Le premier long-métrage des productions Puy du Fou Films, "Vaincre ou mourir", en salles le 25 janvier, est-il un film de propagande ? Éléments de réponse avec Samuel Douhaire, rédacteur en chef Écrans.
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00:00 film est tellement mauvais qu'il se s'aborde de lui-même.
00:02 "Vaincre ou mourir" s'ouvre avec la présence de deux historiens, ce qui est un peu étrange,
00:06 on ne sait pas si on est dans un film ou dans un docu-fiction.
00:08 Le deuxième point plus embêtant, c'est que les historiens en question sont très orientés.
00:12 L'un d'eux n'est autre que Renald Secher, qui s'est rendu célèbre en inventant, si
00:16 j'ose dire, le concept de "Génocide Vendée", un concept qui a été très sérieusement
00:21 mis en cause, soit carrément démonté par des historiens beaucoup plus sérieux.
00:24 Ce n'est pas vraiment un film, c'est un produit dérivé.
00:26 C'est donc une adaptation d'un spectacle du "Puy du Fou" et c'est un film produit
00:30 par le "Puy du Fou", plus exactement sa nouvelle filiale cinéma, présidée par
00:34 l'un des fils de Philippe de Villiers.
00:36 Outre le "Puy du Fou", dont on connaît les penchants, on va dire très à droite,
00:40 pour ne pas dire ouvertement réactionnaires, le film a d'autres financiers très orientés
00:45 politiquement.
00:46 Il y a Canal+, surtout par le biais de son grand président, qui est Vincent Bolloré,
00:51 qui est personnellement intervenu pour participer au financement de "Vaincre ou mourir".
00:55 Après les distributions, l'entreprise qui est chargée de placer le film dans les salles,
00:59 on compte la société "Sage", qui est spécialisée dans les oeuvres à contenu chrétien.
01:04 Alors "Vaincre ou mourir", avec cette présentation par des historiens très orientés, avec ces
01:09 financiers limite-extrémiste et ce distributeur qui voudrait propager la bonne propagande
01:14 chrétienne, avec tout ça, on a clairement affaire à un film de propagande.
01:18 On a clairement une opposition binaire, un peu stupide, entre d'un côté les gentils
01:22 catholiques, ces pauvres paysans vendéens bien braves, et de l'autre, ces affreux républicains