Interview avec Benoît Duteurtre, diffusée le 24 janvier 2015, dans l'émission Etonnez-moi Benoit (France Musique).
Ce samedi de 11h à 12h30 sur France Musique, Jeanne Moreau livre son premier grand entretien radiophonique consacré à la chanson. Légende vivante du cinéma français, elle a chanté toute sa vie, depuis ses débuts de jeune pensionnaire de la Comédie française, jusqu'à ses toutes dernières prestations... avec les Têtes Raides.
Au cours d'un entretien exclusif avec Benoît Duteurtre, elle a accepté de revenir en détail sur les musiques de sa vie : celles qui l'ont inspiré dans son enfance, avant-guerre, en France et en en Angleterre ; les chansons qu'elle a enregistrées pour son premier disque en 1953 ; les séances d'enregistrement d'Ascenseur pour l'échafaud avec Miles Davis et Kenny Clarke.
Elle revient sur la création du Tourbillon dans Jules et Jim, sur l'enregistrement des chansons de Serge Rezvani (Bassiak), des chansons de Norge, de l'album Jeanne chante Jeanne et de ses autres disques, tous édités par Jacques Canetti. Elle évoque Viva Maria avec Brigitte Bardot, les chansons de Querelle de Brest, mais aussi le trac, les tours de chant et les projets qui continuent d'animer une vie toute entière tournée vers son art.
Jeanne Moreau côté musique. De Miles Davis aux Têtes Raides, souvenirs et projets d'une gouailleuse à la diction claire. A écouter dans l’émission “Etonnez-moi Benoît” samedi 24 janvier à 11 heures sur France Musique.
« Je ne fais pas de carrière, moi, j'ai été choisie. » Interrogée par Benoît Duteurtre sur France Musique, Jeanne Moreau est bien sûre d'elle. « Je ne suis pas responsable, je suis née comme ça, j'ai suivi le chemin qui m'était montré. » Un peu plus d'une heure durant, avec aplomb, la comédienne déroule ses souvenirs liés à la chanson. Elle repasse le disque de son enfance – « Maman était danseuse aux Folies Bergère, nous parlions toutes deux anglais, mon père détestait cela, il ne comprenait pas un mot. » Il y a cet oncle qui l'emmenait au Châtelet et à Mogador, les sorties en douce au ciné avec les copines, pour voir Premier Rendez-vous, d'Henri Decoin, avec une Danielle Darrieux fredonnante.
Elle qui voulait devenir ballerine incarne sur scène une prostituée chantante dans L'Heure éblouissante. Avec gouaille, l'octogénaire raconte la directrice de la salle qui voulait la faire jouer sans culotte – « je n'allais pas montrer mon âme au public, c'est personnel ! » Blaise Cendrars prend sa défense. Suzanne Flon victime d'un empoisonnement, ce qui lui permet d'incarner deux personnages ; enfin son père, sorti en plein spectacle, scandalisé par son « rôle de putain ».
Guidée par un interlocuteur friand d'anecdotes, quitte à valser un peu vite de l'une à l'autre, Jeanne Moreau pointe son angoisse de la scène, lorsqu'elle doit chanter. « Je suis une interprète dramatique ou comique, or la chanson est un univers différent. Il faut avoir les tours de chant dans la peau, imposer son répertoire au public. » Une gageure pour elle, qui reste littéralement sans voix avant un concert à Montreux.
Évidemment, elle parle d'Ascenseur pour l'échafaud (et de Juliette Gréco, inquiète à l'idée qu'elle puisse séduire Miles Davis), de Jules et Jim et du Tourbillon de la vie, ou de Viva Maria ! avec Brigitte Bardot – « nous étions à couteaux tirés alors que je n'avais jamais été la rivale d'une autre comédienne ».
Pêle-mêle, l'artiste dit son admiration pour Billie Holiday (« elle m'a beaucoup nourrie pour Eva, de Joseph Losey »), Léo Ferré, Barbara ou Charles Trenet, évoque une future collaboration avec Christian Olivier, des Têtes Raides. On redécouvre l'autre facette d'un parcours dense. Surtout, à l'écoute de ses chansons, on se délecte d'une diction claire et charmante, d'un timbre frais et franc. Ceux d'une amatrice de mots musicaux.
J'ai la mémoire qui flanche (Serge Rezvani)
Jeanne Moreau, chant (CANETTI 3110332)
Premier rendez-vous (Silviano/Poterat)
Danielle Darieux, chant (FREMEAUX 504)
L'amour s'en vient (Misraki/Marcy)
Jeanne Moreau, chant (CANETTI 3110332)
Ascenseur pour l'échafaud (Miles Davis)
Miles Davis, trompette (FONTANA 836305)
Le Tourbillon (Serge Rezvani)
Jeanne Moreau, chant (WAGRAM MUSIC 3270302)
Entretien avec Jeanne Moreau
à propos de son premier disque en 1963
Jeanne Moreau, voix parlée (YouTube)
Viva Maria (Malle/Carrière/Delerue)
Jeanne Moreau, chant, Brigitte Bardot, chant (PHILIPS 373 723)
Les voyages (Antoine Duhamel)
Jeanne Moreau, chant (PHILIPS 848484 2)
Le nombril (Gérard Norge)
Jeanne Moreau, chant (CANETTI 3110332)
Each man kills the thing he loves (Oscar Wilde/Peer Raben)
Jeanne Moreau, chant (PLAZA MAYOR COMPAN 186832)
Quand l'amour meurt (Georges Millandy/Octave Cremieux)
Jeanne Moreau, chant (YouTube)
Le condamné (Hélène Martin/Jean-François Gael/Jean Genêt)
Jeanne Moreau & Etienne Daho (AUVIDIS NV822412)
Philippe Sarde - L'adolescente
Jeanne Moreau & Yves Duteil (CANETTI 3110332)
Ce samedi de 11h à 12h30 sur France Musique, Jeanne Moreau livre son premier grand entretien radiophonique consacré à la chanson. Légende vivante du cinéma français, elle a chanté toute sa vie, depuis ses débuts de jeune pensionnaire de la Comédie française, jusqu'à ses toutes dernières prestations... avec les Têtes Raides.
Au cours d'un entretien exclusif avec Benoît Duteurtre, elle a accepté de revenir en détail sur les musiques de sa vie : celles qui l'ont inspiré dans son enfance, avant-guerre, en France et en en Angleterre ; les chansons qu'elle a enregistrées pour son premier disque en 1953 ; les séances d'enregistrement d'Ascenseur pour l'échafaud avec Miles Davis et Kenny Clarke.
Elle revient sur la création du Tourbillon dans Jules et Jim, sur l'enregistrement des chansons de Serge Rezvani (Bassiak), des chansons de Norge, de l'album Jeanne chante Jeanne et de ses autres disques, tous édités par Jacques Canetti. Elle évoque Viva Maria avec Brigitte Bardot, les chansons de Querelle de Brest, mais aussi le trac, les tours de chant et les projets qui continuent d'animer une vie toute entière tournée vers son art.
Jeanne Moreau côté musique. De Miles Davis aux Têtes Raides, souvenirs et projets d'une gouailleuse à la diction claire. A écouter dans l’émission “Etonnez-moi Benoît” samedi 24 janvier à 11 heures sur France Musique.
« Je ne fais pas de carrière, moi, j'ai été choisie. » Interrogée par Benoît Duteurtre sur France Musique, Jeanne Moreau est bien sûre d'elle. « Je ne suis pas responsable, je suis née comme ça, j'ai suivi le chemin qui m'était montré. » Un peu plus d'une heure durant, avec aplomb, la comédienne déroule ses souvenirs liés à la chanson. Elle repasse le disque de son enfance – « Maman était danseuse aux Folies Bergère, nous parlions toutes deux anglais, mon père détestait cela, il ne comprenait pas un mot. » Il y a cet oncle qui l'emmenait au Châtelet et à Mogador, les sorties en douce au ciné avec les copines, pour voir Premier Rendez-vous, d'Henri Decoin, avec une Danielle Darrieux fredonnante.
Elle qui voulait devenir ballerine incarne sur scène une prostituée chantante dans L'Heure éblouissante. Avec gouaille, l'octogénaire raconte la directrice de la salle qui voulait la faire jouer sans culotte – « je n'allais pas montrer mon âme au public, c'est personnel ! » Blaise Cendrars prend sa défense. Suzanne Flon victime d'un empoisonnement, ce qui lui permet d'incarner deux personnages ; enfin son père, sorti en plein spectacle, scandalisé par son « rôle de putain ».
Guidée par un interlocuteur friand d'anecdotes, quitte à valser un peu vite de l'une à l'autre, Jeanne Moreau pointe son angoisse de la scène, lorsqu'elle doit chanter. « Je suis une interprète dramatique ou comique, or la chanson est un univers différent. Il faut avoir les tours de chant dans la peau, imposer son répertoire au public. » Une gageure pour elle, qui reste littéralement sans voix avant un concert à Montreux.
Évidemment, elle parle d'Ascenseur pour l'échafaud (et de Juliette Gréco, inquiète à l'idée qu'elle puisse séduire Miles Davis), de Jules et Jim et du Tourbillon de la vie, ou de Viva Maria ! avec Brigitte Bardot – « nous étions à couteaux tirés alors que je n'avais jamais été la rivale d'une autre comédienne ».
Pêle-mêle, l'artiste dit son admiration pour Billie Holiday (« elle m'a beaucoup nourrie pour Eva, de Joseph Losey »), Léo Ferré, Barbara ou Charles Trenet, évoque une future collaboration avec Christian Olivier, des Têtes Raides. On redécouvre l'autre facette d'un parcours dense. Surtout, à l'écoute de ses chansons, on se délecte d'une diction claire et charmante, d'un timbre frais et franc. Ceux d'une amatrice de mots musicaux.
J'ai la mémoire qui flanche (Serge Rezvani)
Jeanne Moreau, chant (CANETTI 3110332)
Premier rendez-vous (Silviano/Poterat)
Danielle Darieux, chant (FREMEAUX 504)
L'amour s'en vient (Misraki/Marcy)
Jeanne Moreau, chant (CANETTI 3110332)
Ascenseur pour l'échafaud (Miles Davis)
Miles Davis, trompette (FONTANA 836305)
Le Tourbillon (Serge Rezvani)
Jeanne Moreau, chant (WAGRAM MUSIC 3270302)
Entretien avec Jeanne Moreau
à propos de son premier disque en 1963
Jeanne Moreau, voix parlée (YouTube)
Viva Maria (Malle/Carrière/Delerue)
Jeanne Moreau, chant, Brigitte Bardot, chant (PHILIPS 373 723)
Les voyages (Antoine Duhamel)
Jeanne Moreau, chant (PHILIPS 848484 2)
Le nombril (Gérard Norge)
Jeanne Moreau, chant (CANETTI 3110332)
Each man kills the thing he loves (Oscar Wilde/Peer Raben)
Jeanne Moreau, chant (PLAZA MAYOR COMPAN 186832)
Quand l'amour meurt (Georges Millandy/Octave Cremieux)
Jeanne Moreau, chant (YouTube)
Le condamné (Hélène Martin/Jean-François Gael/Jean Genêt)
Jeanne Moreau & Etienne Daho (AUVIDIS NV822412)
Philippe Sarde - L'adolescente
Jeanne Moreau & Yves Duteil (CANETTI 3110332)
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