Diane 35, le nouveau médicament qui tue des laboratoires Bayer

  • il y a 11 ans
Depuis deux jours, l’affaire a pris une tournure très médiatique : après l’annonce par Le Figaro de 7 décès imputables à Diane 35, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) en a reconnu 4 et a précisé qu’ils avaient eu lieu durant les 25 dernières années, ainsi que 125 cas de thrombose.
Plus de 200 procès en perspective

Des incidents qui restent minimes si on les rapporte sur 25 ans ? Pas si sûr ! C’est quand le scandale éclate qu’affluent les déclarations des victimes : elles réalisent alors qu’elles ne sont pas un cas isolé. "Parmi les 450 femmes qui nous ont contactés depuis décembre pour l’affaire des pilules, une cinquantaine doivent leur accident à Diane 35 ou ses génériques (Cypropharm, Evepar, Lumalia, Holgyeme, Minerva 35...), poursuit maître Courtois. Mais depuis l’annonce des décès liés à Diane 35, nous avons reçu une avalanche de témoignages, portant déjà à 200 le nombre de victimes pour ce seul médicament, et chaque jour, une trentaine de nouveaux cas nous parviennent !"

Les accidents, essentiellement des embolies pulmonaires et des AVC, ont surtout eu lieu durant ces trois dernières années. La plupart touchent des femmes très jeunes. Environ 30 % d’entre elles fumaient. "Souvent, elles demandaient à leurs dermatologues un traitement pour l’acné, détaille l’avocat. Celui-ci les renvoyait vers un gynécologue qui leur proposait alors ce médicament miracle traitant l’acné avec, en prime, un effet contraceptif. D’autres fois, c’était lors d’une demande de contraception auprès d’un médecin ou d’un gynécologue qu’on leur prescrivait une pilule ayant en plus des vertus contre l’acné." Et les dangers sont les mêmes, qu’il s’agisse d’une prise pour un traitement acnéique ou contraceptif.

Jusqu’à 400 décès

Près de 200 accidents déclarés en un mois auprès du cabinet d’avocats versus 125 en 25 ans auprès de l’ANSM... Où est l’erreur ? D’après l’avocat, les accidents sont complètement sous-notifiés, voire camouflés, par les gynécologues ou des médecins qui peuvent se sentir en partie coupables. Des propos que nous a confirmés l’ANSM : "La pharmacovigilance a pour objectif d’évaluer les risques, pas de les recenser de manière exhaustive. On sait que les déclarations représentent en général seulement 1 à 2 % des accidents réels. Remplir une déclaration peut être contraignant et fastidieux pour un médecin, qui, par ailleurs, sera forcément plus réticent à déclarer des effets secondaires d’un médicament qu’il a lui-même prescrit." A fortiori quand il s’agit d’un antiacnéique présenté comme un contraceptif.

Le scandale s’annonce donc énorme et le nombre de victimes serait 50 à 100 fois plus important que les chiffres actuellement avancés. Dans ces conditions, ce n’est donc pas 4 décès qui seraient imputables à Diane 35 : le nombre pourrait atteindre 400 !
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