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Le Sénat doit voter mardi 24 janvier, en première lecture, un projet de loi favorisant la construction de nouveaux réacteurs nucléaires et supprimant l’objectif de réduction à 50% de la part du nucléaire dans le mix électrique d’ici 2035. C'est le sujet du Talk franceinfo. Tous les soirs à partir de 18 heures, Manon Mella et ses invités débattent avec les internautes de la chaîne Twitch de franceinfo.

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00:03:56 Et bonsoir, bienvenue dans le talk de France Info.
00:04:00 Ravi de vous retrouver. Comment ça va le chat ?
00:04:02 Est-ce que vous avez passé une bonne journée ?
00:04:04 On est ensemble pendant une heure,
00:04:06 comme tous les soirs du lundi au vendredi.
00:04:08 Voilà, dans le talk, on s'arrête sur un sujet d'actualité par jour,
00:04:12 un sujet de société, parfois, pas forcément d'actualité.
00:04:15 Et on en débat pendant une heure avec des invités,
00:04:19 voilà, calés sur le sujet en plateau avec nous,
00:04:22 et puis avec vous, le chat qui posait vos questions.
00:04:24 Comment allez-vous ? Je lis déjà The God qui dit
00:04:28 "On est prêt pour un débat explosif".
00:04:30 Mais pas forcément, pas forcément.
00:04:33 En effet, la question qu'on va se poser ce soir divise
00:04:37 "Faut-il relancer le nucléaire français ? Et surtout, en sommes-nous capables ?"
00:04:41 Tenez, savez-vous d'où vient l'électricité que vous consommez là, en ce moment même ?
00:04:46 Entre 60 et 70 % provient du nucléaire,
00:04:50 selon RTE, le gestionnaire de réseau de transport d'électricité,
00:04:54 et cette part du nucléaire, dans le mix électrique français,
00:04:59 François Hollande puis Emmanuel Macron voulaient la ramener à 50 %,
00:05:03 d'ici 2025 d'abord, puis 2035 ensuite,
00:05:07 mais depuis, les choses ont changé.
00:05:09 L'Europe entière manque d'électricité,
00:05:12 et en France, cet objectif de réduction à 50 %,
00:05:16 il pourrait disparaître.
00:05:18 Le Sénat doit voter, aujourd'hui,
00:05:22 un projet de loi qui favorise la construction de nouveaux réacteurs nucléaires.
00:05:27 L'objectif est de construire 6 EPR,
00:05:30 deuxième génération, d'ici une quinzaine d'années environ.
00:05:34 Pour les sénateurs écologistes, tout ceci va à contre-sens de l'histoire,
00:05:39 citation du chef de file Daniel Salmon.
00:05:43 Alors, faut-il relancer le nucléaire français ?
00:05:46 On va évidemment lancer un sondage pour ou contre,
00:05:49 je ne sais pas, dans le chat, pour avoir un peu votre avis.
00:05:52 Est-ce qu'on en a les moyens, surtout, alors que le 12 janvier,
00:05:55 13 réacteurs manquaient encore à l'appel ?
00:05:57 Et oui. Est-ce vraiment un impératif écologique ?
00:06:01 Comme le dit Agnès Pagny-Runacher, la ministre de la Transition énergétique,
00:06:05 qu'allons-nous faire des déchets nucléaires ?
00:06:07 Et au fait, qu'en pensent les Français de tout ça ?
00:06:10 Ça, c'est une bonne question, peut-être.
00:06:12 Pour répondre à toutes ces questions des invités,
00:06:14 c'est toujours mieux.
00:06:16 Grégoire Le Calot, bonsoir.
00:06:18 - Bonsoir. - Bienvenue sur Twitch.
00:06:20 Grégoire Le Calot, qui est journaliste à France Info,
00:06:22 ici chez nous au service Eco-Société.
00:06:25 Est-ce qu'on peut dire spécialiste des questions liées à l'énergie, au nucléaire ?
00:06:31 Oui, je suis des questions d'énergie, même si au service ECO de France Info,
00:06:35 on fait beaucoup plus de choses que ça.
00:06:37 Voilà, mais t'es calé sur le sujet.
00:06:39 Bienvenue à toi, en tout cas.
00:06:40 Fouque Vinguienne, bienvenue.
00:06:42 - Bonsoir. - Bonsoir.
00:06:44 Ravi de vous retrouver, d'ailleurs.
00:06:47 Je crois que c'est un plaisir partagé.
00:06:49 Première fois sur Twitch. - Exactement.
00:06:51 - Chercheur au centre énergie de l'Institut, Jacques Delors.
00:06:55 Bienvenue à vous.
00:06:57 Et en deuxième partie, on changera de plateau.
00:07:00 On a Floriane Louison, qui nous retrouvera à partir de 18h30 à peu près,
00:07:04 qui est journaliste indépendante et qui est autrice d'une enquête
00:07:08 qui s'appelle "Faut-il relancer la machine ?"
00:07:10 parue dans l'excellente revue "Le 1", dont on parle souvent ici dans le talk.
00:07:15 Voilà, revue "Le 1" de la semaine dernière consacrée au nucléaire,
00:07:19 mais qui est disponible en kiosque et sur Internet toujours.
00:07:22 Et avant qu'on attaque, le dessin de Jules Graff,
00:07:25 qui est un illustrateur de BD, auditeur du talk,
00:07:29 qui fait un petit dessin du sujet du jour et qui nous l'envoie.
00:07:33 Hop, je vous le montre.
00:07:36 "Pas dangereux le nucléaire", trois petits points.
00:07:39 "30 ans que j'habite à côté d'une centrale."
00:07:41 Voilà, avec un monsieur qui n'a pas l'air hyper en forme.
00:07:45 Merci Jules Graff, merci Julien.
00:07:47 Est-ce que Julien est dans le chat ce soir ? Je ne t'ai pas vu.
00:07:50 Mais merci à toi si tu es là.
00:07:52 Peut-être un mot pour attaquer d'abord Grégoire Lecalo sur ce projet de loi
00:07:58 favorisant la construction de nouveaux réacteurs nucléaires ?
00:08:01 Qu'est-ce qu'il y a dedans ?
00:08:03 Ce qu'il y a dedans, ça ne va pas faire le succès d'édition de l'été.
00:08:08 Ce sont des mesures qui sont très techniques.
00:08:10 Ce n'est pas le projet de loi qui vient régler les grands enjeux.
00:08:17 En fait, ce qu'a voulu faire le gouvernement avec ce projet de loi,
00:08:21 c'est se préparer à accélérer les chantiers des centrales nucléaires,
00:08:26 des futures centrales nucléaires,
00:08:28 et notamment celle par laquelle on va commencer,
00:08:31 qui est celle de Penly en Normandie.
00:08:33 Et pour anticiper les difficultés qu'il peut y avoir,
00:08:38 les recours qu'il peut y avoir,
00:08:40 parce qu'il y a beaucoup de recours dans le domaine des chantiers énergétiques.
00:08:45 On l'a vu ces dernières années aussi avec les énergies renouvelables.
00:08:50 On l'a moins vu avec le nucléaire parce qu'il y a moins eu de construction.
00:08:54 Mais vous vous doutez que construire une centrale nucléaire,
00:08:57 ça pose beaucoup de questions.
00:08:58 Ça va soulever beaucoup d'interrogations, voire d'opposition.
00:09:02 Donc le gouvernement a voulu simplifier toutes ces questions-là,
00:09:08 à la fois en agissant sur des réglementations environnementales
00:09:15 et aussi des simplifications administratives pour essayer d'accélérer.
00:09:18 Parce que le gouvernement espère aller vite.
00:09:22 Ça ne paraît pas parce qu'on dit mise en service du réacteur nucléaire,
00:09:26 le premier de cette nouvelle génération, autour de 2035.
00:09:29 On se dit "oh là là, mais c'est très loin".
00:09:30 Sauf que non, pour le nucléaire, c'est très très proche.
00:09:33 Et puis il y a aussi une autre question,
00:09:35 c'est qu'Emmanuel Macron se veut un petit peu le père du nouveau nucléaire.
00:09:40 On en parlera sûrement un petit peu des changements de pied d'Emmanuel Macron.
00:09:43 Mais là, c'est lui qui a décidé, par son discours de Belfort,
00:09:49 de s'engager vraiment très fortement dans la voie de ce nouveau nucléaire.
00:09:53 Il voudrait bien couper un petit ruban avant qu'il quitte l'Elysée.
00:10:00 Et donc il y a un peu une gageur aussi là-dessus, avant 2027,
00:10:04 ou en 2027 maximum, d'essayer au moins d'avoir le premier coup de pioche sur ce chantier,
00:10:09 même si ce n'est pas un bâtiment nucléaire,
00:10:12 de pouvoir inviter Emmanuel Macron en tant que président.
00:10:16 On ne sait pas si ça va être possible, parce qu'il va falloir aller vraiment très très vite.
00:10:20 Donc ce projet de loi, c'est vraiment ça. C'est un projet de loi très technique pour simplifier les choses.
00:10:25 Après, on va peut-être en parler. Les sénateurs ont rajouté un point très important,
00:10:30 que vous aviez évoqué, qui est la question des 50% de nucléaire dans le cocktail de production de l'énergie française.
00:10:38 Et ce changement, on peut dire ça, ce changement de cap,
00:10:43 si on reste pour le moment sur l'aspect politique,
00:10:45 après on va vraiment entrer dans le détail du parc nucléaire français et tout,
00:10:48 mais sur l'aspect politique, on a l'impression qu'il y a souvent qu'on hésite.
00:10:54 On ne sait jamais trop vraiment si le nucléaire est une bonne chose ou pas.
00:11:00 Pour la France, c'est une réaction là-dessus, sur ce changement de cap.
00:11:05 J'imagine que ça nous fait prendre peut-être un certain retard aussi, en fait, techniquement.
00:11:11 C'est vrai, il y a une forme de tergiversation, pas seulement sur la question du nucléaire,
00:11:15 sur la question de la production d'électricité sur les 20 dernières années.
00:11:19 Ce dont on s'est rendu compte, c'est qu'on n'a ni mis en place des nouveaux chantiers dans les années 2000,
00:11:25 ce qui aurait été pertinent si on avait voulu du nouveau nucléaire maintenant,
00:11:29 et en même temps, on a eu du retard sur le déploiement des énergies renouvelables.
00:11:33 La France est le seul pays de l'Union Européenne qui n'a pas atteint ses objectifs
00:11:36 de déploiement d'énergie renouvelable à l'horizon 2021.
00:11:38 Ça veut dire que la Pologne, la Hongrie, ils sont arrivés, nous on n'y est pas arrivés.
00:11:42 Donc en fait, on s'est un peu reposé sur les lauriers, on s'est appuyé sur le fait qu'on avait du nucléaire,
00:11:47 qui produisait de manière abondante de l'électricité, qui en plus, cerise sur le gâteau, était décarbonée.
00:11:52 Donc ça veut dire que pour l'atteinte de nos objectifs climatiques, c'était une bonne chose.
00:11:57 Mais par contre, justement parce qu'on a eu peur un peu de la réaction des populations,
00:12:02 on a refusé de faire ses choix politiques.
00:12:04 Et maintenant, on paye cette absence de choix, qui n'est pas seulement imputable à la classe politique
00:12:09 qui est au pouvoir à l'heure actuelle, mais sur l'ensemble de la classe politique
00:12:12 qui s'est succédée depuis les années 2000.
00:12:14 Et sur cette question-là, il faut être très clair, on ne va pas pouvoir rattraper un retard de 20 ans
00:12:18 en l'espace de deux jours.
00:12:19 Donc on va pouvoir accélérer sur des procédures, on va pouvoir mettre en place des manières de rationaliser,
00:12:26 de pouvoir faire en sorte de bénéficier des retours d'expérience.
00:12:29 Mais à très court terme, très peu de solutions s'offrent à nous.
00:12:32 Et donc c'est pour ça qu'il va falloir réfléchir à la manière dont on planifie les 30 prochaines années à venir.
00:12:37 Parce que l'idée n'est pas de reproduire les mêmes erreurs, surtout que là on est dans une logique très simple.
00:12:41 Et c'est ce sur quoi il faut insister, je pense.
00:12:44 C'est qu'à l'heure actuelle, deux tiers de l'énergie qu'on consomme en France, c'est de l'énergie fossile.
00:12:49 C'est-à-dire que c'est du pétrole, pour les voitures par exemple, c'est du gaz pour se chauffer.
00:12:53 Et seulement un quart de l'énergie que l'on consomme, c'est de l'électricité.
00:12:56 L'objectif à l'horizon 2050, c'est de faire en sorte de diminuer la part des énergies fossiles
00:13:01 et d'augmenter la part de l'électricité.
00:13:03 L'électricité qui devra être décarbonée.
00:13:05 Donc soit produite à partir de nucléaire, soit produite à partir d'énergie renouvelable, ou un mix des deux.
00:13:10 Et donc là, le débat se concentre vraiment sur l'électricité en tant que telle,
00:13:14 mais il va falloir réfléchir à la manière dont on décarbone le reste.
00:13:17 Et c'est pour ça que ça va être un projet de société qui va devoir s'inscrire dans le temps,
00:13:20 et d'où la nécessité d'avoir un débat là-dessus.
00:13:22 Il y a aussi un projet de loi d'accélération des énergies renouvelables.
00:13:27 Qui précède le projet de loi sur le nucléaire, qui est un peu de la même nature.
00:13:33 C'est des dispositions très techniques qui sont censées permettre d'aller plus vite sur les chantiers.
00:13:39 Parce qu'on disait, alors là, pareil, je vous disais tout à l'heure,
00:13:42 la mémoire des chiffres, c'est pas toujours ma qualité première.
00:13:45 Mais je crois que c'est 7 ans en moyenne pour faire sortir des éoliennes de terre en France.
00:13:52 Et donc le gouvernement a voulu que ce soit plus rapide, justement pour rattraper ce retard.
00:13:57 Après, il y a une autre question qui se pose sur, notamment, surtout le projet de loi nucléaire.
00:14:02 C'est que là, aujourd'hui, effectivement, il y a ce projet qui passe au Parlement.
00:14:06 Mais beaucoup disent, attendez, le gouvernement met la charrue avant les bœufs.
00:14:10 Ça va un peu vite.
00:14:11 Voilà, parce qu'on s'occupe d'abord des détails du chantier, de faciliter les chantiers,
00:14:15 avant même de décider si oui ou non, on va vraiment se lancer sur un programme nucléaire.
00:14:21 Puisque ça, c'est des décisions qui restent encore à prendre.
00:14:23 Le Parlement doit encore se prononcer là-dessus d'ici l'été.
00:14:27 Il y a par ailleurs des débats publics, il y en a deux.
00:14:29 Il y en a un qui porte sur la première paire d'EPR, de réacteurs EPR, qui est prévue à Penly, en Normandie.
00:14:35 Et puis un autre où on demande aux Français, dites-nous, à votre avis, comment il faut produire de l'électricité.
00:14:41 Ces débats-là, ils ne sont pas encore clos.
00:14:44 Et on commence déjà à se préoccuper de savoir comment on va faire pour construire plus vite les terrassements, etc.
00:14:50 Donc certains disent, le gouvernement essaye de court-circuiter le débat public.
00:14:55 C'est une question qui est lancée.
00:14:57 Le gouvernement répond que non, que les décisions ne sont pas prises et qu'il ne préjuge pas de ses décisions avec ce projet de loi,
00:15:05 mais qu'il ne fait qu'anticiper.
00:15:07 Donc ça, c'est une question, je ne sais pas ce qu'on en pense sur Twitch, mais c'est un débat.
00:15:10 Alors justement, je prends un commentaire peut-être de Fumancho.
00:15:17 Je pense que je prononce très mal ton pseudo, désolé.
00:15:20 Premier message sur le chat.
00:15:21 "Bienvenue, dans l'idée c'est bien de relancer le nucléaire, mais on est en manque de chaudronniers, de soudeurs,
00:15:26 sachant qu'un de ces métiers, il faut au moins 7-8 ans d'expérience."
00:15:30 Tout à fait, très pertinent.
00:15:31 On a la main-d'œuvre, il me semble qu'on a dû faire appel à des soudeurs canadiens.
00:15:36 Des soudeurs canadiens, américains.
00:15:37 A l'époque, on avait détecté ce problème de corrosion sous contrainte dans des réacteurs,
00:15:41 c'est-à-dire un problème de sécurité sur un certain type de circuit.
00:15:45 Et non, on a dû appeler à de la main-d'œuvre américaine, canadienne,
00:15:48 parce que justement, on n'avait pas assez investi dans la formation sur ces questions-là,
00:15:53 parce que justement, on n'avait pas décidé de relancer éventuellement deux programmes nucléaires.
00:15:58 Et donc en fait, ce qui s'est passé, c'est que la filière nucléaire a perdu en compétences sur les dernières années.
00:16:04 Marie de Saint-Onze qui dit "on n'a plus les compétences pour fabriquer une centrale".
00:16:09 Et c'est pour ça que la question se pose de "est-ce qu'on est aussi capable de répondre à l'éventuelle commande qui arrivera ?"
00:16:14 Et ça c'est une question légitime, parce que EDF qui jadis, il faut le dire, était le champion du nucléaire,
00:16:21 mais pas seulement au niveau français, au niveau international,
00:16:24 à l'heure actuelle, subit une perte sèche de compétences, une dépréciation de ses actifs.
00:16:30 Et d'ailleurs, le meilleur exemple est de dire qu'un appel d'offres a eu lieu en Pologne
00:16:35 pour savoir qui allait construire les centrales nucléaires.
00:16:37 EDF a répondu à cet appel d'offres, mais EDF n'a pas gagné cet appel d'offres.
00:16:41 Ce sont les Américains et les Coréens qui, eux, avaient une meilleure maîtrise des coûts
00:16:46 et plus de garanties sur les compétences.
00:16:49 Et donc derrière, c'est toute une filière qu'il ne faudra pas reconstruire de zéro,
00:16:52 mais qu'il va falloir petit à petit rebâtir.
00:16:54 Et donc là, il faudra des signaux forts pour la filière.
00:16:56 Et alors, vas-y, mais simplement, si je me souviens bien, il me semble que t'es allé, toi, dans une école...
00:17:02 Tout à fait, la filière nucléaire est en train de se réorganiser pour justement retrouver ses compétences qu'elle avait perdues.
00:17:10 On vous envoie le reportage, le tchat.
00:17:12 Parce qu'on ne construisait plus de centrales.
00:17:15 Et donc, elle met en place ce qu'elle appelle une "université des métiers du nucléaire".
00:17:19 Alors, ce n'est pas un campus unique où il y aurait un petit peu toutes les formations.
00:17:24 Mais par exemple, ce que j'avais été voir en Normandie, c'est une école qui est spécialisée dans le soudage,
00:17:30 parce que c'est un énorme problème sur les centrales nucléaires.
00:17:33 C'est ce qui a provoqué en partie les très gros retards sur le réacteur EPR de Flamanville.
00:17:39 - Ah là là, on l'appelle le fiasco.
00:17:42 - Voilà, il y a un peu tous les pseudos qu'on veut.
00:17:45 - 11 ans de retard.
00:17:46 - Voilà. Et donc, dans cette école, c'est un immense hangar avec des boxes
00:17:53 dans lesquels on reproduit à l'échelle 1 des bouts de tuyauterie de centrales nucléaires.
00:17:58 Et pas que les centrales nucléaires, on fait aussi des bateaux, des sous-marins.
00:18:01 Et dedans, des promos de soudeurs peuvent soit se recycler, soit se former complètement à ces métiers du soudage très techniques.
00:18:13 Très techniques aussi parce qu'il faut le dire, les mesures de sûreté, de sécurité n'ont pas cessé de monter en gamme dans le nucléaire,
00:18:22 surtout après l'accident de Fukushima.
00:18:24 Et on a en France une institution qui s'appelle l'autorité de sûreté nucléaire, qui est une autorité indépendante de l'État,
00:18:31 qui fait quand même assez bien son travail et qui est très attentive aux questions de sûreté
00:18:37 et qui est capable de dire à EDF non, vous n'allez pas continuer avec des soudures qui nous semblent défectueuses,
00:18:46 même si vous nous dites que ça va marcher.
00:18:48 On veut que vous corrigiez et EDF est obligé de le faire.
00:18:51 Donc cette autorité administrative, elle a aussi fait monter encore les normes de sécurité dans les centrales.
00:18:57 C'est pour ça aussi que c'est encore plus compliqué de construire une centrale nucléaire.
00:19:01 D'ailleurs, c'est ce qui est déjà un petit peu en train de se passer sur la question du vieillissement des centrales,
00:19:08 de l'âge à ne pas dépasser.
00:19:11 Est-ce que c'est dans notre intérêt énergétique de relancer le nucléaire ?
00:19:16 RTE dit quoi ? Il y a plusieurs scénarios possibles.
00:19:19 RTE, c'est le réseau de transporteurs d'électricité,
00:19:22 donc globalement eux qui détiennent les gros pylônes d'électricité que vous voyez lorsque vous prenez le TGV.
00:19:27 RTE a fait plusieurs scénarios de modélisation pour savoir à quoi ressemblerait notre futur énergétique à l'horizon 2050.
00:19:32 Parce qu'en 2050, l'objectif qu'on s'est fixé au niveau européen et donc au niveau français,
00:19:37 c'est d'atteindre la neutralité climatique.
00:19:39 C'est-à-dire faire en sorte que...
00:19:40 Carbone.
00:19:41 Alors climatique au niveau européen et carbone au niveau français.
00:19:43 D'accord.
00:19:44 La nuance, elle est assez ténue.
00:19:46 Mais l'objectif c'est de réduire nos émissions de CO2 à un niveau zéro.
00:19:50 Faire en sorte qu'on puisse absorber avec les forêts par exemple nos émissions de CO2.
00:19:54 Et donc pour ce faire, on a besoin de ce qu'on appelle électrifier les usages.
00:19:58 C'est-à-dire que la voiture aujourd'hui qui roule au pétrole, elle va passer à l'électrique.
00:20:02 Parce que l'électrique, on peut justement avoir de l'électricité qui est produite à partir de sources bas carbone.
00:20:07 Soit le nucléaire, soit les énergies renouvelables.
00:20:09 Et donc six scénarios ont été réalisés par RTE.
00:20:12 Et sur ces six scénarios, ils analysent les conditions qui peuvent nous permettre d'atteindre cet objectif.
00:20:17 Et dans certains scénarios, on nous dit il va falloir passer par un mix entre les énergies renouvelables et le nucléaire.
00:20:24 Et sur d'autres scénarios, on est sur un mix 100% énergie renouvelable.
00:20:29 Et donc après, et c'est là où le politique intervient.
00:20:33 Pourquoi on ne fait pas ce choix-là à la limite des énergies 100% renouvelables comme l'Allemagne je crois d'ailleurs qui est plutôt là-dessus ?
00:20:39 Pourquoi on ne fait pas ce choix-là ? Parce qu'il y a des conditions à respecter.
00:20:42 Et ces conditions, elles imposent par exemple d'avoir une plus grande flexibilité du réseau.
00:20:47 C'est-à-dire que vous et moi, on doit être plus en capacité d'adapter notre consommation en fonction de la production.
00:20:51 Et donc ça, c'est une contrainte qu'RTE a identifiée.
00:20:54 Une autre contrainte, c'est également de dire que si on allie nucléaire et énergie renouvelable, ça sera moins coûteux.
00:21:00 Parce qu'ils ont fait leur modélisation économique.
00:21:04 Et donc là, l'aspect économique peut prendre le pas sur la décision.
00:21:07 Mais il faut être très clair là-dessus, la décision n'est pas prise une fois qu'on a mis en place ces scénarios.
00:21:12 C'est aux politiques de débattre de ces scénarios avec le public, avec les citoyens, pour justement voir quelle est la voie à privilégier.
00:21:19 Et puis il y a un autre problème, c'est que l'électricité, ça se stocke très très mal.
00:21:24 On ne peut pas en garder dans son tiroir.
00:21:26 Donc le problème des énergies renouvelables, c'est qu'elles produisent et l'électricité, elle part au moment où elles produisent.
00:21:35 Donc elles ont ce défaut par rapport aux centrales nucléaires, qui est qu'une centrale nucléaire, on dit qu'on peut la piloter.
00:21:42 C'est à dire, vous avez besoin d'électricité ? Eh bien vous demandez à telle centrale nucléaire d'augmenter sa production et l'électricité arrive sur le réseau.
00:21:49 Avec des éoliennes, il faut du vent pour qu'elle tourne.
00:21:52 Il faut du soleil avec le solaire et il n'y en a pas toujours.
00:21:56 Et souvent, les périodes de manque de vent, pas de chance, ça tombe en hiver, au moment où on a le plus besoin d'électricité.
00:22:04 Donc c'est pour ça que RTE, qui a bâti plusieurs scénarios, qui ont abouti à ces décisions de l'État.
00:22:15 Eh bien, les décisionnaires ont dit qu'on ne peut pas se fier entièrement à un réseau d'énergie renouvelable parce qu'on ne sait mal stocker l'électricité qu'elle produit.
00:22:27 Si demain, il y a des expériences qui sont menées là-dessus, on arrive, quand une éolienne tourne, à prendre son électricité, à la mettre de côté et à pouvoir la prendre à un moment où on en a besoin et où l'éolienne ne va pas tourner.
00:22:39 Ça va résoudre en partie ce gros défaut des énergies renouvelables.
00:22:45 En attendant, on ne sait pas encore le faire à une échelle suffisamment énorme pour couvrir les besoins en électricité dont on parlait tout à l'heure, qui vont augmenter.
00:22:55 Est-ce que vous pouvez peut-être nous expliquer, si vous le savez, en Allemagne, ça fonctionne comment ? Parce qu'ils sont quand même sortis du nucléaire.
00:23:03 Et en janvier 2018, pour la première fois dans l'histoire du pays, la demande d'électricité a été entièrement couverte par les énergies renouvelables.
00:23:11 Ça veut dire que c'est possible. En tout cas, ils l'ont remplacée par quoi ? Ça fonctionne comment ?
00:23:15 C'était très ponctuel.
00:23:16 C'est toujours l'exemple allemand, mais ça n'a pas duré longtemps.
00:23:20 Ça relève d'une situation où justement on avait beaucoup de vent, on avait beaucoup de soleil.
00:23:24 Donc c'était exceptionnel.
00:23:25 Ça a pu être couvert. Mais globalement, l'Allemagne, à l'heure actuelle, utilise encore du gaz pour produire son électricité.
00:23:32 C'est pour ça qu'avec tout ce qui se passe, la guerre en Ukraine et même avant les manipulations mises en place par Vladimir Poutine, ça posait problème.
00:23:39 Ils ont encore des centrales nucléaires qu'ils ont prolongées de manière temporaire, justement parce qu'on avait des problèmes d'approvisionnement au cours de cet hiver.
00:23:47 Et puis ils utilisent également du charbon à l'heure actuelle.
00:23:49 C'est ce qui est mentionné dans le tchat. Est-ce que c'est vrai ? Les gens disent souvent qu'ils ont remplacé le nucléaire par le charbon.
00:23:54 Alors non, c'est faux.
00:23:55 Ça c'est faux.
00:23:56 C'est faux factuellement parce que la part de charbon a également diminué.
00:24:00 Mais par contre, elle n'est pas devenue nulle.
00:24:03 Et c'est là où on peut émettre certaines critiques vis-à-vis de la transition énergétique allemande.
00:24:08 C'est-à-dire qu'ils ont voulu sortir en même temps du charbon et du nucléaire.
00:24:14 Alors que d'un point de vue climatique et d'un point de vue des émissions de CO2, il aurait fallu d'abord mettre l'accent sur la sortie du charbon.
00:24:20 Et que, en même temps, le nucléaire aurait justement permis de compenser et d'éviter l'utilisation du gaz.
00:24:27 Parce qu'à l'heure actuelle, on ne peut pas se reposer sur seulement les énergies renouvelables compte tenu du fait que l'électricité ne se stocke pas.
00:24:36 Et si on décidait d'aller dans cette voie-là, alors à ce moment-là, il faudrait remplir les fameuses conditions qui ont été émises par RTE,
00:24:42 qui sont quand même extrêmement contraignantes.
00:24:44 Et c'est pour ça qu'il faut les exposer, pour que tout le monde puisse choisir en bonne intelligence si on veut se diriger vers ce choix-là ou pas.
00:24:51 Alors après, RTE, dans un document préparatoire, avait quand même montré, démontré qu'on pouvait quand même aller plus loin que là où on était aujourd'hui,
00:25:02 sur les énergies renouvelables, y compris en France, que les réseaux pouvaient le permettre à condition d'effectuer des travaux relativement mineurs.
00:25:11 Je dis relativement parce que dans le domaine de l'énergie, on est vite en milliards.
00:25:16 Mais en tout cas, on pouvait aller un petit peu plus loin que ce qu'on fait aujourd'hui.
00:25:22 Mais ça a été un choix politique, là, pour le coup.
00:25:25 Et aussi parce que les énergies renouvelables, le développement des énergies renouvelables, on en a un peu parlé, c'est toujours très compliqué en France de dire,
00:25:34 on reste avec une dominante très forte de nucléaire qui est soutenue quand même par une production d'énergie renouvelable qui augmente sans cesse,
00:25:44 et aussi par l'hydroélectricité dont on parle peu, mais qui n'est pas négligeable dans le cocktail de production en France.
00:25:51 Et notre parc nucléaire, il est dans quel état ? Il y a combien de réacteurs fermés ?
00:25:58 Alors, je vais vous le dire tout de suite, parce que j'ai un petit appli magique que vous devez connaître.
00:26:03 Moi, je vais par France Info.
00:26:05 Alors, ce n'est pas développé par France Info.
00:26:07 J'avais noté 13 réacteurs à l'arrêt au 12 janvier.
00:26:13 Un peu plus d'une dizaine, au plus fort de la crise.
00:26:16 Parce qu'on se dit, c'est bien beau de vouloir en créer des nouveaux, mais déjà, ça serait peut-être bien que notre parc soit en bonne santé.
00:26:22 Il fonctionne en pleine capacité.
00:26:25 Il faut peut-être rappeler les déterminants qui ont conduit à l'absence de fonctionnement d'une partie du parc nucléaire.
00:26:30 Il y a eu les fameuses corrosion sous contrainte.
00:26:33 C'est un défaut qu'on a détecté sur certaines centrales.
00:26:36 Et vu qu'à l'époque, on produisait les centrales à la chaîne pour faire des économies d'échelle,
00:26:40 à partir du moment où vous détectez un défaut sur l'un, il est réplicable sur l'ensemble des réacteurs.
00:26:44 Ça, c'était le premier point.
00:26:46 Et puis, en même temps, il faut rappeler qu'il y a eu la période Covid.
00:26:48 Et au cours de la période Covid, les maintenances qui devaient avoir lieu ont été reportées.
00:26:53 Pourquoi ? Parce que les travailleurs étaient, comme vous et moi, confinés chez eux.
00:26:56 Et donc, en réalité, ça, ça nous a mis un peu dans la difficulté.
00:26:59 Et donc, cette conjonction de facteurs, de maintenance reportée, de maintenance décennale,
00:27:04 qu'il fallait opérer parce que tous les dix ans, l'autorité de sécurité nucléaire fait en sorte d'opérer une vraie revue
00:27:10 pour faire en sorte de s'assurer que le réacteur puisse fonctionner,
00:27:15 et bien, tout ça, mis bout à bout, a fait qu'on est arrivé dans cette situation assez difficile
00:27:19 et que la production nucléaire a été historiquement basse et nous a mis dans une réelle situation de difficulté
00:27:25 avec un chiffre, peut-être, à rappeler.
00:27:27 Traditionnellement, en été, la France exporte toujours son électricité.
00:27:31 Et là, pour la première fois en 20 ans, on a importé de l'électricité, justement parce que nos centrales n'étaient pas là.
00:27:36 Ça montre aussi notre dépendance au parc nucléaire et peut-être une nécessité de diversifier en développement,
00:27:42 un peu plus rapidement, les énergies renouvelables.
00:27:45 - Et Grégoire ? - Voilà, j'ai retrouvé, donc, aujourd'hui, on a 42 réacteurs qui marchent et 14 qui sont à l'arrêt.
00:27:51 Ce qui est beaucoup mieux que la situation dans laquelle on était en décembre.
00:27:56 Il faut imaginer que ces grandes visites, tous les dix ans, c'est des centaines de travailleurs
00:28:01 qui interviennent dans cette enceinte nucléaire qui est un milieu relativement confiné.
00:28:07 C'est extrêmement complexe à mettre en place.
00:28:10 On ne peut pas, c'est pas souple, on ne peut pas le reporter comme ça.
00:28:14 Donc quand le Covid est arrivé par là-dessus, en plus, il y a la distanciation.
00:28:19 Il fallait que les équipes qui travaillaient encore travaillent plus loin.
00:28:23 Donc ça a été un bazar, il faut le dire, pour maintenir ces travaux.
00:28:29 Et ça a été la base des retards après lesquels on a pédalé.
00:28:34 Et en plus, après, il y a eu ce problème de corrosion sous contrainte.
00:28:38 Donc, en fait, des petites fissures microscopiques, c'est des fissures qui sont apparues sur le circuit,
00:28:46 une partie du circuit primaire de certaines centrales nucléaires.
00:28:50 Parce que DF a contrôlé toutes ces centrales.
00:28:53 La chance qu'on a eu, nous, avec le parc nucléaire, c'est que c'était seulement, majoritairement,
00:29:01 certains modèles qui avaient ce problème, les plus récentes,
00:29:06 parce qu'on avait changé un petit peu le dessin des tuyauteries.
00:29:09 Et du coup, ce changement au niveau de la fabrication, du dessin des tuyauteries,
00:29:16 ça a provoqué un petit peu plus de fragilité sur ces tuyauteries.
00:29:20 Les centrales les plus anciennes ont été moins touchées.
00:29:24 Et alors, dans le chat, ça défile. Désolée, je ne peux pas relever les pseudos,
00:29:28 mais j'ai vu quand même pas mal de commentaires sur l'exploitation de l'uranium.
00:29:35 Où est-ce qu'on va le chercher ? Je ne sais pas si vous avez vu ça,
00:29:38 mais au Niger, il y a une entreprise française qui a laissé 20 millions de tonnes de déchets radioactifs à l'air libre.
00:29:46 C'était donc l'uranium exploité dans une mine à Arlith, en plein Sahara.
00:29:53 Il y a aussi cette question-là.
00:29:55 - Effectivement, il faut le rappeler, parce qu'on parle d'énergie fossile, etc.
00:29:58 Mais le nucléaire utilise lui aussi des matières premières qu'on doit extraire.
00:30:04 On ne sait pas fabriquer ça à partir de zéro.
00:30:08 Donc effectivement, l'uranium, où est-ce qu'on le trouve ?
00:30:11 Pour ce qui concerne la France, en effet, il y a eu beaucoup d'exploitation au niveau des pays d'Afrique.
00:30:18 Et c'est une exploitation minière.
00:30:22 Et effectivement, c'est souvent loin des regards.
00:30:26 Ce n'est pas d'une transparence toujours très exemplaire.
00:30:30 - On vous envoie un lien dans le chat.
00:30:32 - C'est un des talons d'Achille du nucléaire.
00:30:36 - C'est vrai que le nucléaire vient également du Canada, du Kazakhstan, d'Australie.
00:30:48 Enfin, en tout cas, l'uranium, pour être plus précis.
00:30:51 L'un des intérêts vis-à-vis du nucléaire, c'est qu'on n'est pas seulement dépendant d'un seul pays.
00:30:56 Par exemple, si on prend vraiment l'analogie du gaz russe,
00:30:58 à partir du moment où on n'avait plus de gaz russe, on s'est retrouvé dans la vraie difficulté.
00:31:01 Là, on peut sourcer l'uranium depuis plusieurs États membres.
00:31:04 Maintenant, l'objectif, c'est de faire en sorte qu'on puisse le faire dans des conditions
00:31:10 qui soient le plus environnementalement acceptables dans ces pays-là.
00:31:14 Et donc, derrière, l'entreprise en difficulté, là-dessus, qui est mise en cause,
00:31:19 je crois que c'est Areva, à l'époque, doit devoir vraisemblablement répondre de ses actes.
00:31:25 - Orano, Exareva.
00:31:27 - Exareva, qui a été renommée après, évidemment, des difficultés financières.
00:31:31 Mais il n'empêche qu'ils ont encore la responsabilité juridique derrière tout ça,
00:31:35 de faire en sorte que cette exploitation puisse se faire dans des conditions qui sont acceptables
00:31:40 et qui puissent en même temps bénéficier aux dix pays.
00:31:43 Mais de toute façon, aucune source d'énergie n'est neutre en termes d'extraction.
00:31:48 Il faut être très clair là-dessus.
00:31:49 - Il faut rappeler d'ailleurs que les énergies renouvelables utilisent, par exemple, beaucoup de cuivre.
00:31:52 Et que le cuivre, c'est aussi une exploitation minière qui pose des problèmes.
00:31:57 Par exemple, il y a une mine énorme au Chili qui est en partie, alors pas exploité,
00:32:03 mais dans laquelle le français, Engie, a des participations.
00:32:09 - Et quand Agnès Pagny-Runacher dit "relancer le nucléaire en France, c'est un impératif écologique", c'est vrai ça ?
00:32:19 - C'est difficile de se prononcer parce qu'en fait, de toute façon, on a fait les choix.
00:32:23 - À quel point ça fait du mal à l'environnement ?
00:32:25 - Alors, pour donner une petite comparaison en termes d'émissions de CO2,
00:32:30 parce que c'est ça qui est présenté comme intérêt du nucléaire,
00:32:34 je crois que le nucléaire, c'est entre 6 et 12 grammes par kilowattheure d'émissions de CO2.
00:32:41 Pour le gaz, de mémoire, c'est 500.
00:32:45 - Et le charbon, c'est 1 kg.
00:32:47 - Il y a un vrai intérêt du point de vue des émissions de CO2 sur le nucléaire.
00:32:52 Après, il y a d'autres inconvénients de plusieurs types,
00:32:55 c'est évidemment les déchets, je pense qu'on reviendra là-dessus par la suite.
00:32:58 Il y a aussi le fait que la construction prend énormément de temps,
00:33:01 donc à très court terme, vous ne pouvez pas vous reposer sur du nouveau nucléaire,
00:33:05 vous pouvez seulement vous appuyer sur du nucléaire existant.
00:33:07 Et donc là, ça pose la question de savoir jusqu'où on peut prolonger la durée de vie des centrales,
00:33:12 parce qu'on ne peut pas le faire ad vitam aeternam, j'ai envie de dire.
00:33:15 Il faudra du coup que l'autorité de sécurité nucléaire passe par derrière.
00:33:18 Et vu que c'est une autorité administrative indépendante,
00:33:21 et vous l'avez rappelé tout à l'heure, et c'est une très bonne chose,
00:33:24 cela nous laisse aussi un peu à la discrétion de la décision de l'autorité de sécurité nucléaire.
00:33:29 Si demain l'autorité de sécurité nucléaire vous dit "il faut fermer 10 réacteurs",
00:33:32 pour des raisons de sécurité, on devra par la force des choses les fermer.
00:33:36 Et donc le raisonnement est de dire qu'à très court terme,
00:33:39 le seul moyen d'avoir de l'électricité supplémentaire additionnelle,
00:33:42 ce sont les énergies renouvelables.
00:33:44 Et donc jusqu'à présent, il y a une forme de politisation du débat,
00:33:47 une forme d'opposition entre énergie renouvelable et nucléaire.
00:33:51 Et donc maintenant la question est de savoir comment on va pouvoir sortir du débat par le haut,
00:33:55 et éviter que ces deux types de sources de production d'électricité s'opposent,
00:33:59 mais peut-être éventuellement soient complémentaires.
00:34:01 Et c'est là tout l'intérêt d'un débat public,
00:34:03 et de ce genre d'émissions et d'interactions avec le tchat par exemple.
00:34:05 On a tendance Grégoire à opposer les énergies entre elles.
00:34:08 Oui, ça s'est beaucoup fait.
00:34:10 Il y a des partisans et des adversaires des deux camps
00:34:13 qui s'affrontent souvent d'ailleurs sur Internet, sur Twitter.
00:34:17 On voit beaucoup ça.
00:34:19 Il y a parfois aussi, on pourrait en faire parfois des films,
00:34:24 il y a quelques coups bas un peu,
00:34:26 des opposants cachés qui soufflent sur des contestations,
00:34:31 par exemple sur les projets d'énergie renouvelable.
00:34:36 Mais c'est un débat que les pouvoirs publics
00:34:40 semblent quand même avoir un peu dépassé maintenant.
00:34:42 Il y a eu une vraie prise de conscience
00:34:44 que les deux allaient être nécessaires.
00:34:48 C'est vrai qu'Emmanuel Macron, dans son discours de Belfort,
00:34:51 il a choisi l'option assez maximaliste sur le nucléaire.
00:34:55 Dans tous les scénarios possibles de production d'électricité que donnait RTE,
00:35:00 il y avait le scénario le plus nucléarisé qui donnait 14 réacteurs nucléaires.
00:35:05 C'est précisément le chiffre que le président de la République a choisi,
00:35:09 puisqu'on est d'abord sur une commande,
00:35:12 je ne sais pas si vraiment elle est ferme, mais on va dire ferme, de 6,
00:35:16 et des études qui vont être lancées pour 8 réacteurs EPR supplémentaires.
00:35:21 Parallèlement, le président dit "attention, on n'a jamais été aussi loin sur les énergies renouvelables".
00:35:28 Effectivement, peut-être pas parce que le président de la République lui-même
00:35:31 était un chaud partisan des énergies renouvelables,
00:35:33 mais parce qu'il s'est rendu compte,
00:35:35 parce que les pouvoirs publics se sont rendus compte qu'on ne pouvait pas faire sans,
00:35:39 et qu'il ne pouvait pas de toute façon,
00:35:41 quand bien même on l'aurait voulu, y avoir un mix électrique 100% nucléaire,
00:35:45 ou en tout cas, une aussi forte dominante nucléaire.
00:35:50 Et avant d'accueillir Florian, peut-être un mot sur les déchets nucléaires ?
00:35:55 Tout à l'heure vous l'aviez évoqué, Fouquevine,
00:35:58 est-ce qu'on sait gérer ça ?
00:36:01 Le meilleur moyen de traiter à l'heure actuelle ces déchets,
00:36:06 qui sont là pour durer, c'est ce qu'on appelle "Cigeo".
00:36:10 Abûr dans la meuse.
00:36:13 C'est l'objectif de creuser un trou,
00:36:16 projet contesté,
00:36:18 tout à fait, qui fait l'objet de contestation,
00:36:20 stocker ces déchets dans de l'argile, en couche géothermique,
00:36:24 et ensuite les englober de verre,
00:36:27 ce qu'on appelle la vitrification, parce que le verre est justement solide,
00:36:30 et résiste à l'épreuve du temps.
00:36:33 A l'heure actuelle, c'est la moins pire des solutions sur ces questions-là.
00:36:39 Il n'y a pas de consensus sur
00:36:42 est-ce qu'on pourra se passer
00:36:46 de la manière dont on va devoir stocker ces déchets-là,
00:36:49 est-ce qu'on devra toujours recouvrir à ce genre d'initiatives,
00:36:51 ou est-ce qu'on pourra à terme tout recycler.
00:36:54 Il faut aussi là-dessus être conscient que
00:36:57 ça laisse évidemment des questions en suspens,
00:37:00 en termes de dettes morales vis-à-vis des populations
00:37:02 et de les générations suivantes à venir,
00:37:04 puisque ces déchets-là ne vont pas s'estomper à l'échelle d'une vie.
00:37:08 Ils sont partis pour durer plusieurs centaines d'années,
00:37:11 et donc évidemment, la question de l'exploitation des centrales nucléaires
00:37:14 doit prendre en compte la production des déchets,
00:37:17 et ça doit faire partie du débat public.
00:37:19 - Après, il y a une filière d'exploitation et de ré-exploitation des déchets nucléaires.
00:37:25 On est censé, en France, pouvoir en partie recycler le combustible usagé des centrales.
00:37:30 Le problème, c'est que cette filière, elle ne fonctionne pas très bien.
00:37:34 L'année dernière d'ailleurs, elle s'est un petit peu prise les foudres
00:37:36 de l'autorité de sûreté nucléaire,
00:37:39 parce qu'il y a des problèmes de fabrication dans l'usine
00:37:44 qui recycle ce combustible nucléaire,
00:37:47 des problèmes de stockage dans les piscines du site de l'Aag.
00:37:52 En Normandie, on en parlera peut-être dans la deuxième demi-heure,
00:37:55 qui sont pleines, et on n'a pas assez anticipé
00:38:00 la construction de nouveaux espaces de stockage intermédiaires
00:38:03 le temps que ça puisse partir à l'usine.
00:38:07 Donc, ce cycle, il est grippé,
00:38:11 et donc c'est un des défis aujourd'hui de pouvoir le faire fonctionner à nouveau,
00:38:17 sachant qu'en plus, la guerre en Ukraine et les relations avec la Russie,
00:38:23 qui sont aujourd'hui très difficiles,
00:38:25 viennent perturber encore plus cette question des déchets nucléaires,
00:38:30 puisque la France était en partie dépendante
00:38:33 de certaines installations russes pour le traitement de ses propres déchets.
00:38:38 - Quel risque pour les populations, l'environnement,
00:38:43 sur les déchets nucléaires ? Il y a des risques ?
00:38:46 - Alors aujourd'hui, en France, c'est très mesuré.
00:38:50 Il y a l'Autorité de Sûreté Nucléaire, à ce qu'on appelle un bras armé sur le terrain,
00:38:55 qui s'appelle l'IRSN, et qui surveille, qui fait des mesures très régulières.
00:39:01 EDF, elle-même, est tenue de faire des mesures
00:39:04 et de les communiquer à l'Autorité de Sûreté Nucléaire.
00:39:07 Par exemple, le dessin qu'on a vu tout à l'heure était un peu vachard,
00:39:10 parce qu'autour des centrales nucléaires, les gens ne sont pas comme ça.
00:39:13 Au contraire, même, les habitants autour des centrales ont plutôt tendance
00:39:18 à être très favorables, parce qu'il y a toute une politique sociale d'EDF
00:39:22 qui est menée au bénéfice des communes qui accueillent des centrales nucléaires.
00:39:27 Il y a des très beaux équipements, des fermes aux crocodiles, par exemple,
00:39:31 perdues au fin fond de la campagne autour de Poitiers.
00:39:35 Des équipements qui n'auraient jamais pu être là sans les centrales nucléaires
00:39:39 et les politiques d'EDF vis-à-vis de ces populations.
00:39:43 Tous les secteurs, tous les effluents des centrales sont très mesurés.
00:39:48 Après, il y a quand même des questions qui se posent pour l'avenir.
00:39:51 Effectivement, déjà, qu'est-ce qui va advenir de ces déchets nucléaires ?
00:39:55 Il faut de l'eau pour faire fonctionner les centrales ?
00:39:58 Il faut de l'eau, et avec le réchauffement climatique, c'est un peu plus compliqué,
00:40:02 parce que les centrales, elles ont besoin, celles qui sont en bord de rivières,
00:40:07 de puiser de l'eau, elles rejettent elles aussi de l'eau.
00:40:11 Et comme il y a moins d'eau, les variations de température dues aux centrales sont plus rapides,
00:40:18 et ça pose à son tour des problèmes environnementaux.
00:40:23 Après, il y a d'autres centrales qui sont en bord de mer.
00:40:25 Il y a eu quelques problèmes un peu plus épisodiques,
00:40:28 par exemple des bancs de poissons qui bouchaient les prises d'eau,
00:40:32 mais ça, ça a été réglé relativement vite.
00:40:34 Merci beaucoup Grégoire Le Calo.
00:40:36 De rien, avec plaisir.
00:40:38 On vous envoie dans le chat, notamment, je ne sais plus ce que j'avais mis,
00:40:42 mais je crois que j'avais mis, dans tous les cas, il y a tous les articles des reportages
00:40:45 et des papiers de Grégoire Le Calo sur le site,
00:40:47 mais j'avais surtout linké vers le reportage dans l'école.
00:40:50 Oui, l'école de Soudure, et ça a eu sa prêtré à Bourg.
00:40:53 Merci à toi. On va accueillir Florian Leuison.
00:40:56 Salut ! Vous pouvez dire au revoir à Greg, les amis dans le chat.
00:41:01 Merci Grégoire.
00:41:03 Bienvenue Florian Leuison, journaliste indépendante,
00:41:07 autrice de l'enquête "Faut-il relancer la machine ?"
00:41:10 dans la revue Le 1, consacrée au nucléaire,
00:41:13 qui est sortie la semaine dernière.
00:41:15 Tu peux avancer le micro. Voilà. Parfait.
00:41:19 Peut-être une réaction à tout ce qui vient d'être dit,
00:41:22 avant que je vous pose une première question ?
00:41:25 Ouh là, sur tous les sujets qui ont été abordés,
00:41:29 c'est difficile d'avoir une seule réaction.
00:41:32 Peut-être une.
00:41:35 Moi, pour cette enquête, notamment, je suis partie en Normandie
00:41:42 pour suivre les opérations qui sont menées par la commission nationale du débat public.
00:41:48 Parce qu'il y a un débat public sur le sujet ?
00:41:51 Voilà. Ce qui a été expliqué, on parle de la relance,
00:41:54 mais avant qu'elle soit actée, il faut qu'il y ait un débat public,
00:41:57 il faut que les Français donnent leur avis,
00:41:59 et il faut aussi qu'il y ait un débat parlementaire et une loi qui soit adoptée.
00:42:04 En attendant, voilà, il y a ce débat.
00:42:08 On est sur des enjeux qui sont cruciaux.
00:42:11 Les questions qui sont posées, c'est ce qu'on va voir de l'énergie à l'avenir,
00:42:15 comment on lutte, est-ce qu'on est capable de lutter face à la crise climatique ?
00:42:23 Relancer un programme nucléaire, ça engage la société sur très longtemps.
00:42:27 Construire une centrale, c'est 10 ans, elle va vivre pendant un demi-siècle,
00:42:30 il va falloir la démanteler, ça met aussi des dizaines d'années,
00:42:33 les déchets nucléaires, ça peut rester très longtemps, des millions d'années.
00:42:36 Ce sont des sujets très importants.
00:42:38 Et dans les opérations qui sont menées auprès du grand public,
00:42:42 il y a notamment des débats mobiles dans les marchés, dans les centres commerciaux.
00:42:47 Donc il y a des gens de cette commission nationale qui vont poser des questions aux populations sur place ?
00:42:52 Exactement, qui essayent de récolter l'avis, de sonder un petit peu l'opinion.
00:42:57 En micro-trottoir ?
00:42:58 Exactement, et autant dans les séances de débats publics un peu plus institutionnels,
00:43:02 il y a des débats très animés, des opinions très tranchées, très clivées,
00:43:06 des débats explosifs comme on a l'habitude d'en voir sur les plateaux,
00:43:11 et puis dans les assemblées régionales.
00:43:14 Pour, pro-nucléaire, chaleur antimicraire ?
00:43:16 Autant, moi, les opérations auxquelles j'ai assisté sur le terrain,
00:43:22 ce qu'il en ressort, c'est que ce ne sont pas des questions qui préoccupent si fortement les gens.
00:43:30 C'est ça, c'est ce qui ressort un petit peu au début du papier, une certaine indifférence presque.
00:43:36 Une certaine indifférence, beaucoup de lacunes sur ces sujets.
00:43:43 C'est des sujets qui sont très complexes, le mix énergétique, les énergies renouvelables, le nucléaire,
00:43:47 qu'est-ce qu'on consomme comme énergie, comme énergie fossile, comme énergie électrique, etc.
00:43:52 Tout ça, en fait, il y a vraiment beaucoup de lacunes, un gros manque d'informations,
00:43:59 peu d'intérêts d'une partie de la population, pas d'avis, pas d'avis tranché.
00:44:07 Mais j'imagine qu'il y a quand même des pours et des contres.
00:44:09 Bien sûr, il y en a toujours, mais la majorité, c'était surtout ça, des avis pas tranchés,
00:44:16 peu d'informations, voire ce n'est pas la préoccupation principale de la vie quotidienne.
00:44:23 Donc voilà, ça, c'était assez...
00:44:28 C'était à Dieppe, c'est ça ?
00:44:30 C'était à Dieppe et je suis allée sur d'autres opérations ailleurs dans la région Normandie.
00:44:37 Donc voilà, ça peut aussi replacer un peu...
00:44:41 C'est un débat important, mais néanmoins qu'il y a du mal à prendre, au final,
00:44:47 au sein de la population, au-delà de la politique.
00:44:51 Si vous pouvez approcher le micro, c'est parfait.
00:44:53 Et une question peut-être pour vous, Pierre-Yves P. dans le chat, qui vous demande,
00:44:58 Floriane et Foulvine aussi, c'est qui cette commission ?
00:45:02 Il y a qui dans cette commission nationale du débat public ?
00:45:06 Qui sont ces gens qui vont interviewer, qui vont sonder les normands sur place ?
00:45:13 Alors, elle est présidée par Chantal Joanneau, qui est une ancienne politique.
00:45:17 Et en réalité, son objectif, c'est justement à chaque grand projet,
00:45:22 donc ça se passe par exemple pour l'éolien en mer, ça se passe également pour la question du nucléaire,
00:45:26 c'est d'avoir un temps de concertation, d'organiser des réunions publiques
00:45:30 pour pouvoir expliquer le pourquoi du comment du projet,
00:45:33 pourquoi est-ce que l'implantation a lieu à tel endroit.
00:45:36 Par exemple, sur la question des nouveaux réacteurs nucléaires,
00:45:38 on va d'abord les construire sur des sites existants.
00:45:41 Et donc là, la question, elle est de dire, parce que la population est déjà sensibilisée
00:45:45 à l'existence de réacteurs nucléaires, a déjà l'habitude, en fait,
00:45:49 concernant les procédures éventuelles de sécurité, s'il se passe quelque chose, etc.
00:45:54 Et à la fin de cette période de concertation, qui peut durer, on va dire, 4 mois,
00:45:59 elle rend, on va dire, un avis, qui ensuite, le gouvernement, l'Assemblée nationale
00:46:05 et les sénateurs peuvent décider de prendre en compte ou non cet avis
00:46:09 et d'alimenter justement, et d'amender le projet de loi en conséquence.
00:46:13 Et l'objectif, il est de dire que sans cette phase préalable de concertation,
00:46:18 on n'a aucune assurance qu'une fois que le projet arrive,
00:46:21 on n'ait pas justement de la contestation de la part, d'un point de vue juridique,
00:46:26 pour dire, mais comment ça se fait que ce projet-là arrive chez nous,
00:46:30 dans notre voisinage, et en même temps, s'assurer que tout le monde a été informé
00:46:34 des raisons d'être de cela. Et c'est le rôle de la Commission nationale du débat public.
00:46:39 - Lauriane, en Normandie, la filière nucléaire, c'est combien d'emplois ?
00:46:45 - Je ne veux pas me tromper sur le chiffre que je n'ai plus en tête,
00:46:49 mais ce qu'il faut retenir, c'est que c'est le premier employeur de la région.
00:46:55 - Moi, j'ai noté 22 300. - Oui, c'est possible.
00:46:59 Je n'ai plus le chiffre en tête. - En direct et indirect.
00:47:02 - Mais là où j'ai été, notamment autour de Cherbourg, il y a La Hague, pas très très loin,
00:47:13 il y a Flamanville, il y a aussi deux autres centrales en Normandie,
00:47:16 et puis il y a d'autres sites nucléaires, il y a l'arsenal de Cherbourg,
00:47:19 notamment c'est du nucléaire militaire. En tout cas, dans ce territoire-là du Cotentin,
00:47:26 c'est une personne sur dix qui travaille dans le nucléaire, sur ces gros sites nucléaires
00:47:31 ou pour les sous-traitants de ces sites. Donc c'est énorme, premier employeur,
00:47:36 et puis aussi premier contributeur fiscal. C'est l'acteur économique numéro un de la région.
00:47:41 - Et que vous ont dit les gens inquiets ? Est-ce qu'il y a des gens inquiets vis-à-vis du nucléaire ?
00:47:47 Est-ce que le fiasco Flamanville laisse des traces aussi peut-être dans l'opinion des Normands ?
00:47:54 - Alors, on l'a dit dans la première partie de l'émission, autour des sites nucléaires,
00:48:00 les avis autour du nucléaire sont plutôt favorables.
00:48:04 Pour la raison déjà que c'est une industrie qui fait vivre les gens,
00:48:09 et puis aussi il y a une explication peut-être un peu plus sociologique,
00:48:18 plus on vit à côté d'un site nucléaire, moins on en a peur.
00:48:24 C'est ce que des sociologues expliquent. Il y a une acceptabilité du risque qui est plus forte près des sites.
00:48:33 Dès qu'on s'éloigne un tout petit peu vraiment des abords des sites nucléaires,
00:48:38 c'est moins vrai. Par exemple, dans le cadre de la Commission nationale du débat public,
00:48:43 il y a une étude qui est menée par des étudiants et des chercheurs associés au campus des transitions de Rouen, de Sciences Po,
00:48:50 et qui essaye d'avoir une vision un petit peu plus fine de l'opinion des Normands autour du nucléaire.
00:48:58 Et quand on prend un rayon de 30 km autour d'un site nucléaire,
00:49:03 donc un peu plus large que ce que les baromètres d'EDF utilisent,
00:49:08 on se rend compte que c'est un tiers, un tiers, un tiers.
00:49:11 Il y a un tiers de pour, un tiers de contre, et un tiers d'avis pas tranchés pour et contre,
00:49:17 qui ne sait pas vraiment. Je ne sais plus quelle était la question de base.
00:49:24 Un exemple qui m'a marquée quand je suis partie visiter le site de la Hague,
00:49:33 où notamment on traite les déchets nucléaires, j'ai pris un bus depuis Cherbourg,
00:49:38 qui va jusqu'à ce site-là, et le terminus s'appelle Orano, du nom de l'entreprise qui traite les déchets.
00:49:46 Donc le terminus du bus public a le nom de l'entreprise.
00:49:52 Donc ça donne une indication de l'importance de la filière dans la région,
00:49:57 et forcément les avis sont plutôt favorables.
00:50:01 Et un autre élément, le gros combat ces dernières années,
00:50:09 et quand j'y étais aussi, était plutôt axé contre les énergies renouvelables,
00:50:13 notamment à Dieppe, les pêcheurs notamment,
00:50:18 et puis les citoyens autour d'eux sont extrêmement mobilisés contre l'implantation d'un parquet oléant offshore.
00:50:26 Et c'est le sujet prioritaire quand on les interroge, le nucléaire, ça fait partie du paysage,
00:50:32 et ils sont plutôt pour, bien qu'il y ait aussi des féroces militants anti-nucléaires dans la région.
00:50:39 - En 2011, près de la moitié des français éprouvaient de l'inquiétude vis-à-vis du nucléaire,
00:50:44 et aujourd'hui 75% s'y disent favorables. Comment ça se fait ?
00:50:50 - C'est vrai qu'il y a une forme de revirement de situation vis-à-vis de ces enquêtes publiques d'opinion.
00:50:55 Il faut être très précautionneux lorsqu'on analyse ce genre de sondage.
00:50:59 Faire en sorte de toujours passer les mois d'une situation.
00:51:03 Si vous regardez ce qui se passe suite à Fukushima, vous vous rendez compte que la majorité est plutôt contre.
00:51:08 - La précaution de l'inquiétude derrière.
00:51:10 - Il faudra voir si cela se pérennise dans le temps, notamment une fois que, malheureusement,
00:51:14 la guerre en Ukraine qui est partie pour durer à l'heure actuelle continuera à impacter le débat énergétique français.
00:51:22 Mais sur ces questions-là, on s'est rendu compte que le nucléaire permettait à la fois de lutter contre le réchauffement climatique
00:51:29 au travers de ces faibles émissions de CO2, tout en maintenant un impératif qui est très marqué dans l'histoire française,
00:51:36 c'est la souveraineté énergétique.
00:51:38 La souveraineté énergétique, c'est un concept qui a notamment été mis en avant suite au choc pétrolier des années 70,
00:51:46 avec un objectif très simple qui était de dire que nous sommes dépendants à l'époque des énergies fossiles,
00:51:52 et notamment du pétrole que nous importons.
00:51:54 Nous allons donc tenter de sortir de cette dépendance en développant une filière nucléaire française
00:52:00 que nous allons maîtriser de A à Z et qui nous permettra, en cas de situation compliquée à l'échelle géopolitique,
00:52:06 justement de pouvoir subvenir à nos besoins en termes énergétiques.
00:52:10 Et donc c'est pour ça que dans les années 70, on a eu ce fameux plan Messmer, qui à l'époque n'était pas du tout concerté.
00:52:15 Annoncé à la télévision.
00:52:17 Annoncé à la télévision de manière unilatérale, quasiment.
00:52:20 C'est-à-dire qu'on a décidé la construction de plusieurs dizaines de réacteurs nucléaires pour répondre à cet impératif.
00:52:27 Maintenant on est dans une situation un peu différente parce qu'on n'est plus capable de construire des réacteurs nucléaires à l'époque qui se faisait en 5 ans.
00:52:33 Maintenant ça fait environ 15 ans pour construire ces réacteurs nucléaires.
00:52:36 Donc la logique est différente.
00:52:38 Mais par contre, l'impératif de souveraineté énergétique refait surface à l'aune de la guerre en Ukraine,
00:52:44 à l'aune où justement nos approvisionnements en énergie de manière générale sont menacés.
00:52:48 Et donc ça peut être aussi une explication du "retour en grâce" du nucléaire.
00:52:54 Justement dans le chat, le nucléaire suscite pas mal de débats.
00:52:59 Et on voit que c'est quand même hyper politisé.
00:53:02 Des gens qui disent "en gros la gauche est anti-nucléaire, la droite pro-nucléaire".
00:53:09 Qu'est-ce qu'il faut faire pour dépolitiser aussi un peu ces questions-là finalement ?
00:53:16 Parce que ça fait peut-être pas avancer finalement.
00:53:19 Le débat malheureusement non.
00:53:21 Les gens ne savent pas quoi penser finalement.
00:53:25 Il y a une forme de politisation sur cette question-là.
00:53:28 D'une part énergie renouvelable, d'autre part nucléaire.
00:53:31 Et c'est pour ça qu'il y a eu cette forte opposition.
00:53:33 Le meilleur exemple est de prendre l'exemple du débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
00:53:37 On en vient, quand je dis "on" c'est les journalistes, à demander à chaque candidat
00:53:42 quelle est leur vision en termes d'avenir énergétique de la France.
00:53:45 Pour ou contre le nucléaire ?
00:53:47 Et bien très vite, la question se concentre sur l'électricité.
00:53:51 Alors que l'électricité ne représente qu'un quart de l'énergie que l'on consomme en France.
00:53:55 Et ensuite sur la question de l'électricité, on en vient à parler des éoliennes.
00:53:58 Rendez-vous compte comment on est passé d'une question énergétique globale
00:54:01 à une sous-catégorie de la production d'électricité.
00:54:04 Et là c'est assez symptomatique du fait que sur les dernières années,
00:54:07 on a politisé ce débat-là en disant "le nucléaire appartient à une certaine classe politique
00:54:11 et les éoliennes, les énergies renouvelables appartiennent à une autre classe politique".
00:54:15 Et la manière, je pense, de surmonter ce débat-là, c'est de rappeler une chose,
00:54:19 c'est que l'objectif primaire, l'objectif initial, c'est de décarboner notre énergie.
00:54:23 Et pour décarboner notre énergie, c'est d'abord de réfléchir à comment on sort des énergies fossiles,
00:54:27 ensuite de réfléchir à la manière dont l'électricité est décarbonée.
00:54:31 Mais vraiment d'abord, c'est repensons notre rapport à l'énergie,
00:54:34 repensons la manière dont on consomme, produit,
00:54:37 et ensuite on pourra venir sur cette sous-catégorie-là
00:54:40 qui est la question de la production d'électricité.
00:54:42 - Dada, qui reste dans le chat, qui dit "est-ce qu'on peut parler d'une souveraineté énergétique
00:54:47 quand on n'extrait pas sur le sol français l'uranium ?"
00:54:51 - Ça, c'est une question qui est revenue beaucoup.
00:54:56 - Ça revient beaucoup, c'est pour ça que la pose.
00:54:59 - Notamment dans le cadre, actuellement, il y a une commission d'enquête parlementaire
00:55:03 qui se nomme pour comprendre les raisons de la perte de souveraineté énergétique de la France.
00:55:10 C'est des parlementaires, des députés qui auditionnent pour comprendre cette question,
00:55:16 différents hauts cadres, ex-dirigeants d'EDF, aussi des politiques ou des experts.
00:55:24 Et ce qui est intéressant, c'est quand même que, quelles que soient les énergies dont on parle,
00:55:31 la France n'est jamais souveraine sur rien du tout.
00:55:36 Donc le nucléaire, on a un parc nucléaire français, mais en effet, il faut de l'uranium,
00:55:40 qu'on ne trouve plus en France depuis longtemps.
00:55:42 Il faut de l'acier, qu'on produit très peu en France aussi.
00:55:45 Pour traiter les déchets, comme on dit, on est dépendant d'installations,
00:55:49 notamment d'installations russes, pour l'enrichissement de l'uranium aussi.
00:55:54 On ne peut pas tout faire en France.
00:55:55 On ne peut pas faire du nucléaire 100% français.
00:56:00 On ne peut pas faire non plus de l'éolien 100% français,
00:56:03 parce que pour construire pareil des éoliennes, il faut des métaux rares,
00:56:06 qu'on va trouver ailleurs qu'en France, de l'acier encore une fois.
00:56:10 Pareil pour les énergies fossiles.
00:56:12 Donc voilà, cette question est au cœur du débat.
00:56:18 La souveraineté énergétique, c'est un peu une illusion.
00:56:21 C'est peut-être plus le sujet dont vous parliez au début, par exemple sur l'uranium,
00:56:28 en dépendant de différents territoires et pas d'un seul.
00:56:32 Donc c'est une dépendance moins risquée que si on est dépendant d'un seul pays,
00:56:38 pour le gaz par exemple.
00:56:41 Paulioc 51, la gauche commence à revenir à la raison
00:56:44 et commence à avouer que le nucléaire est important.
00:56:47 Fouquevine, vous vouliez ajouter quelque chose ?
00:56:49 Oui, peut-être sur la question de la souveraineté.
00:56:52 Je ferais une différence entre souveraineté et indépendance.
00:56:55 Être indépendant, on ne le sera jamais vraiment,
00:56:58 parce qu'on ne peut pas maîtriser, justement extraire l'uranium sur notre sol,
00:57:02 maîtriser l'ensemble des technologies.
00:57:04 Par contre souverain, derrière, il peut y avoir une logique
00:57:07 de faire en sorte de diversifier nos approvisionnements
00:57:10 et réfléchir aussi à l'échelle européenne.
00:57:12 Pourquoi ? Parce qu'on se rend compte que la France, comparée à la Chine,
00:57:15 comparée aux Etats-Unis, ne serait-ce qu'en termes d'économie,
00:57:18 ce ne sont pas les mêmes échelles.
00:57:20 Par contre, si on parle ensemble au niveau européen,
00:57:23 on peut bâtir une logique de souveraineté.
00:57:25 D'ailleurs, je crois qu'on fait partie des pays européens
00:57:28 les plus "nucléarisés".
00:57:30 Oui, on fait partie, avec la Suède, des pays qui produisent
00:57:35 le plus d'électricité à partir de nucléaire.
00:57:38 Donc, ça peut éventuellement déboucher sur des coopérations.
00:57:41 Et en même temps, ça permet de créer cette forme aussi
00:57:44 de solidarité entre les États membres, puisque à partir du moment
00:57:47 où on a de l'électricité qui est produite à partir de nucléaire,
00:57:50 on peut la vendre à l'Allemagne, qui elle,
00:57:53 quand ses énergies renouvelables, vu qu'elles sont variables,
00:57:56 ne tournent pas, peut bénéficier et en retour, justement,
00:57:59 nous vendre de l'électricité quand nous, on en a le plus besoin.
00:58:02 Donc, c'est cette complémentarité qui va permettre de bâtir
00:58:04 une souveraineté européenne à l'avenir, sur la question énergétique.
00:58:07 - "Tire bon cloud" dans le chat.
00:58:09 Pour moi, relancer le nucléaire, c'est prévoir le futur.
00:58:12 Mais ce n'est que mon avis.
00:58:14 Mais merci de partager ton avis.
00:58:16 Florianne, est-ce que tu souhaites ajouter quelque chose
00:58:19 avant qu'on se dise au revoir ?
00:58:21 Peut-être, je ne sais pas, quelque chose qui t'a frappée
00:58:24 dans tes reportages ou un point sur lequel tu voudrais peut-être
00:58:30 marquer, un point que tu voudrais souligner
00:58:34 pour les gens du chat ?
00:58:37 - Peut-être pour revenir un peu au début de la boucle.
00:58:42 Pour moi, l'enjeu, un des enjeux principaux actuellement
00:58:48 dans le cadre de la... Si on veut, si on choisit de relancer
00:58:53 un programme nucléaire, c'est comment on retrouve
00:58:57 la capacité de le faire sur tous les aspects,
00:59:01 et notamment sur l'aspect des compétences.
00:59:03 On a brièvement parlé des soudeurs, mais les soudeurs,
00:59:07 actuellement, il y en a quasiment plus.
00:59:10 70% des postes sont vacants.
00:59:13 Il en faudra 6 fois plus d'ici 10 ans si on veut construire
00:59:17 des centrales, si on veut prolonger celles qui existent.
00:59:21 Ces soudeurs, aujourd'hui, on met entre 4 à 8 ans pour les former.
00:59:26 Alors, il y a des solutions qui essayent d'être mises en place
00:59:29 pour raccourcir... - Des solutions miracles,
00:59:31 des formations express. - Pour essayer de raccourcir,
00:59:33 mais on voit bien, en donnant ces chiffres, que ça ne colle pas.
00:59:36 Et que du coup, là, il y a un défi vraiment considérable.
00:59:41 Au-delà de l'idéologie de "est-ce qu'on est pour,
00:59:47 "est-ce qu'on est contre", au-delà de la politique,
00:59:49 la question, moi, je pense qu'il faut se poser,
00:59:52 c'est "est-ce qu'on est capable, et si on décide de se lancer
00:59:56 "dans ce pari, quels sont les moyens dont on a besoin
00:59:59 "et ce qui sont mis en place en ce moment ?"
01:00:02 - Autre info, quand même, que je voulais vous donner,
01:00:05 mais vendredi, le gouvernement japonais a reconfirmé
01:00:08 qu'il comptait rejeter dans l'océan Pacifique
01:00:13 des eaux contaminées de la centrale nucléaire accidentée
01:00:17 de Fukushima. - Alors j'avoue ne pas avoir vu
01:00:20 l'information. - Oui. Grégoire, tu confirmes,
01:00:25 tu es toujours dans le studio en régie.
01:00:27 - ...des écrans, oui, je l'ai vu aussi. - Voilà.
01:00:31 - Mais c'est vrai qu'en tout cas, sur la relance du nucléaire
01:00:36 sur lequel on s'interrogeait tout à l'heure, le Japon
01:00:39 prend ce virage aussi à l'heure actuelle, en dépit de ce qui s'est passé
01:00:42 à Fukushima à l'époque, notamment parce qu'ils se sont
01:00:47 également rendus compte de la nécessité pour eux
01:00:50 de garantir une sécurité d'approvisionnement à l'heure où
01:00:54 ils s'approvisionnaient énormément en gaz, gaz naturel liquéfié
01:00:57 qui arrive par bateau, et du fait de la reconfiguration géopolitique
01:01:01 qui a lieu à l'heure actuelle, c'était un peu plus compliqué
01:01:03 pour eux de s'approvisionner, donc ils ont fait ce choix également
01:01:06 pour en même temps atteindre leur objectif climatique à l'horizon 2050.
01:01:10 - Et aussi peut-être la question du vieillissement des centrales,
01:01:13 mais rapidement, j'ai lu qu'en 2050, 47 réacteurs auront 60 ans ou plus,
01:01:18 dont 11 qui auront 70 ans ou plus. - Oui, c'est ce qu'on appelle
01:01:24 en fait l'effet Falaise. - Là aussi, mathématiquement,
01:01:28 comment ça va se passer ? - Ça va poser un problème
01:01:30 à partir du moment où on a déployé le plan MESMER dans les années 70
01:01:34 et toutes les centrales sont sorties de terre à peu près en même temps.
01:01:36 Donc leur fin de vie arrive plus ou moins en même temps.
01:01:39 Et donc c'est là la nécessité d'anticiper cela, c'est ce qu'on fait
01:01:42 dès à présent en tentant de mettre en place une planification énergétique
01:01:45 écologique. Maintenant, il faudra réussir à accélérer sur ces questions
01:01:49 de déploiement d'énergie très rapidement. - Alors il y a EDF qui commence
01:01:54 à dire que ces réacteurs peuvent aller jusqu'à 80 ans, mais le gendarme
01:01:59 du nucléaire, alors vous allez me dire si je prononce bien son nom,
01:02:02 mais je ne suis pas sûre, Bernard Doros-Couque, c'est ça ?
01:02:05 Il a dit hier que le prolongement des réacteurs ne pouvait pas être
01:02:08 une variable d'ajustement d'une politique énergétique mal anticipée.
01:02:12 - De toute façon, à un moment, cette question va se poser.
01:02:16 Est-ce qu'on prolonge ou est-ce qu'on a moins d'énergie ?
01:02:20 Et l'ASN, le gendarme du nucléaire, devra, je pense, répondre à cette question-là
01:02:28 à l'avenir. - Kyle CM dans le chat qui dit "ouais, l'ASN a dit qu'il ne fallait pas
01:02:33 s'enflammer" pour résumer tout ça. - C'est plutôt bien dit, oui.
01:02:37 - Voilà, c'est bien dit, Kyle CM. Merci beaucoup. Merci, Floriane Louison,
01:02:41 journaliste indépendante, autrice de l'enquête, notamment "Faut-il relancer
01:02:45 la machine ?" parue dans le numéro de la Revue Le 1 qui est sortie la semaine
01:02:49 dernière sur le nucléaire. Merci, Fouque Vinguienne, chercheur au centre énergie
01:02:53 de l'Institut Jacques Delors. - Merci. - Merci à vous et merci à Grégoire
01:02:57 Le Calot, journaliste à France Info, au service Eco-Société, qui était là
01:03:01 en première partie d'émission. N'hésitez pas, le chat, si vous êtes arrivés en cours
01:03:05 de route, à regarder le replay, puisqu'on a quand même évoqué pas mal de questions,
01:03:09 notamment d'actus et politiques sur la première demi-heure, sur l'état du parc
01:03:16 nucléaire, etc. Merci à vous. Merci, le chat. Merci pour vos questions, vos réactions.
01:03:22 Ça a quand même pas mal défilé ce soir. On sent que c'est un sujet qui
01:03:28 suscite quand même pas mal de débats, en tout cas entre vous. Voilà, ça a débattu
01:03:32 entre vous dans le chat, donc c'est chouette. Merci beaucoup. Demain, on parlera
01:03:36 de ce sexisme qui ne recule pas en France. Au contraire, même, alors que nous sommes
01:03:41 quand même cinq ans après MeToo, c'est le constat alarmant et inquiétant du haut
01:03:45 conseil à l'égalité, sexisme qui perdure d'ailleurs chez les jeunes. Voilà, moi,
01:03:50 ça m'a étonnée personnellement. Merci beaucoup. Bonne soirée tout le monde en
01:03:53 attendant. Bonne soirée, rendez-vous demain à 18h. Salut !
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