Des influenceuses, habituées des "haul" et "try-on" de fast fashion, ont ces derniers mois et dernières années décidé de basculer sur de la mode éthique, et d'adopter un mode de vie moins consumériste, aux risques de perdre des partenariats avec plusieurs marques.
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00:00 Comment on fait pour passer de ça ?
00:02 Content de vous retrouver aujourd'hui pour un haul à sauce.
00:05 J'ai une crise les amis de shopping.
00:07 Non mais là parce que là vraiment il va falloir qu'on en parle.
00:10 À ça.
00:11 De manière générale, j'ai largement diminué ma consommation de fast fashion.
00:15 On se retrouve aujourd'hui pour parler fast fashion ou plutôt mon sevrage à la fast fashion.
00:19 C'est uniquement nous qui pouvons faire changer les choses et c'est nous à travers les marques qu'on soutient,
00:23 qu'on participe à transformer cet écosystème.
00:26 [Musique]
00:31 Quand on pense aux influenceurs, l'une des premières images qui vient en tête est celle d'une personne au mode de vie oisif,
00:37 dont le quotidien est fait de voyages, de luxe et de mise en avant de marques en tout genre.
00:43 Et surtout de marques de vêtements épinglées pour leur mode de production non éthique.
00:48 Mais au milieu de la promotion de ces marques de fast fashion, certaines voix se sont élevées.
00:54 C'est le cas d'Enjoy Phoenix, de Sandréa ou encore de Louise Obery alias My Better Self.
01:00 Je m'appelle Louise Obery, j'ai 25 ans, je suis créatrice de contenu, fondatrice de la marque éthique je ne sais quoi et autrice.
01:07 En lançant sa marque de sous-vêtements en 2020,
01:09 Louise Obery a pris encore plus conscience de la dangerosité de la fast fashion pour l'environnement.
01:14 Elle a alors décidé d'ajouter une ambition éthique à sa ligne textile.
01:18 Une fois qu'il a fallu commencer, mettre les mains dans le cambouis, trouver les matières, etc.
01:23 Quand j'ai commencé à travailler avec des stylistes qui m'expliquaient que le polyester représente 70% de nos vêtements,
01:28 que c'est un dérivé du pétrole, que ça relâche des microplastiques quand on fait des machines qui finissent ensuite dans nos océans.
01:33 En fait, je me suis dit je n'ai pas envie de participer à ça.
01:35 Aujourd'hui, Louise Obery oriente la création de ses contenus autour de valeurs qu'elle partage,
01:40 n'hésitant pas à fermer la porte à certains partenariats qui ne répondent pas à ses critères.
01:44 Au-delà de mettre fin, je refuse. 80% des partenariats qui me sont proposés,
01:49 donc forcément, on ne va pas se mentir, il y a un manque à gagner.
01:51 En fait, je ne me pose pas vraiment la question vu que je n'aimerais pas être impliquée avec ces marques.
01:55 À l'image de My Better Self, les influenceurs prennent un virage vert.
01:59 Il y a les exemples déjà cités d'EnjoyPhoenix et de Sandréa, youtubeuses à plusieurs millions d'abonnés,
02:05 qui ont décidé de dire non à la fast fashion.
02:07 Mais ces exemples se comptent sur les doigts d'une main.
02:10 Un changement de modèle aussi considérable demandant du temps et de la préparation.
02:14 En parallèle, une nouvelle génération de créateurs de contenus qui va promouvoir et défendre un modèle
02:19 et des habitudes plus éthiques, plus respectueuses de l'environnement émergent également.
02:23 Il s'agit par exemple de Rosa Bonheur, Clara Victoria ou encore Robin LRDR.
02:28 Je m'appelle Robin, Robin.LRDR sur les réseaux sociaux, donc Instagram et TikTok plus particulièrement.
02:33 Et je fais de l'upcycling, c'est-à-dire que je vais utiliser des linges de maison de seconde main pour réaliser des vêtements avec.
02:38 Passionné de mode, Robin est considéré comme un influenceur éthique,
02:41 c'est-à-dire qu'il fait la promotion d'un mode de consommation plus responsable et montre comment y parvenir.
02:47 Lors du premier confinement, comme j'étais chez moi et que je ne savais pas trop quoi faire, je me suis dit qu'il allait me mettre à la couture.
02:52 Et comme je n'avais pas forcément envie d'acheter des tissus neufs pour ne pas faire prendre de risques à des gens de me livrer du tissu,
02:58 j'ai utilisé du tissu que j'avais déjà chez moi.
03:00 Comme j'aimais la mode et que j'ai voulu créer ma marque de vêtements au tout début,
03:04 c'est là où vraiment pour le coup, j'ai vraiment un conflit en moi.
03:09 Je ne fais pas exprès que ça soit écolo.
03:12 Je ne pensais pas être catégorisé comme influenceur engagé.
03:16 Mais après, oui, ma conscience, elle a toujours été là en vrai.
03:19 Mais derrière ces exemples minoritaires de créateurs de contenus vertueux, une véritable question se pose.
03:25 Comment faire face à l'urgence climatique et aux devoirs d'exemplarité pour avoir une influence plus responsable ?
03:31 Pour avoir un premier élément de réponse, il faut déjà définir ce qu'est l'influence responsable.
03:36 Et ça, c'est le travail de Carla Monzali du collectif Paye ton influence.
03:39 Ça rejoint la définition d'un influenceur qui, quand il a une grande visibilité, une grande communauté,
03:46 celui-ci a un certain pouvoir qui implique donc des responsabilités.
03:49 Donc un grand pouvoir implique de grandes responsabilités.
03:52 L'idée, c'est de vraiment inclure les indicateurs environnementaux dans la mesure des performances des collaborations.
03:59 Ensuite, dans un second temps, c'est de sensibiliser sur le partenariat pour ce qui concerne le contenu qui n'est pas sponsorisé.
04:06 Là, la démarche, c'est vraiment de favoriser la transparence dans sa démarche de transformation.
04:14 Pour favoriser cette transparence, les créateurs de contenus peuvent avoir recours à divers outils,
04:18 comme des chartes éthiques qui viennent encadrer leur activité.
04:21 Il existe notamment le certificat ARPP qui sensibilise et forme aux enjeux écologiques et de réglementation.
04:28 C'est un ensemble de bonnes pratiques, finalement, qu'il faut faire émerger dans le secteur.
04:35 Il ne faut pas que ça repose uniquement sur les influenceurs.
04:37 Les marques aussi ont leur rôle à jouer et je pense aussi aux agences d'influenceurs.
04:43 Quand on regarde le business model de l'influence qui repose sur des partenariats,
04:48 des postes sponsorisés qui promeuvent justement la surconsommation, on voit rapidement les limites de ce modèle.
04:54 Ces bonnes pratiques sont en plus poussées par une composante essentielle de l'univers des influenceurs, leurs abonnés.
05:00 Sur les réseaux sociaux, ils sont de plus en plus nombreux à ne pas hésiter à alpaguer directement
05:05 les créateurs de contenus sur leurs pratiques ou leurs partenariats pour les confronter.
05:09 Une intransigeance de l'audience qui entraîne un devoir d'exemplarité du créateur,
05:13 ce qui n'est pas forcément vu d'un mauvais œil par les principaux concernés.
05:17 Il y a forcément une part d'influence réciproque, mais j'ai envie de dire que c'est pour le mieux.
05:22 J'ai envie de dire franchement, même si on était forcés à bien se comporter, est-ce qu'on peut vraiment le critiquer ?
05:28 Pour moi, parfois c'est peut-être un peu trop violent et pour moi, il faut aussi savoir laisser les gens vivre.
05:35 Mais si l'exigence qui est aujourd'hui demandée par le grand public aux influenceurs les force à mieux se comporter, à mieux consommer, moi je dis tant mieux.
05:45 [Musique]