Michael Jarrell : Réflections, Concerto pour piano n°2 (Bertrand Chamayou)

  • il y a 5 ans
Bbertrand Chamayou crée, avec l'Orchestre philharmonique de Radio France sous la direction de Kazuki Yamada, Reflections, 2e concerto pour piano et orchestre de Michael Jarrell, compositeur né en 1958.

Tempo 96
Tempo 48. Pur, simple mais intense
Tempo 90. Très cristallin, soutenu, un peu mécanique
Entretien avec Michael Jarrell
Michael Jarrell, pourquoi ce titre, Reflections ?
J’ai choisi ce titre afin de préserver le double sens qu’a ce mot en anglais : à la fois pensée/réflexion et reflet. J’ai tenu à ce que cette partition soit l’écho d’une partie des pensées qui ont été les miennes après la création de mon opéra Bérénice, qui a eu lieu à l’automne 2018 au Palais Garnier. Ce fut une période assez difficile pour moi, car elle a été marquée par la mort d’Éric Daubresse, réalisateur en informatique musicale à l’Ircam. C’était aussi un compositeur, mais très discret, un homme très recherché, d’une grande rigueur, d’un tempérament très doux et avec un sens éthique très fort. Pour moi, ce fut une évidence de l’inviter à se joindre à nous au moment de ma nomination comme professeur à la Haute École de musique de Genève. Le concerto lui est dédié.
Comment est architecturé ce concerto ?
Il comprend trois mouvements séparés, ce qui est assez rare chez moi, qui correspondent au schéma classique vif-lent-vif, avec un premier mouvement qui est lui-même rapide, puis lent, puis de nouveau rapide, puis de nouveau lent. Une fois passée l’introduction orchestrale, constituée de fa dièse qui montent comme une eau qui bout, c’est le piano qui donne le ton, qui énonce les accords : des quintes imbriquées, que l’orchestre va agrandir. J’utilise à la fin de ce mouvement l’idée des clochettes que l’on fait entendre dans une messe catholique, de manière à préparer le mouvement central. Celui-ci est un moment de stabilité, de recueillement, conçu comme un canon, dans lequel l’intervalle de quinte joue un rôle important. Le dernier mouvement, plus rythmique, plus bondissant, est fait de quintes diminuées parallèles. On y entend plus clairement le flux souterrain qui innerve le concerto depuis le début.

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