Portelli Abaissement de la majorité pénale

  • il y a 17 ans
Quant à l’abaissement de la majorité pénale de 18 à 16 ans, là encore, Serge Portelli dénonce une mesure démagogique. "Dire que les juges ne font pas preuve d’assez de sévérité face aux mineurs délinquants est un mensonge, une fois de plus. Le vrai problème est l’exécution des peines prononcées." Au terme d’une étude au tribunal pour enfants de Paris, Serge Portelli a en effet constaté que le délai de'exécution des peines s’y étalait sur deux à sept mois, parfois huit. "Il n’y a pas assez de foyers, d’éducateurs. En gros, il n’y a pas assez d’argent pour traiter en temps et en heure les mesures prises par les juges pour enfants."

Or, en matière de délinquance juvénile, il est crucial d'exécuter rapidement les peines prononcées, avant que le mineur concerné ne devienne majeur. "Abaisser la majorité pénale n’est donc pas la solution. La priorité devrait être celle des moyens." Soulignant les progrès fait tout au long du siècle pour considérer, enfin, l’adolescent comme un être à part entière, Serge Portelli voit en cet avant-projet un déni des avancées psychiatriques et judiciaires relatives à l’enfance.