• l’année dernière
La co-présidente du Jury Long Métrage de Gérardmer nous livre sa vision de l'horreur et ses premières rencontres avec la peur au cinéma, d'Alien à La Mouche.
Transcription
00:00 les maux globines, les bras coupés, tout qui sort, tout ça à profusion,
00:06 où d'un moment bon, ça me fait plus rien.
00:09 Il y a quand même un public, une salle qui est vraiment tellement contente
00:19 d'être là, de regarder, juste de les entendre commenter le générique,
00:24 mettre l'ambiance, d'applaudir, de réagir aussi parfois pendant les films.
00:29 Ça reconnecte avec le plaisir de spectateur tout simple,
00:36 pas snob ni intellectuel, on est juste là pour se faire plaisir,
00:39 qu'on aime, qu'on n'aime pas, c'est pas si grave.
00:43 Je dis alien parce que je crois que j'étais, je devais avoir 12-13 ans
00:48 et j'ai vraiment eu très très très très peur.
00:50 Très peur parce que c'était la première fois que j'étais confrontée
00:53 au surnaturel. Et donc cette bête, tout semblait tellement réel
00:58 dans cette station, que quand tout d'un coup cette bête sort du ventre
01:02 de l'actrice, j'ai vraiment eu très très très très peur.
01:06 Et mon père m'a montré un livre où j'ai vu les photos du Alien
01:11 en plastique, les interviews, et où tout d'un coup ça m'a un peu
01:16 démystifiée la bête. Je parle aussi de ce film que mon père m'a montré,
01:21 Burnt Offering, où c'est une famille qui est possédée par une maison
01:25 et le père devient complètement barge, il essaie de tuer son enfant
01:29 de 8 ans dans une piscine et il essaie de le noyer.
01:32 Et cette image elle est ultra violente parce que c'est quelqu'un
01:35 qui pète les plombs, donc je me dis, ça peut être possible.
01:39 Il faut bien se dire que c'est possible, il y a des horreurs,
01:41 les crimes existent, donc tout d'un coup, ça c'est des images
01:45 qui pour moi sont assez fortes, qui sont assez violentes.
01:48 Elle est plus psychologique pour moi, la vraie horreur.
01:52 En tout cas, moi c'est comme ça que je connecte, parce qu'elle me semble possible.
01:57 Les maux de globine, les bras coupés, tout qui sort à profusion,
02:03 au bout d'un moment, bon, ça ne me fait plus rien.
02:06 Ceci dit, j'adore la mouche de Cronenberg, j'adore.
02:11 J'ai vu sa petite et ça m'a fascinée.
02:13 La nuée de Juste Philippot, j'ai adoré, mais j'ai adoré.
02:20 J'ai adoré l'atmosphère, et puis ce que j'ai adoré,
02:23 j'ai trouvé que c'était un film vraiment triste.
02:26 Il y a vraiment cette femme seule qui élève des larves de libellule
02:32 ou de je ne sais plus quoi, pour en faire de la farine,
02:34 et qui n'en a pas assez, qui n'a pas assez de rendement,
02:38 qui vit seule avec ses enfants, qui ne s'en sort pas,
02:40 qui trouve une manière de nourrir ses larves avec son sang,
02:44 et qui se donne complètement, au point de carrément se perdre.
02:47 Il y a des images incroyables, et ça questionne vraiment
02:51 jusqu'où on peut aller à un moment donné, quand on n'a pas le choix.
02:55 [Musique]

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