• il y a 3 ans
Structure :
1. La mer et le vaisseau de Simbad (Largo e maestoso - Allegro non troppo)
2. Le récit du prince Kalender (Lento - Andantino - Allegro molto - Con moto)
3. Le jeune prince et la jeune princesse (Andantino quasi allegretto - Pochissimo più mosso - Come prima - Pochissimo più animato)
4. Fête à Bagdad - La Mer - Le Vaisseau se brise sur un rocher surmonté d'un guerrier d'airain (Allegro molto - Vivo - Allegro non troppo maestoso)

C’est à l’orientaliste Antoine Galland, sujet du roi Louis XIV, que l’Europe doit la découverte et la première traduction du recueil des contes orientaux Les Mille et une nuits. Secrétaire de l’Ambassadeur de France à Istanbul, Galland s’inspira non seulement des textes et récits qu’il avait recueillis au Proche-Orient, mais aussi des contes de Mme d’Aulnoye, dont la Laideronnette sera plus tard illustrée par Ravel dans Ma Mère L’Oye. La fortune des Mille et une nuits connaîtra de nouveaux regains grâce aux traductions plus fidèles de l’anglais Richard Francis Burton en 1888 (année de composition de la suite symphonique de Rimski-Korsakov) et du franco-égyptien Joseph-Charles Mardrus à la toute fin du XIXe siècle.

Interrompant l’orchestration de l’opéra Le Prince Igor de son ami Borodine récemment décédé, Rimski-Korsakov écrivit rapidement Shéhérazade avec cet argument : « Le sultan Schahriar, persuadé de la fausseté et de l’infidélité des femmes, avait juré de faire donner la mort à chacune de ses femmes, après la première nuit. Mais la sultane Shéhérazade sauva sa vie en l’intéressant aux contes qu’elle lui raconta pendant la durée de Mille et une nuits. Pressé par la curiosité, le sultan remettait d’un jour à l’autre le supplice de sa femme, et finit par renoncer complètement à sa résolution sanguinaire. Bien des merveilles furent racontées à Schahriar par la sultane Shéhérazade. Pour ses récits, la sultane empruntait, aux poètes leurs vers, aux chansons populaires leurs paroles, et elle intercalait les récits et les aventures les uns dans les autres. »

Dans son Journal de ma vie musicale, Rimski-Korsakov ne cachait pas son embarras devant la nécessité de donner un titre précis aux quatre mouvements de son œuvre, au risque de restreindre l’imagination de ses auditeurs : « C’est en vain que l’on cherche des leitmotive toujours liés à telles images. Au contraire, dans la plupart des cas, tous ces semblants de leitmotiv ne sont que des matériaux purement musicaux du développement symphonique. Ces motifs passent et se répandent à travers toutes les parties de l’œuvre, se faisant suite et s’entrelaçant. Apparaissant à chaque fois sous une lumière différente, dessinant à chaque fois des traits distincts et exprimant des situations nouvelles, ils correspondent chaque fois à des images et des tableaux différents. Ainsi le motif vigoureusement dessiné de la fanfare de trombone et de trompette avec sourdine, qui apparaît pour la première fois dans le récit de Kalender (2e partie) apparaît de nouveau, dans la 4e partie, à la description du vaisseau qui se brise, quoique cet épisode n’ait aucun lien avec le récit de Kalender. »

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