Mathilda May : "Dans les films, on trouvait toujours le moyen de me foutre à poil"

Mathilda May est de retour au théâtre mais dans la mise en scène cette fois avec le spectacle Make Up. Dans cette pièce visuelle sans paroles, elle invite les spectateurs à vivre une journée de tournage mais vue uniquement du car-loge maquillage.La notion de "mutisme" qu’elle aborde dans la pièce est sa nouvelle façon de revendiquer sa prise de parole et sa capacité à "dire non". Pendant 30 ans, la danseuse classique et comédienne n’a jamais réussi à imposer son "non". Une position sujette aux abus, comme elle l’explique dans l’interview qu’elle nous a accordée.Mathilda May dénonce le nudisme abusif dont elle a été victime : "J’étais à poil pour un oui, pour un non, dans des films où ça n’était pas forcément nécessaire. Je tournais dans des langues différentes, des films différents et on trouvait toujours le moyen de me foutre à poil".La metteuse en scène admet que les mentalités ont évolué et que les actrices sont aujourd’hui davantage armées pour ne plus être des objets de désir, comme c’était le cas pour les comédiennes des années 90’.Le spectacle "Make Up" aborde aussi la question de la notoriété. Mathilda May explique ne pas toujours avoir bien vécu les projecteurs, sans pouvoir l’exprimer par peur d’être considérée comme celle qui "crache dans la soupe".Le spectacle Make Up est joué au Théâtre Marigny à Paris jusqu’au 30 décembre.Interview : Alexandre Delpérier