« En cette période étrange, où la vérité est trop souvent rejetée comme “fake news”, nous, en tant qu'éditeurs, préférons donner la parole à un artiste respecté, plutôt que de nous incliner devant ceux qui sont déterminés à le faire taire. » C'est ce que déclare l'éditrice Jeannette Seaver à l'Associated Press chargée de révéler la publication, dans la petite, mais excellente maison d'édition Arcade Publishing, aujourd'hui même, des Mémoires de Woody Allen, « Apropos of Nothing ». L'aboutissement d'un feuilleton – aujourd'hui plus que relativisé par la tragédie virale qui se joue sur la planète – qui avait secoué l'actualité le 2 mars dernier. L'éditeur Grand Central Publishing, filiale de Hachette, avait annoncé en effet avoir acquis les droits des Mémoires du réalisateur, pour les publier le 7 avril. Bien qu'il s'agisse du texte d'« un paria toxique et d'une menace pour la société », selon les mots ironiques de Woody Allen lui-même. Mais voilà, l'éditeur avait dû rétropédaler sous la pression de certains de ses employés et de Ronan Farrow, le fils de Woody Allen et de Mia Farrow, figure du mouvement #MeToo qui avait révélé l'affaire Weinstein dans le « New Yorker » et publié son enquête « Catch and Kill », dans la même maison d’édition. Ronan Farrow avait en effet annoncé qu'il refusait de partager la même maison d'édition avec son père, accusé par sa sœur Dylan d'abus sexuels depuis 1992, même si la justice ne retient aucune charge contre lui. Arcade Publishing présente le livre comme le regard « complet et sincère de Woody Allen sur sa vie, depuis son enfance à Brooklyn jusqu'aux succès de sa carrière dans le théâtre, la télévision, l'édition et le stand-up », tout autant que comme une « exploration de ses relations avec sa famille et ses amis ».
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