« Le Jeu de la dame », une mini-série Netflix qui raconte deux décennies de prouesses et turpitudes d'un prodige des échecs, a réussi le pari d'intriguer à la fois néophytes et maîtres de la discipline. Les 7 épisodes de cette création de la plateforme de streaming retracent l'ascension fulgurante d'une jeune orpheline tourmentée et ses exploits dans l'univers très masculin des années 1960. A seulement 24 ans, la comédienne Anya Taylor-Joy crève l'écran en championne d'échecs névrosée. Pour Renaud Baronian, journaliste Culture au Parisien, la complexité du personnage de Beth interprété par l'actrice américano-britannique y est pour beaucoup : « On accroche particulièrement sur l'héroïne […] c'est un portrait de femme plein de nuances. Il n'est ni noir ni blanc mais toujours dans la zone grise ». Un personnage au bord du précipice qui tente de résister à ses addictions aux tranquillisants et à l'alcool. Des moments stupéfiants qui servent la mise en scène. Lors de ses prises de drogue, l'héroïne visualise le plateau d'échecs au plafond et joue des parties mentales matérialisées par d'énormes pièces qui se meuvent en cadence. Presque un détail dans cette série à la « photographie digne du cinéma qui nous montre la révolution de l'Amérique des années 1960 » » assure Yves Jaeglé, journaliste Culture au Parisien. Une époque où se mêle jeunesse en quête de liberté et figures hyperpaternalistes. Beth Harmon doit y résoudre une double équation, mettre mat ses concurrents masculins lors de parties d'échecs épiques et accomplir son destin de joueuse géniale dans un environnement souvent hostile au bouleversement qu'elle représente : « Ca a rendu les échecs passionnants, s'enthousiasme Andreea-Cristiana Navrotescu, maître international d'échecs et six fois championne de France dans les catégories jeunes, il y a un tel engouement autour du jeu en ce moment. Je trouve ça incroyable ».
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