• il y a 6 ans
L'un des braqueurs les plus recherchés d'Europe, David Gras, condamné en 2016 pour des braquages en France, dont l'un avait fait un mort, s'est rendu jeudi après sept ans de cavale. Une décision spectaculaire "dictée par sa volonté de répondre aux accusations dont il fait l'objet", selon son avocat.

"David Gras s'est présenté au greffe de la cour d'assises du Nord jeudi dans la matinée pour se constituer prisonnier", a indiqué une source judiciaire à l'AFP, sans donner plus de précisions.

David Gras, "l'un des criminels les plus recherchés d'Europe s'est livré à la justice à Douai", a tweeté la police nationale.

"Mon client a décidé de se rendre aux autorités (...) condamné par défaut en 2016 par la Cour d'assises de Douai à une peine de 25 années de réclusion criminelle, il n'a encore jamais été entendu sur les faits qui lui sont reprochés", a affirmé dans un communiqué transmis à l'AFP son avocat, Me Jérôme Goudard.

"Sa décision est dictée par sa volonté de répondre aux accusations dont il fait l'objet, et de bénéficier d'un procès juste et équitable. L'arrêt rendu par la Cour d'assises de Douai étant non avenu, Monsieur David Gras est aujourd'hui présumé innocent", a-t-il écrit.

Agé de 48 ans, Gras avait été condamné en son absence le 8 juillet 2016 par la cour d'assises du Nord à 25 ans de réclusion criminelle à l'issue d'un procès fleuve de plus d'un mois dans lequel dix-neuf personnes avaient été jugées. Parmi elles, son complice Serge Veron, le cerveau présumé du commando, condamné à 18 ans de réclusion criminelle.

Selon les policiers, ce dernier aurait constitué une partie de la bande en prison et aurait aussi été rejoint par des plus jeunes, issus des cités sensibles de la Seine-Saint-Denis, notamment de Bobigny.

D'après des experts de la criminalité, cette bande était révélatrice des tendances du banditisme au début des années 2010, où des braqueurs chevronnés recrutaient dans les cités.

- "attaques sophistiquées" -

D'autres accusés avaient été acquittés de toute participation aux vols avec arme, mais déclarés coupables du délit d'association de malfaiteurs, et condamnés à des peines situées entre 8 et 13 ans d'emprisonnement.

Ils avaient été jugés pour des attaques de dépôts d'argent, y compris à l'explosif, dont la principale et la plus récente, à Orly, avait fait un mort.

En septembre 2011, des assaillants avaient attaqué très tôt le matin à l'explosif la société de transport de fonds Témis et emporté un butin de plus de 8,2 millions d'euros.

Lors de ce braquage, un convoyeur de fonds avait été tué, un passant brièvement pris en otage et les braqueurs avaient tiré sur la police pour couvrir leur fuite. Cette attaque avait suscité une vive émotion parmi les convoyeurs et surpris par son audace et sa violence.

L'autre braquage à l'explosif concerné par ce procès visait un dépôt de fonds de la société Loomis par cinq hommes à Villers Semeuse dans les Ardennes, le 16 juin 2011, pour un butin de 1,5 million d'euros

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