Selon Santé publique France, près de 185 cas d'infections invasives à méningocoques ont été recensés depuis le début de l'année, "un niveau très supérieur à ce qui était observé pour la même période de l'année au cours des saisons précédentes".
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00:00Pour être plus précis, ce n'est pas que les méningites sont ce qu'on appelle les infections invasives à méningocoque,
00:05c'est-à-dire un des germes responsables de méningites et qui peut donner des atteintes, ce qu'on appelle des septicémies à méningocoque.
00:13D'abord, quand on dit le mot septicémie, souvent ça fait peur.
00:16C'est une infection bien évidemment très sévère puisqu'elle conduit à environ 10 % de mortalité.
00:22C'est 10 à 12 %, c'est énorme !
00:24Absolument, et entre 20 et 25 % de séquelles.
00:26Et surtout, c'est une maladie qui touche des gens jeunes et des gens principalement de fait en bonne santé.
00:32Et on en a quelque chose d'extrêmement différent des épidémies dont on aurait pu parler en tant qu'infectiologue ces dernières années,
00:37notamment la grippe, la Covid, qui touche principalement des personnes âgées et ou ayant des comorbidités, c'est-à-dire des maladies générales.
00:44Et donc, ce sont des maladies qui par définition chez des gens en bonne santé devraient être évitées et peuvent être évitées, on le sait,
00:51notamment la vaccination et plus précisément en s'agissant de Méningo-B.
00:55On a depuis 2013 en Europe à disposition, et notamment en France, un vaccin efficace
01:01et donc probablement qu'il est temps de prendre conscience du fardeau de ces maladies infectieuses dont du Méningo-Covid.
01:07Il y a eu une grosse campagne de vaccination près de Rennes, 100 000 personnes étaient appelées.
01:11Pourquoi pulse les jeunes et à partir de quel âge on peut se faire vacciner contre cela ?
01:15Alors d'abord, ce qu'il faut comprendre, c'est pourquoi finalement il y a cette augmentation et cette inquiétude cette année un peu particulière.
01:20Il y a probablement d'abord des facteurs, j'allais dire, géographiques et génétiques.
01:24On sait que classiquement ces méningistes frappent très souvent dans l'ordre de l'enfance, mais pas que.
01:28Il y a eu deux clusters à Lyon et à Rennes.
01:30Absolument, et puis on sait que cette année, on est dans les suites d'une épidémie de grippe particulièrement meurtrière
01:36et que ce Méningo-Covid, ce portage se fait comme d'autres bactéries au niveau de la gorge, au niveau pharyngé.
01:43Et que l'épidémie de grippe cette année a probablement modifié les comportements qu'on a vis-à-vis de ce portage.
01:47Et ce portage, justement, on sait, il se transmet extrêmement bien au sein des personnes jeunes.
01:52Rappelez-vous, lors des reprises des vagues de Covid, on sait que c'est particulièrement passé par les jeunes.
01:55Il y a eu tout un tas de débats.
01:57Et donc la problématique aujourd'hui, c'est de se retrouver avec des formes asymptomatiques, du portage par définition
02:03et des transmissions insidieuses avec des formes graves.
02:05À partir de quelle âge on peut se vacciner ? C'est les parents qui nous regardent ?
02:08Alors d'abord, on peut se vacciner, il faut le rappeler, aujourd'hui, depuis 2025, il y a une modification du calendrier vaccinal
02:12pour couvrir sur l'ensemble des séreotypes, c'est-à-dire les différents méningococques B, A, C, W, Y.
02:17Pour ce méningo B, bien classiquement, les enfants sont vaccinés dès le plus jeune âge, dès deux mois.
02:22Et dès deux ans, il y a une possibilité de vaccination avec un schéma en deux doses.
02:25Et aujourd'hui, la campagne, elle appelle principalement les 11 à 25 ans.
02:29Pourquoi ? On l'a dit, l'autorisation du ministre de le marché en 2013, ça fait à peu près 11 ans.
02:33Et donc il y en a qui sont passés à travers cette proposition de vaccination.
02:37Et encore une fois, je pense que c'est important, parce qu'on a souvent du mal à accepter de dire qu'on fait bien les choses en santé publique,
02:41de se dire que depuis ce début d'année, il y a une volonté très forte de pousser la vaccination obligatoire face à ces infections invasives
02:48pour lesquelles on a maintenant des vaccins avec beaucoup de recul.
02:50Quels sont les symptômes ?
02:52Les symptômes, ils sont divers et variés.
02:53Classiquement, la méningite, c'est une maladie qui va donner mal à la tête, une gêne avec la lumière, le bruit.
02:58On va être ce qu'on appelle prostré, très gêné, en position de fusil.
03:02Aujourd'hui, encore une fois, ces méningites, elles sont parfois atypiques.
03:05Ça peut aller d'un syndrome de gastroentérite, de grippe,
03:08surtout ce qui va alerter les médecins, ce qu'on appelle le purpurafinement, c'est-à-dire de la fièvre avec une éruption cutanée,
03:13avec des petits points rouges sur le corps.
03:15Et très clairement, la problématique, finalement, et c'est aussi pour ça que cette alerte est importante,
03:19c'est d'alerter au sein d'endroits où il y a ces clusters pour justement ne pas hésiter à consulter,
03:24avoir un diagnostic et un traitement le plus rapidement possible.
03:26Qu'est-ce qui se passe ? J'ai des symptômes, j'ai un doute, qu'est-ce que je dois faire ?
03:29Se rendre aux urgences, ou appeler le 15 selon l'état général,
03:32ou la possibilité de déplacement dans un hôpital avec un service d'urgence.
03:35Et ce qui sauve la vie, c'est l'administration la plus rapide possible,
03:38et notamment immédiate dès l'apparition de ces symptômes classiques dont je vais parler,
03:41d'antibiotiques, parce que paradoxalement, c'est une maladie extrêmement létale,
03:45c'est-à-dire extrêmement meurtrière, on l'a dit tout à l'heure,
03:47mais qui répond extrêmement bien et extrêmement vite aux antibiotiques.
03:50Et est-ce qu'il y a quelque chose, ce sera ma dernière question, à ne pas faire, surtout ?
03:53Alors, d'une façon générale, les infectiologues, on n'aime pas trop tout ce qui sont les anti-inflammatoires,
03:57ce genre de médicaments, d'abord parce que ça masque la fièvre, et souvent ça ressure.
04:01Vous pourriez citer, je suis désolé, mais entre les antibiotiques et les anti-inflammatoires,
04:04je préfère avoir des noms, je ne sais pas si c'est la santé.
04:07Au-delà du nom dégénéré, classiquement, c'est l'advil, l'ibuprofène, le clétoprofène.
04:11Ça, il faut éviter ce genre de médicaments.
04:13Ils n'auront aucun intérêt, si ce n'est masquer les symptômes
04:16et potentiellement créer des formes graves.
04:18Il ne faut pas non plus s'auto-médiquer, il n'y a surtout pas d'indication
04:20de faire de l'auto-médication antibiotique.
04:22Je crois qu'on revient aux fondamentaux qui sont malheureusement ou heureusement
04:26d'un avis médical, d'un avis d'un professionnel de santé et principalement des médecins.
04:29Et surtout, on a besoin aujourd'hui des services d'urgence
04:31pour faire le diagnostic de ces maladies sévères.