• il y a 3 ans
- Vidéo et entretien avec Lamfadel Lahrizi (dit Mi L’Harnounia) : © Abdelmajid Arrif, Casablanca, 15/O2/2014
- Photographies : © Ahmed El Almi - « Ombres de lumière - Studio Imperial © Collection A. & Y. Arrif » (acteurs : Lamfadel Lahrizi, Kadmiri, Bouchaïb Bidaoui, Dassoukine, Souiri, Meknassi…)
- Extrait sonore de la pièce « Laâgouza » de la Troupe Bidaoui Rachad (Voix : Bouchaïb Bidaoui et Mfadel Lahrizi dans le rôle de Mi L’Harnounia)

« Ombres de lumière - Studio Imperial © Collection A. & Y. Arrif » rassemble plus de 3 000 négatifs, plaques de verre, tirages originaux et colorisés issus du Studio Imperial (rue Commandant Provost à Casablanca) du photographe Ahmed El Almi (1917-1974).
De l’ombre du Studio Imperial d’El Almi émergent des figures éminentes de l'histoire artistique et culturelle du Maroc des années 1950-1970. Ses photographies nous introduisent dans les mémoires sensibles et intimes des Casablancais et plus largement des Marocains. Des mémoires incarnées par des figures familières ou oubliées qui ont traversé l'ombre et la lumière des quatre studios du photographe situés dans la médina de Casablanca ou à Derb Soltane : Rex, Wifaq, Vogue et Imperial. Ce dernier est le plus emblématique. Acteurs de théâtre, chanteurs et chanteuses, danseuses, artistes de la vie nocturne casablancaise et de ses cabarets, chikhates, orchestres, sportifs, portraits d'artistes, scènes de pièces de théâtre, illustrations de vinyles, cinéma entre affiche et photographies de tournage (al-Kenz al marsoud de M. Ousfour), portraits d'anonymes, enfants, familles, extérieurs, photos de classe, couverture d'évènements, archives personnelles... tels sont les figures et scènes incarnées des Studios de portrait d'art d'El Almi. Elles refont, grâce à cette collection, intrusion dans notre présent et interrogent nos mémoires visuelles et nos regards mutilés. “Ombres de lumière - Studio Imperial” © Collection A. & Y. Arrif donne à voir pour la première fois un paysage humain qui nous refait exister à la photo, autrement et nous ouvre un horizon de reconnaissance possible. Elle offre un hors-champ en contre-champ à l’imaginaire impérial et colonial. Elle présente une valeur majeure qui la dépasse. Le Studio Imperial d’El Almi nous fait naître à la photographie et nous offre un miroir plus digne pour jouer l’acteur de notre vie et de nos rêves argentiques. Se profile derrière cette collection photographique, la Médina de Casablanca incarnée en mille visages traversés de lumière précaire, restés dans l’ombre de nos mémoires et de nos cécités, aujourd’hui exposés. Un creuset cosmopolite de diversité et de parcours aux horizons divers mais sécants.

Abdelmajid Arrif

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