• il y a 3 ans
Jaques Attali, économiste et essayiste, s’apprête à publier un programme en vue de la présidentielle. Pour la beauté du geste ou pour se lancer dans la course ? « Ce n’est pas pour me lancer, affirme notre invité. Mais j’estime que la situation politique se caractérise par un vide des idées, rempli comme à chaque fois par la violence des arguments. Donc depuis un an, avec une trentaine de jeunes très compétents issus de tous les milieux et métiers, nous avons auditionné 400 personnalités de la société et nous en avons déduit les attentes de la société. » « C’est une première étape, explique-t-il encore, et nous allons demander aux Français d’y réagir avant de sortir une nouvelle version. Mais nous commençons par lancer le débat en mettant sur la table un programme transpartisan. »

Emmanuel Macron lance les Etats généraux de la justice. « Vous trouverez dans ce programme un long chapitre sur la justice et sur la nécessité d’augmenter encore le budget de la justice, qui reste très inférieur à ce qu’il est chez nos voisins. Et l’un des thèmes structurants de ce programme concernant la justice concerne l’enfance. Il faut s’attaquer aux problèmes de l’enfance de façon globale, assure Jacques Attali, comme la violence ou le handicap. Aujourd’hui, le plus important, c’est de s’occuper de l’enfance. »

Le pouvoir d’achat est un autre sujet qui ne manquera pas d’animer la campagne présidentielle. Emmanuel Macron affirme pourtant que le pouvoir d’achat a augmenté depuis 2017. Y aurait-il une différence entre le ressenti et la réalité des chiffres ? « C’est un problème qu’il faut traiter en ayant une vision longue des choses, assure Jacques Attali. Il faut donner la priorité à certains secteurs aujourd’hui trop négligés comme la santé, l’éducation, le digital ou les énergies propres. Il faut augmenter significativement les salaires dans ces secteurs pour augmenter l’attractivité des métiers. Il y a des secteurs comme la santé ou l’éducation où les salaires sont scandaleusement trop bas. »

Concernant la percée d’Eric Zemmour dans les sondages, Jacques Attali se montre philosophe: « Ca arrive toujours dans une élection présidentielle (…). Eric Zemmour vit dans une réalité parallèle mais il peut gagner. Rien n’est exclu dans cette campagne. Tant qu’on n’a pas de programme de société, tout est possible. Et aucun candidat, pour l’instant, n’a de programme ! »

Et alors que la candidate du Parti socialiste, Anne Hidalgo, peine dans les sondages, Jacques Attali se montre optimiste quant à la place qu’occupera la gauche dans la campagne : « La France est plutôt de gauche aujourd’hui, analyse-t-il. Le pouvoir d’achat, l’écologie sont des thèmes de gauche. Seulement, la réponse de la gauche n’est pas satisfaisante car nous ne sommes pas en situation de rassemblement. Une partie des voix de la gauche se tourne vers Emmanuel Macron car il apparaît comme le principal recours face à l’extrême droite. Mais il a évidemment une demande de gauche dans ce pays. »

 

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