L'édito de Florian Tardif : «Autoroutes, la machine à cash incontrôlable»

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Dans son édito du 26/01/2023, Florian Tardif revient sur les revenus engrangés par les autoroutes.

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00:00 ces dernières années, les sociétés d'autoroutes ont réalisé des profits qualifiés d'hors
00:04 normes, selon un rapport de l'Autorité de régulation des transports. Les bénéfices
00:07 écoutés bien des sociétés concessionnaires ont augmenté de 47% en 2021, atteignant 3,9
00:14 milliards d'euros. Des chiffres qui contrastent avec l'effort demandé par les autoroutes
00:17 aux usagers. Vous venez de le rappeler que le prix des péages va augmenter de 4,75%
00:22 en moyenne au 1er février, après une hausse de 2% déjà survenue l'année dernière.
00:28 C'est pourquoi Bruno Le Maire a commandé un rapport à l'IGF, l'inspection générale
00:31 des finances, au moment où ces profits exceptionnels ont été réalisés. Ce rapport montre ainsi
00:36 Romain que la rentabilité des autoroutes est très supérieure à ce qui était attendu
00:40 au moment de la cession du réseau en 2006, quasiment deux fois plus. Face à cela, les
00:45 inspecteurs des finances ont proposé plusieurs solutions, trois exactement, selon une source
00:50 à Bercy, dont la baisse, vous le voyez, de près de 60% des prix des péages, oui 60%,
00:55 ou encore augmenter les prélèvements de l'État à hauteur de 63%, augmentation des prélèvements
01:01 sur l'excédent brut dégagé permettant de rapporter 55 milliards d'euros à l'État.
01:06 Alors pourquoi ces recommandations n'ont-elles pas été suivies ?
01:09 Eh bien tout simplement car ces deux options que je viens de vous présenter sont illégales
01:13 en l'état actuel du droit. Contactez, interrogez à ce sujet l'entourage de Bruno Le Maire,
01:18 à vous, je cite "on ne peut rien faire tant que la concession n'est pas finie", c'est-à-dire
01:22 pas avant 2031 où les plus grosses concessions reviendront à l'État.
01:25 Vincent Delahaye, sénateur, ancien rapporteur de la commission d'enquête sur les concessions
01:29 autoroutières menée en 2020, estime ainsi que le gros défaut, ce sont les contrats
01:34 signés au moment de la privatisation qu'il faut absolument revoir, ils ne sont pas adaptés
01:38 à une vraie concession des services publics, il devrait y avoir des clauses de revoyeur,
01:41 des clauses plus réalistes. Un groupe de travail, Romain, sur le sujet de l'équilibre
01:45 économique et financier des sociétés concessionnaires devrait être prochainement lancé. L'État
01:49 est-il prêt donc aujourd'hui à engager un bras de fer avec les sociétés concernées ?
01:53 La réponse est non, car la dernière fois qu'il a fait cela, c'était en 2015, Ségolène
01:58 Royal, dont la chef de cabinet n'était autre que Elisabeth Borne, avait décidé de
02:02 geler les tarifs autoroutiers. Ce non-respect des clauses de contrat de concession avait
02:06 conduit à un surcoût de 500 millions d'euros qui avait payé la facture. Les usagers, bien
02:11 évidemment, Elisabeth Borne interrogée à ce sujet, avait d'ailleurs reconnu à l'époque
02:14 que les contrats liant l'État aux sociétés d'autoroutes étaient devenus, je la cite,
02:19 des "monstres", "monstres qu'on ne peut tuer" donc avant 2031 et qui vont continuer
02:23 à grignoter, vous l'avez compris, le portefeuille des Français.
02:26 [Musique]
02:29 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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