"Partager, se soutenir, s'entraider, c'est ça qui va nous faire survivre demain."
Dans cette épicerie, on paie en fonction de ses moyens. Et ceux qui paient le tarif normal permettent aux plus pauvres de payer moins cher. Pendant ce temps-là, à Niort…
Dans cette épicerie, on paie en fonction de ses moyens. Et ceux qui paient le tarif normal permettent aux plus pauvres de payer moins cher. Pendant ce temps-là, à Niort…
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00:00 Bonjour, bienvenue au Cabas Solidaires, une épicerie ouverte en septembre 2020
00:04 où on peut faire ses courses en fonction de ses moyens.
00:06 Cette épicerie de quartier, on va y trouver des produits frais,
00:09 donc on a une partie de production en local et en bio.
00:12 On a fait ce choix-là d'avoir un seul prix sur l'étiquette.
00:15 On vient faire ses courses ici comme tout le monde.
00:17 Le tarif qu'on va payer, il se raffichera en caisse.
00:19 Dans l'épicerie, la seule chose qui va indiquer qu'il y a une tarification un peu particulière,
00:24 ça va être ces affiches-là où on voit, voilà,
00:27 moi si je suis un client qu'on dit solidaire, donc où je paye le prix normal,
00:30 je vais payer 8 euros.
00:32 Si je suis quelqu'un qui a une réduction à -40,
00:34 si je prends quelque chose à 8 euros, ça me fera environ 4,80 euros.
00:38 Et si j'ai une réduction à -60, je paierai environ 3,20 euros.
00:41 L'épicerie créée par Stéphanie est une épicerie solidaire.
00:44 Elle se situe à New York.
00:46 Ce sont des services sociaux qui définissent les bénéficiaires de réduction
00:49 en fonction de leurs moyens.
00:50 Dans la majorité des cas, ce sont des personnes qui touchent le RSA,
00:53 des étudiants et des retraités précaires ou des familles monoparentales.
00:57 Ce système est possible grâce à ceux qui, eux, payent le tarif normal.
01:00 Alors pour grande partie de nos clients solidaires,
01:02 il y a un acte d'achat militant.
01:04 On sait pourquoi on vient, on sait que nos achats permettent de soutenir d'autres personnes.
01:08 Par contre, quand on se dit qu'on est client solidaire,
01:10 c'est pas "je paye plus cher pour aider",
01:12 c'est "je paye le prix d'un petit commerce".
01:14 Et cette marge commerciale qu'on va se faire,
01:16 elle va permettre de financer une réduction.
01:17 Moi, j'ai la chance de pouvoir payer les prix normaux
01:20 et je veux participer, aider un peu pour les personnes qui ont moins de moyens.
01:26 Partager, se soutenir, s'entraider,
01:29 c'est ça qui va nous faire survivre demain.
01:31 Et c'est maintenant qu'il faut commencer.
01:33 On s'aperçoit maintenant, au bout de deux ans et demi,
01:36 que le modèle n'est pas encore équilibré.
01:37 On aurait besoin de cinq clients solidaires pour aider une personne.
01:41 On est peut-être à quatre, un peu moins de quatre clients.
01:43 Le fonctionnement de l'épicerie repose également
01:45 sur le temps donné par une soixantaine de bénévoles.
01:47 Le Cabas solidaire compte seulement deux salariés.
01:49 Ce qui m'a animée au début de ce projet, ça a été vraiment de se dire
01:53 "moi j'aime bien manger et j'aimerais que, peu importe ces moyens, ce soit pareil".
01:56 Et après, ce qui m'anime aussi depuis deux ans et demi,
01:58 c'est l'énergie bénévole qu'il y a ici.
02:00 Sans eux, on ne serait clairement pas au vert, ce serait fini.
02:03 L'idée pour eux, ces personnes-là, c'est vraiment de venir filer un coup de main,
02:07 mettre un rayon, tenir la caisse, accueillir les gens,
02:09 boire des cafés avec les clients, faire du ménage, des choses comme ça.
02:13 La personne se sent quand même plus considérée
02:18 que lorsqu'elle est obligée de venir dans une épicerie spécifiquement faite pour elle.
02:23 Là, elle vient avec tout le monde, elle fait ses courses avec tout le monde
02:27 et elle n'est pas mise un peu de côté.
02:33 Si je choisis de venir ici plutôt qu'au supermarché,
02:35 est-ce que ça me coûte plus cher pour moi ?
02:37 Alors, de façon très honnête, on ne va pas être concurrent du gros Leclerc qui est à côté,
02:42 ou du gros supermarché qui est à côté,
02:44 parce qu'on n'achète pas nos produits au même coût.
02:46 On reste un commerce de quartier, évidemment, ça reste un petit chouïa plus cher.
02:50 Le modèle économique qui est en place dans ces gros supermarchés,
02:53 c'est de l'économie, il y a besoin que des actionnaires investissent,
02:55 ils récupèrent de l'argent, etc.
02:57 Par contre, il y a des proportions gardées.
02:58 On peut aussi se dire "ok, je suis actionnaire, j'ai investi,
03:01 je veux un retour sur investissement, je l'entends,
03:03 on est dans une société capitaliste donc c'est normal".
03:07 Mais peut-être qu'on peut avoir un retour sur capital peut-être un peu moins important.
03:11 On peut être un peu moins gourmand et peut-être un peu moins égoïste
03:14 et se dire "on arrive à redistribuer un peu plus largement".
03:17 En 2022, environ 150 familles ont bénéficié de tarifs réduits au cabas solidaire.
03:21 Ça représente 30 000 euros de réduction.
03:23 L'Association nationale de développement des épiceries solidaires
03:27 compte un réseau de 535 épiceries de ce type en France.
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