02:47 c'est si on a le sentiment qu'il y a deux lignes qui sont irréconciliables.
02:50 - C'est pas un sentiment, là ?
02:51 - Non, parce que justement, on n'est pas du tout à la fin de l'histoire.
02:54 Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que ce sont les Républicains
02:57 qui peuvent faire plier un gouvernement qui ne veut pas entendre le message
03:01 des Français qui manifestent.
03:03 C'est nous qui pouvons le faire.
03:04 - Xavier Bertrand, vous étiez à 5% au présidentiel,
03:06 vous prenez le risque de mourir de votre division ?
03:08 - Ne nous divisons pas.
03:09 - Mais à qui le dites-vous ?
03:10 - Oui, mais attendez, pour 5%, les 5% correspondent aussi à une chose.
03:14 Est-ce qu'on a renoncé, oui ou non, à parler à tous les Français ?
03:17 Moi, non.
03:17 Mon ADL, c'est une droite populaire,
03:19 et quand je dis populaire, elle parle à tout le monde.
03:22 Au cadre supérieur aux dirigeants d'entreprises, qui va bien,
03:25 mais aussi à l'ouvrier et aux classes moyennes, qui vont moins bien.
03:28 La droite doit à nouveau parler à tout le monde.
03:30 Je ne me contente pas de me dire "écoutez, on est à 5%, on va garder ça".
03:33 On doit reparler à tous, comme je le fais notamment dans ma région,
03:36 où je parle aux gens qui vont bien et aux gens qui ne vont pas bien.
03:38 - C'est essentiel ce que vous dites,
03:39 mais pourquoi selon vous la droite a perdu le peuple ?
03:41 Parce qu'elle n'est pas assez de gauche
03:42 ou parce qu'elle n'est pas suffisamment ferme à droite ?
03:45 - C'est parce qu'elle n'est pas assez proche du peuple.
03:46 On ne va pas ressembler à un gouvernement qui lui est complètement déconnecté du peuple.
03:50 Regardez ce qui est en train de se passer.
03:52 J'entends qu'aujourd'hui on dit "ça y est, la mobilisation est en train de baisser,
03:56 la réforme va passer".
03:57 Attention, attention.
03:59 Aujourd'hui, je mets en garde le gouvernement de Mme Borne.
04:03 Si cette réforme passe, sans notamment les conditions que je peux proposer,
04:07 il va y avoir un divorce entre le gouvernement et les Français.
04:13 Et il faut bien savoir une chose, c'est que les Français,
04:16 je crois qu'ils ne sont pas rancuniers, mais ils ne sont pas amnésiques.
04:19 Ce qui veut dire que derrière une telle réforme,
04:21 si elle passe sans ces améliorations, sans ce qui la rend acceptable,
04:24 sans cette équité absolument nécessaire,
04:27 je crains ce divorce et il est bon pour personne et certainement pas pour le pays.
04:31 Le problème qu'a le gouvernement, c'est qu'au final il a mis la charrue avant les bœufs.
04:35 - Il n'a pas assez réfléchi sur une question aussi importante et inflammable que les retraites.
04:40 - Il n'a pas assez réfléchi parce qu'il n'a pas vu qu'on est dans une société post-Covid.
04:44 Moi je pense que le travail est une valeur.
04:46 Pour d'autres c'est plus compliqué, mais alors il faut faire admettre que le travail a de la valeur.
04:51 Et qu'aujourd'hui la question du sens du travail, et pour toutes les générations,
04:55 pas seulement pour les jeunes, doit être reposée.
04:57 On ne réforme plus les retraites en 2023 comme on le faisait en 2003.
05:01 20 années se sont écoulées.
05:03 Et c'est la raison pour laquelle je pense, pour ma part,
05:05 que beaucoup de Français peuvent partir à 64 ans, mais pas tous.
05:09 Pas celui qui est cabossé, abîmé par le travail,
05:12 pas celui qui a commencé à travailler très jeune.
05:14 C'est la raison pour laquelle, pour moi, on a commencé avant 21 ans.
05:17 Au bout de 43 ans, on peut partir à la retraite à taux plein.