Caricature rhétorique médiatique

  • il y a 17 ans
Ce film est une caricature du discours médiatique, une mise en image de quelques composantes de cette rhétorique qui ne se donne que très rarement à voir comme telle.
« Slow news, no news » comme on aime à le répéter à CNN. Le montage très rapide de ce film est là pour le rappeler, et à illustrer le fait qu’il est souvent assez difficile de prendre du recul par rapport à ce flot incessant d’informations servit par des milliers de bouches, les bouches de quelques somme toute assez peu nombreux méga organismes hybrides.
Tout d’abord on peut remarquer une utilisation massive d’euphémismes, de termes déresponsabilisants, de « cadrages » dénigrants ou de « mises en scène » flatteuses, en évitant bien sur toujours de montrer qu’il ne s’agit là que d’un point de vue.
Il y a ensuite cette tendance qu’ont les médias de masse à tendre vers une uniformité culturelle, intellectuelle et émotionnelle. Les informations deviennent la vitrine d’un mode de vie uniforme, un spectacle de masse divertissant, avec son lot de sensationnalisme, de mises à mort exhibées et de plaisirs rapides. Du pain et des jeux.
Cette uniformité de l’information donne lieu à de nombreux « débats » binaires, manichéens, simplificateurs, où le stéréotype traîne toujours derrière lui sont cortège d’idées reçus, où les automatismes inconscients sont déclenché de la même manière que Pavlov déclenchait la salivation d’un chien. Par réflexe conditionné. La photo d’un enfant nu ne peut être l’œuvre que d’un pédophile, un regroupement de jeunes fini inévitablement par une émeute. Ces mises en rapport systématiques engendrent la création de « rails mentaux », et de cette mise en boucle inter médiatique s’échappe un larsen qui visiblement dérange de moins en moins de personnes.

(Projet pour une admission en baccalauréat communication à l'UQAM)