Comment Armor-lux se bat pour que ses marinières ne prennent pas l'eau

  • il y a 4 ans
Chez Armor-lux, entreprise bretonne de textile basée à Quimper (Finistère), célèbre pour ses marinières, on s'efforce de « rester serein ». Même si les conséquences de la pandémie ne se sont pas fait attendre. Dès l'annonce de la fermeture des commerces « non essentiels » par le Premier ministre Édouard Philippe, le président de la société Jean-Guy Le Floch et ses collaborateurs contactaient dans la nuit de samedi à dimanche dernier les responsables du réseau de distribution pour leur demander de baisser le rideau. Une mesure qui place 250 salariés, répartis sur 80 boutiques, au chômage technique. Dans la foulée, la production de marinières et autres vêtements marins dans ses trois usines hexagonales était réduite à peau de chagrin, portant le nombre d'employés au chômage à 500 personnes pour un effectif global de 580 salariés. « Le gouvernement a assuré à plusieurs reprises que l'État prendrait en charge les salaires des personnes au chômage technique. C'est une mesure indispensable sans laquelle nous ne pourrions résister. Notre charge salariale représente environ 20 millions d'euros », souligne Jean-Guy Le Floch. Pour le mois de mars, une période traditionnellement creuse, la perte de chiffre d'affaires est estimée à 1,2 million d'euros pour Armor-lux. Depuis une semaine, seules quelques dizaines d'employés sont restées sur leurs machines à coudre, éparpillés sous le vaste hangar de production de Quimper, avec masques et gel hydroalcoolique pour se laver les mains. Le but : assurer quelques commandes à l'export, les expéditions pour des clients institutionnels (la SNCF, La Poste, Intermarché…) et le e-commerce (à peine 1 % du chiffre d'affaires, qui s'élève annuellement à 96 millions d'euros). Depuis mardi 17 mars, s'y est ajoutée la confection de masques qui devrait monter en puissance pour produire « plusieurs milliers » d'unités par jour.