TEMPS FORTS DU DEBAT: La Suisse, Paradis des multinationales ?

  • il y a 11 ans
MONTAGE (Antoine Harari)

Co-présenté par Amnesty International (AI) et le DFAE

La responsabilité sociale des entreprises est très en vogue de nos jours. La plupart des multinationales affichent sur leur site internet leurs initiatives volontaires en faveur de l'environnement et des droits humains. Mais entre la théorie et la pratique, il y a souvent un grand fossé. Cette autorégulation s'est avérée insuffisante pour empêcher les violations des droits humains et la destruction de l'environnement. Or, à l'heure actuelle, il n'existe aucune norme contraignante au niveau international qui oblige les entreprises à respecter les standards internationaux.

En 2011, le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies adoptait les Principes directeurs relatifs aux entreprises et droits de l'homme, élaborés sous la direction du Professeur John Ruggie. Ils établissent clairement la responsabilité des entreprises en matière de respect des droits humains.

Mais ces principes, non contraignants, laissent aux Etats le soin d'imaginer leur mise en œuvre. C'est pourquoi les ONG s'engagent, notamment en Suisse avec la campagne Droit sans frontières, pour la création de bases légales obligeant les entreprises à respecter les droits humains et l'environnement partout dans le monde.

La Suisse abrite le plus grand nombre de multi- nationales au monde par habitant. A côté des entreprises traditionnelles, elle attire de plus en plus de sociétés étrangères, dont beaucoup sont actives dans le négoce de matières premières. Alors que les Etats-Unis et l'Union européenne sont en train de mettre en place des dispositifs pour accroître la transparence sur les flux financiers de ces entreprises, notre gouvernement continue de miser sur l'autorégulation. La Suisse va-t-elle devenir la terre d'accueil des multinationales qui souhaitent continuer à opérer en toute opacité?

Danièle Gosteli Hauser