Une nouvelle pépite française à l'horizon ? Daniel Jade, 13 ans, était en finale ce dimanche du tournoi des Petits As à Tarbes. Certes, il a perdu contre l'Anglais Mark Ceban sur le score de 6-3, 6-2, mais ce jeune talent a épaté. Le garçon s'est distingué tout au long de la semaine passée en Gascogne. Daniel, qui nous vient du Liban, a dernièrement été naturalisé Français. C'est tellement récent qu'il a été contraint de jouer sous le drapeau du Liban tout au long de ce tournoi alors qu'il est venu sur place avec la Ligue de Normandie et qu'il s'entraîne à Honfleur. Cherchez l'erreur ! Pour mieux comprendre cette curiosité, mais aussi mieux découvrir le jeune Daniel Jade, Olivier Halbout, Président de la Ligue de Normandie, a accordé une interview à Tennis Actu. De quoi vous faire une idée du profil de ce jeune garçon particulièrement prometteur et à l'histoire déjà riche.
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00:00 Olivier Albou, vous êtes le président de la ligue Normandie de tennis.
00:13 Nous avons suivi toute cette semaine qui vient de se terminer les petits-asses et on a découvert
00:18 un jeune garçon, Daniel Jad, 13 ans, même s'il n'a pas gagné le tournoi des petits-asses,
00:23 il fait finaliste.
00:24 On voulait en savoir plus sur cette histoire, le fait qu'il soit français, naturalisé
00:30 français, mais il joue sous les couleurs du drapeau du Liban.
00:35 Juste sur ce sujet-là, j'étais vraiment désolé parce qu'on savait qu'on avait
00:41 dans cette ligne de mire et dans la programmation de Daniel qu'il participe aux petits-asses,
00:46 il avait des ambitions qui se sont vérifiées d'ailleurs.
00:49 J'étais vraiment désolé de voir qu'après un long périple, un long chemin, surtout
00:56 pour la famille humainement, qu'il ne puisse pas jouer ce tournoi avec le drapeau français,
01:03 alors que cette semaine, aujourd'hui, il arrive au CNE pour pouvoir d'abord se récupérer
01:08 de cette semaine et puis pouvoir intégrer l'équipe de France qui était un rêve pour
01:13 lui et un rêve pour sa famille, qu'il n'ait pas pu jouer sous le drapeau français aux
01:17 petits-asses.
01:18 Pourquoi Olivier ?
01:19 Ce que je sais, parce que le papa m'a appelé, j'ai beaucoup de relations directes avec
01:25 le papa et la maman, c'est le parcours du combattant qui malheureusement n'est pas
01:30 arrivé à ses fins.
01:31 Et d'après ce que je sais du papa, c'est que l'ITF, en fait, pour des raisons administratives
01:36 obscures, qui me désolent, franchement qui me désolent, parce que quelque part, on ne
01:42 prend pas… c'est juste une question administrative, une question de quelqu'un qui est derrière
01:46 un bureau, qui a un crayon, une gomme et qui ne comprend pas les choses.
01:50 Pourtant, on est parti de loin au niveau de la Ligue de Normandie à travers le CETER,
01:56 on est parti de loin.
01:57 On a travaillé avec la Fédération sur ce sujet-là et l'ITF, je ne sais pas, ils
02:03 se sont pris les pieds dans le tapis.
02:04 Ils ont dit non, mais ce n'est pas grave, ce sera après les petits-asses.
02:07 Donc, je trouve que c'est un peu désolant parce que quelque part… alors, ce n'est
02:10 pas très grave non plus, attention, parce que la France, il n'oublie pas aussi que
02:16 le Liban, c'est sa terre natale, c'est là où il a sa famille, sa maman.
02:20 On était en direct avec sa maman hier pendant le match, puisque son papa était au match.
02:24 Donc, n'oublions pas que le Liban reste sa terre natale, c'est important pour lui,
02:30 mais c'est vrai que depuis deux ans, avec tout ce qui s'est passé, tout ce qu'on
02:35 a réalisé ensemble, il aurait voulu jouer Daniel sous le drapeau français.
02:39 Avouez que ça aurait été un petit peu ubuesque de retrouver Daniel Jad, vainqueur dimanche
02:45 des petits-asses, et qu'on ne voit pas le drapeau français, bleu, blanc, rouge ?
02:49 Je vous l'accorde.
02:50 Je vous l'accorde moi-même.
02:51 Regardant cette finale hier, j'étais… bon, écoutez, en effet, je pense qu'il y a
03:01 probablement des gens qui n'ont pas complètement pris leurs responsabilités dans l'histoire.
03:06 Je pense que la fédération a poussé, les gens qui étaient en charge de pousser, je
03:12 les connais bien, c'est des gens qui sont sérieux.
03:15 Je ne sais pas, par contre, politiquement, si peut-être aurait-il fallu besoin d'un
03:21 apport politique, mais bon, écoutez, je ne vais pas polémiquer non plus sur ce sujet-là.
03:27 J'ai envie de dire, on est passé à autre chose.
03:29 Alors, il joue en équipe de France dès la fin de la semaine, donc normalement, apparemment,
03:38 la TF a dit non, mais on fera ça après les petits-asses, juste après.
03:41 Bon, d'accord, mais pour autant, il était représentant.
03:44 On a parlé beaucoup de la Normandie, c'était chouette, grâce à Daniel, mais ce n'est
03:48 pas ça le plus important.
03:49 C'est que Daniel, tout le monde a identifié qu'il s'entraînait dans la Ligue depuis
03:53 deux ans, que c'était une belle histoire, une forte histoire, une histoire singulière,
03:58 une belle histoire humaine.
03:59 Racontez-nous, Daniel Jad, c'est qui ce petit garçon ? Comment vous l'avez déniché ?
04:04 Parce que phénomène, quand même.
04:05 Oui, on va rester solide sur les appuis, on va rester calme, parce que justement, je
04:12 pense qu'on a eu trop de tendances.
04:13 Je le disais avec le papa, j'étais avec Robin, l'entraîneur de la Ligue de Normandie,
04:18 et Samy, son papa, et là, les derniers jours, je disais faites attention, faites attention,
04:24 parce qu'ayant été au petit Zas, j'ai trop vu des Français qui arrivaient vers les
04:31 quart de finale, et là, les caméras, les...
04:34 Donc, je pense qu'il est important aussi que nous, on protège ce jeune garçon qui, sincèrement,
04:42 a vraiment la tête sur les épaules, il est très détaché, très calme.
04:45 On a conversé tous les deux hier soir, longuement, et il est vraiment en contrôle.
04:50 Vous avez trouvé comment et où ?
04:51 Alors, c'est eux qui sont venus à nous, en fait.
04:56 Le début, assez rigolo, c'est que Daniel avait des bons résultats au Liban, mais bon,
05:04 un entraînement spartiate, pas toujours suivi, et donc, rapidement, ils se sont dit, dans
05:11 le Liban, vous connaissez la situation politique, la situation étatique, qui est extrêmement
05:15 compliquée, et donc, très rapidement, la famille a décidé qu'il fallait qu'il aille
05:22 en France avec son frère William, s'il voulait progresser, si les parents voulaient leur
05:26 donner une chance de réussir dans le tennis, eh bien, ils ont choisi la France.
05:30 Et en France, ils ont l'oncle et la tante qui habitent à 35 kilomètres de Rouen, et
05:38 donc, à leurs yeux, constituaient une base.
05:40 Donc, ils ont été sur Internet, ils ont commencé à regarder, et puis, ils ont vu
05:44 ce club de Mont-Saint-Aignan, qui est un très beau club de la Guigues, très structuré,
05:47 avec un directeur sportif très compétent, et ça a commencé comme ça.
05:51 Et là, rapidement, le club de Mont-Saint-Aignan, à travers son directeur sportif, est venu
05:56 vers le CTR, et là, c'est enclenché très, très vite, il y a un petit peu moins de
06:00 deux ans, une dynamique autour de ces deux jeunes-là, et donc, William, l'aîné, est
06:06 plutôt entraîné par le club, et nous, aussitôt, ou presque, parce qu'en fait, on connaissait
06:12 pas, au départ, ça a été des vidéos qu'on a regardées sur Daniel, et puis, dès qu'il
06:16 est arrivé, on a commencé à le faire jouer, on a commencé à regarder, et puis, on lui
06:21 a trouvé une wild card à Gradignan, un fort tournoi, et là, on a réussi à lui obtenir
06:29 une wild card dans les qualifs, et là, il a tout percé, alors qu'il était vraiment,
06:34 c'était à l'état brut encore, il était 15-3 de mémoire, il avait été assimilé
06:38 de 15-3, et là, il est arrivé en finale, et donc, là, évidemment, on a dit, oh là,
06:44 attention, maintenant, il faut vraiment s'organiser, et donc, on a allié une relation extrêmement
06:49 étroite, alors, moi, en particulier, avec les parents, parce que j'estime que c'est
06:52 mon rôle, alors, entre autres, c'est des gens absolument formidables, vraiment formidables,
06:57 et donc, là, eh bien, on a mis de l'ingénierie autour de Daniel, dans notre politique sportive,
07:05 on a mis de l'ingénierie autour de Daniel, pour lui donner les moyens de réussir, donc
07:10 voilà un petit peu comment s'est construite l'histoire, et aujourd'hui, vous voyez,
07:17 c'est un gamin, ce qu'il faut retenir, en tout cas, à date, c'est que c'est un
07:19 gamin qui est extrêmement épanoui dans sa vie, même si ses parents sont encore au
07:24 Liban, et c'est pas simple, mais le déclenchement, en tout cas, le fait qu'il soit naturalisé
07:28 français aujourd'hui, ça libère beaucoup d'énergie, parce que, évidemment, nous,
07:33 Ligue de Normandie, on est sur de l'argent public associatif, donc on ne pouvait pas
07:38 aider, très clairement, donc on pouvait aider en termes de ressources humaines, mais
07:44 pas plus, tandis que là, on va pouvoir déclencher, et c'est fait, d'ailleurs, puisque j'ai
07:50 trouvé aussi un mécène qui aurait été Daniel, donc les choses sont vraiment en
07:52 train de s'accélérer pour lui.
07:54 Il est entraîné, donc, du coup, par un entraîneur de la Ligue de Normandie, c'est
07:58 ça ? Exactement, qui s'appelle Robin Bailly,
08:01 qui est un jeune talent d'entraîneur, et moi, j'aime bien l'audace, et je pense
08:07 que l'audace est importante dans le parcours de réussite, et Robin, on l'a lancé, c'est
08:13 un choix de vie pour Robin, qui est très fort, Robin vient de se marier, on a eu une
08:16 discussion tous les deux, on a dit "attention, là, il y a un projet très fort, Robin,
08:21 ta vie va être différente, il va falloir aller partout, respirer Daniel, être vraiment
08:28 l'entouré de toute ta bienveillance, de tout ton professionnalisme, de toute ta connaissance
08:34 que tu es en train de développer, et à la fois, c'est ça qui est chouette, c'est
08:40 ça qui est beau, c'est que ce parcours de réussite de Daniel, son entraîneur est
08:45 vraiment… j'aime bien parler d'ingénierie, ou d'artisanat, quelque part, parce que
08:50 c'est vraiment de l'artisanat qu'on fait aussi autour de Daniel, c'est-à-dire
08:53 que là, on fait du fil à fil, on est extrêmement concentré dans notre quotidien, pour que
08:58 toute cette chaîne de compétences puisse profiter à Daniel en permanence.
09:03 C'est quoi le programme, c'est quoi l'idée maintenant pour Daniel ? Vous me parlez
09:07 du CNE, c'est-à-dire ?
09:09 D'abord, je voulais aussi associer Joël Tenard, parce qu'il a deux entraîneurs,
09:13 il a aussi un entraîneur physique, et c'est vraiment Robin et Joël, c'est un duo qu'on
09:18 a vraiment missionné autour de Daniel, alors Joël intervient bien entendu aussi
09:23 pour d'autres jeunes, mais je voulais associer ce duo, c'est important.
09:25 En fait, l'idée, si vous voulez, on a eu un entretien pendant le Garros avec la DTN,
09:35 aujourd'hui, enfin hier et aujourd'hui, on le voit, on a mis les conditions de la réussite
09:46 autour de Daniel.
09:48 Aujourd'hui, à mon sens, sauf à ce que quelqu'un vienne me démontrer le contraire,
09:53 et pour l'instant, il aura du mal, c'est que ça marche très bien.
09:57 D'abord, le gamin, il est épanoui, il est heureux, il adhère complètement au projet,
10:04 la famille adhère complètement au projet, les résultats sont là.
10:07 Robin et Joël font un excellent travail, tous les gens qui interviennent dans cette
10:12 chaîne de compétences autour, parce qu'en fait, c'est un cercle très élargi, c'est
10:17 un tour de table très élargi de compétences dans lequel chacun a son rôle et dans lequel
10:21 on travaille tous ensemble, donc tout va bien.
10:25 Par contre, ce qui est important aussi, c'est qu'il puisse se confronter aux autres meilleurs
10:32 Français, la confrontation, je dirais, si elle n'est pas quotidienne, mais il faut
10:37 une confrontation quasiment quotidienne avec des sparring, avec les autres meilleurs Français.
10:41 Donc, c'est intéressant aussi, donc on s'est mis d'accord sur le fait qu'il puisse aussi
10:46 aller faire des stages, donc là, il a fait un stage il y a trois semaines au CNE, en
10:50 France, c'est un peu du picking, où de temps en temps, il peut aller au CNE, là, il va
10:55 vivre avec l'équipe de France, parce que ce qui est important aussi, c'est qu'il
10:58 s'enrichisse l'expérience.
10:59 L'expérience, et en fait, Daniel, c'est ce qu'il me disait au téléphone, il me dit
11:02 j'ai vécu une super semaine, j'apprends, et il dit j'ai appris beaucoup de choses
11:07 cette semaine.
11:08 Et comme c'est un gamin qui est extrêmement doué, qui est très bon à l'école, qui
11:12 parle plusieurs langues, qui a un esprit d'ouverture incroyable, et sur sa personnalité,
11:18 franchement, c'est un peu Nadal, c'est-à-dire que Nadal, c'est quelqu'un qui est très
11:22 calme, très posé en dehors, et donc Daniel, on voit bien, il est très réfléchi, très
11:27 calme, il ne fait pas n'importe quoi, il est très sérieux, et puis sur le terrain,
11:33 c'est un gamin qui lâche, quand on dit qu'il ne lâche jamais rien, il ne lâche
11:36 jamais rien, il a des ressources mentales qui sont exceptionnelles, et donc lui, il
11:41 considère en effet que cette expérience qu'il vit, et c'est ce qu'il a vécu cette
11:45 semaine, ça va lui apporter beaucoup pour la suite des événements.
11:48 Donc, bien sûr, il faut aussi que la Fédération joue son rôle.
11:51 Nous, on est complètement investis à 800% dans ce projet, et évidemment, ce matin encore,
12:00 c'est Denis Créneau qui nous envoyait un message.
12:03 Bien sûr que la Fédération aura aussi son rôle à jouer, bien entendu.
12:06 Alors, nous sommes la Fédération sur notre territoire, ne l'oublions pas non plus, mais
12:11 c'est important de travailler de concert, et que de temps en temps, ils puissent aussi,
12:14 bien sûr, aller faire un stage au CNE, ou là, avoir cette riche expérience d'aller
12:20 jouer en équipe de France et de jouer pour son pays.
12:23 On est à quelques mois de Roland-Garros.
12:26 Les califs de Roland-Garros Junior 2023 pour Daniel Jad, ça serait trop tôt pour vous
12:32 qu'il connaissait bien ? Je pense qu'il y avait un DTN qui était
12:39 en place il n'y a pas longtemps.
12:40 On a souvent parlé des temps de passage, et lui, il parlait des lieux de passage.
12:46 J'aimerais bien cette formule de lieu de passage parce qu'en fait, quand je parle
12:51 de singularité, je parle beaucoup de singularité parce qu'en fait, moi aussi, j'ai appris
12:54 depuis que je suis président de Ligue, mon passage par la DTN, j'ai beaucoup écouté,
13:00 observé, échangé, entendu.
13:02 On se construit dans nos échecs, on le sait bien.
13:05 On prend aussi en considération les victoires ou les beaux parcours.
13:10 Je pense qu'en effet, les lieux de passage sont importants.
13:13 Donc là, vous avez posé une question, Emmanuel, tout de suite.
13:16 Très clairement, j'entends que là, on va sortir un peu de tennis Europe et on va monter
13:22 sur l'ITF.
13:23 Donc ça veut dire que là, il va commencer à jouer des tournois junior.
13:25 Donc on va commencer par les grades 5 parce que ce qui est important aussi, c'est que
13:31 oui, il faut apprendre.
13:32 Oui, il faut apprendre à perdre.
13:33 Oui, il faut avancer dans la défaite qu'on se construit.
13:35 Mais c'est aussi important de gagner.
13:37 C'est important d'aller soulever la coupe, d'aller jusqu'au bout d'un tournoi parce
13:41 que si on ne fait que des tournois où on joue sur une, deux ou trois journées, c'est
13:46 important d'aller jusqu'au dimanche.
13:48 Vous voyez, parce que la gestion de la récupération, la gestion des médias, c'est une autre expérience.
13:53 Donc il va monter sur l'ITF, mais on est là aussi pour le protéger et donc le lancer.
13:59 Donc je pense que, écoutez, c'est aussi ces entraîneurs, c'est les équipes techniques
14:03 qui vont discuter.
14:04 Mais je pense qu'il faut, j'ai dit oui, on est en accélération, mais je pense qu'il
14:09 faut aussi que les étapes soient raisonnées, réfléchies.
14:15 Et en fait, tout ça, vous savez, j'ai parlé de fil à fil, d'artisanat.
14:20 L'artisanat, c'est quelque chose qui se conduit, je dirais presque au jour le jour.
14:27 Donc voyons comment il évolue, voyons comment sont ses prochains résultats.
14:30 Et la programmation aussi, elle doit savoir s'adapter à ses progressions, parce que
14:36 c'est vrai que depuis deux ans, c'est absolument incroyable si on reprend tous les grands tournois
14:40 qu'il a faits, parce que c'est l'homme des grands rendez-vous, Daniel.
14:43 Aussi, j'ai parlé de Gradignan, il fait son premier Team Mason, personne ne le connaît,
14:48 il débarque au Team Mason, il fait demi-finale alors qu'il a un an d'avance.
14:51 Et je peux en citer d'autres.
14:54 Dans tous les grands tournois, il a commencé à jouer un petit peu en senior aussi, à
14:59 se fritter un peu contre les seniors.
15:00 C'est une autre expérience.
15:01 Donc voilà, on est en train de… il est vraiment en phase d'apprentissage, mais
15:07 c'est vrai qu'il apprend très vite.
15:08 Donc dans cette phase d'apprentissage, Olivier, une petite will card calife pour Roland-Garros
15:15 J-North, ça pourrait en faire partie ?
15:16 Ça peut être une expérience.
15:19 N'oublions pas qu'il va avoir 14 ans dans un mois et demi.
15:23 Ça va très vite.
15:25 Mais c'est vrai que c'est un jeune.
15:28 Quand je dis souvent, bien jouer au tennis ne suffit plus.
15:32 On est dans une concurrence mondiale exacerbée.
15:35 On a des jeunes qui arrivent de tous les pays.
15:38 Il y a une organisation qui est extrêmement structurée maintenant dans le monde entier.
15:41 N'importe quel jeune du monde entier peut réussir.
15:44 Et c'est vrai que Daniel, on le voit depuis deux ans vivre à nos côtés.
15:49 Nous vivons à ses côtés.
15:51 On voit la cellule familiale dans laquelle il évolue.
15:54 Et c'est vrai qu'il a cette faculté, cette capacité incroyable à se remettre en
16:00 question, à s'adapter.
16:01 Vous savez, Daniel, c'est aussi un jeune qui a encore beaucoup de progrès à faire
16:05 en tennis.
16:06 Et c'est ça qui est intéressant.
16:08 C'est ça qui peut engendrer de belles perspectives pour lui parce que c'est un
16:13 jeune qui n'est pas encore, on le voit bien encore dans la finale d'hier.
16:17 Il y a encore un peu de déchet technique.
16:19 Et c'est ça qui est intéressant.
16:22 C'est qu'il a une capacité de progression qui est encore importante, tennis-tiquement
16:27 parlant.
16:28 Mais là où il est déjà très fort, par contre, psychologiquement, mentalement, dans
16:32 son attitude, dans son approche de la professionnalisation.
16:36 Il est extrêmement sérieux.
16:38 Il est très courageux.
16:39 Il s'entraîne très bien.
16:40 Il est très rigoureux.
16:41 Il est très moteur, d'ailleurs, pour les autres jeunes de la Ligue, très clairement.
16:45 Nos résultats, en fait, ils sont aspirés aussi par… On a des jeunes qui jouent bien
16:49 en Normandie.
16:50 On a une dynamique de groupe, une dynamique collective à travers notre centre fédéral
16:54 d'entraînement.
16:55 Mais c'est aussi grâce à Daniel, disons les choses.
16:58 Donc, écoutez, c'est un peu trop tôt, en tout cas pour moi.
17:01 Et puis, je ne veux pas répondre.
17:03 Je pense qu'on est fin janvier.
17:06 Regardons les trois mois qui vont se passer là ou les quatre mois qui vont se passer
17:09 là et puis peut-être qu'il y aura des décisions à prendre.
17:13 Mais en tout cas, si ce n'est pour cette année, je pense que les choses viendront probablement
17:17 vite parce qu'il va très vite, Daniel.
17:19 Une histoire humaine, on l'a compris.
17:21 Une affection aussi entre la Ligue Normandie et ce gamin Daniel Jad.
17:25 On a envie de dire que la Ligue de Normandie de tennis a eu les fins quand même il y a
17:30 deux ans, non ?
17:31 Oui, oui, oui.
17:32 Je pense que rapidement, on a compris les choses.
17:36 D'ailleurs, il y a eu une volonté de la famille par rapport à la difficulté qu'il
17:42 peut y avoir au Liban.
17:44 Les parents ont fait leurs études en France, parlent évidemment français comme vous et
17:48 moi.
17:49 Évidemment, ils connaissent très bien la France et c'est vrai que rapidement…
17:56 Alors, moi, je suis un normand.
17:58 Les normands sont violemment modérés, c'est-à-dire que moi, j'ai mis quelques jours, quelques
18:05 semaines quand ils sont arrivés pour qu'on puisse se rencontrer, se connaître, savoir
18:11 qui était Daniel, qui était William.
18:12 Et puis, quand j'ai vu que c'est jeune, là, j'ai dit par contre, on y va à fond.
18:17 Il y a cette notion de tennis, il y a cette relation humaine qui est devenue d'une force
18:24 incroyable, qui était belle.
18:26 Et puis, il y a beaucoup d'affection, beaucoup de bienveillance autour de Daniel, comme
18:35 pour les autres enfants, ceci étant.
18:37 Mais c'est vrai qu'on vit une belle aventure humaine et on a envie de l'accompagner le
18:44 plus loin possible.
18:45 Mais tout cela se construit sans…
18:49 Voilà, on est concentré.
18:51 Franchement, on est concentré, on reste lucide.
18:53 Et Daniel, on est vraiment le symbole, c'est-à-dire que hier soir au téléphone, j'ai senti
18:59 vraiment qu'il était en contrôle.
19:01 Il n'était pas du tout euphorique, il était heureux.
19:03 Il était heureux, heureux de son résultat, heureux de sa semaine.
19:07 Il n'a pas gagné, c'est important de gagner.
19:10 Une finale, ça se gagne, c'est vrai, mais il est en pleine construction.
19:15 Et c'est vrai que les deux ans, vous voyez, il y a deux ans, il avait beaucoup de retard,
19:21 beaucoup de retard.
19:22 Et puis là, il est là, il est présent, il est là dans les grands rendez-vous, il
19:28 est toujours là.
19:29 Donc, c'est vraiment intéressant.