Maison palestinienne détruite, la famille de Khaled Zir se réfugie dans une cave (VOST français)

  • il y a 11 ans
De son ancien domicile, une modeste demeure juchée à flanc de colline dans le quartier de Silwan, ne reste plus qu’un amas de débris métalliques, sur lequel flotte un drapeau palestinien planté par Khaled Zir dans un geste de défi. En toile de fond, les remparts de la Ville sainte.

En février 2013, la mairie avait donné l’ordre à Khaled Zir de détruire sa maison car elle se trouvait dans une zone ouverte sur le parc national qui entoure la vieille ville de Jérusalem.
Son avocat Sammy Arshid avait fait appel de cette décision qu'il considérait illégale. Malgré cet appel et l'interdiction de démolir une maison tant qu'une procédure est en cours, les bulldozers sont arrivés le mardi 20 août au matin pour exécuter cet ordre.
Sous couvert des inspecteurs de la municipalité et des autorités d'Israel Nature and Parks (parcs et nature d'Israël), assistés par une importante force de police, les bulldozers ont démoli la maison, le poulailler et arraché une quinzaine d'oliviers plantés par Khaled.

D’après Human Rights Watch (HRW), les autorités israéliennes ont procédé ces derniers jours à la destruction de plusieurs maisons jugées illégales à Jérusalem-est et en Cisjordanie. L’ONG estime à “au moins 79″ le nombre de Palestiniens concernés par ces démolitions depuis le 19 août.

Pour le père de famille, hors de question de quitter cette terre qu’il dit être celle de ses ancêtres.
“Nous resterons ici, même s’ils veulent nous massacrer, nous resterons”, jure-t-il, précisant que sa femme, absente, se trouve chez ses parents qui disposent de davantage de place.

Monsieur Zir a réussi à sauver des portes en bois de son ancienne maison, espérant pouvoir un jour reconstruire son domicile.
Pour l'instant, la famille vit dans la cave qui servait jusqu'à présent d'abris pour les animaux. C'est aussi dans cette cave que son père était né.

Ses filles, dont l'aînée a 9 ans et la dernière à peine 2 mois, jouent sur un large tapis étalé sur le sol de la cave, mangent des chips tandis que leur père fait chauffer du café sur une gazinière portable.
Une télévision a été installée dans un coin, branchée par un long câble à une prise électrique de la maison du père de Khaled située dans la rue juste au-dessus.
L’entrée de son logement de fortune est séparée de la route principale et de la circulation par un mur de contreplaqué.

Monsieur Zir dit n’avoir nulle part où aller, explique qu’il a tenté de joindre la Croix Rouge pour recevoir de l’aide, sans succès.
Il a reçu des dons d’activistes musulmans locaux, lui permettant permis d’acheter un canapé et une table à café.

Selon Human Rights Watch, les forces israéliennes ont détruit les habitations de 716 Palestiniens en 2013, Jérusalem-Est étant particulièrement touchée.

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