« Un défilé imaginaire », c’est ainsi que Guillaume Henry qualifie la présentation de la collection Patou printemps-été 2021. Depuis qu’il a repris les rênes de la maison il y a deux ans, le créateur a toujours préféré des présentations intimistes aux défilés grouillant de monde. Comme d’habitude, nous découvrons donc la collection dans les bureaux et ateliers Patou, situés sur l’Île de la Cité, au cœur de Paris. Une ligne aux volumes bouffants, aux cols réfléchis et aux accessoires féminins. « Cette saison, chez Patou, vous allez trouver des chapeaux marins inspirés du patrimoine breton, des boucles d’oreilles inspirés d’un patrimoine régional de Savoie, des sabots en jean… ce n’est pas caricatural, c’est un clin d’œil pour le patrimoine français que j’aime infiniment, dont je suis très fière », nous explique Guillaume Henry. Une ligne romantique et très loin de la morosité ambiante. « J’avais envie de m’amuser, travailler des volumes, ne pas m’inquiéter de saisonnalité, de toutes ces choses qui peuvent parfois nous éloigner de ce qui nous anime initialement, à savoir la joie de faire ce métier et d’imaginer des vêtements », nous confie le directeur artistique. Finalement, avec cette collection, c’est un retour à l’essence même de la mode : des belles coupes, des jeux de volumes recherchés et une allure impeccable.
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00:00 Bienvenue chez Patoo, je suis Guillaume Henry, le directeur artistique de la maison Patoo à Paris.
00:04 Nous sommes aujourd'hui dans nos bureaux qui sont transformés en défilés imaginaires pour la saison printemps et été prochain.
00:27 On a voulu un peu une réponse à l'amorosité ambiante.
00:31 Personnellement, j'avais vraiment envie de m'enthousiasmer, m'amuser, travailler des volumes,
00:36 ne pas m'inquiéter de saisonnalité, de toutes ces choses parfois qui peuvent un peu nous éloigner de ce qui nous anime initialement,
00:45 à savoir la joie toute simple de faire ce métier et d'imaginer des vêtements.
00:49 Je suis sensible à toutes les pièces de cette collection, d'autant que c'est une collection qui est courte.
01:02 On a fait une vingtaine de silhouettes seulement, comparé à des collections où je pouvais faire 40 silhouettes.
01:07 Mais on voulait que ce soit très précis, avec beaucoup d'associations, beaucoup de mélanges.
01:11 Je suis très sensible aux premiers volumes en popline, qui sont très tridimensionnels,
01:19 parce que ça m'évoque des souvenirs un peu de couture parisienne, des images de mode que j'ai de lointaine, presque d'enfant.
01:29 Sauf qu'on les a traitées dans des matières très contemporaines, comme des poplines organiques.
01:33 Je ne sais pas si je peux tomber dans le cliché de la parisienne, parce que je ne pense pas à la parisienne,
01:46 je fais juste une mode qui m'inspire, qui m'enthousiasme.
01:49 Et puis je pense qu'on peut aussi tomber dans le cliché quand on ne vit pas à Paris.
01:53 Moi, les parisiennes, je les croise, je bosse avec, c'est mes copines, on sort, je les écoute beaucoup, elles m'engueulent.
02:01 Je pense qu'il faut la prendre avec humour.
02:03 Ça fait deux ans que je suis chez Patou, il s'est passé un nombre incalculable d'événements,
02:15 aussi bien sur notre île, parce qu'on est île de la cité, je ne vais pas vous refaire l'historique,
02:22 mais il s'est passé quand même pas mal de choses.
02:24 On a commencé cette histoire peu de temps après cette pandémie est arrivée,
02:28 par contre, une chose est sûre, c'est que je ne vais pas me plaindre,
02:31 parce que j'ai la chance dingue de bosser dans la mode.
02:33 Ça, ça n'a pas de prix.
02:35 Mais faites ce que vous voulez, vraiment, vraiment.
02:45 Mais ce n'est pas forcément quelque chose qui me tient à cœur pour cette collection,
02:55 c'est quelque chose qui me tient à cœur de façon générale.
02:58 Voilà, c'est aussi mon histoire personnelle.
03:01 Moi, je ne viens pas de Paris, j'ai grandi à la campagne.
03:04 J'avais des fantasmes parisiens déjà quand j'étais tout petit,
03:07 et j'aime bien associer toutes ces images que j'ai enregistrées dans ma tête
03:11 de tout ce que j'ai pu vivre dans ces années-là,
03:13 avec ce fantasme parisien que j'ai grandi, grandi, grandi.
03:16 Et puis surtout, je trouve qu'on a des valeurs,
03:21 on a un patrimoine magnifique en France
03:24 et qui est fondamentalement inspirant.
03:26 Je ne suis pas quelqu'un de nostalgique,
03:28 mais j'aime bien penser à hier pour regarder demain.
03:33 Par exemple, à Chez Patou, cette saison,
03:37 vous allez trouver des chapeaux marins
03:40 qui sont inspirés un peu du patrimoine breton,
03:43 qui sont d'ailleurs fabriqués, si je ne me trompe pas, dans le Pays Basque.
03:48 On a des boucles d'oreilles qui sont inspirées d'un patrimoine régional
03:52 qui peut être d'Isère ou de Savoie.
03:55 On a des sabots en jean.
04:00 Encore une fois, ce n'est pas caricatural,
04:02 c'est vraiment un clin d'œil et un amour pour tout ce patrimoine
04:09 que j'aime infiniment, je suis très fier.
04:12 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]