A un assassin

  • il y a 16 ans
A un assassin ! Si tu avais contemplé le visage de la victime et réfléchi tu te serais souvenu de ta mère dans la chambre a gaz tu te serais délivré de la sagesse du fusil et tu aurais changé d’avis ce n’est pas ainsi que l’on le recouvre son identité a un autre assassin ! Si tu avais laissé trente jours au fœtus les possibilités auraient été autres : l’occupation finie le nouveau-né aurait oublié les temps du siège il aurait grandi en bonne santé, serait devenu un jeune homme, aurait étudié avec l’une de tes filles l’histoire ancienne de l’Asie et ils auraient pu s’aimer, donner jour a une fille (et elle serait juive de naissance !), Qu’as-tu donc fait ? Ta fille est aujourd’hui veuve, ta petite fille, orpheline .Qu’as-tu fait de ta famille fugitive ? Comment as –tu pu, d’une seul balle, abattre trois colombes ? Condoléances et gloire à la face de ce martyr et sous peu nous le féliciterons pour cette nouvelle naissance, ce siège durera jusqu'à ce que l’ennemi, apprenne de nos poèmes classiques ce siège durera jusqu'à ce que l’assiégeant, comme l’assiégé, réalise que l’ennui est l’un des attributs de l’homme. Ce martyr m’encercle à chaque fois que je vis un nouveau jour et m’interroge ou étais-tu ? Ramène aux dictionnaires toutes les paroles que tu m’as offertes et soulage les dormeurs du bourdonnement de l’écho le martyr m’enseigne : Nulle beauté en dehors de ma liberté le martyr me met en garde : Ne crois pas leurs youyou, crois mon père qui regarde en larmes ma photo : comment as-tu substitué nos rôles, mon fils, et marché devant moi ?moi d’abord, moi le premier !