Et si le cyclisme nous apprenait à vivre en société ?

  • il y a 3 ans
Il propose de penser la société comme un peloton de cyclistes et de rétablir le lien entre le corps et l'esprit. Guillaume Martin, philosophe et cycliste professionnel, auteur de "La société du peloton" (Grasset, 2021), est notre invité.

Dès le début, l'essai montre que le sport est une loupe de notre société. Le cyclisme en particulier, un "sport individuel pratiqué en équipe”, invite à concilier le singulier et le collectif. Entre travail d'équipe et jeu individuel, il nous mène à réfléchir à la société toute entière. Ainsi, dans une société où l'on veut tout tout de suite, dit Guillaume Martin, "le cyclisme comme l'écriture imposent une certaine forme d'endurance, un effort, avant d'arriver à un horizon de possibilités."

Et, pour inspirer cette parabole, sa propre pratique du cyclisme : "A la source de ce livre, ce que je pratique au quotidien, ce que je ressens au quotidien" (Guillaume Martin). Dans cet essai, mais aussi dans ses autres écrits et dans sa pratique sportive, Guillaume Martin cherche à réconcilier le corps et l'esprit. Il souligne l'existence d'une intelligence du corps, s'opposant par là aux clichés qui voudraient que les sportifs soient des idiots. Contre l'idéologie du "fair play", surtout marketing, qui voudrait que nous soyons tous égaux sur la ligne de départ, Guillaume Martin insiste : nous ne sommes pas tous égaux. Chacun a ses forces et ses faiblesses : des jambes plus longues, un coeur plus résistant à l'effort... Il pointe ainsi du doigt une idéologie qui, imprégnant toute la société, vante le collectif mais favorise en fait l'individualisme et le culte de la personne.

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