L'actualité du jour décryptée avec les journalistes et les invités de #90minutesInfo. Présenté par Nelly Daynac du lundi au vendredi et Lionel Rosso le samedi et le dimanche.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00:00 Bonjour, ravie de vous retrouver pour 90 minutes info.
00:00:03 On déroule le sommaire ensemble de l'émission juste après le rappel des titres avec Mathieu Devez.
00:00:08 Les syndicats de la RATP appellent à la grève et à manifester le 31 janvier.
00:00:16 Une réunion de l'intersyndical s'est tenue aujourd'hui à la Bourse du Travail à Paris.
00:00:20 Le 19 janvier, trois lignes avaient été fermées quand d'autres lignes du métro ne fonctionnaient qu'en heure de pointe.
00:00:25 Les syndicats se retrouveront début février pour décider des suites à donner au mouvement contre la réforme des retraites.
00:00:31 La Poste rend hommage à Arnaud Beltrame. Un timbre sera édité à l'effigie du colonel.
00:00:36 Arnaud Beltrame n'avait que 44 ans lorsqu'il a trouvé la mort dans une attaque terroriste dans le super-U de Trèbes.
00:00:42 Il avait pris la place du dernier otage. Le timbre sera en vente fin mars, 5 ans après la mort du gendarme.
00:00:48 Et puis l'Espagne est disposée à envoyer des chars Léopard 2 à l'Ukraine.
00:00:52 Le ministre espagnol de la Défense l'assure après l'annonce du feu vert allemand à leur livraison.
00:00:56 Ces chars lourds sont réclamés avec insistance par l'Ukraine pour contrer l'invasion russe.
00:01:01 L'Espagne est également prête à former les soldats ukrainiens à leur utilisation.
00:01:06 Merci beaucoup Mathieu. Et voici les titres de notre émission.
00:01:10 Tous les yeux seront rivés vers la France à l'occasion des JO 2024.
00:01:13 Mais sommes-nous prêts ? Sur le plan de la sécurité notamment.
00:01:16 Il semblerait aussi qu'il reste quelques problèmes logistiques à régler.
00:01:20 Alors que nous hébergeons à Paris et dans sa proche banlieue, 35 à 40 000 policiers et gendarmes
00:01:28 et quelques milliers d'agents de sécurité privée qui ne seraient pas parisiens.
00:01:32 Donc d'abord, ce n'est pas tellement une question d'hommes et de femmes, c'est une question où est-ce qu'on les loge.
00:01:36 Nous parlerons évidemment de l'intersyndicale, toujours solide et déterminé, au-delà même de la mobilisation prévue le 31 janvier prochain.
00:01:43 Il faudra se faire entendre plus fort et se faire entendre plus fort, c'est des grèves et si les salariés le votent, des grèves reconductibles.
00:01:53 Le but c'est de gagner, voilà. Et tout le monde aura bien compris qu'on ne gagnera pas en faisant une journée de temps en temps.
00:01:59 Nous parlerons de la traque aux promos en ces temps difficiles.
00:02:02 A chacun son truc. Pour certains, c'est même devenu un exercice quotidien.
00:02:06 C'est quand même 20 ou 30% de moins l'heure actuelle.
00:02:10 C'est vraiment des petites économies quoi, mais bon, tout est bon à prendre.
00:02:14 Je fais ma liste, je prends le livre ou je vais sur internet, je regarde et je fais ma liste, ce qui m'intéresse, à condition que ce soit bon et pas cher.
00:02:23 Et pour m'accompagner aujourd'hui, j'accueille Judith Ventreobbe. Bonjour. Bonjour Nelly.
00:02:27 Reporter au Figaro Magazine, merci d'être là. A vos côtés, Éric de Riedmaten du service Économie.
00:02:31 François Pomponnier est là également. Bonjour François. Bonjour.
00:02:33 Je rappelle que vous êtes ancien député, ainsi que Benjamin Morel pour compléter le tableau.
00:02:38 Pas député, mais maître de conférence en droit public.
00:02:42 On va parler, je viens de vous le dire, du succès des JO.
00:02:46 Ce sera l'une des clés du succès de cet événement, qui est quand même une vitrine phénoménale pour la France.
00:02:52 Assurer la sécurité de l'événement.
00:02:55 Or, alors que l'échéance approche, on se rend compte que le recrutement d'agents de sécurité patine quelque peu.
00:03:01 Regardez ce reportage.
00:03:03 Il serait 22 000, 22 000 agents manquants pour assurer la sécurité des JO.
00:03:10 Des recrutements ont été lancés par les organisateurs, mais seulement 11 000 à 12 000 personnes répondraient aux critères,
00:03:18 notamment celui d'avoir 5 ans de titre de séjour.
00:03:22 Pour combler ce manque d'effectifs, le recours à l'armée serait une hypothèse envisagée.
00:03:27 Hier soir, face au sénateur, Gérald Darmanin a expliqué qu'il faudrait attendre février ou mars pour en savoir plus.
00:03:34 A cette insuffisance, un autre problème subsiste, l'hébergement de ces forces de sécurité.
00:03:40 Il va falloir que nous hébergeons à Paris et dans sa proche banlieue, 35 000 à 40 000 policiers et gendarmes,
00:03:46 et quelques milliers d'agents de sécurité privés qui ne seraient pas parisiens.
00:03:50 Donc d'abord, ce n'est pas tellement une question d'hommes et de femmes, c'est une question où est-ce qu'on les loge.
00:03:54 Le Sénat a voté hier la mise en place de scanners corporels et de caméras permettant de détecter,
00:04:00 grâce à une intelligence artificielle, des mouvements suspects dans les foules.
00:04:05 Un moyen de faire face au manque d'effectifs.
00:04:08 François Pomponi, ça pose quand même un certain nombre de questions.
00:04:11 Un, le recrutement, mais hors conditions actuelles, parce que jusqu'à présent,
00:04:14 on s'intéressait aux gens qui étaient résidents depuis au moins 5 ans.
00:04:17 Là, il faudra des profils peut-être de non-résidents, en tout cas pas des résidents longue durée.
00:04:21 Et puis déléguer au privé, ça comporte toujours un risque.
00:04:25 Non, ça c'est habituel. La quasi-totalité des grands événements en France,
00:04:28 la sécurité est assurée par des sociétés privées, partout on le voit.
00:04:32 Mais on avait pointé déjà depuis longtemps la difficulté.
00:04:35 Normalement, on essaie de ne pas recruter les fichiers S par exemple.
00:04:39 Mais quand il y a un événement qui est provoqué à la dernière minute,
00:04:41 les boîtes de sécurité, elles prennent parfois un peu ce qui passe par là.
00:04:44 C'est un peu le sens de ma question.
00:04:46 Donc, on avait obligé, normalement la logique, c'est quand on embauche quelqu'un dans une boîte de sécurité,
00:04:50 il faut d'abord demander le service de police si effectivement, ils ne sont pas fichés, et ensuite les recruter.
00:04:55 Donc, c'est très bien que ça ne se passe pas comme ça.
00:04:56 Alors, comme on a tiré les leçons du passé, pour les choses olympiques, on essaie de s'y prendre avant.
00:05:00 Mais sincèrement, comment voulez-vous recruter 6 mois, un an avant des personnes
00:05:05 qui seront peut-être plus vieilles dans un an ?
00:05:06 Donc, on a un vrai sujet de recrutement, d'avoir une espèce de panel de recrutement assez large
00:05:12 pour les agents de sécurité, parce qu'on sait très bien que les sociétés, pour avoir le marché,
00:05:17 elles recrutent parfois sans trop regarder.
00:05:19 Donc, de facto, il y aura une forme de précipitation dans les mois précédant l'organisation des GION ?
00:05:24 Oui, d'autant plus que la CNIL, la Commission Informatique et Libertés,
00:05:28 a quand même émis des réserves et très strictement encadré l'usage des dispositifs qui ont été votés.
00:05:36 La vidéo-protection.
00:05:37 Donc, je ne sais pas comment ça va se jouer.
00:05:40 Je me rappelle Alain Boer, le criminologue, qui nous expliquait que l'ouverture,
00:05:46 la cérémonie d'ouverture qui doit se passer sur la Seine, était, je cite, "une folie criminelle".
00:05:54 Et il parlait évidemment des conditions de sécurité.
00:05:57 Il ne me semble pas que ça ait été pris en compte ni amélioré depuis qu'il y a 10 ans, on était en juin dernier.
00:06:04 Ce qu'on le rappelle quand même, c'est un parcours de plusieurs kilomètres sur la Seine.
00:06:08 On connaît bien la configuration de la Seine à Paris, avec des angles d'accès et des points d'accès qui sont quand même très variés.
00:06:16 Benjamin Morel.
00:06:17 On a voulu voir les choses en grand.
00:06:18 Le problème, c'est que pour voir les choses en grand, il faut avoir les moyens de voir les choses en grand.
00:06:22 Et je rejoins tout à fait ce qui a été dit, c'est très commun aujourd'hui d'avoir des sociétés de sécurité privée.
00:06:27 Mais on sait également qu'il y a des dysfonctionnements qui sont de deux ordres.
00:06:29 Le premier ordre, c'est qu'on a des problèmes de formation, etc.
00:06:32 Alors la loi sécurité globale, malgré tout, a fait bouger les choses.
00:06:35 Mais de toute façon, on a quand même, il y a quelques années, un rapport de la Cour des comptes qui nous disait qu'il y avait beaucoup d'entre-soi dans le milieu.
00:06:42 Et qu'on avait des difficultés à contrôler, etc.
00:06:46 Et que l'organe qui contrôlait notamment les cartes, etc., le KNAPS, ressemblait plus à un syndicat que réellement à un organe de contrôle.
00:06:55 Donc il va y avoir un sujet sur un événement aussi sensible, avec des possibilités d'entrisme évidemment délinquante, mais également terroriste.
00:07:02 Le deuxième aspect, c'est que les agents privés, ils n'ont pas les mêmes pouvoirs qu'un agent public.
00:07:06 En termes de fouilles, etc., ça dépend des zones.
00:07:08 Et donc on va avoir des problèmes, on va avoir besoin de la sécurité publique, de la gendarmerie nationale et de la police nationale.
00:07:16 Et en la matière, si jamais on habite Paris, il va falloir déshabiller une partie de la province pour faire venir des gens.
00:07:22 Donc ça risque de poser des problèmes dans d'autres secteurs, ce qui évidemment doit être planifié bien en avance et peut-être déjà planifié un peu tard.
00:07:29 Et puis les renforts d'un autre genre, on va en parler dans un instant, mais j'aimerais, puisque Eric s'est aussi penché sur la question, combien ça coûte ?
00:07:36 Alors, écoutez, le problème c'est que... Combien ça coûte la sécurité ?
00:07:39 Oui.
00:07:40 Ah bah là, ça va être un budget considérable.
00:07:42 Et qui paie ?
00:07:43 Alors ça dépend. Si c'est l'armée qui intervient, c'est pas à l'État de payer, ce serait au cojo.
00:07:49 Et d'ailleurs, ça a été précisé hier par Gérald Darmanin, c'est pas sûr que l'armée intervienne.
00:07:53 Mais quand on pose la question...
00:07:54 Vous avez un peu défloré ma prochaine question, mais c'est pas grave, je vous demandais combien ça coûte.
00:07:57 Le coût des Jeux Olympiques, effectivement, pour l'organisation, ça je... Vous connaissez les chiffres, mais c'est surtout la sécurité qui pose problème,
00:08:03 parce que les salaires des agents de sécurité, ils sont pas énormes, ils sont pas très élevés. Il faut les loger.
00:08:09 Ça va durer un mois, pas plus les Jeux Paralympiques, bon un peu plus, mais ces personnes vont être recrutées pour ensuite... Qu'est-ce qu'on va en faire ?
00:08:18 Vous savez qu'en Angleterre, ils ont le même souci pour les JO de Londres.
00:08:21 Une entreprise privée avait recruté, devait recruter 14 000 personnes, ils n'en ont trouvé que 5 000.
00:08:25 Oui.
00:08:26 Et peu de temps avant. Donc c'est de ça qu'on devrait savoir.
00:08:29 Alors les entreprises privées, c'est le fameux continuum de la sécurité dont on parle souvent,
00:08:33 mais pour l'instant, c'est vrai qu'il est encore en point d'interrogation et c'est vrai que ça approche à grand pas le mois de juillet 2024.
00:08:38 Il serait temps vraiment de s'en occuper, surtout sur la question de la formation.
00:08:40 Et donc, la possibilité de l'armée, vous l'aurez compris, a été soulevée, c'est pas encore confirmé, mais enfin on sent bien dans les prises de parole des uns et des autres.
00:08:48 Si Gérald Darmanin commence à en parler, c'est qu'on a quand même étudié la question.
00:08:52 Je vous propose d'écouter ce qu'en pense Agnès Canaille à les sénatrices Les Républicains.
00:08:56 Il faut le prévoir, mais on ne peut pas le prévoir d'entrée de jeu.
00:09:00 C'est un moyen supplémentaire et qui sera subsidiaire.
00:09:05 C'est-à-dire que si on n'a pas les forces de l'ordre publiques suffisantes et privées en nombre aussi suffisant,
00:09:13 alors il y aura toujours le recours à l'armée.
00:09:16 Mais on ne peut pas dire aujourd'hui, alors qu'on est encore à plus de 18 mois, on recourra à l'armée.
00:09:20 Quand on parle de l'armée, on se pose toujours la même question, parce que ça a été évoqué pour les banlieues, etc.
00:09:24 Quand il y a des émeutes, est-ce que c'est sa mission et est-ce que ce n'est pas anxiogène de voir des hommes en armes dans les rues ?
00:09:30 Je suis un peu étonné de la polémique. L'armée, elle sera là.
00:09:33 Sauf si on décide d'ici un an et demi que le dispositif Sentinelle s'arrête.
00:09:37 Mais bien entendu qu'avec Sentinelle, les militaires sont dans les rues de Paris, sont dans les rues de Sarcelles.
00:09:43 Ils sont à Sarcelles depuis 20 ans, dans les rues de Sarcelles. Ils tournent tous les jours.
00:09:46 Alors, ils n'assurent pas. C'est ça. Elle est là en soutien ou elle est là pour sécuriser les périmètres ?
00:09:51 Elle est là en soutien. Je suis convaincu qu'il y aura bien entendu des militaires, dans le cadre du dispositif Sentinelle,
00:09:56 qui seront dans les rues de Paris au moment des JO.
00:09:58 Le ministre ne peut pas dire "nous sommes à un niveau très élevé de risque d'attentat" et baisser la garde vis-à-vis du dispositif Sentinelle.
00:10:05 Donc bien entendu qu'ils seront là. Ils ne feront pas de fouilles, ce n'est pas leur rôle, mais ils seront là armés, avec des armes longues,
00:10:11 et ils se promèneront dans les rues de Paris.
00:10:12 Judith Ventreobbe, il y a aussi la question du logement, qui est soulevée dans le reportage qu'on a vu.
00:10:17 Visiblement, on ne s'est pas trop posé la question plus que ça. On aurait quand même pu y penser avant. C'est l'année prochaine, on le rappelle.
00:10:23 Oui, il y a un certain amateurisme qui caractérise ce gouvernement, et dans la mesure où elle est concernée,
00:10:32 la mairie de Paris, qui se vérifie à chaque événement, à chaque étape, ou presque.
00:10:39 De toute façon, l'organisation des JO dans Paris, dans le contexte actuel, moi, me laisse extrêmement perplexe.
00:10:51 Comme à chaque fois, on vous explique que les retombées seront formidables sur le plan économique, sur le plan social,
00:10:57 ça n'a quasiment jamais été vrai pour aucune ville organisatrice, sauf si je ne m'abuse, à Tokyo,
00:11:05 où là, effectivement, il y a eu des retombées positives. C'est beaucoup d'argent dépensé, c'est beaucoup de risques.
00:11:15 Est-ce que c'était bien nécessaire ?
00:11:17 - Quand même, Eric, ça rapporte un peu en produits dérivés, quand même.
00:11:20 - Oui, bien sûr. Mais le problème, c'est le dérapage des budgets. Vous avez raison.
00:11:23 Là, on est autour de 8 milliards actuellement, mais la question sécurité, elle va encore alourdir.
00:11:27 Ça, ça est un peu sous-estimé. Tokyo, si ça ne va pas trop mal, c'est vrai que Tokyo, c'est un peu différent.
00:11:33 Mais je crois que c'est période de Covid, non ? C'est quand même cette période aussi qui a été...
00:11:39 Non, c'est la Chine. C'est vrai qu'il y a eu cette période. C'est vrai que c'est normal que ça ait été moins coûteux pour la Chine.
00:11:44 - Tokyo, c'est en plein Covid, donc c'était compliqué. - Oui, c'est vrai. Il y a moins de monde présent.
00:11:48 - Il y a visiblement un oubli. On va compter sur le village olympique, là où les athlètes, les entraîneurs vont être.
00:11:53 - À Sanni. - À Sanni. Le village des médias, ça sera à Duni.
00:11:57 Et il y aurait visiblement, ce que disait le ministre de l'Intérieur hier, le village des policiers.
00:12:03 30 000 policiers allogés, plus les gens de sécurité, ça fait une trentaine de mille de logements.
00:12:09 Bon, ça n'a pas été tout à fait... Alors, moi, j'étais à l'époque président de Lanru, on leur avait dit,
00:12:14 mais nous, Lanru, l'agence nationale de rénovation urbaine, on peut vous construire des logements.
00:12:17 Parce que l'idée de tout ça, c'est on construit des logements qui servent aux Jeux olympiques,
00:12:20 et ensuite c'est récupéré pour les habitants. On va comme ça construire des milliers de logements,
00:12:25 des milliers de logements pour les franciliens. Ils m'ont dit, mais c'est quoi Lanru ?
00:12:29 En fait, ils ont voulu faire leurs logements seuls, avec des dispositifs qui ont coûté relativement cher,
00:12:33 alors qu'il y a des moyens peut-être moins onéreux de le faire. Enfin, c'est leur choix.
00:12:37 Mais là, ce que pose le ministre de l'Intérieur, c'est, on met où les policiers ?
00:12:40 Si on prend les hôtels, les touristes ne pourront pas venir. S'il n'y a pas les logements, il y a un vrai sujet.
00:12:46 Et puis, on ne peut pas les tenir trop à distance non plus, parce qu'il faut qu'ils puissent intervenir
00:12:49 et être sur le point tous les jours.
00:12:51 L'idée, c'est en Seine-Saint-Denis, où il y aura un grand dispositif,
00:12:55 un département limitrophe. Et puis Paris, parce qu'il n'y a pas que Paris d'ailleurs.
00:13:00 Il y a les Jeux Olympiques, c'est un peu partout. Il y a Marseille pour la voie,
00:13:03 il y a Château Rouge, je crois, pour le tir. Donc, il faut se disperser un peu partout
00:13:08 et il faut organiser tout cela.
00:13:10 Benjamin Morel, au fond, et pour rebondir un peu sur ce que disait Judith en termes de coûts,
00:13:14 quel est le bénéfice réel de l'organisation d'un tel événement, outre le rayonnement ?
00:13:19 Je veux dire, plus personne n'a besoin de mettre Paris au cœur de la carte du monde quand même.
00:13:24 Non, mais tout de même, il y a tout de même une affaire de prestige
00:13:27 et le prestige, ça coûte de l'argent, mais malgré tout, c'est important.
00:13:30 C'est le rayonnement du pays et derrière, c'est potentiellement des opportunités économiques, etc.
00:13:35 Une image qui, malgré tout, peut être ensuite un argument de vente pour nos entreprises
00:13:39 et tout bêtement pour notre place dans le monde.
00:13:41 Après, pour une ville, c'est également un investissement à long terme.
00:13:45 Et moi, c'est ça qui me désole. On parlait tout à l'heure du logement.
00:13:47 En effet, quelque chose qui aurait été vu bien en amont, certes, on aurait construit pour les JO,
00:13:51 mais on aurait pu construire pour après les JO.
00:13:53 C'est ce qui est fait.
00:13:54 Oui, mais bon, pour l'instant, on est quand même beaucoup dans l'errance.
00:13:57 Prenez le réseau de transport. On discute assez souvent des problèmes de transport dans la capitale,
00:14:02 je ne parle même pas des grèves. Là, il y avait une opportunité, justement, pour revoir notre réseau de transport.
00:14:08 Le fameux Grand Paris Express ?
00:14:10 Oui, mais...
00:14:11 Le Grand Paris Express, il va après.
00:14:12 C'est ça, il a été retardé.
00:14:13 Il n'a pas livré.
00:14:14 Il n'a pas livré à temps, alors qu'il a été retardé.
00:14:17 On est dans quelque chose qui, en fait, ne permet pas de porter une nouvelle vision pour la ville.
00:14:20 Des JO qui auraient été réussies auraient été des JO qui auraient changé Paris,
00:14:24 justement, sur ces problématiques-là. Ce ne sera visiblement pas le cas.
00:14:27 Je vous propose de changer de thème d'actualité.
00:14:29 Évidemment, ça nous occupe depuis maintenant une semaine.
00:14:32 Ça va aller crescendo avec l'arrivée au Parlement la semaine prochaine de ce fameux projet sur la réforme des retraites.
00:14:39 Après une première journée de mobilisation nationale, les actions des différents secteurs professionnels ne devraient pas s'arrêter là.
00:14:45 Ça, on l'a bien compris.
00:14:46 Alors, il y a une échéance qui est déjà prévue et au calendrier.
00:14:50 C'est le 31 janvier, mais il y en a d'autres qui risquent de naître ci ou là.
00:14:54 Regardez ce qui est prévu.
00:14:55 Pour ces vacances d'hiver, vous serez peut-être impacté par une nouvelle grève des transports.
00:15:02 Le but, c'est de gagner.
00:15:03 Voilà.
00:15:04 Et tout le monde aura bien compris qu'on ne gagnera pas en faisant une journée de temps en temps.
00:15:08 Et par ailleurs, il y a d'autres secteurs professionnels qui parlent de ces dates.
00:15:11 Voilà parce que les cheminots tout seul, si c'est une grève de cheminots, on plit le game et puis on a perdu.
00:15:16 Voilà, c'est le but.
00:15:17 C'est effectivement qu'il y ait d'autres secteurs professionnels qui viennent.
00:15:19 Une seule demande des syndicats que le gouvernement retire son projet de réforme des retraites.
00:15:24 Si pour l'instant, aucun préavis n'a encore été déposé côté voyageurs.
00:15:29 Les soutiens sont mitigés.
00:15:31 Je ne sais pas si vraiment, c'est la meilleure façon.
00:15:34 On est en étude à Paris.
00:15:35 On est là, on est obligé de prendre des trains.
00:15:38 Donc, ce n'est pas cool pour nous.
00:15:39 Pour les syndicats, c'est la seule façon de pouvoir faire un levier.
00:15:43 Mais c'est toujours sur les mêmes que ça tombe.
00:15:45 Les organisations syndicales de la SNCF ont d'ores et déjà appelé à deux jours consécutifs de grève, les 7 et 8 février.
00:15:53 Est-ce qu'on a minimisé la colère Benjamin Morel ?
00:15:57 Je ne crois pas qu'on l'ait minimisé.
00:15:58 En tout cas, le gouvernement n'a pas pensé qu'il n'y aurait pas de colère.
00:16:01 Il a pensé qu'il fallait aller vite.
00:16:02 On explique aujourd'hui la volonté de forcer un petit peu le débat parlementaire, d'aller très rapidement,
00:16:07 par le fait que le gouvernement a déjà pris acte que la bataille de l'opinion sur la réforme, il l'avait perdue.
00:16:12 Et que probablement, il y aurait des mobilisations importantes.
00:16:14 Ce qu'a mésestimé le gouvernement, c'est d'une certaine façon le fait que les annonces préalables,
00:16:19 le fait qu'on renonce à la retraite de 65 ans, qu'on passe à 64 ans, ne seraient pas suffisantes pour affaiblir une partie de cette contestation.
00:16:26 Ce qu'a probablement également, je dirais, mésinterprété le gouvernement,
00:16:30 c'est la relative capacité de coordination qui a permis la réussite de la manifestation de la semaine dernière.
00:16:36 Donc là, on a un gouvernement qui essaye d'aller vite, qui probablement aura beaucoup de mal à aller vite,
00:16:40 une contestation qui s'organise, et des Français qui jusqu'à présent suivent plutôt le mouvement social.
00:16:46 Parce que quand vous regardez les enquêtes d'opinion, elles sont stables depuis l'été 2019.
00:16:50 On a une opinion qui s'est cristallisée contre cette réforme, à tort ou à raison.
00:16:54 Il va être très difficile de la faire bouger.
00:16:56 Et puis il y a aussi cette idée que les vacances d'hiver seront impactées par des actions au risque,
00:17:01 que ça se retourne contre leurs organisateurs, que ça retourne une partie de l'opinion.
00:17:06 Écoutez ce qu'en disait Xavier Bertrand.
00:17:08 De cibler à chaque fois les vacances pour bloquer les Français, évidemment que c'est un abus.
00:17:15 Et d'ailleurs, nos lois doivent évoluer.
00:17:18 J'ai porté moi-même à l'époque la loi sur le service minimum qui oblige à se déclarer,
00:17:23 mais qui fait aussi que ceux qui font grève ne sont plus payés aujourd'hui.
00:17:26 Alors que pendant très longtemps, ça a été le cas.
00:17:28 Et qui fait dire à Philippe Martinez que c'est un frein à la grève, cette obligation de se déclarer à l'avance.
00:17:32 Et il veut que je le plaigne, Monsieur Martinez, peut-être ?
00:17:34 Judith Van Tromp, ça vous a peut-être bien fait rire en tout cas.
00:17:37 Oui, le problème avec cette loi sur le service minimum, c'est que dans les faits, il n'y a pas de service minimum,
00:17:43 puisque ce n'est pas accompagné d'un élargissement du droit de réquisition.
00:17:48 Ça existe le droit de réquisition, mais il faut vraiment des conditions très particulières
00:17:55 qui font que c'est très difficile à appliquer.
00:17:59 Et puis que les gouvernements y rechignent.
00:18:02 On a vu lors des blocages des raffineries que le gouvernement a fini par le faire,
00:18:08 mais avec moult précautions et beaucoup de retard.
00:18:11 Alors, on a bien compris que pour l'instant, il y avait cette date du 31 janvier qui avait été fixée,
00:18:15 mais ça sera loin d'être la seule.
00:18:17 On va écouter la détermination de ce syndicaliste.
00:18:20 À l'heure actuelle, dans l'intersyndicale à l'ERATP, les conditions ne sont pas tout à fait réunies pour aller au-delà du 31.
00:18:28 On a encore jusqu'au 31 pour préparer sur cette question-là.
00:18:31 Bien sûr, on attend aussi de voir la mobilisation qui va y avoir le 31, que nous, on estime puissant,
00:18:38 au moins égale à celle du 19, voire plus.
00:18:41 Et puis après, avec les salariés, dans les assemblées générales, on définira effectivement
00:18:45 si le prochain rendez-vous, c'est le 7 ou le 8, ou les appels interprofessionnels.
00:18:50 Alors, François Pomponnié, on n'arrête pas de nous dire, le calendrier parlementaire, ça va aller vite,
00:18:55 il va être rapide, c'est l'ambition de l'exécutif, bien évidemment, pour des raisons stratégiques qu'on entend, qu'on comprend,
00:19:00 mais là, on a l'impression que de leur point de vue, on est sur du temps long.
00:19:03 On peut très bien voir un projet adopté retiré.
00:19:07 Ça va aller vite, pas tant que ça. Il y a un débat, 15 jours à l'Assemblée.
00:19:11 Oui, mais les oppositions disent "on va tronquer le débat à l'Assemblée", par exemple.
00:19:14 Oui, mais les oppositions ont déposé des milliers d'amendements.
00:19:18 Donc à la fin, pour que ça passe dans les délais, il faudra peut-être avoir recours au 49-3.
00:19:23 On sait déjà que si on doit lâcher, y compris sur la pénibilité et tout ça, quasiment au niveau constitutionnel,
00:19:29 on ne peut pas le mettre dans un texte budgétaire, parce que c'est ce qu'on appelle un cavalier législatif.
00:19:36 Et donc, le gouvernement est en train de préparer un deuxième texte, parce qu'on est quasiment sûr d'une censure,
00:19:42 on est presque sûr d'une censure au Conseil constitutionnel.
00:19:45 Après, quand ça sera voté à l'Assemblée, il faut aller au Sénat, il faut que ça revienne.
00:19:49 Même si on accélère les procédures, parce que dans le cadre de la Constitution et des règlements, on peut,
00:19:53 ça ne va pas être simple.
00:19:55 Et puis, vous savez, le débat pendant 15 jours, il va falloir que la majorité et les Républicains soient là 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
00:20:03 Parce que sinon, ils vont être battus de temps en temps dans l'hémicycle, ça va faire un pataquès,
00:20:07 le gouvernement va devoir remettre la délibération au vote.
00:20:10 Ça va être un champ de bataille, l'Assemblée nationale, pendant ce temps-là.
00:20:14 Donc, ça va être beaucoup plus compliqué.
00:20:16 Les syndicats jouent là-dessus.
00:20:17 Et après, juste sur les vacances, ceux qui partent en vacances d'hiver, au sport d'hiver,
00:20:22 je pense qu'ils sont pour la plupart plus ou moins favorables à la retraite.
00:20:25 Ceux qui sont contre la réforme, ce n'est pas forcément eux qui vont faire du ski en février.
00:20:30 Donc, pénaliser les vacances de février, ce n'est pas pour tout le monde.
00:20:34 D'accord, ce n'est pas effectivement retourné complètement...
00:20:37 Une partie de l'opinion qui est contre la réforme, je pense qu'elle n'est pas concernée par les vacances de ski.
00:20:40 David Lexpert, sur ce temps parlementaire, que moi je trouve plus court que d'ordinaire,
00:20:46 mais qui de toute façon, il y a un temps incompréhensible quand même de navettes parlementaires aussi.
00:20:49 C'est court, mais il faut bien comprendre qu'aujourd'hui, le gouvernement s'est mis dans une situation compliquée.
00:20:54 Parce que comme ça a bien été dit, ils utilisent un article à conscience généralement assez peu connu,
00:20:58 le quai 47-1.
00:20:59 Ça vous donne 20 jours maximum de débat à l'Assemblée.
00:21:01 Vous pouvez l'écarter un petit peu, mais ce que leur dit Laurent Fabius,
00:21:04 dans le dernier canard enchaîné, plutôt que dans le précédent,
00:21:06 c'est qu'il va falloir un vote en première lecture.
00:21:08 Pour éviter l'obstruction, ils vont donc très probablement être obligés d'utiliser un 49 à l'inéatroise,
00:21:13 ce qu'ils voulaient éviter.
00:21:14 Et comme ça a bien été dit, le fait de choisir un texte budgétaire fait qu'il va y avoir un second texte.
00:21:19 Et comme il va y avoir un second texte derrière, ordinaire,
00:21:22 qui probablement va devoir faire l'objet d'un 49 à l'inéatroise s'ils veulent également s'en sortir,
00:21:27 ça va faire encore étirer les débats parlementaires.
00:21:31 Donc on va avoir un examen parlementaire sur deux textes extrêmement compliqués,
00:21:36 parsemés de 49 à l'inéatroise, et avec déjà Olivier Barlex qui a dit aujourd'hui "liberté de vote ALR".
00:21:42 Donc aujourd'hui, il n'est même pas sûr qu'il y ait des majorités pour voter cette réforme.
00:21:46 Évidemment, les syndicats jouent sur du velours.
00:21:48 C'est déjà l'heure de la chronique éco avec Eric Kiela.
00:21:51 Vivez un moment d'émotion devant votre programme
00:21:58 avec XXL Maison, mobilier design et décoration.
00:22:01 - Alors, pour changer par le mot à nouveau des grèves,
00:22:04 les grévistes, ils sont payés ? Enfin, comment ça se passe financièrement pour eux ?
00:22:08 - Xavier Bertrand le disait à l'instant.
00:22:10 Aujourd'hui, dit-il, ils ne sont plus payés.
00:22:12 Mais ce n'est pas complètement exact parce que, si vous voulez,
00:22:15 ils ne reçoivent pas de salaire, certes, ça c'est vrai, mais ils sont indemnisés.
00:22:19 C'est ça. Donc ils peuvent faire grève et le syndicat tient une caisse.
00:22:22 Alors j'ai regardé, il y a un fonds de solidarité, une cagnotte qui finance les grévistes.
00:22:25 Chaque jour de grève, bien sûr, elle est décomptée, c'est la loi.
00:22:27 Et le syndicat compense. On reprend les chiffres de 2018.
00:22:30 Les chamineux avaient récolté 1 100 000 euros quand même,
00:22:33 pour régler le manque à gagner sur les salaires.
00:22:35 La CGT, 935 000 euros sur le site Leachy.
00:22:39 Vous savez, c'est pour faire de la levée, de l'argent distribué des petites cagnottes.
00:22:44 Et à la CFDT, actuellement, si on prend les chiffres, ils auraient 140 millions.
00:22:50 Ils auraient actuellement, oui, pas loin de plusieurs millions d'euros.
00:22:53 Alors j'ai oublié le chiffre, mais depuis 1973, qui sont financés sur les cotisations des adhérents.
00:22:58 Parce qu'un mois de grève, ça coûte 140 millions pour compenser les pertes de salaire.
00:23:03 C'est ce que dit la CFDT.
00:23:05 Alors voilà, donc si vous voulez, il y a eu la réforme des retraites en 2019.
00:23:07 Ils étaient montés au créneau et ils avaient pu régler comme ça les difficultés.
00:23:11 Ce qu'on comprend, c'est qu'ils peuvent tenir. Ils peuvent tenir la distance.
00:23:13 Alors ils peuvent tenir aussi, pourquoi ? Parce que tout le monde n'est pas en grève.
00:23:16 Quand vous avez la SNCF ou la RATP, il y a des grèves tournantes.
00:23:19 On se relaie un jour sur deux.
00:23:21 Donc ça permet comme ça de coûter moins cher.
00:23:23 Et en 2018, vous avez eu 36 jours de grève tournante.
00:23:26 Et donc ceux qui sont aussi au forfait de jour, souvent ils travaillent le matin,
00:23:29 ils sont en grève l'après-midi.
00:23:31 C'est un système qui permet donc de compenser.
00:23:33 Et la France reste avec ça, avec le record de grève,
00:23:35 puisque 114 jours de grève par an pour 1000 salariés.
00:23:38 114 là où l'Allemagne était à 18.
00:23:40 Merci beaucoup, c'était l'Ecronyque.
00:23:46 C'était votre programme avec XXL Maison, mobilier design et décoration.
00:23:51 Petite pause et on revient, notamment pour parler de l'intersyndicale
00:23:54 qui se réunissait aux abords du Palais-Bourbon cet après-midi.
00:23:57 De retour, avant d'entamer la deuxième partie de notre débat,
00:24:03 il est pratiquement 16h, donc il est temps de retrouver Michael Dorian pour le JT.
00:24:06 Bonjour Michael.
00:24:07 Bonjour Nelly, bonjour à tous.
00:24:09 La colère des syndicats, un vent debout toujours contre la réforme des retraites.
00:24:13 Les huit principales organisations syndicales donnent actuellement
00:24:16 une conférence de presse devant l'Assemblée nationale.
00:24:18 Je vous propose d'écouter Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT.
00:24:22 Nous avons appelé à multiplier d'ici au 31 janvier,
00:24:28 date de la prochaine mobilisation,
00:24:30 les actions et initiatives partout sur le territoire,
00:24:34 dans les entreprises et les services,
00:24:37 dans les lieux d'études, y compris par la grève.
00:24:41 Notre système de retraite par répartition n'est pas en danger
00:24:45 et rien ne justifie une réforme aussi injuste et brutale.
00:24:50 Une jeune étudiante grièvement blessée dans le campus universitaire Paris-Cité,
00:24:55 dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés à Paris.
00:24:57 La victime a été agressée à l'arme blanche alors qu'elle sortait d'un ascenseur.
00:25:01 Elle est actuellement entre la vie et la mort.
00:25:03 Le suspect qui a d'abord pris la fuite a été interpellé quelques minutes plus tard.
00:25:07 L'Allemagne donne son feu vert pour la livraison des chars lourds à l'armée ukrainienne.
00:25:12 Le chancelier Olaf Scholz s'est exprimé tout à l'heure.
00:25:14 Harold Diemann, vous êtes notre spécialiste des questions internationales.
00:25:18 La Pologne et la Finlande vont donc pouvoir fournir à Kiev ces fameux chars Léopard 2.
00:25:22 Harold, peut-on parler de tournant dans le conflit en Ukraine ?
00:25:25 Absolument, et cela fait plusieurs jours que les ministres allemands
00:25:29 suscurent que quelque chose va arriver avec ces célèbres chars Léopard.
00:25:34 14 chars vont être donnés.
00:25:40 14, c'est une compagnie, donc c'est une unité cohérente des Léopard 2A
00:25:46 livrés seulement une fois que les tankistes ukrainiens auront été formés en Allemagne.
00:25:53 Donc, selon Olaf Scholz, qui s'est exprimé devant la Bundestag tout à l'heure,
00:25:58 nous convaincrons nos alliés de fournir à leur tour des chars.
00:26:04 Donc, vous voyez, ce sera la Pologne, la Finlande, l'Espagne, les Pays-Bas, beaucoup d'autres.
00:26:09 Il y a plusieurs modèles, il faut qu'ils se coordonnent avec l'Allemagne.
00:26:13 Cette décision, selon Olaf Scholz, est juste et ne constitue pas une escalade.
00:26:19 Alors que, bon, force est de constater que cela met l'armée russe sous pression.
00:26:26 Pour Scholz, cela n'a pas été non plus dicté par l'extérieur, c'est-à-dire Washington.
00:26:31 À Moscou, le Kremlin estime qu'il s'agit donc d'une décision extrêmement dangereuse
00:26:37 et que les chars Léopard pourraient être brûlés, annihilés comme les autres.
00:26:41 Mais bien sûr, à Kiev, et c'est l'anniversaire de Volodymyr Zeletsky, c'est une très bonne nouvelle, a dit le président.
00:26:49 Merci Harold. Et de son côté, l'armée ukrainienne a admis avoir cédé aux Russes la ville de Soledar,
00:26:55 dans l'est du pays, deux semaines après l'annonce de sa prise par Moscou,
00:26:59 pour se replier sur des positions préparées, a indiqué le porte-parole militaire de la zone est,
00:27:04 refusant cependant de préciser quand cette retraite a eu lieu.
00:27:08 La journée nationale contre le sexisme, c'est aujourd'hui à l'appel de plusieurs associations féministes.
00:27:14 Et pour illustrer, nous sommes allés à la rencontre d'une viticultrice en Gironde.
00:27:19 Cette vigneronne milite au sein de l'association Peiton-Pinard,
00:27:22 qui lutte contre le sexisme dans le milieu viticole.
00:27:25 Une tâche difficile dans un monde très compliqué pour les femmes,
00:27:28 où machisme et comportements toxiques règnent au quotidien reportage.
00:27:32 Dans le Médoc, d'Antoine Estève et Jérôme Rampenaud.
00:27:35 Laurence Allias nous fait visiter ses parcelles de cabernet, en appellation au Médoc.
00:27:41 Ici, dans le monde du vin, elle a mis plusieurs années à s'imposer avec son associée, une femme aussi.
00:27:46 Lorsqu'on parle avec des gens de notre vin,
00:27:49 beaucoup ont du mal à s'imaginer que tout est fait par des femmes, par exemple.
00:27:53 On s'imagine toujours qu'il y a un homme derrière, quelque part,
00:27:56 que ce soit en vinification, que ce soit à la vigne, mais voilà, quelque part.
00:28:01 Ou au moins la mécanique, au minimum.
00:28:04 Dans le chez de vinification, nous dégustons le rouge, 2022.
00:28:07 L'occasion d'une petite mise au point au sujet du vocabulaire sexiste autour du vin.
00:28:12 On entend toujours parler de la robe du vin, de sa structure.
00:28:16 Est-ce qu'il a de la cuisse ou pas ?
00:28:19 C'est truculent, tout ça.
00:28:21 Aujourd'hui, ce vocabulaire complètement sexiste du vin nous heurte de plus en plus.
00:28:29 Laurence Allias estime que les conditions de travail des femmes changent, peu à peu,
00:28:33 mais leur relation avec les hommes est encore compliquée dans un univers très masculin.
00:28:37 Les propos qui vont être sexistes vont être en comité élargi,
00:28:40 pendant un salon, autour d'une table, etc.
00:28:42 C'est toujours un petit peu délicat et on n'a pas l'habitude en tant que femmes,
00:28:47 et femmes de ma génération aussi, de reprendre les choses.
00:28:50 Je fais un peu confiance à la génération qui vient.
00:28:52 Pour faire face à ces préjugés et comportements déplacés,
00:28:55 une centaine de vignerones animent Payton Pinard,
00:28:58 une association présente dans les salons professionnels, notamment,
00:29:01 pour dénoncer les comportements sexistes, mais aussi les agressions sexuelles dans le milieu du vin.
00:29:06 Et puis un album des fables de La Fontaine, Aux Enchères chez Christie's à New York,
00:29:11 son prix est vertigineux, il est estimé entre 1,5 et 2,5 milliards de dollars.
00:29:16 Il s'agit d'un exemplaire rare, composé de 138 illustrations,
00:29:20 toutes signées par l'artiste français Jean-Baptiste Oudry.
00:29:24 Voilà, c'est la fin de ce journal.
00:29:26 L'actualité continue, bien sûr, sur CNews, avec Nelly Dénac et la suite de 90 Minutes Infos.
00:29:30 Merci beaucoup, Mickaël, et à très bientôt sur ce plateau.
00:29:34 On va reparler de l'intersyndical, parce que 8 syndicats, vous l'avez vu dans le journal de Mickaël,
00:29:38 avaient choisi les abords du Palais Bourbon pour parler des actions à venir, afin de contrer la réforme.
00:29:43 Bonjour Gauthier Lebray, vous étiez aux Premières Loges.
00:29:45 Le front syndical, est-ce qu'il est si intact que ça ?
00:29:48 Est-ce qu'on est au diapason concernant les actions à mener, désormais ?
00:29:53 Eh bien, justement, non.
00:29:57 Et c'est ce qu'on a constaté à l'instant avec Laurent Berger et Philippe Martinez,
00:30:01 en interrogeant les deux hommes tour à tour.
00:30:03 Il y a des différences d'approche sur les blocages et les mouvements reconductibles.
00:30:07 C'est-à-dire que la CGT Chimineau et Sud Rail ont appelé à une grève le 7 et 8 février prochains à la SNCF,
00:30:13 mais pas la CFDT.
00:30:15 Donc, si vous voulez, il y a cette différence d'approche.
00:30:17 Laurent Berger, il est opposé au blocage de la CFDT, contrairement donc à Philippe Martinez,
00:30:21 qui veut plus de grèves et plus de mouvements sociaux,
00:30:24 pas juste une manifestation de temps en temps, comme là le 19 qui s'est déroulé, ou le 31 janvier.
00:30:30 Donc c'était intéressant de souligner cette différence d'approche entre les deux hommes.
00:30:35 D'un côté la CGT qui veut des blocages et de l'autre la CFDT qui n'en veut pas.
00:30:38 Et c'était intéressant d'entendre Laurent Berger sur ce point-là.
00:30:41 Il dit pour le moment l'opinion est de notre côté.
00:30:43 Si on bloque le pays, le pari cynique du gouvernement que dénonce Laurent Berger,
00:30:47 c'est de dire que l'opinion va se retourner et possiblement dénoncer ces blocages.
00:30:51 Donc c'est ça que Laurent Berger veut éviter.
00:30:54 Alors les deux hommes, la CGT et la CFDT, vont être entendus par la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale.
00:31:01 Et puis Laurent Berger, rendez-vous intéressant qu'il va avoir tout à l'heure, c'est avec Éric Ciotti, patron des Républicains.
00:31:07 Et il va essayer d'aller plaider sa cause, puisqu'on sait qu'il y a seulement une quinzaine de députés LR aujourd'hui
00:31:11 qui sont certains de voter cette réforme des retraites.
00:31:15 Donc Laurent Berger, quelque part, il va aller faire du lobbying aujourd'hui auprès d'Éric Ciotti
00:31:19 pour essayer de dire "écoutez les Républicains qui sont sceptiques sur cette réforme des retraites
00:31:23 et qui ne veulent pas de cette réforme, écoutez les arguments de la CFDT".
00:31:27 Mais voilà, le front syndical, c'est une première depuis 12 ans quand même, d'avoir 8 syndicats qui sont réunis
00:31:33 et qui parlent d'une seule voix, du moins au moment où Philippe Martinez lisait son papier et sa déclaration.
00:31:38 Ils étaient tous une déclaration signée par l'entièreté des syndicats, ils étaient tous d'accord.
00:31:42 Et après on voit des divisions.
00:31:44 Donc certes, une union inédite depuis 12 ans et la dernière réforme, l'une des dernières réformes des retraites portées par Éric Woerth.
00:31:51 Mais il y a quand même des dissensions légères et des différences, en tout cas d'approche plus profonde.
00:31:55 Merci beaucoup Gauthier, ça va nous permettre de poursuivre le débat.
00:31:58 On va écouter d'ailleurs deux de ces protagonistes que vous avez rencontrés tout à l'heure.
00:32:02 Nous avons appelé à multiplier d'ici au 31 janvier, date de la prochaine mobilisation,
00:32:11 les actions et initiatives partout sur le territoire, dans les entreprises et les services,
00:32:18 dans les lieux d'études, y compris par la grève.
00:32:22 Notre système de retraite par répartition n'est pas en danger et rien ne justifie une réforme aussi injuste et brutale.
00:32:31 On n'est pas encore en vacances, ok ? Il n'y a pas des vacances.
00:32:34 Les vacances c'est la semaine prochaine.
00:32:36 Non, les vacances c'est à partir du 5 ou 6, je crois, pour les premières zones.
00:32:40 Donc aujourd'hui il y a une mobilisation le 31. Ce qui est important c'est le 31.
00:32:44 Le 31, il faut qu'un maximum de citoyens, de travailleurs et de travailleuses soient mobilisés dans les manifestations partout en France,
00:32:51 dans le cadre qui était celui du 19, c'est-à-dire de façon revendicative et respectueuse et pacifique.
00:32:57 Et c'est ça la démocratie, c'est qu'on puisse s'exprimer comme ça.
00:32:59 Donc la CFDT c'est la voie qu'elle poursuit.
00:33:01 Le 31 au soir on se regroupera de nouveau en intersyndical pour décider ensemble, ensemble, ce qu'on fait.
00:33:07 Je commence avec votre réaction.
00:33:09 Évidemment, pour revenir sur ce que disait Gauthier, la CGT et la CFDT, quoique cette action étant inédite depuis 12 ans,
00:33:16 ce n'est pas la même philosophie dans l'approche.
00:33:18 Oui, bien sûr, mais il faut bien garder en tête que Laurent Berger est tenu par un vote du Congrès sur le point des 64 ans,
00:33:27 qui est un point fondamental.
00:33:29 Le Congrès de la CFDT lui a donné mandat de refuser le report de l'âge de la retraite à 64 ans.
00:33:37 Il ne peut pas s'en défaire, il le peut d'autant moins que la CFDT a des précédents douloureux en matière de négociation avec le gouvernement.
00:33:45 Je pense par exemple à la réforme de 2003 de François Fillon qui allongeait la durée de cotisation.
00:33:52 C'était à l'époque François Chérec.
00:33:55 Nicole Dotta a été plutôt arrangeante avec Alain Juppé en 95, ça ne lui a pas réussi non plus.
00:34:03 Mais Chérec en 2003 considérait que les concessions qu'il avait obtenues sur les carrières longues méritaient qu'il approuve la réforme.
00:34:12 Résultat, la CFDT avait perdu entre 15 et 20% de ses adhérents et avait eu un mal fou à les récupérer.
00:34:21 Donc Berger ne peut pas bouger sur les 64 ans, il ne peut bouger que sur les méthodes.
00:34:25 C'est un bon signe qu'effectivement il commence à s'en distinguer.
00:34:30 Et en face vous avez Emmanuel Macron qui ne peut pas bouger sur les 64 ans.
00:34:34 Pourquoi ? Parce que c'est le point le plus compréhensible de sa réforme.
00:34:37 Le reste, les concessions sur la pénibilité, les carrières, les 1200 euros, c'est tellement compliqué.
00:34:44 Est-ce que c'est 1200 brut, 1200 net ? On s'est posé la question avant de savoir que c'était brut.
00:34:49 Qui était concerné ? C'est illisible par l'opinion.
00:34:52 Donc s'il bouge sur 64 ans, Macron on considère que ça aura raté sa réforme.
00:34:58 François Pomponi, c'est marrant ce que dit Laurent Berger sur les vacances.
00:35:06 En gros on comprend qu'il ne veut pas trop s'avancer parce que lui précisément il pense que ça peut avoir un impact sur les transports.
00:35:12 Oui mais ce que veut Laurent Berger c'est d'essayer de convaincre et de ne pas mettre le pays à l'arrêt pour faire reculer le gouvernement.
00:35:19 Mais ça c'est historique entre la CFDT et la CGT, il y a deux techniques et deux méthodes d'action sociale.
00:35:25 Ok on comprend, il dit nous on va y aller tranquillement le 31 et puis après on verra.
00:35:30 Mais j'allais dire Laurent Berger il n'a pas trop le choix.
00:35:33 Le 31 le gouvernement ne reculera pas et c'est pendant le débat parlementaire qu'il va falloir monter en puissance,
00:35:40 éventuellement avoir des actions dures pour faire reculer le gouvernement.
00:35:43 Parce qu'une réforme vous la retirez lorsqu'elle devient à la fois impopulaire et lorsque les gens ne supportent plus la grève.
00:35:51 Et quand ils ne supportent plus la grève ils en veulent bien sûr au syndicat mais ils disent au gouvernement
00:35:55 "écoutez retirez cette réforme parce qu'on n'en peut plus".
00:35:57 Donc là il est pris l'homme et il va devoir se ranger à la vie des autres syndicats.
00:36:02 Il va être obligé, il va aller au bras de fer. Alors c'est pas dans la méthode de la CFDT mais il va aller au bras de fer.
00:36:06 Je répète il n'y a pas de grève qui est populaire, elles sont toutes impopulaires.
00:36:10 Et à la fin les gens n'en pouvant plus ils disent au gouvernement "retirez cette réforme parce que nous on en a marre".
00:36:15 Et le gouvernement si ça dure et si ça se durcit sera obligé peut-être avant de retirer surtout si ça se passe mal dans l'hémicycle.
00:36:21 Est-ce que vous voyez un début de fissure dans ce front ?
00:36:25 Ou au fond c'est parce qu'on n'a pas le même passif et la même méthode d'action on veut y aller à tâtons ?
00:36:31 Ça a été dit en réalité les acteurs syndicaux n'ont pas le choix.
00:36:34 Parce que 1) ils sont dépassés par leur base, 2) parce qu'ils se sont engagés et donc ce faisant quoi qu'il arrive ils auront bout et ils refuseront cette réforme.
00:36:41 Et d'autre côté Emmanuel Macron n'a pas le choix parce que très clairement s'il abandonne cette réforme ce qui lui reste de majorité va se déliter et ce sera très compliqué pour lui.
00:36:48 Donc on a deux acteurs qui en réalité ne peuvent pas reculer, c'est ce qui est assez intéressant dans cette affaire.
00:36:53 Ensuite sur les méthodes, évidemment il y a des approches différentes mais je me range tout à fait à ce qui a été dit.
00:36:58 Quand vous regardez les réformes auxquelles les fronts syndicaux ont fait échec il y a toujours un peu le même scénario.
00:37:04 Vous avez une opposition qui fait l'obstruction pour laisser le temps à la mayonnaise de monter dans la rue.
00:37:08 Vous avez des grèves qui sont des grèves dures dans des secteurs bloquants soutenues par une grande partie de l'opinion qui tente une sorte de grève par procuration.
00:37:16 Et vous avez une majorité qui se fracture en se disant est-ce qu'on y va, est-ce qu'on y va pas, est-ce qu'on prend pas plus de risques pour nous ?
00:37:22 Et là on voit que déjà les fractures commencent à apparaître ce qui fait que les syndicats ont tout intérêt à continuer.
00:37:27 Si vous regardez justement la popularité des grèves, elles sont jamais populaires.
00:37:33 La question c'est qui en est responsable ? Et c'est cette question là qui est posée dans l'opinion.
00:37:37 Prenez 1995, les grèves sont plus populaires à la fin du mouvement qu'au début.
00:37:44 Tout bêtement parce que on juge que ce n'est pas les syndicats qui en sont comptables, c'est le gouvernement et donc ça se retourne.
00:37:50 Et le vrai danger pour le gouvernement ce n'est pas tellement que l'opinion se retourne contre les syndicats,
00:37:54 mais qu'il se retourne contre lui-même dans ce type de blocage.
00:37:59 Judith un dernier mot puis on parlera de...
00:38:01 Oui juste que les choses sont en train de bouger de manière intéressante à l'Assemblée Nationale.
00:38:06 Il semblerait que quelques députés de la NUPES réalisent qu'à pratiquer l'obstruction qu'ils avaient programmée,
00:38:13 c'est-à-dire 1000 amendements par député, le foutoir généralisé,
00:38:19 ils risquaient d'être accusés eux d'empêcher le débat et de légitimer d'une certaine façon l'usage d'une méthode,
00:38:29 certes constitutionnelle mais expéditive pour clore le débat.
00:38:35 Donc ils voudraient en fait déposer moins d'amendements,
00:38:40 en tout cas c'est l'humeur du jour, je ne sais pas si ça tiendra jusqu'à demain,
00:38:44 mais c'est l'humeur du jour afin d'arriver à ce fameux débat sur les 64 ans qui est vraiment le débat central.
00:38:51 Et bien on verra ce qui sera tranché demain ou après-demain en l'occurrence.
00:38:56 Bien malheureux ceux qui avaient à transiter par la gare de l'Est pour leur déplacement hier,
00:39:00 grosse galère vous l'aurez compris avec des retards très très conséquents
00:39:03 et un rétablissement qui s'opérait à peine à la mi-journée tout à l'heure,
00:39:06 après une panne qui est liée à un sabotage, le rappel des faits avec Solène Boulan.
00:39:11 C'est à une vingtaine de kilomètres de la gare de l'Est que les faits se sont produits en Seine-et-Marne,
00:39:18 près de la gare de Vertorcy.
00:39:20 Selon les premières constatations de l'enquête,
00:39:23 deux coffrets abritant des câbles électriques ont été incendiés hier vers 3h du matin,
00:39:28 en témoigne cette photo.
00:39:30 Des installations qui permettent en temps normal de donner des informations au poste d'aiguillage
00:39:34 et d'assurer la sécurité des trains.
00:39:37 L'entreprise dénonce un acte de vandalisme massif.
00:39:40 Il y avait une cinquantaine de câbles qui ont été détériorés, qui ont été mis à feu,
00:39:44 et ensuite 600 circuits environ de sécurité, donc il faut les reprendre un par un, les vérifier, les réparer.
00:39:51 Mais les auteurs présumés connaissaient-ils les lieux ?
00:39:54 Dans un communiqué, le procureur de la République du Tribunal Judiciaire de Meaux
00:39:58 laisse entendre qu'ils y sont entrés avec facilité.
00:40:01 Un portillon d'accès aux voies de la SNCF était ouvert sans aucune trace d'effraction.
00:40:06 Le ministre des Transports évoque de son côté une intention délibérée de nuire.
00:40:10 Il y a des traces d'essence, il y a un incendie qui a été fait, il y a deux points qui ont été ciblés,
00:40:14 et je l'ai dit, il y a presque 50, 48 précisément, câbles qui ont été incendiés,
00:40:19 donc il est très clair aujourd'hui que ça n'est pas un problème technique.
00:40:23 La société a annoncé avoir déposé plainte.
00:40:25 Une enquête a été ouverte pour dégradation volontaire par incendie et mise en danger d'autrui.
00:40:30 Alors, l'incendie de câbles électriques en Seine-et-Marne, a priori,
00:40:35 ce n'est pas la première fois que ça arrive, ce genre de sabotage.
00:40:38 On se souvient aussi, il n'y a pas si longtemps, une dizaine, quinzaine d'années peut-être,
00:40:42 de ces actions de groupuscules qui étaient très politisées dans le Sud-Ouest,
00:40:47 notamment le groupe de Tarnac à l'époque, François Pomponi.
00:40:50 Qui ont, pour la plupart d'ailleurs, été acquittés après.
00:40:53 Il y avait un travail sur l'antiterrorisme qui avait considéré que c'était des actes terroristes.
00:40:57 Mais effectivement, on sent bien qu'il y a des endroits stratégiques,
00:41:00 que visiblement, ceux qui ont fait ça connaissaient.
00:41:03 Et donc, ça peut donner des idées à d'autres, parce que là, ça bloque pour le coupé.
00:41:07 Alors, je suis convaincu que ce n'est pas lié au mouvement social,
00:41:10 mais ça peut être aussi des groupuscules d'ultra-gauche qui décident de dire,
00:41:14 nous on y va, on va bloquer le pays.
00:41:16 Et là, ils bloquent une gare qui n'est pas la plus petite, pendant deux jours,
00:41:19 avec tout ce que ça entraîne.
00:41:21 Donc, l'inquiétude du gouvernement aussi, c'est ça, c'est des actions terroristes.
00:41:25 Parce que c'est une espèce de terrorisme, qui est qu'on saccage des endroits stratégiques
00:41:30 et on bloque une partie du pays.
00:41:32 Qu'est-ce que ça nous dit du mouvement à venir, Benjamin Morel ?
00:41:35 Parce que finalement, c'est assez simple de saboter.
00:41:38 Exactement. C'est-à-dire que je fais bien également le distinguo entre ce qui se passe là et le mouvement.
00:41:42 Ce n'est quand même pas tout à fait les mêmes revendications, pas tout à fait la même chose.
00:41:45 Néanmoins, ça dit quelque chose de la vulnérabilité des systèmes.
00:41:47 On avait vu ça au moment des raffineries également.
00:41:49 Grosso modo, vous pouvez avoir une stratégie de mouvement de masse,
00:41:53 et c'est toujours bon, parce que ça donne des images, ça donne de la force.
00:41:57 Mais vous savez aujourd'hui qu'avec quelques individus bien placés,
00:42:00 une capacité d'agir sur quelques réseaux, vous pouvez bloquer tout un service public.
00:42:04 Et ça, on parlait tout à l'heure de caisses de grève, etc.
00:42:07 C'est beaucoup plus stratégique aujourd'hui pour les syndicats.
00:42:09 Parce que si jamais vous arrivez à bloquer quelques points qui vont être des points névralgiques,
00:42:14 vous pouvez, sans que ça vous coûte trop cher, embêter fondamentalement le gouvernement
00:42:18 et rentrer dans cette logique de blocage.
00:42:20 C'est ça aujourd'hui qui fait que les nouvelles moutures de la grève font peur au gouvernement
00:42:24 parce qu'elles peuvent durer longtemps, être bloquantes et fragiliser fondamentalement
00:42:28 des services publics essentiels.
00:42:29 Alors là, ils s'en défendent. Ils disent "c'est pas nous qui sommes derrière".
00:42:31 Alors, Philippe Martinez, patron de la CGT, a dit "c'est absolument pas nous qui avons provoqué ça".
00:42:38 Ils ne vont pas saccager les outils de travail.
00:42:40 Il dit ça, sauf qu'il vient de dire qu'il n'était pas contre couper le courant
00:42:45 à quelques milliardaires pour leur apprendre ce que c'est que de vivre sans avoir les moyens
00:42:49 de se payer le chauffage, ce qui est aussi une action parfaitement illégale.
00:42:54 Ils veulent trafiquer les compteurs ?
00:42:55 Changer le tarif pour les boulangers ?
00:42:57 Voilà, ils appellent ça jouer les robots des bois.
00:43:00 Et rappelez-vous, en 2019, la CGT, RTE, RTE c'est le gestionnaire des réseaux,
00:43:06 avait procédé à des coupures dans plusieurs villes de France,
00:43:10 notamment des hôpitaux qui avaient été coupés.
00:43:14 Et Martinez, à l'époque, n'avait pas du tout désavoué ses troubles.
00:43:18 Au contraire, il trouvait que c'était de bonne méthode.
00:43:22 Donc, ne serait-ce que la complaisance ou la non-condamnation de ce genre d'actes
00:43:29 a un effet d'entraînement et très grave.
00:43:32 Pour l'instant, ils disent "c'est pas eux, c'est pas nous".
00:43:35 Ils ne le condamnent pas, ils disent "c'est pas nous".
00:43:37 On va les écouter et après vous commenter.
00:43:41 Aucun lien, il y a une enquête en cours et on verra ce que donnent les résultats de cette enquête.
00:43:45 Mais ce genre de raccourci est malsain et ce n'est pas la première fois que ça arrive.
00:43:49 Je pense qu'il faut faire attention à ce genre de raccourci.
00:43:52 Pour moi, c'est inimaginable que ce soit un cheminot qui fasse ça.
00:43:55 Pourquoi ? Parce que ça, c'est casser l'outil de travail.
00:43:57 Ça peut être énormément de personnes, ça peut être tout simplement des voleurs de câbles.
00:44:00 Vous savez, les voleurs de câbles, si vous coupez...
00:44:02 Ils ne les brûlent pas ?
00:44:03 Bah si, ils les brûlent.
00:44:04 Parce que si vous coupez le câble sous tension, c'est du 25 000 volts,
00:44:08 je peux vous dire que ça vous fait tout bizarre.
00:44:10 Généralement, ils brûlent et après ils coupent.
00:44:12 Alors là, je vais aller dans votre sens.
00:44:13 C'est vrai que c'est intéressant de les mettre en contrepoint.
00:44:15 CGT et Sud Rail, ce n'est pas le même discours.
00:44:17 Mais ils ne condamnent pas.
00:44:19 Mais ils ne condamnent pas.
00:44:20 Ils disent "ce n'est pas nous".
00:44:21 Inimaginable.
00:44:22 Ils appellent des voleurs, mais ils ne disent pas "c'est scandaleux de".
00:44:24 Ils prédiment des aires offensives.
00:44:26 Tout à fait.
00:44:27 Ça y est, c'est une partie deses qu'on doit les opter.
00:44:30 Ce n'est quand même pas tout à fait les méthodes qui sont celles aujourd'hui des mouvements sociaux.
00:44:33 Les coupures d'électricité, oui, mais là, ce serait quand même assez inédit.
00:44:36 Ce qui est vrai en revanche, c'est que si on a des syndicalistes qui devaient rentrer dans une logique de radicalisation,
00:44:41 les directions syndicales n'ont plus réellement les moyens de les tenir.
00:44:44 On parle beaucoup de directions dépassées par leur base.
00:44:47 Ça, c'est une réalité, d'où également la forme de timidité aujourd'hui des syndicats quand il s'agit de condamner des actions.
00:44:53 Saboter des lignes, des câbles électriques, on est d'accord que ce n'est pas quelque chose d'anodin.
00:44:58 Ce n'est pas à la portée de tout.
00:44:59 S'il faut avoir une connaissance du réseau...
00:45:01 D'autant plus qu'apparemment, d'après ce qu'on connaît de l'enquête, il n'y a pas eu d'effraction.
00:45:05 Ils sont arrivés, entrés dans le périmètre...
00:45:08 À atteindre les fils qu'ils cherchaient...
00:45:11 Sans casser, sans casser barrière.
00:45:13 Attention, il y a effectivement des gens spécialisés dans le vol des câbles.
00:45:17 Et en particulier, ils ont déjà volé des kilomètres de câbles.
00:45:20 Ça, ça arrive régulièrement.
00:45:21 Mais là, c'est de l'incendie.
00:45:22 Là, c'est de l'incendie. Là, il y a la dégradation.
00:45:24 Mais effectivement, il faut connaître, il faut savoir où c'est, il faut rentrer, il faut avoir une certaine compétence dans ce domaine-là.
00:45:29 Donc, ce n'est pas n'importe qui.
00:45:30 Ce n'est pas des vandales qui décident. Ils savaient très bien ce qu'ils faisaient, pourquoi et où.
00:45:33 Donc, l'enquête, normalement, devrait trouver ses réponses.
00:45:36 C'est compliqué, il n'y a pas de caméra.
00:45:39 Tous ces nœuds techniques, il n'y a pas de caméra.
00:45:42 Il faudra surtout voir la récurrence, en fait.
00:45:44 Voir si ça se reproduit à un moment, puisque vous disiez...
00:45:47 RTE explique qu'il n'y a pas de caméra en disant, vous comprenez bien, qu'on ne peut pas installer de caméra partout.
00:45:54 Et annonce qu'il va installer des caméras.
00:45:56 On va s'interrompre à nouveau.
00:45:58 Et puis, on viendra pour parler de la valeur travail.
00:46:00 Vous savez ce que c'est ? C'est l'idée que les Français se font de leur travail versus leur temps libre.
00:46:06 Est-ce qu'ils sont prêts à faire des sacrifices financiers pour avoir plus de temps libre ?
00:46:09 Ce sondage, il est très précieux en plein débat sur la réforme des retraites.
00:46:13 Et je vais vous le soumettre dans un instant. A tout de suite.
00:46:15 De retour avec vous.
00:46:21 Avant d'entamer le débat pour la toute dernière demi-heure de notre émission,
00:46:24 on va retrouver Mathieu Levesque pour le rappel des titres.
00:46:28 Une étudiante agressée au couteau sur un campus universitaire à Paris.
00:46:32 Les faits se sont déroulés vers midi sur le campus de Saint-Germain-des-Prés,
00:46:35 dans le 6e arrondissement de la capitale.
00:46:37 L'étudiante sortait d'un ascenseur quand elle a été agressée à l'arme blanche.
00:46:41 Son pronostic vital est engagé.
00:46:43 Un suspect a été interpellé et placé en garde à vue.
00:46:46 Le gouvernement prépare un plan anti-sécheresse pour préserver les ressources en eau,
00:46:51 le mot d'ordre, la sobriété.
00:46:53 Dans un entretien aux Parisiens, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchut,
00:46:57 appelle tous les secteurs à faire des efforts, notamment les agriculteurs.
00:47:01 Le gouvernement souhaite notamment diminuer d'un peu plus de 10% le volume d'eau prélevée
00:47:05 dans les sous-sols d'ici la fin du quinquennat.
00:47:07 Et puis qui remportera les prestigieuses statuettes ?
00:47:11 L'Académie des Césars a dévoilé la liste de celles et ceux qui concourent
00:47:14 lors de la 48e cérémonie.
00:47:16 Elle aura lieu le 24 février à Paris à l'Olympia.
00:47:19 Avec 11 nominations, le film "L'Innocent" de Louis Garrel arrive en tête.
00:47:23 Il s'agit d'une comédie policière.
00:47:26 On va continuer à discourir, à débattre dans la veine de la réforme des retraites
00:47:30 sur la notion du travail, l'idée qu'on se fait du travail,
00:47:34 notre rapport au travail, la valeur que ça a aux yeux des Français,
00:47:38 alors qu'on ne parle que de l'allongement de la durée de travail avant la retraite.
00:47:41 Regardez ce sondage intéressant de l'IFOP avec la fondation Jean Jaurès
00:47:46 qui bat en brèche tout ce qu'on imaginait, y compris sur le rapport à l'argent,
00:47:50 à la question "Quelle place au travail occupe-t-il dans votre vie en 1990 ?"
00:47:54 C'est ça qui est le plus édifiant.
00:47:57 Les sondés disaient à 60% que ça comportait une place très importante dans leur quotidien,
00:48:02 dans leur vie. En 2021, clairement, 30 ans plus tard, on est passé à 24%.
00:48:08 Et puis, en l'espace d'un an à peine, on a encore perdu 3 points.
00:48:12 Ça, c'est le premier carton. Le deuxième, on va affiner un petit peu
00:48:15 et on va parler peut-être du rapport à l'argent.
00:48:18 Les salariés préfèrent le temps à l'argent.
00:48:20 En 2008, 62% voulaient gagner plus mais avoir moins de temps libre.
00:48:24 En 2022, c'est passé à 38%.
00:48:27 Et en 2008, 29% disaient vouloir gagner moins mais avoir plus de temps libre.
00:48:32 Ils sont 61% en 2022.
00:48:35 Puis je crois qu'il y en a un tout dernier.
00:48:37 On va essayer de vous les passer régulièrement pour ne pas inverser et oublier les chiffres.
00:48:41 Je crois qu'il y a encore une question qui leur a été posée.
00:48:44 Ils restent investis dans leur travail.
00:48:46 Alors, 77% en font plus que ce qui est attendu.
00:48:49 21% font ce qui est attendu, pas plus.
00:48:52 C'est plus cocasse. 2% font parfois moins que ce qui est attendu.
00:48:57 Bon, en réalité, c'est déclaratif.
00:49:00 On ne juge pas de la productivité des salariés.
00:49:04 C'est quand même étonnant, non, en 30 ans, que le ratio soit complètement inversé ?
00:49:08 Pas si étonnant que ça.
00:49:10 Moi, j'y vois la conjonction de deux phénomènes.
00:49:13 D'une part, le surmois marxiste de la France.
00:49:16 La France a toujours eu tendance à considérer le travail comme une alienation, en fait.
00:49:23 Et les 35 heures qui ont été prises en 1998 ont conforté cette idée que travailler, c'était une tannée,
00:49:34 et que moins on travaillerait, plus on serait heureux, avec un tas de défauts économiques,
00:49:38 du genre si on réduit le temps de travail, beaucoup plus de gens pourront travailler.
00:49:43 Ce qui s'est révélé faux absolument partout.
00:49:46 Ça a été tenté, et notamment en France.
00:49:50 Michel Rocart, si vous nous entendez.
00:49:52 D'une part, donc, le... Non, c'était...
00:49:56 Non, mais sur les 35 heures, à la base, c'était quand même la grande idée de Michel Rocart, avant ça.
00:50:01 C'était la Dream Team.
00:50:03 Rocart, c'était les 32 heures... Oui, non, c'était plutôt Strauss-Kahn.
00:50:06 Strauss-Calabrie.
00:50:07 Strauss-Kahn qui les a pensés, Aubry qui les a appliqués.
00:50:11 Strauss-Kahn disant, de toute façon, on ne va pas gagner les élections,
00:50:14 donc je peux mettre n'importe quoi dans le programme.
00:50:16 C'est ce qu'il a confié à quelques journalistes.
00:50:18 Bon, d'une part, le surmoi marxiste, et puis d'autre part, un élément tout à fait objectif,
00:50:23 qui est que le travail ne permet plus systématiquement de vivre.
00:50:28 Et ça, ça change tout.
00:50:30 Quand vous travaillez, que vous n'êtes pas assez payé pour assurer les fins de mois,
00:50:34 votre attachement au travail forcément décroît.
00:50:38 Benjamin Morel, de toute façon, ce qu'on voit là, c'est que cette réforme,
00:50:41 elle va complètement à l'encontre des aspirations des Français.
00:50:44 C'est au moins ce que ça souligne et ce que ça confirme.
00:50:47 En grande partie, mais en fait, c'est quelque chose de presque anthropologique.
00:50:50 C'est-à-dire que dans les années 60, 70, 80 et même 90,
00:50:53 vous vous définissez dans la société par rapport à votre travail.
00:50:56 Je suis ce que je fais en réalité.
00:50:58 Aujourd'hui, ce n'est plus vraiment le cas.
00:51:00 Je suis ce que je montre sur les réseaux sociaux.
00:51:02 Je suis la position dont je me place dans un rapport d'identité entre communautés, etc.
00:51:07 Les déterminants de l'individualité et de l'identité de l'individu par rapport à la société ont réellement évolué.
00:51:13 Et donc, on est justement, je ne suis pas forcément d'accord avec Judith,
00:51:16 on est dans une approche post-marxiste.
00:51:18 C'est-à-dire que, grosso modo, ce n'est plus ma place dans la chaîne de production
00:51:21 qui me permet de me déterminer dans le schéma social.
00:51:26 Ensuite, il y a un autre aspect.
00:51:27 C'est-à-dire que malgré tout, que ce soit dans le marxisme ou dans le libéralisme,
00:51:31 il y a l'idée qu'il y a une possible émancipation par le travail.
00:51:35 Grosso modo, chez Arendt, vous voyez, il y a l'homophobe,
00:51:37 celui qui travaille, travaille de manière absurde, mais l'homolaborant,
00:51:42 et vous avez l'homophobe, celui qui au contraire va travailler
00:51:45 et dans le travail va trouver un sens à son existence.
00:51:48 Aujourd'hui, où est-ce que je trouve mon sens dans l'existence ?
00:51:50 Je le trouve dans les loisirs, je le trouve dans autre chose que justement dans ce que je fais.
00:51:54 Et donc, on a un travail qui pendant longtemps était central.
00:51:57 Il posait ma place dans la société.
00:51:59 Ce travail, il était également ce qui allait me permettre d'être quelque chose de main.
00:52:04 Aujourd'hui, ce n'est plus le cas.
00:52:05 Et donc, ce faisant, il devient marginal.
00:52:07 On voit bien qu'il y a un phénomène générationnel aussi.
00:52:10 Ça transparaît dans les entretiens d'embauche.
00:52:13 Les jeunes entre 25 et 35 ans, ils dictent tout de suite leurs conditions.
00:52:18 J'ai été employeur, d'abord en tant que maire et après en tant que député.
00:52:21 Les derniers temps, c'était catastrophique.
00:52:23 J'hallucinais.
00:52:25 C'est combien j'ai de RTT.
00:52:28 Si je peux faire la semaine des quatre jours, c'est parfait.
00:52:30 Les téléphones, les avants.
00:52:31 À quelle heure je rentre chez moi ?
00:52:33 Combien de temps j'ai pour déjeuner ?
00:52:35 Et le nombre de fois où vous êtes obligé de leur dire est-ce que tu as fait ça ?
00:52:38 Alors, ils le faisaient plutôt bien.
00:52:39 C'est pour ça que c'est aussi un problème de formation.
00:52:41 Je le vois parmi les élites, ceux qui sortent des grandes écoles.
00:52:44 Ils n'anticipent rien.
00:52:46 Ils font lorsqu'on leur demande.
00:52:48 Ils font bien le minimum.
00:52:50 Mais ils ne prendront plus d'initiative.
00:52:52 Ils n'ont pas envie.
00:52:53 C'est un vrai sujet.
00:52:55 Après, attention, on vient aussi à la gauche irresponsable.
00:52:58 Vous l'avez dit, les 35 heures, la retraite à 60 ans.
00:53:00 On a dit aux gens, on peut moins travailler, on sera plus heureux sans travailler.
00:53:06 Et la société peut vous le payer.
00:53:08 Et donc, on a inversé les valeurs.
00:53:10 Et donc, les gens maintenant, et les jeunes en particulier,
00:53:12 on le voit bien même avec les médecins.
00:53:14 Les médecins qui font des visites le soir et le week-end.
00:53:16 Et on peut le comprendre.
00:53:18 On va d'abord profiter de notre vie.
00:53:20 Le travail nous permettant de profiter de la vie.
00:53:23 Alors qu'avant, on se donnait à la société.
00:53:26 Parce qu'effectivement, c'était notre place.
00:53:28 Et depuis 20 ans, ça a été complètement bouleversé.
00:53:31 L'individualisme s'est renforcé au détriment de l'intérêt collectif.
00:53:35 Il y a aussi à la décharge de ces jeunes qu'on connaît tous,
00:53:39 qui arrivent en s'intéressant à leurs horaires davantage qu'au contenu du travail,
00:53:44 la perte de sens.
00:53:46 Alors, pas tellement peut-être dans des métiers comme les nôtres,
00:53:50 mais on le voit très très bien à l'hôpital.
00:53:53 On le voit dans des tas d'organisations
00:53:57 où les gens ne savent plus pourquoi ils sont là,
00:54:00 à part pour remplir des cases.
00:54:02 Et ça, c'est un phénomène assez général,
00:54:05 qui explique tout à fait qu'on n'investisse pas,
00:54:08 effectivement, son temps, son énergie,
00:54:12 le meilleur de soi-même, dans un boulot dont on ne voit pas la finalité.
00:54:17 - Benjamin Morel.
00:54:19 - Généralement, lorsqu'on rentrait dans une structure,
00:54:22 une entreprise, on pensait qu'on allait faire carrière dans cette entreprise.
00:54:26 - Mais non, on plaque tout, toujours l'endroit.
00:54:28 - Maintenant, on sait que deux ans après, on peut partir, on va changer.
00:54:31 - Mais même, je l'ai lu un article il n'y a pas si longtemps,
00:54:34 un mot de travers de votre patron et...
00:54:36 - Oui, mais ça change, il y a du turnover beaucoup plus important.
00:54:39 - Il y a un turnover très important.
00:54:41 - J'aimerais finir avec vous, Benjamin,
00:54:43 parce que de nous tous, je pense que vous êtes celui qui est le plus au contact
00:54:46 de ces jeunes futurs salariés, parce que vous êtes maître de conférence,
00:54:49 donc vous leur dispensez des cours au quotidien.
00:54:52 Quel est votre ressenti ?
00:54:54 Vous avez l'impression qu'ils sont partis pour des carrières longues,
00:54:57 avec beaucoup d'abnégation, où ils se cherchent encore,
00:54:59 ils ne savent pas trop où ils vont atterrir.
00:55:01 - Ils se cherchent encore, il y a une transformation, évidemment,
00:55:03 parce que le schéma économique n'est pas tout à fait le même,
00:55:05 mais même dans la fonction publique.
00:55:07 Aujourd'hui, je parle de la haute fonction publique.
00:55:09 Par exemple, les résultats des concours de directeurs d'hôpitaux.
00:55:12 Aujourd'hui, c'est moins évident de trouver des candidats
00:55:15 alors que c'est catégorie A+, etc., plutôt bien, etc.
00:55:20 Mais en réalité, vous avez une perte de vocation,
00:55:22 parce que vous avez des jeunes qui n'ont plus envie de rester
00:55:24 toute la vie dans un même métier, qui n'ont plus envie de se donner
00:55:26 à un service public qui, grosso modo, juge qu'il n'a plus de sens
00:55:30 parce qu'il ne rend plus les services adéquats.
00:55:32 Je rejoins tout à fait ce qui a été dit.
00:55:34 Et donc, il y a de la déperdition dans les grandes entreprises.
00:55:37 L'esprit de l'entreprise, le fait qu'il y avait une forme
00:55:40 de patriotisme d'entreprise, etc., tout ça est également
00:55:43 en grande partie abîmé. Et il y a eu la Covid quand même.
00:55:45 C'est-à-dire que nous, du point de vue de l'enseignement,
00:55:47 on l'a vraiment vu, les périodes de mise entre parenthèses
00:55:52 de la vie durant la Covid ont perturbé beaucoup de jeunes.
00:55:55 Et là, au-delà du phénomène générationnel plus large
00:55:58 qu'on examine dans l'enquête, je pense que les prochaines
00:56:01 décennies en la matière vont probablement amener
00:56:04 à des inflexions encore plus grandes.
00:56:06 À voir ce que ça donne, parce que c'est tout de même
00:56:08 des problématiques qui sont liées à une conjonction économique
00:56:10 très particulière. Et très clairement, la conjoncture économique,
00:56:13 moi, je ne la vois pas forcément tout à fait claire d'ici six mois.
00:56:17 D'accord. Mais il y a quand même cette idée qu'on veut
00:56:18 hyper compenser ce qu'on a vécu, comme des restrictions,
00:56:20 y compris du lien social à un âge où c'était important.
00:56:23 La grande démission est mondiale.
00:56:25 Ce n'est pas du tout un monopole français.
00:56:27 Ce qu'on appelle la grande démission, c'est-à-dire
00:56:29 la perte d'investissement dans le travail.
00:56:31 Allez, on va s'interrompre à nouveau et puis on viendra
00:56:33 évoquer le quotidien de ceux qui font les courses.
00:56:36 C'est le vôtre, c'est le nôtre.
00:56:38 Ce n'est pas toujours simple.
00:56:40 Et donc, certains se sont mis en chasse des bonnes affaires,
00:56:43 des promos, elles existent chez les grandes enseignes.
00:56:46 Vous verrez que ça devient presque un sport quotidien.
00:56:49 À tout à l'heure.
00:56:50 Avant de refermer cette édition, on va se poser une question.
00:56:56 Comment faire quand on a des petits revenus
00:56:58 et qu'on affronte une inflation historique,
00:57:00 notamment sur les produits alimentaires ?
00:57:02 Nous sommes allés à la rencontre de ces familles
00:57:04 qui font les courses dans les supermarchés chaque semaine.
00:57:07 Là, ça se passe dans un hypermarché de la banlieue de Bordeaux.
00:57:10 On va faire le point sur les différents rabais
00:57:12 et les promotions possibles en arpentant les allées de cet hypermarché.
00:57:16 Le reportage est signé Antoine Esteve et Jérôme Rampon.
00:57:19 Dans cet hypermarché de la banlieue de Bordeaux,
00:57:22 c'est le rayon idéal pour traquer les bonnes affaires.
00:57:24 Des produits frais, dont la date limite de vente approche,
00:57:27 sont bradés.
00:57:28 Les chefs de rayon en apportent toute la journée.
00:57:30 Ils prennent les produits qui sont en date de péremption courte.
00:57:33 On a un système informatique qui vient flasher le produit
00:57:37 et sort une remise qu'on applique ensuite.
00:57:39 Ça va de 20% jusqu'à 40%, 50%.
00:57:42 Ça dépend effectivement du produit et de la rotation.
00:57:45 On fait des économies parce que c'est quand même 20% ou 30% de moins.
00:57:49 L'heure actuelle, c'est vraiment des petites économies.
00:57:52 Mais bon, c'est tout bon à prendre.
00:57:54 Ce couple de Libournes perçoit le minimum vieillesse.
00:57:57 Chaque produit est sélectionné sur le catalogue
00:57:59 en fonction des meilleures promotions de la semaine.
00:58:01 Je fais ma liste, je prends le livre ou je vais sur Internet.
00:58:05 Je regarde et je fais ma liste, ce qui m'intéresse,
00:58:08 à condition que ce soit bon et pas cher.
00:58:10 Luce et Marcel se partagent une retraite de 700 euros.
00:58:13 Chaque dépense est comptée au centime près.
00:58:15 Ici, ils profitent des offres de dernière minute de la poissonnerie.
00:58:18 On va prendre que du poisson en promo.
00:58:20 Et on cuisine et on a un congélateur aussi.
00:58:23 Les retraites, elles sont pas élastiques et puis tout est beaucoup plus cher.
00:58:26 On a fait quand même 60 km pour venir ici.
00:58:29 D'après plusieurs distributeurs, la chasse aux promotions
00:58:31 et aux produits discounts connaît une croissance sans précédent.
00:58:34 Ces rayons ont connu une hausse de chiffre d'affaires de 25% depuis deux ans.
00:58:38 Tellement révélateur.
00:58:40 Ce n'est qu'un début.
00:58:42 De cette paupérisation.
00:58:44 On a un très très grand marché.
00:58:46 Tous ces produits qui sont à la limite de la date de péremption,
00:58:49 ils sont vendus sur le marché, à un jour de la date de péremption.
00:58:53 Ce qui est bien, c'est que ça permet aussi d'éviter le gaspillage.
00:58:57 Il y a eu de grandes campagnes.
00:58:59 Sauf qu'avant, les grandes surfaces le cédaient à des revendeurs
00:59:02 qui allaient sur les marchés en particulier.
00:59:04 Maintenant, ils ont compris qu'il fallait le vendre chez eux.
00:59:07 Parce qu'ils savent très bien que lorsqu'on vient acheter ça,
00:59:09 on en profite pour acheter autre chose aussi.
00:59:11 Donc ils se disent que c'est devenu un produit d'appel.
00:59:13 Ce qui était impensable à l'époque.
00:59:15 Le système D est toujours révélateur des grandes crises de toute façon.
00:59:18 Oui, évidemment.
00:59:19 Quand vous regardez l'inflation, vous vous dites 5-6% ça va.
00:59:22 Mais la réalité, c'est que sur les produits alimentaires,
00:59:24 c'est évidemment beaucoup plus.
00:59:25 C'est qu'une moyenne.
00:59:26 Et que la manière dont est calculée l'inflation là-dessus
00:59:28 est fondamentalement problématique.
00:59:29 Qui plus est, si vous considérez d'autres charges fixes,
00:59:32 les loyers, l'énergie, etc.
00:59:34 Donc là, on a un problème fondamental.
00:59:36 Et ça a été évoqué tout à l'heure, c'est des produits d'appel.
00:59:37 Il faut voir que les distributeurs gagnent quasiment pas d'argent
00:59:40 sur ces produits-là.
00:59:41 En fait, ils servent à vous attirer dans le magasin
00:59:44 pour que vous achetiez une brosse à dents électrique,
00:59:46 des vêtements, etc.
00:59:48 Donc la possibilité pour les distributeurs de faire baisser ces prix,
00:59:51 les idées selon lesquelles on devrait mettre la TVA à 0% sur ces produits,
00:59:55 pourquoi pas, mais ça ne changera pas fondamentalement la donne
00:59:57 parce que déjà, on a des marges qui sont écrasées.
01:00:00 Donc on a un problème aujourd'hui fondamental
01:00:02 avec une hausse des matières premières,
01:00:04 une hausse de l'énergie,
01:00:05 qui se répercute fortement, fondamentalement, sur ces produits-là.
01:00:09 Des salaires et des traitements des fonctionnaires
01:00:11 qui ne suivent pas et qui donc ne permettent pas
01:00:13 de faire évoluer le pouvoir d'achat là-dessus.
01:00:15 Et là, vous avez une situation économique
01:00:17 qui en effet, dans les prochains mois,
01:00:19 risque de ne pas s'arranger
01:00:21 et risque de représenter un vrai, vrai, vrai problème à moyen terme.
01:00:24 Michel-Edouard Leclerc, je crois qu'il prévenait il n'y a pas plus tard que 48 heures,
01:00:28 ça va encore augmenter entre avril et juin.
01:00:30 Oui, alors Michel-Edouard Leclerc,
01:00:32 il disait aussi exactement ce que vous dites sur les marges écrasées,
01:00:37 mais il s'interrogeait aussi sur le comportement de certains fournisseurs
01:00:43 et il parlait notamment d'une marque qu'il ne citait pas d'huile,
01:00:48 dont il ne s'expliquait absolument pas, le prix.
01:00:52 Alors certes, il y a des répercussions de la guerre en Ukraine,
01:00:57 de l'explosion du prix de l'énergie, etc.
01:01:01 Mais moi, je me demande ce que fait l'autorité de la concurrence.
01:01:04 Je ne crois pas Michel-Edouard Leclerc sur parole
01:01:07 quand il dit que ce n'est pas de sa faute si les prix montent.
01:01:09 Je vois bien pourquoi il le dit.
01:01:11 Mais quand même, il pointe du doigt certains produits
01:01:14 où il me semblerait intéressant que l'autorité de la concurrence
01:01:17 communique en tout cas.
01:01:19 Peut-être qu'elle y met le nez et qu'elle trouve qu'il n'y a pas de profit
01:01:23 exagéré du côté des fournisseurs, mais j'aimerais qu'elle en parle.
01:01:27 Là, on n'a plus de marge de manœuvre pour agir sur ces produits du quotidien.
01:01:36 Il y a eu l'idée des 20 produits du panier anti-inflation,
01:01:41 mais certains dans les chiquets politiques disent 20 produits,
01:01:46 ça ne va pas aller chercher loin.
01:01:48 On a plus de 20 produits de base pour s'en sortir.
01:01:51 Mais la réalité, c'est que les Français rônent sur les autres dépenses.
01:01:53 On se concentre sur l'essentiel.
01:01:54 On a encore à peu près le budget pour se nourrir,
01:01:57 mais toutes les dépenses annexes sont complètement remisées.
01:02:00 À court terme, il va falloir arriver en pompier sur l'alimentaire.
01:02:03 Alors là, est-ce que ça peut passer par l'État ?
01:02:05 Il y a également la question de la dette.
01:02:07 Mais très clairement, si on veut éviter un truc type gilet jaune,
01:02:10 il va falloir y penser sérieusement.
01:02:12 En moyen terme, si vous regardez le pourcentage de l'alimentaire
01:02:16 dans le panier des Français, il a plutôt baissé ces dernières décennies.
01:02:20 Pourquoi ? Parce qu'en réalité, vous avez d'autres postes
01:02:23 qui ont pris beaucoup de place, notamment tout ce qui va être le logement.
01:02:26 Le logement aujourd'hui, le vrai clivage dans ce pays,
01:02:28 il est entre propriétaire et locataire.
01:02:30 C'est-à-dire que si vous êtes propriétaire ou locataire dans une ville,
01:02:33 ça n'a absolument rien à voir du point de vue de votre reste à vivre.
01:02:35 Tout le clivage générationnel.
01:02:37 Exactement. Là, il y a une question générationnelle,
01:02:39 et il y a une question de transmission, etc.
01:02:41 Comment est-ce qu'on arrive aujourd'hui à mieux dispatcher le parc immobilier ?
01:02:46 C'est un sujet fondamental qu'aujourd'hui on ne pense plus
01:02:48 et qui devrait pourtant être au centre des préoccupations.
01:02:50 Il y a la question de l'énergie. Je ne reviens pas sur le nucléaire, etc.
01:02:53 Il y a la question également de tous les coûts annexes.
01:02:55 Ce qui n'existait pas il y a 30 ans, c'est les 10 abonnements Internet,
01:02:58 l'abonnement Netflix, etc.
01:02:59 Ce dont vous avez besoin aujourd'hui, au moins pour l'abonnement Internet,
01:03:02 ne serait-ce que pour travailler.
01:03:03 Et donc, il va falloir également penser tout ça
01:03:05 si demain on veut arriver à mettre plus de place dans notre budget pour l'alimentaire
01:03:09 parce que bon an, mal an, la crise que l'on vit aujourd'hui
01:03:12 est quand même relativement structurelle
01:03:14 et l'alimentaire, qu'on le veuille ou non, à terme, risque de nous coûter plus cher.
01:03:17 Une fois que l'inflation est là, même si ça stagne,
01:03:21 on ne revient jamais au niveau initial.
01:03:23 Les prix ne vont pas baisser.
01:03:24 L'inflation, c'est presque un acquis pour l'inflation.
01:03:26 Par contre, effectivement, sur le logement,
01:03:28 on sait très bien que depuis 20 ans, c'est une des charges les plus importantes
01:03:31 pour les Français.
01:03:32 On sait que pour essayer de régler le problème du logement en France,
01:03:35 il fallait construire 500 000 logements par an ou 300 000 sociaux.
01:03:38 Cette année, on va être à peine à 200 000, 220 000, dont 100 000 sociaux.
01:03:42 C'est-à-dire que là où la construction devrait s'accélérer, elle s'écroule.
01:03:45 Et elle va encore plus s'écrouler pour deux raisons.
01:03:48 D'abord, le prix de la construction flambe.
01:03:50 Les prix de la construction ont pris 30 %.
01:03:52 Et les maires ont décidé, certains en tout cas, de ne même plus appliquer leur PLU.
01:03:57 C'est-à-dire qu'ils disent, ce terrain est constructif,
01:03:59 mais je ne vous donne pas le permis.
01:04:00 Parce que moi, j'ai fait ma campagne sur je ne vais pas bétonner ma ville,
01:04:03 donc il n'y a plus de permis.
01:04:04 Et donc, l'offre se raréfie et on a un niveau de constructibilité,
01:04:08 de construction qui est un des plus bas qu'on ait jamais connu.
01:04:11 Il n'y a plus de politique du logement.
01:04:13 Sans compter l'accès au crédit immobilier qui est de plus en plus difficile.
01:04:16 Il faut rajouter à ça la loi de 2019,
01:04:21 qui se fixe une non-artificialisation des sols à un horizon extrêmement rapproché,
01:04:29 qui fait que ça ralentit encore la construction, d'une part.
01:04:33 Merci les écolos, une fois de plus.
01:04:35 Et d'autre part, une non-politique sur les loyers,
01:04:41 qui est un réflexe systématique d'encadrement qui ne marche nulle part.
01:04:47 Elle est très pratiquée en France.
01:04:49 La France est le pays européen où la part du logement
01:04:54 dans les dépenses d'aménage est la plus élevée.
01:04:56 C'est quoi le ratio ? 33% à peu près ?
01:04:59 Pour avoir un logement social, vous ne devez pas dépasser 33% de votre reste à charge.
01:05:06 Donc on considère qu'à 30%, ça passe.
01:05:09 Et globalement, les bailleurs louent leur logement,
01:05:12 ou les propriétaires privés, dès lors que vous êtes à 30%.
01:05:15 Au-dessus, on considère que ce n'est pas viable.
01:05:17 Donc c'est 30%, ce qui est énorme.
01:05:19 Si les prix restent en l'état, il va falloir se poser un jour
01:05:21 la question de la revalorisation des salaires.
01:05:23 Oui, mais la revalorisation des salaires,
01:05:25 ça va être une paupérisation du pays.
01:05:28 Idéalement, je suis tout à fait favorable.
01:05:30 Mais si vous augmentez le traitement des fonctionnaires,
01:05:32 vous augmentez la dette.
01:05:33 Si vous revalorisez globalement les salaires,
01:05:36 vous leur dites quoi au boulanger actuellement ?
01:05:38 C'est-à-dire qu'en réalité, il y a deux inflations.
01:05:40 Il y a un phénomène inflationniste qui est lié à une croissance de la masse monétaire.
01:05:45 Ce n'est pas ce qu'on vit.
01:05:46 Et donc là, on vit une croissance, une inflation,
01:05:50 qui est liée à la hausse des prix de l'énergie et des matières premières.
01:05:53 Donc si jamais vous avez une augmentation des salaires,
01:05:56 vous avez des employeurs qui, pas tous,
01:05:58 mais pour certains, ne pourront pas suivre.
01:06:00 Et donc vous avez des faillites.
01:06:01 Donc aujourd'hui, ce n'est pas tout à fait la solution,
01:06:03 même si évidemment, à terme, si on ne fait rien,
01:06:05 on va être obligé d'y aller.
01:06:06 Donc c'est une inflation qui, puisqu'elle est circonstancielle,
01:06:08 et pas structurelle, pourrait régresser ?
01:06:11 Elle est circonstancielle, oui et non.
01:06:13 C'est-à-dire qu'il y a des éléments qui seront probablement des éléments chroniques.
01:06:15 Après, prenez par exemple l'électricité.
01:06:17 Le coût de production de l'électricité n'a pas explosé.
01:06:20 Là, il y a une défaillance du marché de l'électricité.
01:06:22 Le marché européen de l'électricité est totalement dysfonctionnel.
01:06:25 Donc si on arrive à régler ça,
01:06:26 déjà vous arrivez à faire tomber une partie des prix de l'énergie.
01:06:29 Il faut de la volonté politique.
01:06:30 Et des produits également pour les nécessiter,
01:06:32 parce que ce qui monte dans votre bouteille d'huile,
01:06:34 ce n'est pas tant le prix de l'olive,
01:06:36 c'est le prix de la fabrication, du transport, de la conservation.
01:06:39 Donc si vous faites baisser les prix de l'énergie,
01:06:41 vous régulez la chose.
01:06:42 Merci à tous les trois.
01:06:43 J'ai eu grand plaisir à vous recevoir cet après-midi sur notre plateau.
01:06:47 Dans un instant, c'est Laurence Ferrari que vous retrouverez avec ses invités.
01:06:49 Ce sera le début de Punchline.
01:06:50 Quant à moi, je vous attends ici demain à 15h30.
01:06:53 Excellente fin d'après-midi et début de soirée
01:06:55 en compagnie de nos présentateurs et présentatrices.
01:06:58 A bientôt.
01:06:59 ♪ Musique ♪
01:07:04 Votre programme avec Rosbay.
01:07:06 Soins d'excellence pour sublimer vos cheveux.
01:07:09 rosbay.com