TUBEWAY ARMY - DOWN IN THE PARK (LIVE)

  • il y a 18 ans
Tout comme Kraftwerk une décennie plus tôt Tubeway Army naît de la rencontre entre l’Homme et la Machine. Londres, 1978. Gary Webb se rend en studio avec son groupe « The Lasers » pour mettre la touche finale à un ensemble de compos punky. Alors que débutent les séances d’enregistrement il est irrésistiblement attiré par un drôle de joujou qui traîne dans un coin du local. Sérigraphiées sur le côté droit de l’appareil quatre lettres d’argent, « M » « O » « O » « G », un tétragramme qui signe cette divine rencontre.

Subjugué par l’incroyable palette sonore qui sort des entrailles cet étrange engin Gary comprend immédiatement tout le parti qu’il pourrait tirer de l’utilisation intensive du Minimoog. Car si simplicité et efficacité sont les mamelles de la musique punk, le synthétiseur monophonique, par sa luxuriance hypnotique, s’inscrit parfaitement dans cet univers et en repousse les limites. De quoi fournir un vaste terrain d’expérimentations à ce grand admirateur des récits d’anticipation de Philip K. Dick (cf. « Are ‘Friends’ Electric »).

De ce métissage d’un nouveau genre naîtra la new wave électronique (electro pop). Pour la petite histoire, c’est en assistant à une performance live de Tubeway Army que Vince Clarke, Martin Gore, David Gahan et Andrew Fletcher décident de fonder Composition of Sound qui deviendra bientôt Depeche Mode.

Gary devenu Numan pose donc les bases d’un mouvement musical qui prospèrera une décennie durant et dont l’influence presque de 30 ans plus tard n’est toujours pas démentie.

Une telle contribution valait donc bien un bel éloge funèbre. « Funèbre » car Gary Numan, rongé par une ambition sans borne, s’égarera bientôt sur des voies plus commerciales, sa carrière un temps interrompue ayant connu depuis plus de « bas » que « hauts ». Sans n’avoir jamais rejoint les sommets de ses débuts. Il se débat aujourd’hui dans une imagerie cyberpunk pour adolescents, affublé d’une redingote façon Neo dans Matrix. Qu’importe après tout puisque les diamants sont éternels…

« Down in the park » est tiré de l’album « Replicas » (Tubeway Army). Ce document datant de 1979 a été enregistré dans le cadre de l’émission Old Grey Whistle Test (BBC), qui est à la télévision britannique ce que les John Peel Sessions sont à la radio d’outre-manche.