La Princesse, dans un palais de roses pures Sous les murmures et les feuilles, toujours dort. Elle dit en rêvant des paroles obscures Et les oiseaux perdus mordent ses bagues d'or.
Elle n'écoute ni les gouttes dans leurs chutes Tinter, au fond des fleurs lointaines, lentement Ni s'enfuir la douceur pastorale des flûtes Dont la rumeur antique emplit le bois dormant.
... Ô belle ! suis en paix ta nonchalante idylle Elle est si tendre l'ombre à ton sommeil tranquille Qui baigne de parfums tes yeux ensevelis :
Et songe, bienheureuse, en tes paupières closes Princesse pâle dont les rêves sont jolis A l'éternel dormir sous les gestes des Roses !
Au bois dormant réécriture définitive Album de vers anciens – 1920
La princesse, dans un palais de rose pure, Sous les murmures, sous la mobile ombre dort, Et le corail ébauche une parole obscure Quand les oiseaux perdus mordent ses bagues d'or.
Elle n'écoute ni les gouttes, dans leurs chutes, Tinter d'un siècle vide au lointain le trésor, Ni, sur la forêt vague, un vent fondu de flûtes Déchirer la rumeur d'une phrase de cor.
Laisse, longue, l'écho rendormir la diane, Ô toujours plus égale à la molle liane Qui se balance et bat tes yeux ensevelis.
Si proche de ta joue et si lente la rose Ne va pas dissiper ce délice de plis Secrètement sensible au rayon qui s'y pose.