Les destins de Nicolas de Staël

  • il y a 17 ans
Les hasards de la vie et les croisements de souvenirs sont incroyables. Chez mon ami Tonin, je lisais un livre sur un peintre que j'adore, Nicolas de Staël. J'aime ses footballeurs que j'ai découvert dans les couloirs de l'Institut Paoli-Calmettes. Je me souviens que Véronique, comme Sylvie, l'adorait. Je dois avoir deux reproductions de lui roulées quelque part. Mais j'ai découvert, en lisant le bouquin, l'incroyable histoire d'Antoine Tudal, son beau-fils, que le peintre avait enfermé durant sept mois dans une mansarde pour le punir de ses notes. Antoine avait 13 ans, il y a écrit des poèmes qui ont été édité sous le titre "Souspente" et, comme ils se sont très bien vendus, ils ont permis à la famille Staël, toujours dans la mouise, d'assurer le quotidien. Mais l'incroyable donc, c'est que je connais Antoine Tudal. Quand j'étais jeune journaliste, je l'ai interviewé. C'était le père de la meilleur copine de mon amie d'alors, Elisabeth. Encore auréolé de l'oscar du meilleur film étranger pour "Les dimanches de Ville d'Avray" dont il avait écrit le scénario, il m'avait demandé de faire un article parce qu'il affirmait qu'on lui avait volé le scénario d'un film avec Bedos je crois où l'on voyait toute une bande de gens qui devaient aller passer le réveillon chez des amis dans un grand ensemble et qui se perdaient dans les les étages. C'était "Réveillon chez Bob". Je ne sais pas s'il a gagné son procès pour plagiat et j'ignorais son incroyable enfance avec le peintre de l'exigence absolue. Qui, de plus, a été ami avec René Char qui a dit la plus belle phrase sur l'amour : "Les femmes sont amoureuses et les hommes sont solitaire. Ils se volent mutuellement la solitude et l'amour."