La Marseillaise

  • il y a 18 ans
La Marseillaise [version sur-complète]

1.

Allons enfants de la Patrie
Le jour de gloire est arrivé !
Contre nous de la tyrannie
L’étendard sanglant est levé (bis)
Entendez-vous dans nos campagnes
Mugir ces féroces soldats ?
Ils viennent jusque dans vos bras.
Égorger vos fils, vos compagnes !

Refrain :
Aux armes citoyens
Formez vos bataillons
Marchons, marchons
Qu’un sang impur
Abreuve nos sillons

2.

Que veut cette horde d’esclaves
De traîtres, de rois conjurés ?
Pour qui ces ignobles entraves
Ces fers dès longtemps préparés ? (bis)
Français, pour nous, ah ! quel outrage
Quels transports il doit exciter ?
C’est nous qu’on ose méditer
De rendre à l’antique esclavage !

(au refrain)

3.

Quoi ces cohortes étrangères !
Feraient la loi dans nos foyers !
Quoi ! ces phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fils guerriers ! (bis)
Grand Dieu ! par des mains enchaînées
Nos fronts sous le joug se ploieraient
De vils despotes deviendraient
Les maîtres des destinées.

(au refrain)

4.

Tremblez, tyrans et vous perfides
L’opprobre de tous les partis
Tremblez ! vos projets parricides
Vont enfin recevoir leurs prix ! (bis)
Tout est soldat pour vous combattre
S’ils tombent, nos jeunes héros
La France en produit de nouveaux,
Contre vous tout prêts à se battre.

(au refrain)

5.

Français, en guerriers magnanimes
Portez ou retenez vos coups !
Épargnez ces tristes victimes
À regret s’armant contre nous (bis)
Mais ces despotes sanguinaires
Mais ces complices de Bouillé
Tous ces tigres qui, sans pitié
Déchirent le sein de leur mère !

(au refrain)

6.

Amour sacré de la Patrie
Conduis, soutiens nos bras vengeurs
Liberté, Liberté chérie
Combats avec tes défenseurs ! (bis)
Sous nos drapeaux, que la victoire
Accoure à tes mâles accents
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire !

(au refrain)

7.

Couplet des enfants (1/2)
Nous entrerons dans la carrière
Quand nos aînés n’y seront plus
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus (bis)
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil
Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre !

(au refrain)

8.

Dieu de clémence et de justice
Vois nos tyrans, juge nos cœurs
Que ta bonté nous soit propice
Défends-nous de ces oppresseurs (bis)
Tu règnes au ciel et sur terre
Et devant Toi, tout doit fléchir
De ton bras, viens nous soutenir
Toi, grand Dieu, maître du tonnerre.

(au refrain)

9.

Peuple français, connais ta gloire ;
Couronné par l’Égalité,
Quel triomphe, quelle victoire,
D’avoir conquis la Liberté ! (bis)
Le Dieu qui lance le tonnerre
Et qui commande aux éléments,
Pour exterminer les tyrans,
Se sert de ton bras sur la terre.

(au refrain)

10.

Nous avons de la tyrannie
Repoussé les derniers efforts ;
De nos climats, elle est bannie ;
Chez les Français les rois sont morts. (bis)
Vive à jamais la République !
Anathème à la royauté !
Que ce refrain, partout porté,
Brave des rois la politique.

(au refrain)

11.

La France que l’Europe admire
A reconquis la Liberté
Et chaque citoyen respire
Sous les lois de l’Égalité ; (bis)
Un jour son image chérie
S’étendra sur tout l’univers.
Peuples, vous briserez vos fers
Et vous aurez une Patrie !

(au refrain)

12.

Foulant aux pieds les droits de l’Homme,
Les soldatesques légions
Des premiers habitants de Rome
Asservirent les nations. (bis)
Un projet plus grand et plus sage
Nous engage dans les combats
Et le Français n’arme son bras
Que pour détruire l’esclavage.

(au refrain)

13.

Oui ! Déjà d’insolents despotes
Et la bande des émigrés
Faisant la guerre aux Sans-Culottes
Par nos armes sont altérés ; (bis)
Vainement leur espoir se fonde
Sur le fanatisme irrité,
Le signe de la Liberté
Fera bientôt le tour du monde.

(au refrain)

14.

À vous ! Que la gloire environne,
Citoyens, illustres guerriers,
Craignez, dans les champs de Bellone,
Craignez de flétrir vos lauriers ! (bis)
Aux noirs soupçons inaccessibles
Envers vos chefs, vos généraux,
Ne quittez jamais vos drapeaux,
Et vous resterez invincibles.

(au refrain)

15.

Couplet des enfants (2/2)
Enfants, que l’Honneur, la Patrie / Que l’amitié, que la patrie (※)
Fassent l’objet de tous nos vœux !
Ayons toujours l’âme nourrie
Des feux qu’ils inspirent tous deux. (bis)
Soyons unis ! Tout est possible ;
Nos vils ennemis tomberont,
Alors les Français cesseront
De chanter ce refrain terrible :

(au refrain)

Une note intéressante

Dans les écoles, on se met à apprendre des chants patriotiques et les Frères se surpassent en faisant fulminer à leurs élèves une kyrielle de couplets de La Marseillaise. Pour sa part Justin fouille partout, dans les caisses de bouquins du grenier et dans celles de la réserve de l’école, pour dénicher de vieux livres où il pourrait découvrir quelque couplet oublié, car La Marseillaise est un « air chéri » qui s’est allongé au fil des régimes avec chaque fois un ton un peu particulier :

Officiel
Allons enfants de la patrie, le jour de gloire est arrivé.
Jacobin
Que veut cette horde d’esclaves, de traîtres, de rois conjurés ?
Xénophobe
Quoi ! Ces cohortes étrangères feraient la loi dans nos foyers !
Incorruptible
Tremblez, tyrans ! et vous, perfides, l’opprobre de tous les partis.
Sanguinaire
Ô toi, céleste guillotine, qui raccourcis reines et rois
Généreux
Français, en guerriers magnanimes, portez ou retenez vos coups !
Grandiose
Amour sacré de la patrie, conduis, soutiens nos bras vengeurs.
Jeune
Nous entrerons dans la carrière quand nos aînés n’y seront plus.
Religieux
Dieu de clémence et de justice, vois ces tyrans briser nos cœurs.

Remerciements, sources et notes

* Les symboles de la République sur le site de l’Élysée.
* La Marseillaise sur Wikipédia.
* Le site Marius Autran, pour me l’avoir confirmé.
* Surcomplet est un terme que j’ai d’abord vu sur le blog de David Madore (mais je ne me souviens plus où ; David fulminait alors sur les éditeurs qui publiaient tout, y compris les notes de travail et autres fonds de tiroir. J’emplois ce terme pour désigner une œuvre dans sa version maximale (ici, les « couplets des enfants » et le couplet 8 ne se sont jamais retrouvé ensemble).
* Un morceau qui semble bien avoir été ajouté

Ô toi céleste guillotine
Tu raccourcis reines et rois,
Par ton influence divine
Nous avons reconquis nos droits

* À l’occasion du deux-cent-quatorzième anniversaire de la composition de ce qui devait devenir l’hymne national de la France, Robert Grossman, président de la communauté urbaine de Strasbourg, rend hommage à celle qui aurait dû s’appeller « la Strasbourgeoise ».

Merci à un lecteur, Lars-Erik Morin, de m’avoir fait découvrir un autre site avec la totalité de la partition orignale, mais disposées de manière légèrement différente (et sûrement plus respectueux de l’ordre initial).

Par David Latapie