Une histoire populaire de Peugeot

  • il y a 12 ans
Trente années pour un même tableau fait de rage et d’amertume. Avec toujours la même dignité. "L’arrivée de la gauche au pouvoir a beaucoup joué", estime Christian Bonin, responsable CGT de l’époque. Les premiers soubresauts se font sentir dès l’été 1981, avec de brefs débrayages. En 1982, l’usine augmente ses cadences, laissant de fait place à "la révolution" au sein de l’usine familiale.

"On n’en pouvait plus, relate Christian Bonin. Plus les ouvriers travaillaient, plus ils perdaient en salaire. Nous étions insultés !" La réponse est immédiate. Jusqu’à 3000 ouvriers, sur un site qui comptait alors 6000 salariés, cessent le travail, réclamant une hausse de salaire et de la dignité...

Parmi ces 3000 hommes, bon nombre d’ouvriers issus de l’immigration maghrébine. Des hommes qui tiennent tête à leur direction pendant plus de quarante jours. PSA cède. Jacques Lombard, à l’époque président du groupe, l’annonce en direct à la télévision. Des élections professionnelles ont lieu sous le contrôle de 26 inspecteurs du travail. La CGT devient la première force syndicale de l’usine.

Une victoire... suivie de licenciements, avec une première charrette de 800 salariés. Parmi eux, beaucoup d’anciens leaders de la grève.

Aujourd’hui, les annonces télévisuelles sont les annonces successives d’un gouvernement prisonnier de ces plans sociaux à répétition.

Aujourd’hui, la lutte retentit jusque dans les travées du Salon de l’automobile et sur les pavés. Une lutte "plus politique", cette fois-ci, pour la sauvegarde d’un savoir-faire. Toujours pour la dignité.

source: http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2552

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