J’ai découvert tout récemment un très grand artiste : le chanteur breton Gilles Servat Un artiste capable tout comme Ferrat d’élever la voix pour défendre les causes qui lui tiennent à cœur comme la défense de l'identité bretonne mais aussi de louer les charmes de sa Bretagne Ses chansons décrivent avec beaucoup de finesse et de poésie ce que l’on peut ressentir devant ses paysages sauvages C’est le cas de Kolondour qui fait partie de son premier album « la blanche hermine » en 1972 C’est un mot breton qui semble –t-il signifie "Au cœur de l’eau » (de « kalon » : cœur et « dour : eau) pour désigner la Bretagne Une chanson dont j’ai choisi une version plus récente : celle de « les albums de la jeunesse » 1994, un album qui malgré les apparences n’est pas une compilation mais de nouveaux enregistrements de certaines de ses plus belles chansons J’en ai relevé ici l’accompagnement au piano Cette chanson est la première d’une série sur lesquelles je planche en ce moment A suivre !
Je naquis la nuit en février Quand le soleil passe dans l'eau Emporté par des mers enfantines Je survis au loin sur des collines Qui dira par une bouche amère Ce qui tient mon âme emprisonnée Qui dira par une bouche amère Ce qui tient mon âme emprisonnée
La Bretagne a-t-elle autant de charme Pour porter de sable l'horizon Pour colorer mes yeux de ses vagues Et couronner mon front de ses algues J'ai des landes farouches dans la tête J'ai des vents parfumés dans l'oreille Le ressac palpite dans mon coeur J'ai des huîtres et du vin dans la bouche
Quand je m'embarque dans mes océans Je mets la voile vers les barreaux scellés De la fenêtre ouverte à l'autre bout Par où mon âme voudrait s'envoler Qui dira par une bouche amère Ce qui tient mon âme emprisonnée Qui dira par une bouche amère Ce qui tient mon âme emprisonnée
Au fil des quais glissant sous les arches Où l'herbe pousse entre les pavés Je cherche dans des reflets d'enfance Des souvenirs d'avant que je marche Ma mer est là qui coule toute grise Et qui se brise en écumes blanches Sur les étraves des piliers des ponts Comme des femmes sillagent mon front... Comme des femmes sillageront mon front