• il y a 5 ans
Après le blocage de l’aéroport de Barcelone lundi puis celui de plusieurs gares et d’axes routiers mardi dans toute la région, des affrontements ont opposé la nuit dernière la police et des manifestants indépendantistes dans les rues du centre de la capitale catalane.



Ces heurts font suite au verdict rendu par le tribunal suprême espagnol qui a condamné la plupart des dirigeants du mouvement indépendantiste à de lourdes peines allant de 9 à 13 ans de prison pour leur rôle dans la tentative de sécession du gouvernement catalan il y a déjà deux ans.



Si le climat politique en Catalogne est exécrable et la société profondément divisée, les manifestations étaient jusqu’ici restées majoritairement non violentes, mais la donne pourrait bien changer. C’est en tout cas la crainte du Président du gouvernement espagnol en fonction, Pedro Sánchez, qui a convoqué aujourd’hui les dirigeants des principaux partis du pays pour leur soumettre ses mesures afin de garantir la sécurité dans la communauté autonome.



De son côté, le gouvernement catalan, dirigé par les indépendantistes, va lui aussi se réunir pour faire le point sur la situation qui frôle par moments l’absurde. Car si le président catalan Quim Torra soutient officiellement les manifestants et leurs appels à la désobéissance civile, la police régionale dont il a pourtant la charge est aux premières loges pour réprimer les débordements dans la rue.



Le durcissement des affrontements représente également une menace politique pour les responsables catalans qui s’efforcent depuis hier soir de minimiser ces heurts en les attribuant à une minorité violente qui nuirait selon eux au combat indépendantiste. La multiplication des troubles à l’ordre public pourrait selon eux justifier une nouvelle mise sous tutelle de la Catalogne par le gouvernement socialiste en place à Madrid comme ce fut brièvement le cas il y a deux ans.



Ce dernier subit d’ailleurs une forte pression des droites espagnoles afin de durcir la répression et pour ne rien arranger l’Espagne est actuellement en pleine campagne électorale nationale pour la cinquième fois en quatre ans, un scrutin plus que jamais écrasé par la crise politique en Catalogne.

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