Le bon goût de la viande de primate (cycle Sur la Piste des Grands Singes 3/3)

  • il y a 9 ans
Le bon goût de la viande de primate : des interdits traditionnels aux virus VIH et Ebola

En Afrique centrale, du point de vue des populations consommatrices, la chasse des primates, le partage de la viande et l’usage de certaines parties de leur corps sont légitimes, inscrits dans des cadres matériels et symboliques précis. Inversement, cette consommation, strictement prohibée par l’islam, de façon variable selon les christianismes, est combattue par les protecteurs de l’environnement et des animaux.

L’horreur suscitée chez ces derniers par ces repas cannibales, ne leur permet pas de penser le point de vue de l’autre, alors que, d’un point de vue anthropologique, on peut les envisager comme des expressions opposées de zoophilie. La survenue, ces dernières décennies, d’épidémies humaines de fièvres hémorragiques à virus Ébola, succédant à des épizooties décimant les populations de gorilles et de chimpanzés, a réactivé les mobilisations nationales et internationales quant à l’interdiction de leur chasse et de leur consommation. Il s’agit à la fois d’une démarche légitime et d’un détournement du raisonnement.

Alain Epelboin, médecin anthropologue, vidéaste, chargé de recherche au CNRS, dept Hommes, Natures et Sociétés, Muséum, est spécialisé dans les domaines de l’anthropologie du corps, de la santé, de la maladie, du malheur et du "guérissage". Sa démarche théorique est anthropologique et multidisciplinaires, marquée par des allers et retours entre les ethnosciences et les sciences biomédicales. L’un de ses terrains anthropologiques "actifs" concerne les épidémies de fièvre hémorragique à virus Ebola et Marburg en Afrique Centrale.

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