• il y a 2 ans
Elle est devenue cinéaste et on s’en étonnerait à peine, tant elle a toujours montré tous les talents, actrice de tous les styles et chanteuse, on s’en souvient, très stylée. Mais le premier film de Sandrine Kiberlain derrière la caméra est bien plus qu’une nouvelle corde qu’elle ajoute à son arc. Une jeune fille qui va bien est à l’évidence le résultat de choix réfléchis, déterminés et essentiels : parler du métier de comédienne, évoquer cette passion quand elle portée par l’élan de la jeunesse et montrer ce chemin de lumière dans une période tragiquement sombre, la France occupée de 1942, celle des lois antisémites imposées par l’Allemagne nazie et le régime de Vichy.

De ce tableau d’époque, où va se nouer le destin d’une étudiante du Conservatoire d’art dramatique bientôt contrainte de porter l’étoile jaune, une réalisatrice au fort tempérament émerge. Une nouvelle Sandrine Kiberlain, sensible comme on sait qu’elle peut l’être mais aussi inquiète, grave. Une artiste dans sa maturité. Quand le mot a été prononcé, au cours de cet entretien chaleureux et souvent intense, un problème technique a obligé à reprendre ce qui venait d’être dit. Cela résumait, en quelque sorte, la situation : entrer dans la maturité et faire ses débuts de réalisatrice, c’est une seule et même chose pour Sandrine Kiberlain. L’expérience et l’assurance se mêlent à la fraîcheur d’une première fois. C’est ce qui rend son film si séduisant, et ce moment de sa belle carrière si intéressant à explorer.

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