Chopin - Ballade N°1 Opus 23 - BO The Pianist

  • il y a 11 ans
To anyone seeing my interpretation of this masterpiece, I just want to say that I'm just a self-taught, amateur pianist.
La ballade n°1 opus 23 est pour moi un grand défi et depuis que j'ai repris le piano (il y a quelques années déjà), c'est "la"pièce que je rêvais de jouer. Pourquoi ? Parce que ça fait partie des plus hauts chefs d'oeuvre de la littérature pianistique, comme toutes les ballades de Chopin d'ailleurs. C'est un grand défi car ce morceau nécessite une technique de virtuose... ce que je ne suis pas. Techniquement, on rencontre dans les ballades toutes les difficultés résolues par Chopin dans ses études...hors, je n'ai jamais travaillé les études de Chopin.
Liszt voyait dans cette ballade une "odyssée de l'âme de Chopin", c'est tout à fait ça, d'ailleurs, de l'aveu même de Chopin, c'était l'une de ses oeuvres préférées, Schumann l'affectionnait particulièrement également.
Comme pour la Toccata et fugue de Bach, j'ai dû réaliser un montage pour éviter les arrêts liés à la tourne des pages. Enfin, je précise que j'ai bien conscience que certains passages manquent un peu de vitesse mais je pense que le manque de vitesse sur une oeuvre comme celle là nuit moins à l'interprétation qu'un excès et un étalage de virtuosité.
J'associe volontiers ce morceau au film de Polanski qui est un très grand film que j'ai adoré.
"La Ballade en sol mineur est un immense poème plein de passion, d'émotion et de mélancolie presque douloureuse, qui se découpe en trois parties de proportion très inégales : le long Moderato à 6/4, partie centrale et essentielle de l'oeuvre, est encadré par une brève introduction Lento et une vaste coda orageuse à deux temps, Presto con Fuoco.
Dans l'introduction, les deux mains égrènent à l'unisson un dessin d'octaves pesantes, qui se calment sur deux accords pour préparer l'énoncé du 1er thème : la mélodie s'élève comme une plainte sur l'inflexion hésitante d'un arpège de septième, puis retombe vers la tonique sur un rythme de valse presque improvisée. Une cadence fugitive mène à un épisode transitoire qui annonce le second thème. Cet épisode s'anime progressivement sur de belliqueuses sonneries de basses, voilées par de légères et rapides figures arpégées. Suave et caressant, le second thème apparait "sotto voce" dans un élan plus modéré. Il est suivi d'un court divertissement, instant de joie fugace précédant le moment de passion intense des mesures à venir. Le retour des thèmes s'affirme dans une extraordinaire envolée, qui éclate jusqu'à la progression des gammes chromatiques fortissimo. Un nouvel épisode de divertissement, d'une virtuosité débordante, apporte une note d'apaisement jusqu'à la réapparition du 2ème thème dans toute son ampleur, agrémenté de quelques éléments décoratifs et accompagné d'une ondulation de croches. le thème initial s'affirme une dernière fois "sotto voce" dans un climat de passion quasi pathétique, et s'enchaîne Presto con Fuoco avec la tumultueuse coda. Dans l'effervescence d'une exceptionnelle virtuosité, une série de gammes douloureuses et déchirantes traverse le clavier pour retomber sur trois accords plaintifs, et sur une discrète et brève réminiscence du 1er thème. Tout s'accélère, dans les mesures finales, sur un éblouissant dessin chromatique d'octaves fougueuses fortissimo qui s'achève en deux longs accords sonores."
François-René Tranchefort dans le "Guide de la musique de piano"