• il y a 2 ans
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Quelques jours avant sa réélection, Emmanuel Macron vantait le bilan de sa politique contre la délinquance. Interrogé sur France Inter sur le fait que les féminicides ne reculaient pas, le président en a convenu, mais a tout de suite avancé une explication :
« Le nombre de femmes tuées ne baisse pas. Pourquoi ? Parce qu’il y a aussi un principe d’honnêteté collective. Il y a cinq ans, pour être honnête, dans beaucoup de cas, on ne prenait même pas les plaintes. C’est d’ailleurs ce que nous disaient beaucoup d’associations et beaucoup de femmes. C’étaient des mains courantes. »

La fin de l'omerta aurait-elle empêché les féminicides de refluer ? Le président livre ici une démonstration pour le moins curieuse.

Ce qui est vrai, c'est que la libération de la parole des femmes victimes de violence a probablement eu un effet sur le niveau des statistiques en matière de coups et blessures au sein de la famille. Entre 2017 et 2021, les violences intrafamiliales enregistrées par les forces de l'ordre sont passées de 100 000 à 157 500 en 2022.

On peut gager qu’un plus fort taux de plaintes des victimes explique en partie cette hausse des violences intrafamiliales constatées. Laquelle hausse traduirait ainsi non pas la multiplication des faits de violence, mais le fait que des victimes qui ne déposaient pas plainte auparavant, le font désormais.

Mais cette logique ne s'applique évidemment pas aux féminicides. Pour la raison évidente que les victimes d’homicides en général ne sont plus guère en situation de déposer plainte, ni hélas concernées par la « libération de la parole ».

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