"D'un mur l'autre" Patric Jean

  • il y a 16 ans
Berlin 1989, c'est la chute du mur, la fin de l'autarcie de l'aire communiste, le début de la libre circulation des citoyens de l'Est.
Les jeunes, qui n'ont pas connu le couloir barbelé traversant les territoires est-allemands pour rejoindre le Berlin libre et capitaliste, écoutent attentivement leur guide qui s'évertue à matérialiser, dans leur imaginaire, la réalité du Check Point Charlie. Aux pieds des restes du mur, deux hommes tentent les nostalgiques de l'ancienne Europe avec des casquettes militaires au bandeau rouge, des queues de renard ou autres bestioles poilues pour ces dames.
« Je suis un Berlinois » dit l'un d'eux. Il a connu Berlin avec son mur, il y vit depuis 1981. Son job, vendre des souvenirs aux touristes, car il n'est pas encore parvenu à rassembler les fonds nécessaires pour ouvrir sa boulangerie. Depuis 26 ans, loin de sa femme et de ses enfants, il lutte seul, avec pour unique compensation, le sentiment de réaliser son devoir d'homme : nourrir sa famille, les pourvoir d'une éducation digne, à la mesure de ses moyens. Une fois par an, il retourne au Pakistan, faire le plein d'amour.
Tout au long des territoires qui séparent Berlin de Ceuta, Patric Jean part à la rencontre d'hommes et de femmes portant tous en eux l'histoire de l'exil.
« On a toujours la nostalgie du pays où on est né, mais il faut essayer de ne pas la cultiver, cette nostalgie-là, sinon, on devient fou! ».
Des visages, des histoires mille fois vus, entendus. L'histoire de l'immigration, racontée, rabâchée tant et si bien que l'on en devient insensible.
Mais comme aurait pu le dire Pie Tshibanda, lorsque les cerveaux deviennent sourds, il faut s'adresser aux cœurs. C'est ce qu'a fait Patric Jean dans son dernier long métrage D'un Mur l'autre.
Rencontre avec un documentariste humaniste, chevalier des causes perdues.
http://www.cinergie.be/entrevue.php?action=display&id=697

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