Inspirée de l’oeuvre de Samuel Beckett, avec ses dix interprètes enduits d’argile, May B saisit une humanité de pauvres, de vieillards, d’exilés, dont les corps difformes se situent aux antipodes de toutes les représentations classiques et idéalisées du corps dansant. L’humanité dans ce qu’elle a de plus fragile et de plus émouvant, poursuivant vaille que vaille soninterminable voyage, persistant envers et contre toutdans le sein même d’une fin du monde imminente. « Fini, c’est fini, ça va finir, ça va peut-être finir » sont les mots qui ouvrent et terminent le spectacle – mais May B ne semble pourtant pas sur le point d’en finir : trente-cinq ans, et huit cent représentations plus tard, toujours la même, toujours autre, la pièce continue de faire vivre ses êtres de poussière, de faire aller et venir cette humanité en haillons qui, dirait-on, n’en finira jamais de passer.
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Court métrage