En organisant les Jeux olympiques, Paris fait-elle une bonne affaire sur le plan financier ? Afin que ce soit le cas, la capitale française a présenté un budget plus modeste que ses prédécesseures en s’appuyant sur les infrastructures urbaines et sportives déjà existantes.
Paris 2024 table ainsi sur un budget de 6,6 milliards d’euros. Il faut à ce titre rappeler que tous les budgets prévisionnels ont été dépassés depuis 1988. Le record est détenu par les Jeux olympiques de Pékin en 2008, lors duquel le budget a été multiplié par douze.
Les coûts liés à l’organisation en représentent la moitié. À la charge du Comité d’organisation (COJO), ils sont financés par le sponsoring, les ventes de billets et un apport conséquent du CIO (1,3 milliard).
L’autre moitié du budget est consacrée à la construction d’infrastructures nouvelles, comme le village olympique, de loin la plus onéreuse (1,9 milliard d’euros). Elles seront financées à travers des partenariats public/privé.
Une fête rentable ?
Sur le plan des retombées, une récente étude du Centre de Droit et d‘Économie du Sport estime que l‘événement apportera jusqu‘à 10,7 milliards d’euros de surcroît d’activité.
Les secteurs de la construction (Effiage Bouygues, Vinci, Eiffage, Saint-Gobain) et du tourisme devraient être largement stimulés. L‘étude estime que l‘événement permettra au mieux la création de 250 000 emplois.
Mais une part de retombées immatérielles reste difficilement quantifiable, rappelle l’un des auteurs de l‘étude, Christophe Lepetit. L‘économiste du sport a répondu aux questions d’Euronews :
Croyez-vous que Paris échappera à la tendance d’explosions budgétaires de ces dernières décennies ?
Christophe Lepetit, économiste du sport : “Les risques sont moins importants qu’ils ne l’ont été. L‘économiste du sport a répondu aux questions d’Euronews : premièrement, certaines de ces villes ont organisé les Jeux olympiques pour des raisons stratégiques et géopolitiques. Elles ont « mis le paquet » pour montrer qu’elles étaient capables d’organiser le plus grand événement planétaire dans d’excellentes conditions, avec à la clé des coûts importants d’infrastructure sportives et non-sportives. Certaines villes avaient des infrastructures urbaines très lourdes à construire : Rio avait des autoroutes, des bretelles d’accès, des transports en commun… Paris ne me semble pas avoir besoin d’envoyer un message à la communauté internationale. Elle n’en a pas besoin. Il y a peu d’infrastructures sportives à construire et presque aucune infrastructure urbaine. Le risque est donc modéré”.
Votre étude démontre-t-elle que les Jeux olympiques de Paris seront rentables ?
“Nous avons fait une étude d’impact économique qui mesure le surcroît d’activité économique qui va être amené par l’accueil des Jeux. Pour mesurer la rentabilité des Jeux, il faudra prendre en compte les coûts et les bénéfices, parmi lesquels certaines externalités sur le plan social, urbain, environnemental, territorial… Et on ne peut pas les chiffrer en amont. On saura après les Jeux olympiques s’ils ont été bénéfiques pour Paris. On est capable aujourd’hui dire que le Jeux de Barcelone 1992 – qui ont nécessité un budget important – ont été extrêmement bénéfiques pour la ville car ils lui ont fait gagner des années de développement et l’ont fait accéder au rang de métropole internationale, ce qu’elle n’était pas. Paris l’est déjà. Les projets relatifs à la qualité de vie des citoyens, l’environnent et le rééquilibrage territorial notamment en Seine saint Denis.”
A Athènes ou Rio, les images de stades fantômes portent à croire que les Jeux olympiques n’ont pas été bénéfiques pour ces villes. En sera-t-il autrement ?
“En effet, il y a des villes dans lesquelles l’héritage n’a pas été au rendez-vous. Athènes a eu un héritage très négatif, car il y a eu un grand nombre d’éléphants blancs, des grandes infrastructures qui n’ont plus trouvé d’utilité à l’issue des jeux. En revanche, la phase d’héritage est parfois positive sur le long terme. Concernant Paris, il me semble que les acteurs de la candidature ont travaillé la phase d’héritage très en amont pour bénéficier de tous les effets positifs de Paris 2024 sur leurs politiques publiques.”
Paris 2024 table ainsi sur un budget de 6,6 milliards d’euros. Il faut à ce titre rappeler que tous les budgets prévisionnels ont été dépassés depuis 1988. Le record est détenu par les Jeux olympiques de Pékin en 2008, lors duquel le budget a été multiplié par douze.
Les coûts liés à l’organisation en représentent la moitié. À la charge du Comité d’organisation (COJO), ils sont financés par le sponsoring, les ventes de billets et un apport conséquent du CIO (1,3 milliard).
L’autre moitié du budget est consacrée à la construction d’infrastructures nouvelles, comme le village olympique, de loin la plus onéreuse (1,9 milliard d’euros). Elles seront financées à travers des partenariats public/privé.
Une fête rentable ?
Sur le plan des retombées, une récente étude du Centre de Droit et d‘Économie du Sport estime que l‘événement apportera jusqu‘à 10,7 milliards d’euros de surcroît d’activité.
Les secteurs de la construction (Effiage Bouygues, Vinci, Eiffage, Saint-Gobain) et du tourisme devraient être largement stimulés. L‘étude estime que l‘événement permettra au mieux la création de 250 000 emplois.
Mais une part de retombées immatérielles reste difficilement quantifiable, rappelle l’un des auteurs de l‘étude, Christophe Lepetit. L‘économiste du sport a répondu aux questions d’Euronews :
Croyez-vous que Paris échappera à la tendance d’explosions budgétaires de ces dernières décennies ?
Christophe Lepetit, économiste du sport : “Les risques sont moins importants qu’ils ne l’ont été. L‘économiste du sport a répondu aux questions d’Euronews : premièrement, certaines de ces villes ont organisé les Jeux olympiques pour des raisons stratégiques et géopolitiques. Elles ont « mis le paquet » pour montrer qu’elles étaient capables d’organiser le plus grand événement planétaire dans d’excellentes conditions, avec à la clé des coûts importants d’infrastructure sportives et non-sportives. Certaines villes avaient des infrastructures urbaines très lourdes à construire : Rio avait des autoroutes, des bretelles d’accès, des transports en commun… Paris ne me semble pas avoir besoin d’envoyer un message à la communauté internationale. Elle n’en a pas besoin. Il y a peu d’infrastructures sportives à construire et presque aucune infrastructure urbaine. Le risque est donc modéré”.
Votre étude démontre-t-elle que les Jeux olympiques de Paris seront rentables ?
“Nous avons fait une étude d’impact économique qui mesure le surcroît d’activité économique qui va être amené par l’accueil des Jeux. Pour mesurer la rentabilité des Jeux, il faudra prendre en compte les coûts et les bénéfices, parmi lesquels certaines externalités sur le plan social, urbain, environnemental, territorial… Et on ne peut pas les chiffrer en amont. On saura après les Jeux olympiques s’ils ont été bénéfiques pour Paris. On est capable aujourd’hui dire que le Jeux de Barcelone 1992 – qui ont nécessité un budget important – ont été extrêmement bénéfiques pour la ville car ils lui ont fait gagner des années de développement et l’ont fait accéder au rang de métropole internationale, ce qu’elle n’était pas. Paris l’est déjà. Les projets relatifs à la qualité de vie des citoyens, l’environnent et le rééquilibrage territorial notamment en Seine saint Denis.”
A Athènes ou Rio, les images de stades fantômes portent à croire que les Jeux olympiques n’ont pas été bénéfiques pour ces villes. En sera-t-il autrement ?
“En effet, il y a des villes dans lesquelles l’héritage n’a pas été au rendez-vous. Athènes a eu un héritage très négatif, car il y a eu un grand nombre d’éléphants blancs, des grandes infrastructures qui n’ont plus trouvé d’utilité à l’issue des jeux. En revanche, la phase d’héritage est parfois positive sur le long terme. Concernant Paris, il me semble que les acteurs de la candidature ont travaillé la phase d’héritage très en amont pour bénéficier de tous les effets positifs de Paris 2024 sur leurs politiques publiques.”
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