Démons et merveilles Vents et marées Au loin déjà la mer s'est retirée Démons et merveilles Vents et marées Et toi Comme une algue doucement caressée par le vent Dans les sables du lit tu remues en rêvant Démons et merveilles Vents et marées Au loin déjà la mer s'est retirée Mais dans tes yeux entrouverts Deux petites vagues sont restées Démons et merveilles Vents et marées Deux petites vagues pour me noyer.
Où vas-tu beau geôlier Avec cette clé tachée de sang Je vais délivrer celle que j'aime S'il en est encore temps Et que j'ai enfermée Tendrement cruellement Au plus secret de mon désir Au plus profond de mon tourment Dans les mensonges de l'avenir Dans les bêtises des serments Je veux la délivrer Je veux qu'elle soit libre Et même de m'oublier Et même de s'en aller Et même de revenir Et encore de m'aimer Ou d'en aimer un autre Si un autre lui plaît Et si je reste seul Et elle en allée Je garderai seulement Je garderai toujours Dans mes deux mains en creux Jusqu'à la fin des jours La douceur de ses seins modelés par l'amour.
Illustration : Prevert's Tomb, photo : Pietro Izzo, prise le 30 août 2004. Cimetière d’Omonville-la-Petite, Basse-Normandie, France. Sous licence CC BY-NC-SA 2.0 http://www.flickr.com/photos/pietroizzo/199862876/