90 Minutes Info du 01/02/2023

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L'actualité du jour décryptée avec les journalistes et les invités de #90minutesInfo. Présenté par Nelly Daynac du lundi au vendredi et Lionel Rosso le samedi et le dimanche.

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00:00:00 Bonjour et bienvenue sur CNews, je suis ravie de vous retrouver pour une nouvelle édition de notre émission 90 minutes info.
00:00:05 On se retrouve pour élaborer le programme du jour avec mes invités que je vous présente dans un tout petit instant.
00:00:11 Ce sera après le rappel des titres. Il est signé Adrien Spiteri aujourd'hui.
00:00:14 Deux personnes interpellées et placées en garde à vue près d'Alesse dans le Gard.
00:00:22 Il s'agit d'un homme d'une quarantaine d'années et de son ex-compagne.
00:00:25 Tous deux sont soupçonnés d'être impliqués dans la disparition de Siem Belou Amia.
00:00:30 Cette jeune femme de 18 ans n'a plus donné signe de vie depuis le 25 janvier dernier.
00:00:36 Situation très tendue près de Vouglodar pour l'armée ukrainienne.
00:00:41 L'armée russe s'est lancée dans la conquête de cette petite ville de l'est ukrainien.
00:00:45 Elle se situe à 150 kilomètres de Bakhmout.
00:00:48 Depuis plusieurs jours, les bombardements se multiplient sur place.
00:00:52 Deuxième jour, deux visitants en République démocratique du Congo pour le pape François.
00:00:57 A Kinshasa, plus d'un million de personnes se sont rassemblées pour une messe.
00:01:02 Le souverain pontife a plaidé en faveur de la paix dans un pays déchiré par la violence.
00:01:07 Au sommaire, nous parlerons de la lutte contre le trafic de cocaïne dans le port du Havre.
00:01:14 L'un des ports d'entrée en Europe de cette drogue qui afflue d'Amérique du Sud.
00:01:17 Difficile combat en raison des complicités dans l'enceinte du port.
00:01:23 Une corruption très très importante.
00:01:24 Ça peut être une corruption d'agents publics, une corruption d'agents privés.
00:01:28 On parle souvent des dockers.
00:01:29 Une profession particulièrement exposée sur les ports
00:01:33 pour permettre aux organisations criminelles d'entrer sur les ports
00:01:36 et de pouvoir récupérer de la marchandise.
00:01:39 On parlera aussi du RN à la manœuvre sur la motion référendaire.
00:01:43 Mais que feront les autres formations politiques
00:01:45 alors qu'on apprend que les Français à 69% sont favorables à un référendum sur la réforme des retraites ?
00:01:52 J'invite l'ensemble des oppositions, évidemment, à voter cette motion référendaire.
00:01:58 Pourquoi ? Parce que cette motion référendaire, elle va permettre de déclencher un référendum.
00:02:03 Enfin, il bénéficie d'un régime spécial et il n'est pas passé à la trappe dans la réforme.
00:02:07 Les parlementaires doivent-ils d'ailleurs continuer à en profiter ?
00:02:12 Pourquoi en particulier vous mettez en extinction le régime des élus du CESE,
00:02:18 enfin des membres du CESE pour être précis,
00:02:20 mais pas celui de l'Assemblée nationale et du Sénat ?
00:02:24 On ne peut pas demander, mes chers collègues, des efforts aux autres sans donner l'exemple soi-même.
00:02:31 Voilà donc certains des thèmes que nous allons aborder aujourd'hui
00:02:34 en compagnie de mes invités que je vous présente sans plus tarder.
00:02:37 Bonjour Raphaël Stainville.
00:02:38 Bonjour Julie.
00:02:39 Je rappelle que vous êtes rédacteur en chef de Valeurs Actuelles.
00:02:41 Merci d'être avec nous aujourd'hui.
00:02:43 Bienvenue à vous Sabrina Agresti-Roubach, députée Renaissance des Bouches-du-Rhône.
00:02:47 Et puis Nathan Devers.
00:02:48 Bonjour.
00:02:49 Ça fait un petit moment que vous n'avez pas l'accueilli.
00:02:51 Agrégé de philosophie, essayiste, renommé maintenant.
00:02:55 On va parler parmi les autres thèmes que j'aimerais qu'on aborde.
00:02:58 Il y a aussi les derniers chiffres annuels cumulés sur la délinquance
00:03:02 qui nous montrent une hausse des atteintes aux biens et aux personnes,
00:03:06 hausse des violences, des cambriolages, des vols également assez significatifs.
00:03:10 Il faut le dire après ce qu'on a communément appelé la "pause Covid".
00:03:15 Je vous laisse en prendre connaissance.
00:03:17 Parmi les violences, on cite évidemment les violences intrafamiliales
00:03:21 qui augmentent significativement de 17 %,
00:03:23 15 % de plus pour les coups et blessures volontaires
00:03:26 et 11 % pour les violences sexuelles.
00:03:28 Et puis il y a peut-être un autre carton pour ce qui est des biens,
00:03:32 des cambriolages également.
00:03:34 Je ne sais pas si on peut les apercevoir, les hausses.
00:03:37 11 % de plus de cambriolages.
00:03:40 Et parmi les vols qui sont commis,
00:03:44 plus de 2 % le sont avec des armes,
00:03:47 9 % de vols de véhicules, des cambriolages donc, je vous le disais.
00:03:49 Les vols sans violence aussi qui sont en augmentation
00:03:52 et puis une nette hausse pour ce qui est des vols d'accessoires sur véhicules.
00:03:57 Peut-être un commentaire sur cette hausse
00:04:00 qu'on attribue parfois aussi, Raphaël Stainville,
00:04:03 au dépôt de plaintes qui est plus conséquent désormais.
00:04:06 Donc ça veut dire que ça reflète aussi le fait qu'on prenne plus en compte
00:04:09 la parole des victimes, notamment de violences intrafamiliales.
00:04:12 Oui, alors peut-être avant de passer aux violences intrafamiliales,
00:04:16 il y a quand même aussi un chiffre qui est assez inquiétant,
00:04:20 c'est celui de la hausse du nombre d'homicides.
00:04:22 Je crois que c'est quasiment 1 000 homicides de 948 homicides par an,
00:04:26 en progression par rapport à l'année dernière,
00:04:29 sachant que les professionnels constatent que près de un tiers
00:04:34 des tentatives d'homicides
00:04:39 ne donnent pas lieu à des homicides et en fait traduisent, pour le coup,
00:04:43 l'ensauvagement global de la société parce que ce sont des personnes
00:04:46 qui sont peut-être moins confrontées habituellement à la violence
00:04:49 et à l'usage de la violence qui s'adonnent à ce genre de gestes
00:04:53 presque irrémédiables. Et donc ça, ça devrait aussi nous inquiéter
00:04:57 et ça souligne cet état global de violence dans la société
00:05:03 qui est présente partout et notamment dans les familles.
00:05:06 Il y a une forme de désacralisation un peu de la notion de bien et de mal,
00:05:10 de vie aussi.
00:05:11 Oui, on le voit clairement, mais ce que je voudrais rappeler,
00:05:15 c'est la libération aussi de la parole des femmes.
00:05:17 C'est vrai que les chiffres sont plus hauts, mais parce qu'aussi
00:05:20 les femmes sont mieux accueillies dans les commissariats.
00:05:22 Moi, je le vois, on l'a vu dans la Lopmy, je le vois aussi
00:05:25 de manière très concrète chez moi à Marseille, dans la formation
00:05:28 justement des OPJ qui prennent les plaintes sur les files spéciales
00:05:32 pour celles qui sont victimes de violence et qu'elles ne soient pas
00:05:36 justement, quand on vient d'éclater une voiture volée,
00:05:39 ce n'est pas tout à fait pareil quand on est victime de violence.
00:05:42 Donc, je pense que la prise en charge globale, grâce au premier quinquennat
00:05:45 et qui continue sur le second, explique aussi ces chiffres.
00:05:49 Et je pense qu'on doit aller encore plus loin.
00:05:52 Ce qui est vrai, ce qui est vrai, c'est que vous parlez
00:05:54 d'en sauvagement de la société, on avait déjà eu ce débat.
00:05:57 La violence banalisée, ça existe aussi.
00:05:59 Et le problème, c'est qu'on ne peut pas mettre un flic derrière chaque personne.
00:06:02 Je pense qu'il y a aussi les réseaux sociaux, les enfants,
00:06:05 l'enfant roi, les gens qui font n'importe quoi,
00:06:07 les enfants qui volent, les parents qui font n'importe quoi sur les réseaux.
00:06:09 Donc, tout ça fait que ça donne un état d'esprit dans notre société.
00:06:12 Voilà, taper le voisin, c'est normal.
00:06:15 Piquer la voiture du voisin, c'est normal.
00:06:17 Et moi, je suis quand même, enfin, il a fait me frapper,
00:06:19 parce que c'est ce dont les gens me parlent quasi le plus avec l'inflation.
00:06:23 Très peu des retraites et beaucoup de la sécurité du quotidien
00:06:26 parce qu'ils n'en veulent plus.
00:06:27 Et je vois que ça porte ses fruits.
00:06:28 Voir plus de bleus, c'est quand même une demande générale.
00:06:31 Alors, on va s'en développer.
00:06:32 Ce qui vaut pour les violences intrafamiliales et les violences sexuelles,
00:06:36 parce qu'effectivement, il y a eu des formations dédiées,
00:06:39 on a mieux pris en compte la manière dont on accueille ces publics.
00:06:41 Les associations de femmes qui gèrent les femmes victimes de violences,
00:06:45 vous le disiez.
00:06:45 Mais ça, ça ne vaut pas, par exemple, pour les vols avec arme, les cambriolages.
00:06:49 C'est-à-dire qu'on voit aussi qu'il y a des bandes,
00:06:51 on les a identifiées pour certaines qui sont venues souvent des Balkans,
00:06:55 d'ailleurs, qui sont beaucoup plus actives
00:06:56 et qui passent à l'action beaucoup plus facilement désormais.
00:07:00 Oui, alors pour ces chiffres, je ne sais pas quand même,
00:07:02 même pour les vols avec arme ou même pour les cambriolages,
00:07:04 parce que l'élément de comparaison, là, c'est 2021.
00:07:07 Et 2021, ce n'est pas une année banale.
00:07:08 C'est une année où la France était paralysée, où les gens étaient...
00:07:11 Alors, prenons l'exemple des cambriolages,
00:07:12 où les gens étaient tout le temps chez eux, en télétravail, en couvre-feu,
00:07:16 blocage, interdiction de commerce, etc.
00:07:18 Là, on était sur la fin du...
00:07:19 Parce que c'est plutôt 2020 quand même, le confinement.
00:07:21 L'année 2021 a quand même été encore paralysée.
00:07:24 Encore un peu.
00:07:25 Très paralysée, on s'en souvient quand même.
00:07:26 Et donc, il y a eu moins de violences qui étaient liées
00:07:31 uniquement à la crise sanitaire.
00:07:32 Donc, je pense que l'élément de comparaison,
00:07:34 ce serait pas tellement ni avec 2020 ni avec 2021,
00:07:37 parce que même si c'est une moitié de l'année,
00:07:38 ça fait quand même une moitié de l'année où les gens étaient quand même
00:07:40 très paralysés dans leurs déplacements.
00:07:42 Et il faudrait peut-être davantage comparer avec 2019.
00:07:44 Quand je dis ça, ce n'est pas pour dire qu'il n'y a pas un problème
00:07:47 de délinquance ou d'insécurité, mais qu'à mon avis,
00:07:49 il faut voir ça sur le long terme en comparant à il y a trois ans.
00:07:53 Et deuxièmement, face à cette situation,
00:07:55 à mon avis, il y a deux réactions à avoir.
00:07:57 Il y a une première, moi, je ne dis pas qu'il ne faut pas le faire,
00:07:58 mais qui est la réponse pénale, policière, etc.
00:08:01 Ça, c'est évidemment un élément important.
00:08:03 Mais à mon avis, cette réponse-là ne répond qu'aux symptômes
00:08:07 ou qu'aux effets de l'insécurité.
00:08:08 Et il y en a une deuxième.
00:08:09 C'est un peu la comparaison.
00:08:10 C'est comme si vous aviez un malade qui a un cancer
00:08:13 avec aussi des effets de ce cancer, des fièvres, des grattements, etc.
00:08:16 Et que le médecin va lui donner uniquement des médicaments
00:08:19 pour soigner ses symptômes.
00:08:20 Mais face à cela, il faut aussi soigner le mal.
00:08:22 Et donc, il me semble que prendre le problème de la délinquance à la racine,
00:08:25 c'est premièrement réfléchir au recul de l'État
00:08:28 et de l'État au sens très large du terme,
00:08:30 pas que la justice et pas que la police,
00:08:31 même l'école, etc.
00:08:32 dans un certain nombre de milieux sociaux et de quartiers.
00:08:34 C'est réfléchir aussi à la structuration du trafic de drogue,
00:08:37 qui tente à remplacer parfois des autorités
00:08:40 qui devraient être des autorités étatiques
00:08:41 pour des individus, pour des citoyens.
00:08:43 Et à mon avis, c'est aussi une réponse.
00:08:44 Et puis, c'est réfléchir, excusez-moi, à la question de la prison.
00:08:47 La prison, qui est aussi un lieu qui fabrique de la récidive,
00:08:51 des mécanismes d'enfermement dans la délinquance
00:08:54 ou dans la criminalité.
00:08:56 Et donc, c'est aussi remettre en cause, parfois même,
00:08:58 ce qu'on pourrait considérer comme un traitement contre la délinquance.
00:09:01 Alors, est-ce qu'il faut remettre en question
00:09:03 l'incarcération comme remède ?
00:09:04 Ce qu'il y a, c'est que, bien évidemment,
00:09:05 qu'il y a un problème sur la prison.
00:09:07 Je ne suis pas sûr que ce soit celui qui évoque Nathan Devers.
00:09:10 Aujourd'hui, on voit qu'en 2021, seulement 21 % des peines de prison,
00:09:14 des peines qui ont été prononcées par la justice,
00:09:16 sont des peines de prison.
00:09:18 Donc, finalement, on s'aperçoit d'abord que la réponse pénale
00:09:24 est souvent peut-être en deçà de la main
00:09:26 par rapport à ce qu'il faudrait attendre de la justice.
00:09:30 Après, on connaît le problème de la prison,
00:09:32 c'est la surpopulation carcérale,
00:09:35 les efforts qui n'ont pas été faits dans la construction de prison.
00:09:38 Tout ça rend peut-être difficile aussi la réinsertion
00:09:41 et ne fait qu'accroître le risque de récidive.
00:09:45 Mais la prison reste encore une solution,
00:09:48 seulement aujourd'hui, on ne l'utilise que trop peu.
00:09:51 Les peines, souvent, ne sont jamais exécutées.
00:09:56 On ne peut pas dire que les peines ne seraient jamais exécutées.
00:09:58 Regardez, bien aimant que j'exagère,
00:10:01 toutes les peines de moins de deux ans aujourd'hui
00:10:06 vous exonèrent d'un passage par la prison
00:10:08 au bénéfice de solutions tiers, bracelets électroniques et autres.
00:10:13 Et ça n'empêche pas ces personnes sous bracelets électroniques
00:10:16 ou sous surveillance de commettre encore des défaits.
00:10:20 Il y a la question des constructions de places de prison.
00:10:22 Il y en avait un nombre qui avait été promis sous le premier quinquennat,
00:10:25 ça n'a pas été fait, on l'a recité au deuxième.
00:10:27 Non mais après, je vais vous dire, tout le monde veut des prisons,
00:10:29 mais personne ne veut qu'elles soient construites chez soi,
00:10:31 donc sur leur commune, donc pas de problème, bien sûr.
00:10:34 Les états généraux de la justice, vous le savez très bien
00:10:36 que ce sujet est pris en compte, la construction de prison,
00:10:38 plus de places de prison, mais aussi les peines.
00:10:41 Je vous rappelle que c'est quand même le deuxième quinquennat.
00:10:43 Ce problème existait déjà au premier, il n'a toujours pas été réglé.
00:10:46 Il n'est pas paru pendant le premier, vous me permettez quand même.
00:10:48 Mais vous dites qu'il y a des blocages au niveau des collectivités territoriales.
00:10:50 Voilà, donc les collectivités...
00:10:52 À un moment, il va peut-être falloir passer par la voie un peu coercitive.
00:10:54 Mais la culture de l'excuse en même temps, ça se...
00:10:56 Non, non, non, c'est pas la culture, pas du tout.
00:10:58 Moi, je ne suis pas du tout dans la culture de l'excuse.
00:11:00 Et vous voyez ce qui s'était passé au Campanul,
00:11:02 vous avez entendu parler de ça, c'est dans ma circonscription à moi.
00:11:04 C'est les mamans qui ont interpellé tout de suite la police,
00:11:07 et moi en premier, mais la préfète de police.
00:11:09 On a agi, le problème a été réglé avec les habitants de cette résidence,
00:11:14 et ce n'était pas un quartier sensible.
00:11:16 C'était une résidence tout à fait paisible,
00:11:18 des dealers ont essayé de s'installer,
00:11:20 mais pour vous dire quoi ? Qu'est-ce qu'elles ont demandé ?
00:11:22 Elles ont répondu à trois choses.
00:11:24 La première chose, quand on a appelé la police, elle est venue.
00:11:26 Quand on a demandé de l'aide, on a investi le quartier,
00:11:28 la police a fait le siège de cette résidence au Campanul.
00:11:33 Et la troisième chose, qu'est-ce qu'elles vous disent ?
00:11:35 C'est un peu aussi aux parents quand même de s'occuper de leurs enfants.
00:11:37 Et à un moment donné, moi je l'ai toujours dit, je viens de là,
00:11:40 quand on a des parents quand même qui s'occupent à minima de leurs enfants,
00:11:43 en général, on arrive à les gérer.
00:11:45 Donc voilà, ce qu'elles disaient, c'est qu'il faut que la justice suive,
00:11:48 mais il faut que les parents aussi soient responsables de leur famille.
00:11:51 Je propose de changer de thème, vous l'avez un petit peu abordé,
00:11:53 et puis j'en parlais dans le sommaire.
00:11:55 On va en venir à ce procès d'un trafic international de cocaïne
00:11:58 qui s'ouvre aujourd'hui aux assises de Douai.
00:12:00 Six hommes sont accusés d'avoir été les acteurs de premier plan,
00:12:03 ayant permis le déchargement de cette drogue dans le port du Havre.
00:12:06 La sortie de la drogue via la complicité de dockers corrompus,
00:12:10 c'est ce dont nous allons parler dans ces dix dernières minutes.
00:12:13 Bonjour Sandra Buisson, vous êtes à Douai, qui juge-t-on au juste aujourd'hui ?
00:12:18 - Eh bien de l'avis d'une avocate de la Défense,
00:12:22 ce ne sont pas ceux qui tiennent le réseau, mais des courroies de transmission.
00:12:26 Ces six accusés, dont l'un est en fuite, sont soupçonnés,
00:12:29 vous l'avez dit, d'avoir travaillé à faire sortir de ce port du Havre
00:12:32 une tonne trois de cocaïne et à envoyer aux Antilles
00:12:35 près d'une demi-tonne de cannabis par cent.
00:12:38 200, 400 kilos, la drogue était cachée dans des sacs de sport,
00:12:41 dans des containers qui contenaient des cargaisons tout à fait légales
00:12:44 de cacao, de protéines animales ou de matériel agricole.
00:12:47 Pour l'accusation, ce sont eux qui devaient faire sortir cette cocaïne du port,
00:12:52 notamment en trouvant des complices parmi les dockers.
00:12:55 Dans le box aujourd'hui, il y a par exemple Mohamed M, 31 ans, surnommé Crayon,
00:12:59 le gestionnaire des sorties de stupéfiants, selon l'accusation,
00:13:02 avec deux de ses co-accusés.
00:13:04 Lui reconnaît certains faits, comme avoir touché 100 000 euros
00:13:07 pour trouver un chauffeur de grue pour déplacer un container
00:13:10 qu'on paraissait libre de son côté.
00:13:13 Louis B répond, selon l'accusation, au surnom de Doudou et serait
00:13:16 un intermédiaire incontournable pour recruter les équipes permettant
00:13:21 de sortir la drogue.
00:13:22 Lui nie toute implication dans les faits, mais devra expliquer
00:13:25 notamment son train de vie démesuré.
00:13:27 Un million d'euros de patrimoine alors qu'il vit avec une pension
00:13:31 d'invalidité, puis signe d'épression et de lomerta qui risque
00:13:35 de toucher ce procès.
00:13:36 Cet homme, cet accusé, a lui été enlevé et aspergé d'essence en 2017
00:13:40 pour une dette de 600 000 euros.
00:13:42 Il n'a depuis jamais porté plainte.
00:13:44 - L'enquête a dévoilé le fonctionnement de ces trafiquants,
00:13:47 la manière dont ils opéraient.
00:13:50 - Oui, et des moyens d'ampleur ont été mobilisés par la police judiciaire,
00:13:54 des géolocalisations, des écoutes téléphoniques et puis des écoutes
00:13:59 de cinq appartements utilisés par ces accusés.
00:14:03 Le socle de la procédure, même selon le président de la Cour d'assises,
00:14:07 de quoi mieux cerner l'organisation de ces trafiquants pour faire sortir
00:14:10 cette drogue, soit en utilisant des dockers et des chauffeurs
00:14:13 pour sortir les sacs du port, soit en demandant aux dockers
00:14:17 de récupérer les sacs de drogue pour les placer dans un container vide
00:14:21 qui était lui sorti un peu plus tard avec des faux documents.
00:14:25 Ou alors l'autre possibilité, c'était que les malfrats entrent eux-mêmes
00:14:28 dans la zone portuaire avec la complicité de logisticiens du port.
00:14:32 L'autre enseignement de cette enquête, ce sont les tarifs en vigueur
00:14:35 dans ce genre de trafic. 75 000 euros pour autoriser une sortie du port,
00:14:39 50 000 euros pour bouger un container avec une grue.
00:14:42 L'enquête qui a aussi démontré l'organisation d'échanges cocaïne
00:14:46 contre cannabis avec les Antilles, en renvoyant de la résine de cannabis
00:14:50 aux Antilles où la drogue n'est pas produite et donc vaut très cher
00:14:54 contre de la cocaïne qui là-bas vaut peu car elle est facilement accessible
00:14:58 depuis ses lieux de production en Amérique latine.
00:15:01 Alors vous restez avec nous, je reviens vers vous pour aborder encore
00:15:04 un autre sujet, un autre sous-thème de ce procès,
00:15:08 mais j'aimerais quand même faire réagir nos invités.
00:15:11 Raphaël Stainville, pour commencer, le problème c'est cette corruption rampante
00:15:15 au sein même, dans le périmètre de ce port, des dockers.
00:15:19 Il y a peut-être des solutions pour tenter de les identifier,
00:15:21 parce que quand on change de train de vie subitement parce qu'on a obtenu
00:15:24 beaucoup d'argent, on peut quand même identifier les individus
00:15:26 qui posent problème ou qui sont à risque.
00:15:28 En l'occurrence, là, ce n'est pas le procès des dockers.
00:15:31 Il y a un autre volet dans cette affaire qui concerne les dockers.
00:15:35 Là, ce sont d'autres personnes dans l'écosystème qui gravitent
00:15:39 autour du port du Havre et on voit que c'est un système mafieux
00:15:45 qui est mis en place, qui ressemble à beaucoup d'autres systèmes
00:15:51 qu'on a pu connaître des années à Marseille, du temps de la French Connection.
00:15:57 Et puis en Italie, dans un certain nombre de villes connues et réputées
00:16:02 pour être sous l'emprise de la mafia.
00:16:04 Ce qui est très inquiétant, c'est de voir qu'aujourd'hui,
00:16:08 ce phénomène est en train de s'implanter durablement,
00:16:11 notamment dans le port du Havre, parce que la pression aussi
00:16:16 est très forte sur un certain nombre d'autres ports du nord de l'Europe.
00:16:20 On pense à Rotterdam ou envers, où là, ont été mises à jour
00:16:25 des systèmes encore plus complexes et encore plus vérolés,
00:16:29 avec des personnalités politiques qui, à défaut d'être compromises,
00:16:35 aujourd'hui sont menacées par ces mafias marocaines pour certaines,
00:16:39 italiennes pour d'autres, qui tiennent ce marché, ce trafic.
00:16:43 Il faut rappeler quand même que pour la seule France,
00:16:45 le trafic de drogue aujourd'hui, c'est 4 milliards d'euros
00:16:49 pour les consommateurs pour l'année 2020.
00:16:53 Imaginez que ce genre de trafic, aujourd'hui,
00:16:57 c'est un marché que se disputent les banques.
00:17:00 Il y a une demande qui reste toujours très forte, de plus en plus forte.
00:17:02 Pas de consommateurs, pas de dealers.
00:17:03 Sandra, il y a aussi des inquiétudes sur l'augmentation
00:17:05 des violences qui sont associées à ce trafic.
00:17:08 Oui, inquiétudes, parce que la situation est préoccupante.
00:17:13 En témoigne ce qui a été dévoilé ce matin au procès.
00:17:16 L'accusé, qui ne s'est pas présenté aujourd'hui et qui est en fuite,
00:17:19 a été enlevé et violenté en 2021 sous les yeux de sa femme enceinte.
00:17:23 Les ravisseurs ont demandé à sa famille une rançon de 3 millions d'euros.
00:17:27 Selon sa famille, il en a payé plus de 2.
00:17:30 Autre affaire touchant à ce dossier, celle d'un autre mis en examen,
00:17:35 qui lui a été tué en juin 2020, sans que l'on sache pour l'heure
00:17:39 si cette affaire est liée au fait jugé ici.
00:17:43 Ça a figé la ville du Havre, m'a confié une avocate spécialisée dans ces dossiers.
00:17:48 C'était la première mort en marge d'un trafic de stupéfiants.
00:17:51 Le trafic de cocaïne, vous l'avez dit, qui apporte avec lui son lot de corruption
00:17:55 et de violence qui vise les rivaux, les gêneurs et puis ses complices,
00:17:59 ceux qui sont indispensables pour faire sortir la drogue du port,
00:18:02 qui prêtent soit un badge pour entrer dans le port,
00:18:05 qui déplacent un conteneur ou qui en autorisent la sortie.
00:18:08 Ce sont des opérateurs de grue, des chauffeurs routiers, des manutentionnaires,
00:18:12 des agents portuaires qui soit cèdent à la paix du gain, soit sont menacés.
00:18:16 On menace d'enlever leurs enfants, nous a confié cette avocate.
00:18:19 On agresse leur famille ou on les enlève eux-mêmes.
00:18:22 Les douaniers eux-mêmes disent être surveillés par drone ou à la jumelle par les trafiquants.
00:18:27 Et pour le procureur du Havre, on n'en est pas encore à l'attaque à l'arme lourde
00:18:31 comme à Anvers récemment, mais le danger guette.
00:18:34 Merci beaucoup Sandra pour toutes ces précisions.
00:18:36 Nathan Devereux, est-ce que c'est une question de moyens
00:18:38 ou c'est une question de meilleure affectation des moyens et de meilleur ciblage
00:18:41 parce qu'ils ne sont pas des milliers non plus à opérer dans ces ports.
00:18:44 De la même manière quand on dit la drogue transite par les Antilles ou par la Guyane,
00:18:48 il n'y a pas 10 000 avions qui arrivent en France chaque jour.
00:18:52 On a parlé de ces machines qui screenent, le nom m'échappe, mais bon bref.
00:18:58 Les scanners.
00:19:00 Pour tenter de localiser dans les intestins ce genre de drogue.
00:19:05 Il y a quand même des moyens à notre disposition,
00:19:07 mais il y a peut-être un manque de volonté politique aussi.
00:19:09 Je pense que Raphaël tout à l'heure a dit un mot très important, c'est le mot de mafia.
00:19:12 Le principe de l'autorité mafieuse, c'est que quand elle décide de braver,
00:19:16 de défier l'autorité de l'État, de toutes les manières, elle finit par le faire.
00:19:21 Ça fonctionne parce qu'il y a de la corruption, parce qu'elle se réinvente.
00:19:24 La mafia c'est une sorte de micro-État ou de parodie d'État qui se réinvente en permanence.
00:19:29 Et qui a toujours un coup d'avance.
00:19:31 Et qui a une faculté d'adaptation incroyable.
00:19:33 Roberto Saviano, j'ai eu une fois la chance de le rencontrer, il m'avait dit
00:19:36 si on veut vraiment comprendre l'avenir de l'Occident, il faut s'intéresser à la mafia italienne
00:19:40 parce que ce sont, évidemment on n'est pas en Italie du Sud,
00:19:43 mais parce que ce sont des mécanismes qui tentent à se reproduire.
00:19:45 Il y a deux choses que j'aimerais dire.
00:19:46 Premièrement, c'est qu'évidemment ce n'est pas que un trafic économique.
00:19:49 La mafia c'est un pacte Faustien qui prend des individus et ça s'achève soit au tribunal,
00:19:55 soit dans le sang, mais il n'y a pas d'autre alternative.
00:19:58 Et puis surtout, qu'il y a sur le sujet une immense hypocrisie.
00:20:01 Quand on parle surtout de la cocaïne, qui est un trafic qui concerne une sociologie
00:20:05 quand même très privilégiée, ça coûte très cher de consommer de la cocaïne.
00:20:09 S'il y a de la loffre, c'est qu'il y a de la demande.
00:20:11 Et qu'il y a énormément de demandes en France.
00:20:13 On pourrait d'ailleurs réfléchir au fait que la France est un des pays
00:20:15 où on se drogue le plus au sens large du terme, pas seulement des substances.
00:20:17 Ça se banalise d'un point de vue des classes sociales quand même,
00:20:19 ce n'est pas que des privilégiés.
00:20:20 La cocaïne, ça concerne aussi en grande partie une sociologie très privilégiée,
00:20:24 peut-être pas que, mais quand même en partie.
00:20:26 Donc je pense qu'il faut avoir le courage d'ouvrir un débat sur les drogues,
00:20:28 de se dire, moi je n'ai pas d'argument hygiéniste par exemple.
00:20:31 Je n'en consomme évidemment pas, mais j'estime que ce n'est pas un problème en soi
00:20:35 de faire du mal à sa propre santé.
00:20:38 Et donc si des gens veulent faire du mal à leur santé, c'est leur sujet,
00:20:41 je pense que ça peut relever des libertés.
00:20:43 Mais en tout cas, qu'il y a cette hypocrisie-là,
00:20:45 d'avoir une demande qui est explosive,
00:20:47 et puis souvent venant de gens qui sont les premiers à condamner
00:20:50 le fait qu'il y a de l'insécurité dans des quartiers
00:20:52 liés à leur propre consommation de drogue.
00:20:54 Donc à mon avis, ce cercle vicieux doit être pensé avec du surplomb.
00:20:58 Sabrina Agressi-Roubach, vous le rejoignez,
00:21:00 vous avez toujours une vision un peu transversale.
00:21:02 Oui, oui, parce que ça serait assez simpliste de dire,
00:21:05 elle est gentille d'un côté, là pour le coup,
00:21:08 je pense qu'il faut avoir une vision plus globale.
00:21:11 La chose est, et ça je le sais puisque je suis marseillaise,
00:21:15 je suis née moi sur le Vieux-Port, donc sur les DOC,
00:21:19 évidemment que s'il n'y a pas de corruption,
00:21:22 s'il n'y a pas de corrompus, il n'y a pas de corrupteurs.
00:21:25 C'est ça en fait la réalité.
00:21:27 Mais tous les DOCER ne sont pas des corrompus.
00:21:29 Il y a les menaces, les pressions.
00:21:31 Vous savez, les élus, heureusement que maintenant,
00:21:33 on a pris en compte tout ça par rapport aux élus,
00:21:35 c'est-à-dire sur la haute autorité, la transparence de la vie publique.
00:21:38 Mais ils sont de partout.
00:21:40 Et de partout où il y a de l'argent, ils y seront.
00:21:42 Et moi, ce que je crois, vous savez,
00:21:44 moi j'ai une vieille référence, c'est Al Capone.
00:21:46 Il y a un moment donné, il faut taper sur le portefeuille.
00:21:48 Et c'est pour ça que je crois beaucoup aux services fiscaux.
00:21:50 Justement, comme vous disiez, mais ils ne peuvent pas voir
00:21:52 que les gens ont changé de niveau de vie.
00:21:54 Mais bien sûr, maintenant avec les réseaux sociaux, on le voit.
00:21:56 Mais ça ne veut pas dire que rien n'est fait.
00:21:58 Vendredi dernier, avec Gabriel Attal, nous avons fait une séquence au douane,
00:22:01 là c'était sur le trafic illégal de contrebandes de cigarettes,
00:22:05 où c'est des milliards pareils qui disparaissent et qui sont là,
00:22:09 mais qui sont très nocifs pour la santé.
00:22:11 Et là, pour les classes les plus pauvres d'entre nous.
00:22:13 On va s'interrompre quelques secondes, parce qu'Éric Doré de Matel nous a rejoints
00:22:15 pour parler de réforme des retraites.
00:22:17 Tiens, dans sa chronique éco, c'est parti.
00:22:20 Regardez votre programme avec farmazone.fr
00:22:23 Le confort de commander en ligne en soutenant votre pharmacie.
00:22:26 Bonjour Éric.
00:22:29 Alors aujourd'hui, vous êtes intéressé à ceux qu'on appelle les non-salariés
00:22:32 qui ne sont pas concernés par la réforme des retraites à proprement parler.
00:22:35 Est-ce qu'il y a beaucoup de monde ? Ça concerne beaucoup de monde ?
00:22:37 Ça représente du monde, il y a 3 millions de personnes
00:22:39 qui sont indépendantes, qui cotisent à la CIPAV, ils savent ce que c'est.
00:22:43 Et c'est vrai qu'il y a une grande partie de cette population
00:22:45 qui est très discrète, qu'on n'entend jamais,
00:22:47 et qui est extrêmement fragile pendant la période crise Covid.
00:22:50 Par exemple, ils ont eu très peu d'aide, ils ont été les oubliés.
00:22:53 D'ailleurs, il y a eu des appels pour les aider.
00:22:55 Alors, ce qu'ils sont-ils ? En fait, on ne les connaît pas,
00:22:57 ils sont très discrets. Parmi eux, il y a des architectes non-salariés,
00:23:01 il y a des experts, il y a des moniteurs de ski, il y a des profs de dessin.
00:23:04 Voilà, ce sont tous ces métiers qu'on côtoie tous les jours,
00:23:07 mais ils ne font pas parler d'eux. Ils sont gérants, parfois aussi de petites affaires.
00:23:10 Ils peuvent avoir une librairie.
00:23:12 Ce qui est incroyable, c'est que quand on découvre leur régime,
00:23:15 ils ont une cotisation fixe, même s'ils n'ont pas de revenus.
00:23:18 Par définition, un prof de dessin, c'est variable les revenus,
00:23:21 c'est en fonction des clients, mais ils payent quand même une cotisation
00:23:24 sans savoir ce qu'ils auront au final,
00:23:26 parce que ça incarne vraiment ces métiers avec des fameux trous dans la raquette.
00:23:30 Ce n'est pas des métiers fixes où on a un revenu tous les mois qui est le même.
00:23:33 Ils payent assez cher, quand même, vous voyez les cotisations.
00:23:36 J'ai regardé, c'est 1047 euros par an, ce qui n'est quand même pas négligeable.
00:23:39 Alors, ensuite, ils ne seront pas concernés par la réforme des retraites minimum.
00:23:43 Vous savez qu'on parle du fameux 1200 euros,
00:23:45 parce que pour le toucher, il faut une retraite à taux plein,
00:23:48 et eux, aller voir comment ils vont faire pour avoir leur 172e trimestre.
00:23:51 En plus de ça, ils ne sont pas touchés par un âge limite de retraite.
00:23:55 Ça, c'est peut-être plutôt intéressant pour eux, parce qu'ils sont indépendants
00:23:57 et ne sont pas censés s'arrêter à un âge fixe.
00:24:00 Dernier point, qu'est-ce qu'il faut faire ?
00:24:02 Il faut qu'ils capitalisent.
00:24:03 Voilà, là, c'est le mot, capitaliser.
00:24:05 Acheter un studio, acheter un petit logement pour s'assurer une retraite.
00:24:08 Donc, ça, c'est la première chose.
00:24:09 Ou bien avoir des retraites privées.
00:24:11 Ou encore, comme disait hier sur CNews une libraire,
00:24:14 qui a été interviewée, elle disait "moi, je ne pense pas à la retraite,
00:24:17 seul compte mon travail et mon commerce".
00:24:18 Voilà, pour terminer, je dirais que finalement,
00:24:20 les indépendants sont un peu désoubliés de la réforme,
00:24:22 et pourtant, ils contribuent à la caisse nationale d'assurance-veillesse,
00:24:27 puisqu'ils versent leurs cotisations.
00:24:29 Merci beaucoup Eric, c'était la chronique Éco.
00:24:32 Vous avez regardé votre programme avec farmazon.fr.
00:24:35 Le confort de commander en ligne en soutenant votre pharmacie.
00:24:38 C'est ensemble, on marque une courte pause et on revient pour parler notamment du projet de loi Immigration,
00:24:44 présenté en Conseil des ministres aujourd'hui.
00:24:46 De retour, avant d'entamer la deuxième partie du débat,
00:24:54 je vous propose de retrouver Mickaël Dorian pour le JT.
00:24:56 Bonjour Mickaël.
00:24:57 Bonjour Nelly, bonjour à tous.
00:24:58 La réforme des retraites n'en finit plus de faire parler,
00:25:01 au lendemain de la deuxième journée de mobilisation.
00:25:04 A l'Assemblée nationale, les débats se poursuivent jusqu'à ce soir,
00:25:07 et si l'opposition ne lâche rien, le gouvernement, de son côté, reste droit dans ses bottes.
00:25:11 Écoutez le porte-parole du gouvernement, justement, Olivier Véran.
00:25:14 On a fait le constat, comme vous, qu'il y a un peu plus de manifestants hier que lors de la précédente manifestation.
00:25:21 Il y a un peu moins de grévistes hier que lors de la précédente journée de mobilisation.
00:25:25 On regarde cela avec humilité, concentration, avec notre cap qui est, je le rappelle,
00:25:31 de préserver la souveraineté de notre pays, et donc la souveraineté de notre modèle social,
00:25:36 et donc d'être capable d'équilibrer le financement, sans augmenter les impôts ni la dette,
00:25:40 sans baisser les salaires et sans baisser les pensions des retraités,
00:25:43 c'est-à-dire dans le cadre d'une augmentation progressive de la durée de travail.
00:25:47 La jeune Siam, 18 ans, est toujours portée disparue à grand compte dans le Gard.
00:25:52 Ses proches ont manifesté aujourd'hui devant le palais du 6 de Nîmes.
00:25:55 Hier, un homme d'une quarantaine d'années et son ex-compagne ont été interpellés et placés en garde à vue.
00:26:00 Écoutez le témoignage d'une voisine de la jeune femme introuvable depuis une semaine.
00:26:04 C'est quelque chose de grave, dans notre petite ville, qu'il arrive une chose comme ça.
00:26:09 Je suis choquée, franchement.
00:26:12 Et puis voilà, ce sont des gens qu'on connaît beaucoup, que tout le monde connaît à la graincom.
00:26:18 Ce sont des gens qui n'ont jamais eu de soucis, ce sont des gens bien, même la petite.
00:26:23 Et puis là, d'un coup, qu'il disparaît comme ça, nous on est choqués,
00:26:28 la population graincom bien est choquée de ce qui se passe.
00:26:31 Deuxième jour de visite pour le pape François en Afrique.
00:26:34 Une foule immense s'est rassemblée aujourd'hui à Kinshasa pour assister à la messe du souverain pontife.
00:26:38 Des centaines de milliers de personnes étaient sur place pour cette célébration.
00:26:42 Beaucoup de fidèles sont arrivés dès hier soir. Je vous propose d'en écouter quelques-uns.
00:26:47 C'est très bien de voir aujourd'hui le pape François venir au Congo.
00:26:51 Avec tout ce qui se passe dans notre pays, des conflits par-ci, par-là, des conflits politiques,
00:26:57 tout ça, ça ne marche pas. Donc nous devons seulement, les papes devaient venir.
00:27:01 En tout cas, nous sommes très heureux.
00:27:04 Parce que comme on l'a vu, nous sommes ici la deuxième fois.
00:27:08 Puisque Jean-Paul II, en 80, nous avons été accueillis.
00:27:11 En 85, nous avons été accueillis.
00:27:13 Présent, c'est Aïssa qui bénédictionne Nazaire à l'époque.
00:27:17 Au Canada, à présent, une province expérimente actuellement la dépénalisation des drogues dures.
00:27:24 Désormais, la possession de petites quantités, plafonnées à 2,5 grammes,
00:27:28 de certaines drogues ne constitue plus une infraction pour les personnes majeures.
00:27:31 Dépénalisé pour mieux contrôler, c'est le pari de la province canadienne de Colombie-Britannique.
00:27:37 La cocaïne, l'héroïne et la MDMA sont notamment concernées.
00:27:40 Écoutez la réaction des habitants.
00:27:43 Oui, je pense que c'est un pas dans la bonne direction.
00:27:46 Évidemment, je crois que la légalisation totale serait mieux.
00:27:50 La légalisation signifie que vous pouvez écrire des lois, vous pouvez le contrôler.
00:27:55 Je pense que beaucoup moins de gens souffriront d'overdose, les gens pourront obtenir de l'aide.
00:28:01 J'ai l'impression que c'est très difficile de se faire une opinion à ce stade.
00:28:06 Je pense qu'il y a probablement une raison pour laquelle ils ont décidé de le faire.
00:28:10 Et je pense que comme tout sujet, il y a du pour et du contre.
00:28:13 Le Royaume-Uni connaît actuellement sa plus importante journée de grève de la décennie.
00:28:19 Écoles fermées, trains à l'arrêt, guichets de certaines administrations baissés.
00:28:23 500 000 Britanniques sont appelés à descendre dans les rues pour réclamer de meilleurs salaires face à une inflation record dans le pays.
00:28:31 Le sujet de Maëva Lamy.
00:28:32 Des rails presque déserts avec seulement un train en circulation.
00:28:38 Le Royaume-Uni tourne au ralenti en raison d'une grève dans plusieurs secteurs, les transports ou encore la fonction publique.
00:28:45 Rishi Sunak, nous voici, on a besoin que nos payes soient augmentées.
00:28:50 Principale revendication des hausses de salaire pour compenser l'inflation, elle atteint 10,5% dans le pays.
00:28:57 Les fonctionnaires ont eu la plus faible augmentation de salaire de notre économie.
00:29:01 2% alors que l'inflation est à deux chiffres, les gens en ont assez.
00:29:06 Le milieu scolaire est lui aussi très mobilisé avec environ 300 000 enseignants en grève et des perturbations dans 23 000 écoles.
00:29:14 Le secteur dénonce des conditions de travail de plus en plus difficiles.
00:29:18 Les écoles n'arrivent pas à recruter, les enseignants ne restent pas dans la profession.
00:29:23 C'est une combinaison toxique de surmenage et de sous-rémunération.
00:29:27 Des actions dans un contexte de crise plus global au Royaume-Uni.
00:29:31 Selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international, le pays sera en 2023 la seule puissance économique majeure à subir une récession.
00:29:40 Et puis cinéma pour terminer avec la sortie aujourd'hui d'Astérix et Obélix, l'Empire du milieu 2.
00:29:46 Et avec Guillaume Canet qui s'offre pour ce film un casting 5 étoiles.
00:29:50 Gilles Lelouch, Vincent Cassel, Jonathan Cohen, Marion Cotillard ou encore José Garcia.
00:29:55 On regarde tout de suite un extrait.
00:29:58 C'est quoi Obélix ? On mange trop de viande.
00:30:01 Qu'est-ce que tu veux manger d'autre toi ?
00:30:02 Des légumes.
00:30:03 Des légumes ?
00:30:04 Des légumes ?
00:30:05 On est au sein des fiches !
00:30:09 J'ai besoin de votre aide.
00:30:10 Rassurez-moi, vous savez où c'est la Chine quand même ?
00:30:14 Pourquoi faut-il toujours qu'on vienne nous demander de l'aide ?
00:30:18 Bah non ! Non ! Mais non !
00:30:19 Moi je suis d'accord, j'ai rien en ce moment.
00:30:21 Pourquoi parler comme ton pauvre lèvre ?
00:30:27 Qu'est-ce que c'est que ça ?
00:30:28 Et mon nom restera gravé dans le marbre de l'histoire.
00:30:30 J'adore quand tu dis ça, j'adore !
00:30:32 Tu le dis bien, tu le dis bien.
00:30:34 Voilà Astérix et Obélix, l'Empire du milieu à partir d'aujourd'hui dans les salles de cinéma.
00:30:40 Bonne après-midi sur CNews, les débats continuent avec notre falbala de l'info Nelly Denac.
00:30:45 Elle vient de loin celle-ci.
00:30:48 Ce n'était pas un extrait, c'était carrément la bande-annonce que vous nous avez passée.
00:30:51 Merci beaucoup Michael X.
00:30:53 On va parler de ce projet de loi Immigration plusieurs fois reporté.
00:30:57 Il a finalement été présent au Conseil des ministres aujourd'hui.
00:31:00 C'est un texte qui propose d'allier la lutte contre l'immigration illégale à la régularisation par le travail.
00:31:04 Alors que contient-il exactement ?
00:31:06 Avant de retrouver Florian Tardif pour la petite explication,
00:31:10 quelques grandes lignes définies par Valentine Leboeuf.
00:31:13 Mesures phares de ce projet de loi, la création d'un titre de somme,
00:31:19 pour les travailleurs sans-papiers dans les métiers en tension.
00:31:23 Il sera valide un an et concernera les travailleurs en situation irrégulière déjà présents sur le territoire.
00:31:28 Objectif, recruter dans les secteurs en pénurie de main-d'oeuvre comme la restauration ou le bâtiment.
00:31:33 Mesures rejetées par la droite qui dénonce une régularisation massive.
00:31:37 Les Républicains proposent donc l'instauration de quotas pour limiter les régularisations.
00:31:41 Une proposition étudiée par le ministre de l'Intérieur,
00:31:44 le gouvernement souhaite également accélérer les expulsions des étrangers délinquants.
00:31:49 Gérald Darmanin a annoncé en décembre la création de 3000 places supplémentaires
00:31:53 dans les centres de rétention administrative.
00:31:56 Autre mesure, accélérer les procédures d'examen des demandes d'asile
00:32:00 et les réduire à 6 mois contre un an en moyenne actuellement.
00:32:03 Le gouvernement souhaite également la délivrance d'une obligation
00:32:07 de quitter le territoire français dès le rejet de la loi.
00:32:10 Enfin, une mesure voulue par le ministre du Travail,
00:32:13 permettre aux demandeurs d'asile de travailler dès leur arrivée en France,
00:32:17 en attendant la décision de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides.
00:32:21 Bonjour Florian Tardif.
00:32:23 Encore une fois, le soutien des LR n'est pas du tout acquis
00:32:26 parce qu'ils ont émis le souhait de voir des quotas.
00:32:30 On se rend compte de plus en plus du rôle pivot que jouent les Républicains
00:32:34 sur tous les sujets.
00:32:36 Oui, tout simplement parce que le camp présidentiel de Renavant
00:32:40 ne dispose plus de la majorité absolue comme c'était le cas
00:32:43 lors de la législature précédente.
00:32:45 C'est-à-dire qu'ils ont besoin à chaque fois du soutien d'une partie
00:32:49 des opposants aujourd'hui au président de la République
00:32:52 pour faire passer leur texte 149.3.
00:32:55 Malheureusement, ce n'est pas un texte budgétaire pour le camp présidentiel
00:32:59 donc il ne pourra utiliser que ce 149.3.
00:33:02 Il ne pourra utiliser que ce 149.3 qu'une seule fois durant la période.
00:33:06 S'il l'utilise pour ce texte, c'est-à-dire qu'il utiliserait
00:33:10 sa dernière cartouche cette année-là, ce qu'il ne souhaite pas faire
00:33:14 et ce serait vu, encore une fois, comme un passage en force
00:33:18 avec la réforme des retraites, passé en plus en force
00:33:21 sur un projet de loi immigration.
00:33:23 On commence d'ores et déjà en coulisses à négocier avec les Républicains
00:33:28 pour justement durcir ce texte.
00:33:32 Il y a certaines dispositions.
00:33:34 Vous avez abordé notamment la question des quotas.
00:33:37 Gérald Darmanin est ouvert à cette proposition d'instaurer des quotas
00:33:42 qui seraient définis par le Parlement, que ce soit chaque année
00:33:46 ou tous les deux, trois, quatre ans, pour justement tenter de limiter l'immigration.
00:33:51 Et puis il y a cette idée, selon certains, que ça pourrait créer un appel d'air.
00:33:55 Je vous propose d'écouter à ce propos le ministre du Travail, Olivier Dussopt.
00:33:59 Aujourd'hui, nous avons prévu la possibilité de régulariser
00:34:03 les travailleurs en situation irrégulière, mais qui travaillent dans des métiers en tension
00:34:06 et de créer un titre de séjour pour leur permettre de rester sur le territoire
00:34:09 et de continuer à être, par ailleurs, en emploi, en activité
00:34:13 et dans des secteurs dont l'économie a besoin de manœuvre.
00:34:16 Il y a un certain nombre de parlementaires, notamment à droite,
00:34:18 pour dire les choses très directement, qui souhaitent limiter le nombre
00:34:22 d'une carte de séjour donnée, parce qu'ils craignent un appel d'air.
00:34:26 C'est une thèse que je ne partage pas.
00:34:28 Sabrina Aghressi-Roubach, pas de risque que ça entraîne un afflux massif
00:34:33 de candidats au voyage ?
00:34:35 Non, parce que ces titres de séjour concernent déjà ceux qui sont déjà sur le territoire
00:34:38 et qui travaillent déjà. C'est juste de rendre légal le travail.
00:34:42 En réalité, on le sait tous, on en a parlé dans les arrières-cuisines,
00:34:45 dans plein de métiers, je pense que c'est des choses importantes
00:34:49 de remettre dans le droit chemin des gens qui ne demandent qu'à travailler
00:34:54 dans des métiers en tension, où là, en réalité, ils ne trouvent pas preneur,
00:34:57 justement, comme on dit, par les deux nationalités françaises.
00:35:01 Donc, non, moi, je suis extrêmement favorable.
00:35:03 Et la deuxième chose, c'est les OQTF, par exemple,
00:35:08 refus de droit d'asile, vos OQTF.
00:35:12 Ça, par exemple, c'est quelque chose dont on me parle beaucoup.
00:35:14 En tout cas, j'ai dit que j'étais non seulement favorable,
00:35:18 mais ça c'est bien en relation avec les OQTF, augmente, qu'elles soient réellement effectuées.
00:35:23 De toute façon, on ne peut pas reposer à Gérald Darmanin ou à la France
00:35:26 ou au président Macron de provoquer cette vague d'immigration.
00:35:29 On sait qu'on va être confronté, qu'on y est confronté.
00:35:32 Ce qu'il faut, c'est essayer de gérer les flux, et malheureusement, c'est comme ça,
00:35:36 durcir les lois sur les passeurs, 15 ans d'emprisonnement, par exemple,
00:35:40 dans la loi Asile-Migration, et surtout, d'éviter que,
00:35:44 lorsqu'il y a un refus d'asile, de droit d'asile, par l'OFRA,
00:35:47 ou la CNDA, à un moment donné, qu'on puisse expulser immédiatement.
00:35:51 Parce qu'après, les gens s'installent, font leur vie, rencontrent des gens.
00:35:54 Moi, je pense que cette loi, bien sûr, est amenée à être non seulement améliorée,
00:35:58 amendée, être enrichie, mais en tout cas, on est sur la bonne voie.
00:36:02 En tout cas, c'est une vraie remontée de terrain, et en tout cas, c'est une conviction.
00:36:05 Raphaël Stainville, est-ce qu'il ne faut pas aussi, peut-être, tout simplement,
00:36:08 rendre ces métiers plus attractifs pour les Français qui n'exercent pas aujourd'hui ?
00:36:11 Ça, je pense que c'est déjà une première chose, mais j'aimerais quand même répondre
00:36:14 à Madame la députée, parce que vous me faites sourire.
00:36:17 Je suis contente de vous faire sourire.
00:36:19 Quand vous, de manière, je pense, un peu naïve, ou faussement naïve,
00:36:23 vous nous assurez, les yeux dans les yeux, que ce ne sera pas une filière
00:36:27 d'immigration supplémentaire.
00:36:28 Non, vous le savez très clairement.
00:36:30 Regardez, l'année dernière, ce sont les chiffres, 320 000 titres de séjour
00:36:34 pour cette année, 130 titres, 130 demandeurs d'asile.
00:36:40 Mais on a augmenté l'éloignement.
00:36:42 Et vous allez nous dire, grâce à cette loi, on va réduire le nombre de recours,
00:36:48 mais là, vous créez finalement un recours supplémentaire à ceux qui ont
00:36:53 été dégoûtés du droit d'asile.
00:36:54 Au lieu de 12, 4.
00:36:56 Non, mais, très honnêtement, c'est prendre une petite cuillère
00:37:01 pour essayer de vider la Mitterrandaise.
00:37:03 Moi, je suis une grande optimiste, et ce que je crois, c'est que là,
00:37:07 on parle quand même d'êtres humains.
00:37:09 On ne pouvait pas dire qu'on prend une petite cuillère pour faire ce genre de projet.
00:37:14 Je ne voulais pas sur le sentiment de ne pas expliquer qu'aujourd'hui,
00:37:17 nous serions inhumains à penser à un certain nombre de vos contemporains,
00:37:22 de vos voisins, que vous administrez, à vos parents, qui souffrent aussi
00:37:28 de cette immigration incontrôlée.
00:37:30 Le problème, c'est que c'est un problème français, mais c'est un problème européen.
00:37:33 Aujourd'hui, les frontières européennes ne sont pas tenues,
00:37:35 et la mission de Frontex aujourd'hui est toujours aussi mal définie.
00:37:41 Deux ans après la question qu'avait posée Fabrice Longéri,
00:37:45 l'ancien patron de Frontex, de savoir s'il était possible seulement
00:37:49 de repousser ceux qui se présentaient à nos frontières
00:37:52 et qui n'y avaient pas été invités, il n'a toujours pas eu de réponse.
00:37:55 Alors, il n'est plus en poste, il a démissionné,
00:37:57 faute d'avoir été soutenu dans sa politique,
00:37:59 mais aujourd'hui, on voit qu'on se contente d'essayer
00:38:03 de gérer les conséquences de cette immigration incontrôlée,
00:38:06 alors qu'on y chérissait très largement cette sanction frontiérisme.
00:38:11 Je vous dis, je vous l'accorde, en tout cas, il faut bien démarrer quelque part.
00:38:14 Nous, on a essayé d'identifier, regardez les OQTF,
00:38:17 ben non, mais c'est pas magnifique, mais vous avez une solution magique ?
00:38:20 Alors, on va étendre un peu le débat, faites-vous élus et faites la loi.
00:38:23 Nathan Devers qui attend son tour.
00:38:24 Nathan, au fond, est-ce que cette loi, elle est dictée par une sorte,
00:38:27 une forme de fatalisme ou par un principe de réalité qui nous frappe
00:38:32 et qui, voilà, à un moment donné...
00:38:35 Ou les deux.
00:38:36 Ou les deux, voire les deux, ouais.
00:38:38 On est confrontés à la réalité, donc on essaie de mettre des mots
00:38:42 et des solutions, ou des sortes de sparadraps sur un problème de fond majeur.
00:38:46 Moi, je suis désolé, madame la députée, mais je vais vous contester de l'autre côté.
00:38:49 C'est le problème du macronisme, vous voulez plaire à tout le monde,
00:38:51 et finalement...
00:38:52 Non, non, non, c'est le problème du macronisme.
00:38:54 Non, mais pas vous, le macronisme.
00:38:56 Je sais, je sais.
00:38:57 Mais moi, je serais très préoccupé quand même, à votre place,
00:39:00 d'avoir monsieur O'Doul qui dit "le problème de cette loi, c'est que c'est de la com".
00:39:05 En général, quand même...
00:39:06 Moi, je me baste pas sur monsieur O'Doul pour savoir si c'est mieux ce que je fais.
00:39:09 Non, non, mais c'est un symptôme.
00:39:10 C'est un symptôme.
00:39:11 C'est-à-dire que c'est...
00:39:12 C'est si vous avez monsieur O'Doul comme...
00:39:13 Non, non, mais le Rassemblement national, c'est un symptôme, c'est-à-dire,
00:39:16 et c'est un symptôme très clair quand même, que quand le Rassemblement national,
00:39:19 la seule chose qu'il trouve à redire, c'est globalement,
00:39:21 cette loi, du point de vue du Rassemblement national, va dans le bon sens,
00:39:24 c'est les bons constats, tout est très bien, mais bon, c'est un peu modéré,
00:39:28 c'est un peu nuancé, ils vont pas à fond, nous, on serait plus radicaux.
00:39:31 En gros, c'est à peu près la réponse que je vous reçois.
00:39:33 Oui, oui, oui, mais c'est ce qu'ils diront de chaque loi que vous prenez.
00:39:35 Moi, je trouve ça très problématique.
00:39:36 Quand monsieur Darmanin dit "cette loi, ça va être super, elle va expulser plein de migraines",
00:39:39 Il a pas dit ça, non, mais...
00:39:40 Si, si, il l'a dit dans "Le Parisien".
00:39:41 Donc, pour vous répondre, que dicte cette loi ?
00:39:44 Moi, à mon avis, c'est une loi purement managériale,
00:39:46 c'est-à-dire que le macronisme, c'est l'observation des courbes de sondage dans la population,
00:39:51 la population se droitise, voire s'extrême-droitise, le macronisme s'aligne.
00:39:54 Me semble-t-il, si on vivait dans une période où, globalement, on assistait à un phénomène culturel,
00:39:58 au contraire, pro-immigrationniste, le macronisme ferait sans doute une loi dans l'autre sens.
00:40:02 Alors, la question que ça pose...
00:40:03 Vous êtes très sévère.
00:40:04 Non, je suis pas sévère. Limiter les recours.
00:40:07 Vous voulez faire quoi ?
00:40:09 Je pose juste une question, deux questions.
00:40:13 Premièrement, moi, je le dis fondamentalement, je pense pas que les immigrés soient là
00:40:18 pour faire uniquement les métiers en tension, ça, sinon, c'est...
00:40:20 Non, mais on parlait des médecins.
00:40:22 On parle aussi des médecins, donc...
00:40:23 Et deuxièmement, je pense que ce serait difficile, dans les prochaines élections présidentielles,
00:40:27 dans l'entre-deux-tours, ça va être difficile de faire le coup de "on fait le barrage à l'extrême-droite".
00:40:31 Ça fait deux fois de suite que vous le faites, troisième fois, ça va être spécial.
00:40:34 On le fait pas, c'est les gens qui votent qui le font, en fait.
00:40:36 C'est comme si on avait organisé l'élection.
00:40:38 C'est l'argument d'électorat.
00:40:39 Oui, mais c'est pas la faute d'Emmanuel Macron s'il est face à l'extrême-droite.
00:40:42 Monsieur Darmanin n'aura cessé de reprendre tous les éléments de langage qui viennent,
00:40:46 non pas du centre-gauche, je suis désolé, qui viennent de l'extrême-droite.
00:40:49 Quand il dit qu'il y a un lien entre immigration et délinquance, il y a quelques temps...
00:40:51 Non, il parle des chiffres. Le président de la République, on peut le taxer d'être...
00:40:53 Non, mais les chiffres, ce qui compte, c'est l'analyse des chiffres.
00:40:55 Moi aussi, je les analyse.
00:40:56 Quand il dit cela, quand il parle d'ensauvagement, quand il fait cette loi, on peut l'analyser dans le détail,
00:41:00 il y a beaucoup de choses que je trouve très problématiques, et même la communication autour de cette loi,
00:41:04 tout cela est évidemment très clair. Ce que je dis, c'est évident.
00:41:06 Florian, outre la question des quotas pour satisfaire les voix LR,
00:41:11 sur quoi l'exécutif pourrait faire des aménagements et durcir le texte à la marge ?
00:41:16 Sur un certain nombre de dispositifs, par exemple, il y a cet examen de français qui est proposé,
00:41:21 réussite à cet examen de français qui conditionnerait...
00:41:24 Ce qui est nouveau, c'est la réussite à l'examen qui est nouvelle.
00:41:28 Ce n'est pas participer à des cours de français pour obtenir un titre de séjour,
00:41:34 c'est réussir un examen de langue.
00:41:36 En l'occurrence, on demande également au sein des sénateurs de droite la réussite d'un examen civique,
00:41:43 pour avoir une certaine notion de la nation et de la République.
00:41:46 Ce sont des dispositions à la marge.
00:41:49 Pour répondre à Nathan Devers, je suis à la fois d'accord et pas d'accord avec lui.
00:41:52 Je suis d'accord sur le fait que, effectivement, Emmanuel Macron droitise son projet,
00:41:59 tout simplement parce qu'il a compris que la France s'était droitisée ces dernières années.
00:42:04 C'est les sujets qui remontent, Florent.
00:42:06 Bien évidemment, je le rejoins et je suis d'accord avec ce point-là.
00:42:09 Comment peut-on dire aujourd'hui, avec la réforme des retraites par exemple,
00:42:13 qu'Emmanuel Macron ne devrait pas tenir compte de l'opinion globalement dans le pays,
00:42:18 alors même qu'on est en train de lui reprocher l'inverse sur la réforme des retraites,
00:42:21 c'est-à-dire de ne pas tenir compte de l'opinion du pays ?
00:42:24 C'est-à-dire que, forcément, si le pays se droitise, il faut aussi écouter cela.
00:42:28 C'est pour cela que je suis à la fois d'accord avec Juliasta.
00:42:31 Juste un mot. Il y a quelque chose qui est très étonnant.
00:42:34 D'un côté, vous avez l'échiquier politique qui est très divisé sur ces questions d'immigration,
00:42:41 mais les électeurs de gauche, de la France insoumise notamment,
00:42:45 sont tout aussi préoccupés par ces questions d'immigration
00:42:48 et demandent également, alors même que leurs représentants sont très éloignés de ces positions,
00:42:52 un durcissement de ces lois.
00:42:54 Je suis complètement d'accord. Je le vois tout le temps.
00:42:57 Je voulais juste dire un petit point.
00:42:59 En effet, je pense que l'immigration, ce n'est pas une question de droite ou de gauche.
00:43:02 Il y a des réponses et des analyses qu'on peut faire des deux côtés.
00:43:04 Et notamment, on va être dans une période, dans les prochaines décennies,
00:43:07 où il va y avoir de plus en plus de mouvements migratoires.
00:43:09 Je pense que la réponse, je caricature un peu pour aller vite,
00:43:11 mais la réponse de gauche, c'est d'estimer qu'à ce problème international,
00:43:14 il faut avoir des réponses internationales et pas des réponses qui relèvent de la politique intérieure.
00:43:18 Et ça, on pourrait d'ailleurs en discuter.
00:43:20 Merci beaucoup. On va changer de thème.
00:43:22 On ne va pas revenir au psychodrame lié au tirage au sort de la motion référendaire d'opposition finalement retenue,
00:43:29 mais est-ce que cela pourrait entraîner maintenant dans le processus parlementaire ?
00:43:32 Et on va en parler avec vous, Elodie Huchard. Bonjour.
00:43:34 On ne va pas se mentir, il y a peu de chances qu'elle soit votée,
00:43:37 cette motion référendaire du RN, déjà parce que ce n'est jamais arrivé, je crois, sous la Vème.
00:43:41 Et puis, on sait que le président a le dernier mot en la matière, privilège de ce système présidentiel de la Vème.
00:43:47 Mais qu'est-ce qui pourrait se passer quand même dans les jours à venir ?
00:43:49 Eh bien, Nelly, vous le disiez qu'on n'allait pas revenir sur le psychodrame,
00:43:54 mais quand même, finalement, c'est ce psychodrame aussi qui permet que la situation soit beaucoup plus facile pour la majorité.
00:44:00 Il y avait deux motions référendaires qui étaient déposées.
00:44:02 D'abord, celle de l'ANUPS et celle du Rassemblement national, qui donc a été tirée au sort.
00:44:07 Encore aujourd'hui, je peux vous dire qu'on en parle beaucoup à l'Assemblée nationale.
00:44:11 Et surtout, ce qui va ranger la majorité, c'est que l'ANUPS ne veut pas voter une motion référendaire qui viendrait du Rassemblement national.
00:44:17 Alors, pourquoi elles ont été déposées ?
00:44:19 Parce que le but, d'abord, c'est de ralentir le texte.
00:44:21 On suspend l'examen du texte à l'Assemblée nationale et on le soumet à un référendum.
00:44:25 Et puis, surtout, c'est un moyen pour les groupes parlementaires ici de montrer qu'ils savent, qu'ils ont l'opinion publique avec eux.
00:44:31 Plus on parle avec les députés, plus ils nous citent des sondages montrant à quel point,
00:44:35 plus le gouvernement parle, plus les Français sont contre la réforme.
00:44:38 Ce sont les mêmes arguments qu'on retrouve dans la bouche de Mathilde Panot ou de Marine Le Pen,
00:44:42 comme quoi elles se sont mises d'accord au moins là-dessus.
00:44:44 Et puis, surtout, il y a tous ces examens de procédure et on voit aussi pourquoi le texte traîne.
00:44:49 Parce que, finalement, la majorité, certes, elle reste relative, mais on voit bien que les oppositions n'arrivent pas à s'entendre.
00:44:55 Et puis, on le rappelle, c'était quand même inédit qu'on soit obligé de tirer au sort.
00:44:58 Une décision qui a été prise un petit peu à l'improviste.
00:45:01 Alors, elle satisfait la majorité. Un cadre de la majorité me disait tout à l'heure,
00:45:05 sinon on va avoir la queue devant la présidence pour déposer en premier.
00:45:08 Ça va ressembler au Black Friday, on le rappelle quand même, cette motion référendaire
00:45:11 qui sera donc débattue lundi 6 février par Marine Le Pen.
00:45:14 Merci beaucoup, Élodie, pour toutes ces précisions.
00:45:16 Et puis, je vous propose de prendre connaissance de ce sondage.
00:45:19 C'est ça pour CNews qu'on a obtenu aujourd'hui et qui montre que 69% des personnes interrogées
00:45:27 sont pour un référendum sur la réforme des retraites.
00:45:31 Quand on regarde dans le détail, si on veut affiner un petit peu les chiffres
00:45:34 en fonction des sympathies politiques, on voit qu'à gauche, c'est encore plus marqué.
00:45:40 Total gauche, vous voyez, pour à 77%, au centre, c'est un petit peu plus équilibré.
00:45:46 Et puis à droite, 69%, 31% contre, c'est donc conforme au global.
00:45:53 Ce qui veut dire aujourd'hui, Raphaël Stainville, qu'il y a une responsabilité électorale
00:45:58 pour l'ANUPS d'aller dans le sens de cette motion référendaire,
00:46:02 sinon ils ne seront pas en conformité avec ce qui vote pour eux.
00:46:05 Vous faites bien de poser la question, parce que c'est précisément ce que Jean-Luc Mélenchon
00:46:09 disait le matin même du dépôt de cette motion de son.
00:46:14 En supposant que ce serait la leur qui serait revue.
00:46:16 Exactement, et il mettait au défi les partis d'opposition de signer cette motion.
00:46:20 Et là, ce faisant, on voit toute la tartufferie de Jean-Luc Mélenchon et l'ANUPS,
00:46:27 qui préfèrent ne pas se mêler aux voix du Rassemblement national,
00:46:34 plutôt que de servir les intérêts de ceux qu'ils sont censés représenter,
00:46:38 à savoir les sympathisants de l'ANUPS, de la France Insoumise, même du Parti Socialiste,
00:46:44 qui aujourd'hui, sur les retraites, sont très majoritairement opposés à cette réforme,
00:46:51 et qui ne verront pas cette motion soutenue.
00:46:54 Après, on va peut-être arrêter de se mentir, cette motion ne sert à rien.
00:46:59 Puisque le dernier mot revient au président.
00:47:01 Il y a le Sénat, c'est d'abord du théâtre.
00:47:04 Mais néanmoins, c'est l'idéologie qui prévaut sur le service des électeurs ?
00:47:10 Je pense qu'il y a deux conceptions du métier de parlementaire qui sont différentes.
00:47:13 Il y en a une première qui consisterait à dire
00:47:15 « Je vote des propositions issues de n'importe quel parti, je suis très pragmatique,
00:47:20 et si j'estime qu'un tel a raison, même si c'est un opposant, je vote ».
00:47:25 Ça arrive rarement ?
00:47:27 Une fois, je dialoguais avec un député qui justement ne venait pas du monde politique,
00:47:30 qui lui venait d'un métier très pratique, etc., et qui avait cette vision très pragmatique,
00:47:34 et qui me disait « Même parfois quand c'est des opposants absolus, je peux travailler avec eux et voter ».
00:47:38 Et il y a en effet ensuite l'analyse plus machiavélienne,
00:47:41 qui est d'estimer que rien n'est innocent, et que tout est une sémiologie très complexe,
00:47:45 et que quand vous votez, même si c'est la même proposition du parti opposé,
00:47:48 ce n'est pas innocent et ça a des conséquences politiques.
00:47:50 Sur l'idée de référendum, je vais juste dire une chose.
00:47:52 Moi, je suis pour l'idée qu'il y ait un référendum, mais pas en « oui » ou « non ».
00:47:55 Est-ce que vous êtes pour ou contre ?
00:47:56 À mon avis, il faudrait le faire autrement. Il faudrait le faire avec les alternatives.
00:47:59 Ça veut dire en soumettre aux Français.
00:48:01 En effet, il y a un problème de déficit d'ici 2030.
00:48:03 Mais il y a des solutions alternatives.
00:48:04 Il y a une augmentation des cotisations salariales, patronales, etc.
00:48:08 Donc vous poseriez plusieurs questions ?
00:48:09 Et donc on poserait plusieurs choix, 5 ou 6 choix.
00:48:11 Il faudrait un excellent député.
00:48:13 Ça, par contre, je ne pense pas.
00:48:15 Un politique mécaniste peut-être ?
00:48:16 Ça implique un sous-texte et un explicatif encore plus dense,
00:48:20 parce que c'est déjà compliqué de convaincre les électeurs
00:48:22 et de faire de la pédagogie, comme on dit communément.
00:48:24 Alors là, si vous posez quatre questions, il faut risquer de perdre tout le monde en route.
00:48:27 Oui, mais parce que le problème d'un référendum, souvent, c'est que c'est juste
00:48:29 « est-ce qu'on est pour ou contre le gouvernement ? ».
00:48:30 Alors que si vous donnez quatre réponses possibles,
00:48:32 c'est un très beau moment de politisation collective.
00:48:34 Chacun pourrait estimer que…
00:48:35 Ce n'est plus un vote fonction, mais un vrai vote concrètement.
00:48:38 Allez, une dernière réaction.
00:48:40 Ils sont à la hauteur, la nupèce de ce que j'ai toujours dit.
00:48:43 Ce sont les députés, ça dépend.
00:48:45 Ça dépend si ça sert à leur idéologie ou pas.
00:48:47 Donc même si ça va contre…
00:48:48 Regardez ce qu'ils ont fait avec l'affaire Katniss.
00:48:50 Leur électorat de femmes, ils ont osé remettre Katniss au centre du jeu.
00:48:54 Donc c'est pire que la tartufferie, c'est de la trahison.
00:48:57 Et ils préfèrent quand même s'opposer au RN par…
00:49:01 Je ne sais même pas trop quoi.
00:49:03 En disant « nous, on ne votera pas avec le RN »,
00:49:05 plutôt que de servir quand même leurs idées.
00:49:07 Puisqu'ils l'ont fait sur le SMIC à 1 600 euros,
00:49:10 ils ont préféré faire passer la PPL-Corrida.
00:49:13 On refait une petite interruption de séance.
00:49:16 Je suis habituée.
00:49:17 Et puis on vient pour parler de vous à nouveau,
00:49:19 parce que les régimes spéciaux des parlementaires,
00:49:21 eh bien, ils sont maintenus.
00:49:22 Je ne savais même pas qu'on avait un régime spécial.
00:49:24 Alors, qu'est-ce qui se passe ?
00:49:25 Vous ne le saviez pas ?
00:49:26 Heureusement qu'il change de courses pour vous éclairer sur la réalité.
00:49:29 Il est là depuis 1993 et moi j'écoute ce qu'il dit.
00:49:33 Une chose, c'est qu'en tout cas, sur l'augmentation des députés,
00:49:36 la NUPES, je les ai très peu entendus.
00:49:38 Moi, il y en a un qui a dit « il faudrait rendre ».
00:49:40 Pour l'instant, ils n'ont pas rendu les 154 euros d'augmentation.
00:49:43 Et bien, et bim !
00:49:45 Je n'ai jamais eu de régime spécial de ma vie.
00:49:48 Vous savez quoi ? En termes journalistiques,
00:49:50 on appelle ça du teasing.
00:49:52 Et vous avez super bien teasé la suite.
00:49:54 On revient dans quelques instants.
00:49:56 De retour avec vous.
00:50:00 Avant d'entamer la toute dernière partie de notre émission,
00:50:02 je vous propose de retrouver Adrien Spiteri pour le rappel des grands titres du jour.
00:50:06 L'inscription du droit à l'IVG dans la Constitution débattue au Sénat
00:50:13 après avoir été votée à l'Assemblée nationale en novembre dernier.
00:50:17 Le texte a été rejeté en commission.
00:50:20 Philippe Basse, sénateur LR, a proposé une nouvelle version du texte.
00:50:24 Il substitue la notion de liberté à celle de droit.
00:50:28 Le déficit de l'État est meilleur que les prévisions.
00:50:31 En 2022, annonce du ministre délégué au compte public,
00:50:34 selon Gabriel Attal, l'État a enregistré de meilleures recettes fiscales,
00:50:38 supérieures de 7 milliards à ce qui était prévu.
00:50:41 Mais le déficit reste conséquent.
00:50:44 Il est à 251 milliards d'euros.
00:50:47 Et puis, situation très tendue près de Vougledard pour l'armée ukrainienne.
00:50:51 La Russie a s'est lancée dans la conquête de cette petite ville de l'Est ukrainien.
00:50:55 Elle se situe à 150 km de Bakhmout.
00:50:58 Depuis plusieurs jours, les bombardements se multiplient sur place.
00:51:02 Merci beaucoup Adrien.
00:51:05 Éric de Ritbentel nous a rejoint.
00:51:07 Nous sommes toujours en compagnie de nos invités sur ce plateau.
00:51:10 La dernière partie de 90 minutes info, il a jeté un pavé dans la mare hier.
00:51:13 C'était en commission des affaires sociales.
00:51:15 C'est Charles de Courson, député Libertés et Territoires,
00:51:19 qui a pointé certaines incohérences dans la suppression de régimes spéciaux
00:51:23 et notamment le maintien du régime des députés et des sénateurs.
00:51:27 Écoutez.
00:51:28 Pourquoi en particulier vous mettez en extinction le régime des élus du CESE,
00:51:34 enfin des membres du CESE pour être précis,
00:51:37 mais pas celui de l'Assemblée nationale et du Sénat ?
00:51:40 On peut parfaitement légiférer là-dessus.
00:51:43 Donc pourquoi ?
00:51:44 On ne peut pas demander, mes chers collègues, des efforts aux autres
00:51:47 sans donner l'exemple soi-même.
00:51:50 Gênance comme dirait les jeunes.
00:51:53 Il n'y a pas une forme d'hypocrisie là ?
00:51:55 On entendait les mouches voler dans cette petite salle de la commission.
00:51:59 Vous verrez que même la NUPES est très silencieuse.
00:52:01 Alors moi sur ça, je le disais même là, hors caméra,
00:52:04 le régime spécial, je ne me suis pas tellement renseignée
00:52:07 sur le régime spécial des députés, mais je sais qu'en 2018...
00:52:10 Il faudrait quand même, vous êtes concerné au premier chef.
00:52:12 On vient de le vérifier, donc ça a été supprimé,
00:52:14 puisque avant on cotisait double pour la retraite
00:52:17 et maintenant c'est aligné sur le régime des fonctionnaires,
00:52:19 donc cotisé normalement.
00:52:21 On est quand même obligés de cotiser à minima.
00:52:23 Sur le régime des sénateurs, visiblement ils ont leur propre caisse,
00:52:26 mais effectivement c'est quelque chose qu'il faut regarder.
00:52:29 Mais moi je m'interroge sur, justement, vous savez,
00:52:31 ces LFI qui font la morale toute la journée,
00:52:34 ce sont quand même des sacrés filous,
00:52:37 parce qu'ils gagnent la même chose que nous.
00:52:40 Ils gagnent 7500 euros par mois,
00:52:42 ils ont exactement les mêmes avantages que tous les macronistes,
00:52:44 les LR, les RN, et surtout ils viennent vous expliquer que
00:52:47 "oh là là, c'est dur, c'est compliqué la vie,
00:52:49 il faut faire ci, il faut faire ça".
00:52:51 Et je pense que charité bien ordonnée, effectivement,
00:52:53 commence par soi-même, et je rappelle quand même,
00:52:55 et je crois que c'était Antoine le moment où il avait dit
00:52:57 "il faut rendre absolument l'augmentation",
00:52:59 vous savez les fameux 4% des fonctionnaires
00:53:01 dont les députés ont bénéficié.
00:53:03 Il avait proposé de les rendre et il me semble que chez lui,
00:53:05 personne n'a soulevé, et ils ont sifflé en l'air,
00:53:07 ils ont regardé et ils les ont encaissés.
00:53:09 - Marie-Mathen, vous êtes penchée sur la question,
00:53:11 ça donne quoi ce régime spécial ?
00:53:13 - Il faut dire déjà, le CESE, c'est le Conseil des députés
00:53:15 sociaux en milieu oriental, c'est la troisième assemblée
00:53:17 qui n'a pas un rôle considérable,
00:53:19 elle n'a pas le poids de l'Assemblée nationale et du Sénat.
00:53:21 C'est vrai que ça a été un peu revu le système
00:53:23 pour l'Assemblée nationale, mais bon, il y a quand même
00:53:25 cette retraite, je donne le chiffre,
00:53:27 604,38 euros par mois si on passe 5 ans à l'Assemblée.
00:53:31 - Pour l'an de l'an.
00:53:33 - C'est pour les députés qui, je rappelle, sont 577,
00:53:35 si je ne me trompe.
00:53:37 - C'est pour les députés qui ont un peu plus, mieux loti,
00:53:39 disons, pour rester corrects, donc il faut rester 6 ans
00:53:41 au Sénat, c'est le mandat, et là c'est
00:53:43 2190 euros de garantie de retraite.
00:53:47 - C'est ce que vous disiez avant.
00:53:49 - On est quand même bien loin des 1200 minimums promis par l'État.
00:53:51 - Ils cotisent davantage aussi.
00:53:53 - Alors oui, bien sûr qu'il y a des explications, d'abord
00:53:55 ils sont moins nombreux, ils sont 348 au Sénat,
00:53:57 ils ont des caisses qui coûtent plus cher en termes de cotisation,
00:53:59 et puis bon, c'est leur système,
00:54:01 ils ont une caisse à eux,
00:54:03 elle est bénéficiaire, après tout,
00:54:05 ils font ce qu'ils veulent.
00:54:07 - Je vous rappelle que c'est Charles de Courson qui parle de ça,
00:54:09 c'est pas un député LFI qui veut lui dire "Salut, il faudrait peut-être coucher".
00:54:11 - Oui c'est vrai, c'est vrai.
00:54:13 - Mais qui s'est souvent démarqué d'ailleurs, Charles de Courson,
00:54:15 il est toujours un peu en marche.
00:54:17 - Il jette les pavés dans la vare.
00:54:19 - Non mais moi ce que j'aimerais savoir, c'est,
00:54:21 bon ils cotisent pour leur mandat,
00:54:23 mais par exemple s'ils ont des professions libérales,
00:54:25 ça s'ajoute aux autres annuités.
00:54:27 - En plus, bien sûr, tout simplement,
00:54:29 j'étais chaleureuse.
00:54:31 - D'entreprise, moi je t'avais vu,
00:54:33 je suis rentrée dans la vie politique à 46 ans,
00:54:35 tout ce que j'ai travaillé avant, on peut pas le mettre à la poubelle,
00:54:37 j'ai cotisé, j'ai travaillé dur, donc...
00:54:39 - Et donc après, qu'est-ce qui se passe ? On fait une moyenne ?
00:54:41 Comment ça se passe ?
00:54:43 - Pour toucher cette retraite ? Ah bah il suffit de passer, de faire votre mandat,
00:54:45 de siéger pendant 5 ans.
00:54:47 - Et vous l'avez quoi qu'il arrive ?
00:54:49 - Absolument quoi qu'il arrive.
00:54:51 - Comment justifier ça auprès des Français aujourd'hui, Nathan Devereux ?
00:54:53 Est-ce que vous trouvez que c'est quelque chose qui brouille le message de ce que veut...
00:54:55 - Ben le manque d'années.
00:54:57 - Les parlementaires qui sont censés défendre nos intérêts,
00:54:59 mais qui finalement, on défend les leurs aussi.
00:55:01 - Mais non, on travaille 7 jours sur 7,
00:55:03 24 heures sur 24,
00:55:05 moi je suis corvéable à Mercier, donc...
00:55:07 - Il a raison, c'est une fois à la retraite qu'on touche ça,
00:55:09 c'est pas une fois qu'on quitte la...
00:55:11 - Voilà, c'est pas une fois qu'on quitte la salle de boulot.
00:55:13 - Je ne rentrerai pas dans, à mon avis,
00:55:15 ce qui est un argument démagogique
00:55:17 de dire que les députés ou les parlementaires gagnent trop,
00:55:19 parce que, à supposer même que cet argument soit vrai,
00:55:21 l'effet de cet argument,
00:55:23 c'est toujours la dévaluation du politique.
00:55:25 Plus on passe du temps à s'énerver
00:55:27 sur les salaires des politiques, moins on regarde les salaires
00:55:29 qu'on peut gagner dans le privé, qui sont
00:55:31 mirobolants, et ce qui fait que,
00:55:33 ça a comme conséquence, à chaque fois qu'on enlève
00:55:35 des avantages économiques
00:55:37 du travail politique,
00:55:39 ça a comme conséquence que tous les gens
00:55:41 les plus, disons,
00:55:43 talentueux, audacieux,
00:55:45 aventureux, qui font quand même des grands
00:55:47 politiques, les plus courageux,
00:55:49 en quelque sorte, vont avoir tendance
00:55:51 à déserter la fonction politique. Donc ça, je ferai attention.
00:55:53 Maintenant, évidemment, quand on défend
00:55:55 les régimes spéciaux, il faut les défendre
00:55:57 de manière totale, et donc il faut les défendre
00:55:59 aussi pour les parlementaires, et, inversement,
00:56:01 quand on s'en prend aux régimes spéciaux
00:56:03 des autres professions, ou aux avantages des autres professions,
00:56:05 il faut s'en prendre partout,
00:56:07 y compris pour les parlementaires. Là, il y a un sujet,
00:56:09 en effet, qui ne relève pas de ce discours anti-parlementaire,
00:56:11 mais de cohérence. – Vous parlez de 577 personnes,
00:56:13 c'est-à-dire qu'on ne parle pas de millions de personnes non plus,
00:56:15 je remets le débat, ces 577 députés
00:56:17 par législature,
00:56:19 ça ne représente pas des millions et des millions,
00:56:21 c'est une moyenne de masse, après, je pense qu'il faut aussi
00:56:23 expliquer aux gens, c'est pas non plus
00:56:25 des millions et des centaines de millions de gens
00:56:27 qui ont ce régime-là. – Ils savent combien
00:56:29 il y a de députés à la Sécurité. – C'est ça,
00:56:31 mais vous vous disiez, c'est 7000 euros par mois, c'est ça ?
00:56:33 – 7500 euros bruts. – Et donc, même
00:56:35 M. Ruffin, il l'a touché. – M. Ruffin, M. Pompare,
00:56:37 M. Leaumain… – Il la touchera,
00:56:39 il la touchera. – Non, mais on parle là
00:56:41 de… – Non, on parle de salaire brut,
00:56:43 on en est à l'intérieur, mais après, il y a d'autres avantages,
00:56:45 d'autres avantages. – Je peux vous les donner,
00:56:47 non mais moi, je n'ai aucun problème. – La question que pose Charles de Courson,
00:56:49 elle se comprend, non pas à l'échelle de la réforme
00:56:53 du régime des retraites, mais précisément
00:56:55 parce qu'il évoque la suppression
00:56:57 des avantages de ceux qui étaient membres du CESE.
00:57:01 Donc, dès lors que l'on supprime
00:57:03 les avantages dont bénéficiaient
00:57:07 les membres du CESE, on peut comprendre
00:57:09 que les parlementaires, sénateurs et députés
00:57:11 soient logés à la même enseigne.
00:57:13 Mais il reste qu'ils auront toujours
00:57:15 leur retraite de sénateurs,
00:57:17 de députés et de parlementaires qui viendra s'ajouter.
00:57:19 – Oui, mais regardez, regardez M. Mélenchon,
00:57:21 il a quand même fait sa fortune en étant élu.
00:57:23 Quand vous regardez, et je l'ai dit
00:57:25 la dernière fois, vous savez, moi je suis toujours stupéfaite,
00:57:27 je suis toujours stupéfaite,
00:57:29 quand lui qui fait partie quand même des politiques,
00:57:31 il me semble, qui ont le plus gros patrimoine,
00:57:33 qui vient vous expliquer la vie, oui, mais enfin,
00:57:35 charité bien ordonnée, je le répète.
00:57:37 – Et puis il vous traite de menti après, parce que vous avez une belle cravate.
00:57:39 – Voilà, et il utilise, je vais vous dire,
00:57:41 les taxis de la même manière et les voyages en première,
00:57:43 parce que moi je peux tout vous expliquer sur ça.
00:57:45 Moi qui viens, j'avais une petite boîte,
00:57:47 chef d'entreprise d'une petite…
00:57:49 Je vous promets que je n'avais pas tous les avantages
00:57:51 que les députés ont, mais qui se justifient aussi.
00:57:53 – Les trajets gratuits sur le rail, la SNCF, c'est l'insulte.
00:57:55 – SNCF, les avions, ils utilisent tout.
00:57:57 – Ah les avions aussi ?
00:57:59 – Ils mangent au restaurant du 8ème au resto-gastro,
00:58:01 ils ne vont pas manger au snack tous les jours.
00:58:03 Ça c'est ce qu'ils disent aux autres,
00:58:05 mais dans la réalité vous les croisez tous au 8ème.
00:58:07 Donc à un moment donné, moi voilà, ça me fait mal.
00:58:09 – Non, ça me fait mal, on se donne alors à leur décharge.
00:58:11 – Il faut que leurs électeurs le sachent, parce que je ne crois pas qu'ils le sachent.
00:58:13 – Ceux qui viennent en tout cas à l'Assemblée,
00:58:15 ils travaillent sur les munis, c'est pas très marrant de ne pas être chez soi.
00:58:17 – Je viens de vous dire, tous les députés,
00:58:19 c'est pour ça que de dire que les députés,
00:58:21 mais là toutes les couleurs confondues, du RN,
00:58:23 en passant par les macronistes, en passant par LFI,
00:58:25 c'est vrai, on travaille énormément.
00:58:27 Quand je vous disais "je", c'est "on",
00:58:29 c'est 7 jours sur 7, 24 heures sur 24,
00:58:31 on peut vous appeler à n'importe quel moment,
00:58:33 sur n'importe quel sujet, je ne dis pas qu'on ne les mérite pas,
00:58:35 ou qu'ils ne les méritent pas, je dis juste qu'ils doivent l'assumer.
00:58:37 – Merci, ben voilà, c'est le mot de la conclusion,
00:58:39 on s'interrompt quelques secondes,
00:58:41 et puis on revient pour reparler des syndicats
00:58:43 qui sont revigorés après la mobilisation d'hier,
00:58:45 et ils ont déjà annoncé deux nouvelles dates de manifestations,
00:58:47 on verra si cela prend,
00:58:49 et on verra aussi que le gouvernement reste inflexible,
00:58:51 tout en faisant mine de comprendre le "je vous ai compris" de Gabriel Attal,
00:58:53 on l'entendra tout à l'heure.
00:58:55 [Musique]
00:58:57 – 16h48 dans 90 minutes, Info,
00:58:59 nous avons encore un thème de débat à vous soumettre,
00:59:01 on va parler de ces syndicats qui sont revigorés
00:59:03 avant deux nouvelles journées de mobilisation,
00:59:05 elles auront lieu les 7 et 11 février prochain,
00:59:07 et puis on le sait, l'exécutif reste inflexible
00:59:09 sur la question des 64 ans, écoutez quelques réactions.
00:59:11 – Moi j'appelle le gouvernement ce matin,
00:59:13 j'appelle le gouvernement à dire "arrêtez de faire ça",
00:59:15 "arrêtez de faire ça",
00:59:17 "arrêtez de faire ça",
00:59:19 "arrêtez de faire ça",
00:59:21 "arrêtez de faire ça",
00:59:23 "arrêtez de faire ça",
00:59:25 "arrêtez de faire ça",
00:59:27 "arrêtez de faire ça",
00:59:29 "arrêtez de faire ça",
00:59:31 "arrêtez de faire ça",
00:59:33 "arrêtez de faire ça",
00:59:35 "arrêtez de faire ça",
00:59:37 "arrêtez de faire ça",
00:59:39 "arrêtez de faire ça",
00:59:41 "arrêtez de faire ça",
00:59:43 "arrêtez de faire ça",
00:59:45 "arrêtez de faire ça",
00:59:47 "arrêtez de faire ça",
00:59:49 "arrêtez de faire ça",
00:59:51 "arrêtez de faire ça",
00:59:53 "arrêtez de faire ça",
00:59:55 "arrêtez de faire ça",
00:59:57 "arrêtez de faire ça",
00:59:59 "arrêtez de faire ça",
01:00:01 "arrêtez de faire ça",
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01:00:25 "arrêtez de faire ça",
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01:00:31 "arrêtez de faire ça",
01:00:33 "arrêtez de faire ça",
01:00:35 "arrêtez de faire ça",
01:00:37 "arrêtez de faire ça",
01:00:39 "arrêtez de faire ça",
01:00:41 "arrêtez de faire ça",
01:00:43 "arrêtez de faire ça",
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